Sara Gréselle, des ponts entre le théâtre et le dessin

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Sara Gréselle est comédienne, marionnettiste et dessinatrice. Avec son compagnon Ludovic Flamant, elle a publié en 2021 Bastien, ours de la nuit, qui a reçu le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle est lauréate d’une Bourse Découverte 2019.

Sara Gréselle © Sara Gréselle

Sara Gréselle, qui êtes-vous ? Comment en êtes-vous arrivée à la littérature de jeunesse ?

Née en région parisienne, j’ai vécu dans le sud de la France avant d’entamer des études de design d’espace à l’ENSAAMA (École Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Arts) à Paris. Ces études devaient me former à la conception d’espaces de vente pour promouvoir des produits et à la réalisation de packaging, domaine éloigné de la littérature jeunesse ! J’en retiens la découverte du dessin d’observation et du modèle vivant. J’y ai découvert que le dessin comme expression artistique m’intéressait. J’ai rempli beaucoup de carnets de croquis, et ce jusqu’à aujourd’hui. À l’époque, je m’intéressais aussi de près au théâtre de masques (type commedia dell’arte) que je pratiquais en amatrice. Je me suis donc installée en 2012 à Bruxelles pour rentrer à l’École internationale de théâtre de mouvement LASSAAD. J’avais besoin d’explorer la dynamique du mouvement dans le jeu d’acteur plutôt que de passer par une formation classique où les mots, la parole, sont prédominants. Pendant ces deux années intensives, j’ai continué à dessiner sur des carnets que j’appelais « carnets de rêves » avec des dessins automatiques. Cette production a donné lieu à ma première exposition en 2016 à la sortie de mon école. J’ai découvert un peu plus tard l’univers de la marionnette, j’ai suivi des formations et créé par la suite des formes courtes jouées dans des festivals et théâtres bruxellois. Aujourd’hui, je peux dire que lorsque je dessine, mon bagage théâtral me sert pour créer mes personnages. Le dessin tout comme le théâtre sont des outils de compréhension des comportements humains et du monde.

Princesse Bryone

Ma première publication, Princesse Bryone, est marquée par ma rencontre avec Ludovic Flamant. Je lui avais montré un carnet de fin d’études de design qu’il a lui-même montré à l’éditrice Anne Leloup. J’ai persévéré et, après trois propositions différentes, celle-ci en a accepté une mêlant collage et dessin. Ces images-là mélangent des représentations d’objets quotidiens avec des formes plus abstraites et font écho à ce conte très mystérieux.

Extrait de Princesse Bryonne © Sara Gréselle

Un autre projet est sorti en février 2021 dans la même maison d’édition : Les Souvenirs et les regrets aussi, avec mes propres textes. Un objet hybride entre poésie, journal et herbier amoureux.

Un lien entre le jeu d’acteur et le dessin

Le théâtre et le dessin nécessitent un sens du rythme. Que ce soit dans l’élaboration de l’histoire, des dialogues ou dans les traits d’un personnage. Dessiner un personnage, c’est aussi l’incarner. Saisir les émotions qui passent d’abord par ses attitudes corporelles. J’avoue avoir un faible pour les albums presque muets, précisément car ils doivent bien utiliser ce langage corporel. Quand je dessine l’ours Bastien, je deviens « ours », je le mime à l’intérieur de moi-même et je donne l’énergie juste à ma main pour dessiner son pelage et son attitude. Ce qui m’intéresse dans le théâtre autant que dans le dessin, c’est « jouer à… » et faire « comme si… ». L’enfant fait cela naturellement, il est tout le temps dans l’imitation. Dans mon école de théâtre, on parlait de l’intussusception, le fait d’assimiler de manière intuitive le monde extérieur. L’acteur rejoue les dynamiques de la nature, les matières existantes, les animaux, etc., et cela a à voir avec une certaine porosité qui exclut le jeu purement psychologique.

Sara Gréselle et sa marionette Yvette © Sarah Gouret

Pour Roquet’roll, j’ai envisagé l’espace de la page comme une scène de théâtre où viennent jouer les chiens musiciens. L’improvisation théâtrale apprend aussi une règle d’écriture qui est essentielle selon moi : aller jusqu’au bout d’une situation, ne jamais revenir en arrière et ne pas oublier quels éléments sont posés dès le départ afin de les exploiter par la suite… Lorsque je manipule une marionnette, la question très technique (presque musicale d’ailleurs) du rythme se pose également pour rendre vivant quelque chose qui ne l’est pas. Côté technique ? Je ne suis pas attachée à une technique en particulier. Mais celle qui revient souvent est celle du crayon. J’aime l’énergie que peut dégager un crayonné. Pour Princesse Bryone, j’ai fait un mélange entre encre de Chine, collage et dessin au crayon qui me paraissait le mieux correspondre à l’atmosphère que dégageait l’écriture. Pour chaque projet, la technique est au service de ce qui se raconte.

Bastien, ours de la nuit

Bastien a été réalisé au crayon noir sur un papier blanc avec un grain épais, visible. L’origine de cet album[1]vient d’un rêve que j’ai fait ! Au matin, je me suis souvenue d’une phrase : « Bastien, ours de la nuit  ». Je l’ai répétée à Ludovic qui, enthousiaste, s’est lancé en quelques jours dans l’écriture d’une histoire mettant en scène un sans-abri et un ours dans une ville en hiver.

Avec Ludovic Flamant © Fanny Deschamps

Il y a eu beaucoup d’étapes dans mon dessin et un grand travail de recherches documentaires d’après photos pour arriver aux dessins finalisés. Au départ, je me concentrais surtout sur l’ours et les décors étaient simplement suggérés, un peu flous. Après discussion, l’histoire semblerait plus crédible si ancrée dans une ville en particulier et nous avons choisi Bruxelles ! Nous avons photographié un ami comédien, Vincent Eloy, qui a accepté de jouer Sébastien, le sans-abri du livre, dans le quartier d’Yser. Nous avons aussi fait intervenir la sœur de Ludovic, Lucie Flamant, également comédienne, pour interpréter la folle aux chiens sur la place Flagey. Le défi était de rendre vivants ces dessins qui partaient de photos… Versant-Sud utilise dans sa communication une expression qui décrit très bien l’ambiance de ce livre : « réalisme magique ». En effet, parmi ces images réalistes de ville et d’humains perdus, se dégage une vision plus onirique, plus douce : le rêve de l’ours Bastien qui montre une ville où des arbres sortent des maisons et envahissent la ville. Il y a quelque chose de cinématographique dans ce livre et l’onirisme de la double page dont je parle peut se rapprocher des images du cinéaste Andreï Tarkosvski que j’aime beaucoup, dans son film Nostalghia, notamment. Il nous importait de ne pas édulcorer la situation des sans-abris dans cette histoire adressée à des enfants mais de ne pas non plus les traumatiser en leur donnant une vision trop âpre.

Des influences ?

J’ai beaucoup observé l’album de l’autrice illustratrice japonaise Akiko Miyakoshi, Quand il fait nuit (Syros Jeunesse, 2016) pour son traitement des ombres et des lumières quand je réalisais Bastien. Une autre Japonaise, Komako Sakaï, avec L’ours et le chat sauvage (L’École des loisirs, 2009), est une référence pour moi. Les dessins de Joanna Concejo sont aussi très inspirants ; il y a une vibration très émouvante dans ses images. Mais je peux aussi aimer la légèreté et l’humour de Dorothée de Monfreid ou de Ian Falconer et sa série Olivia.

Roquet’roll

Lors d’un workshop de Gaëtan Dorémus au Wolf, celui-ci a proposé un exercice particulier à partir de son cahier de croquis où il invitait chaque participant.e à choisir une image et à commencer une histoire à partir de celle-ci avant de la passer à quelqu’un d’autre. Je suis ainsi partie du dessin d’un chien réalisé par Françoise Rogier, assise à côté de moi ce jour-là. Au moment où l’on m’a proposé de faire une plaquette pour La Fureur de lire, je suis partie de cet exercice. Voilà pourquoi Françoise est remerciée en fin d’ouvrage.

© Sara Gréselle

 

En projet ?

Toujours avec la complicité de Ludovic Flamant, mon prochain projet en cours sera au croisement entre la BD et l’album jeunesse. Nous sommes co-auteurs de cet ouvrage. Je réalise les dessins. L’histoire sera celle d’une fillette voulant mettre un ruban à son chat pour le photographier et de celui-ci peu enclin à se laisser faire.


[1] Une vidéo intitulée Rencontre avec Ludovic Flamant et Sara Gréselle, réalisée par la maison d’édition Versant Sud Jeunesse est disponible sur youtube via ce lien


© Isabelle Decuyper pour Lectures.Cultures N°21, Janvier-Février 2021

 

 

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6 activités autour de « Plus de place » de Loïc Gaume

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Plus de place ! revisite de manière originale  le célèbre conte de « La moufle ». Avec un graphisme particulier, des couleurs vives et un texte rythmé, il propose de suivre  des animaux, transis de froid, qui cherchent refuge dans un bonnet.

Plus de place ! est un album offert à tous les enfants de première maternelle et à leur enseignant dans un souci de promotion de la lecture. Les instituteurs et institutrices intéressés doivent contacter leur bibliothèque publique locale pour recevoir gratuitement l’album pour chacun de leurs élèves et pour eux. Ils ont toute l’année scolaire pour se faire.

Plus d’infos sur cette action sur le site de la Fureur de lire

 

Documents d’accompagnement à télécharger :

Gabarit des animaux (PDF)
Fascicule d’accompagnement (PDF)
Présentation des 6 activités autour de l’album (PDF)

 

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Les rencontres littéraires de la FW-B

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La Foire du Livre de Bruxelles s’invite chez vous ! C’est le leitmotiv chaleureux de cette édition 2021 dont l’ensemble des rencontres se sont déroulées en distanciel. La Fédération Wallonie-Bruxelles participait à ce programme en ligne en mettant à l’honneur nos auteurs belges francophones via cinq rencontres.

Télécharger le programme des rencontres (PDF)

Toutes les vidéos des rencontres organisées par la Fédération Wallonie-Bruxelles sont disponibles ci-dessous 

1)  « Rencontre avec Sandra Edinger et Pascal Lemaître, auteurs et illustrateurs pour la jeunesse »

Mardi 11 mai – 13h00
Modérateur : Bruno Merckx
Auteurs invités : Sandra Edinger et Pascal Lemaître

Cette rencontre vous permettra de découvrir Sandra Edinger, Lauréate du prix de la Première œuvre pour son album Le grand débordement . Elle dialoguera avec Pascal Lemaître, qui a été son professeur en illustration et a suivi son parcours artistique avec attention.
De son côté, Pascal Lemaître propose un nouvel album pour enfants, Tetti, la sauterelle de Vincent, porté par un texte de Caroline Lamarche.
Cette rencontre sera également l’opportunité de présenter au public « Revers », une nouvelle exposition itinérante de la Fédération Wallonie-Bruxelles consacrée à Sandra Edinger.

 

2)  « (D)écrire », avec Kenan Görgün et Anne-Cécile Huwart

Mercredi 12 mai – 13h00
Modératrice : Anne-Lise Remacle
Auteurs invités : Kenan Görgün et Anne-Cécile Huwart

Anne-Cécile Huwart (Mourir la nuit) s’est immergée pendant 5 ans dans l’univers de la Crim’ et en tire un récit passionnant entre enquête journalistique et polar. Kenan Görgün (Anatolia Rhapsody) nous parle d’immigration et de déracinement à travers son expérience personnelle et familiale.
Deux manières de saisir le réel à travers le roman. Rencontre.

3) « Rencontre avec le dessinateur belgo-libanais Barrack Rima à l’occasion de la parution de la bande dessinée Dans le taxi »

Jeudi 13 mai – 13h00
Modérateur : Bruno Merckx
Auteurs invités : Barrack Rima Simona Gabrieli (Alifbata éditions) et la libraire Dima Issa, (Lagrange.Point, Bruxelles).

Établi à Bruxelles de longue date, Barrack Rima est revenu dans la ville libanaise de Tripoli, d’où il est originaire. Dans son récit intitulé Dans le taxi, l’auteur transforme un taxi collectif libanais en un petit théâtre de vie, dans lequel il revient sur ses souvenirs d’enfance et d’adolescence. Barrack Rima a publié précédemment Beyrouth, la trilogie (2017).

4) « L’écriture au défi de la contrainte ou l’art de ne pas mettre sa plume en cage » avec Luc Baba et Patricia Hespel

Vendredi 14 mai – 13h00
Modérateur : Marc Wilmotte
Auteurs invités : Luc Baba et Patricia Hespel

Comment s’inscrire dans un projet éditorial contraignant tout en restant fidèle à ses aspirations ? Un défi pour les auteurs de la collection La Traversée où l’écriture la plus simple doit susciter l’émotion, mais aussi pour ceux de la collection Belgiques, dont chaque recueil se veut un portrait en mosaïque du Plat Pays. Patricia Hespel et Luc Baba se sont prêtés à l’exercice et ils reviendront sur leur expérience.

5)  « Les littératures belges de l’imaginaire se portent bien ! » avec Thomas Lavachery et Stefan Platteau

Samedi 15 mai – 13h00
Modératrice : Édith Bertholet
Auteurs invités : Thomas Lavachery et Stefan Platteau

La richesse de leurs univers et les remarquables qualités stylistiques de leur œuvre font assurément de Thomas Lavachery et de Stefan Platteau des auteurs incontournables des littératures contemporaines de l’imaginaire. Cette rencontre inédite, en direct du Théâtre de Liège, est l’occasion de faire dialoguer ces deux écrivains majeurs.

Une rencontre organisée en partenariat avec la BiLA (Bibliothèque des Littératures d’Aventures) et le Théâtre de Liège

 

 

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La lecture chez Christine Aventin, Marie Colot et Emmanuelle Pirotte

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Objectif plumes, le portail des littératures belges

Ce vendredi 23 avril est la journée mondiale du livre et du droit d’auteur. À cette occasion, Bela et Objectif plumes se sont associés pour interroger des auteurs sur leurs habitudes de lecture, leurs coups de cœur et la place que cette activité occupe dans leurs vies dédiées à la création.

À l’honneur pour ce coup de projecteur : trois autrices, qui opèrent dans des champs très différents de la littérature. Marie Colot est autrice en littérature de jeunesse. Son roman Jusqu’ici tout va bien (chez Alice jeunesse) a remporté en 2020 le Prix Première Victor du livre jeunesse. Christine Aventin écrit principalement des essais et des récits. Son dernier titre, un essai consacré à Fifi Brindacier, est intitulé FeminiSpunk. Et enfin, Emmanuelle Pirotte, autrice de romans, vient de publier Rompre les digues. L’autrice a notamment reçu le Prix des lycéens de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour Today we live.

Et vous, vous êtes plutôt lecture au soleil (comme Christine Aventin), au coin du feu (comme Marie Colot) ou enveloppé dans une douce couverture (comme Emmanuelle Pirotte) ?

Découvrir l’interview :

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Les Prix de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique

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L’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique a, depuis sa création en 1920, toujours eu à coeur de récompenser les auteurs belges. Jusque 2019 inclus, trente prix, confiés par autant de fondations, coexistaient. À l’occasion de son centenaire en 2020, l’Académie a pris la décision de réactualiser ses prix. Vous trouverez ci-dessous la liste des récompenses attribuées par l’Académie à partir de 2020.

Prix Découverte
Grand Prix des Arts du spectacle
Grand prix de poésie
Grand prix de l’essai
Grand prix du roman
Grand prix de l’histoire de la littérature
En savoir plus : 
La liste de tous les prix de l’Arflb
Le palmarès de tous les prix de l’Arflb

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Masterclasse avec Benoît Jacques

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« Les 30 ans du monocycliste » : une performance de Benoît Jacques

Une passion pour le livre alliée à un irrépressible besoin d’indépendance ont orienté Benoît Jacques vers le choix d’éditer lui-même son travail d’artiste dès la fin des années 80. Trente ans plus tard, il fait la démonstration, machinerie inspirée par son logotype à l’appui, qu’entre les affaires sérieuses de l’éditeur et les créations délirantes de l’auteur, tout est une question d’équilibre.

Découvrez la captation de cet événement :

En partenariat avec :

 

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Premiers romans parus en 2021

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Des romans belges à suspense à emprunter en numérique

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Pour inaugurer la connexion d’Objectif plumes à Lirtuel, la bibliothèque numérique de la Fédération Wallonie-Bruxelles, nous vous proposons une liste de policiers, thrillers ou romans noirs belges à emprunter en numérique.

Vous êtes déjà utilisateur de Lirtuel ? Si un titre de la liste ci-dessous vous intéresse, rendez-vous sur la page qui lui est consacrée sur Objectif plumes et dans la colonne de droite, sélectionnez « Emprunter cette œuvre sur Lirtuel ».

Vous n’êtes par encore utilisateur de Lirtuel ? Accédez directement à la page pour vous y créer un compte.

 

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« Kerozene » : rencontre avec Adeline Dieudonné

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© Céline Nieszwaer/Leextra/L’inconclaste

Le nouveau livre d’Adeline Dieudonné, Kerozene, paraît ce 1e avril aux Éditions de l’Iconoclaste. À cette occasion, nous avons rencontré l’autrice belge pour faire le point sur ce nouveau titre, son parcours et ses différents projets.

Adeline, qu’est-ce qui brule ou pourrait bien bruler dans Kerozene ? Pourquoi ce titre ?

L’idée du titre m’est arrivée à la fin du processus d’écriture et je cherchais quelque chose qui était dans le champ lexical de la station-service, des énergies fossiles. J’avais pensé un moment à Fossiles, parce qu’il avait ce double sens par rapport au personnage de Monica et aux vieux : qu’est-ce qu’on fait des personnes âgées en fin de vie ? Kerozene, je trouve que c’est un beau mot, graphiquement il rend bien aussi. Et puis il y avait cette idée de la station-service qui est à l’image de notre civilisation. On sait qu’on arrive à la fin, en tout cas on mesure l’absurdité de notre mode de fonctionnement. Et pourtant, nous dépendons toujours des énergies fossiles. Les personnages convergent dans cette station-service et c’est grâce à elle qu’ils vont poursuivre leur route. On sait que c’est la fin, on sait que ça va péter d’une façon ou d’une autre et qu’on devrait vraiment passer à autre chose, mais on n’y arrive pas, c’est une espèce d’impuissance… Toutes ces thématiques traversent le livre ! Et puis j’adore les stations-service, il y a quelque chose de magique dans cette atmosphère. Là, avec la forêt autour, on sent que c’est une espèce de bastion de l’humanité qui veut tout contrôler, tout bétonner. Il suffirait de pas grand-chose pour que la nature reprenne le dessus ou que la station-service mette le feu à la forêt, il y a cette espèce d’affrontement, de dualité qui est intéressante.

 

Le cadre de Kerozene est important : une station-service… C’est la nuit aussi.

Il y a moins de monde et il y a aussi l’aspect toujours un peu menaçant de la nuit. J’aime bien la nuit parce qu’on sent aussi que tout est possible surtout dans les stations-service. Les gens qui vivent la nuit ont quelque chose de plus mystérieux, d’un peu dangereux. Et puis c’est un soir d’été, les corps sont dénudés. On n’a pas cette contrainte de s’habiller chaudement, mais on est plus exposé aussi. J’adore ces atmosphères ! J’ai passé du temps dans une station-service la nuit pendant l’écriture, juste pour aller observer tout ce qui arrive, et c’est fascinant. Tout le monde passe par une station-service, il n’y a aucune barrière sociale, sauf les ultra précaires qui n’ont pas accès à un véhicule, mais on peut vraiment rencontrer toutes les couches de la population. Et puis il y a quelque chose de l’ordre de la procession, d’un peu religieux aussi dans ce rituel d’aller donner à boire au moteur, à la voiture. Surtout, c’est fascinant d’observer ces gens en mouvement, d’où ils viennent, où ils vont. C’est intéressant de les observer dans ce contexte-là.

 

Dans une station-service, il y a aussi le rituel de la boisson qui peut être prétexte à des rencontres aussi. On retrouve ce motif dans pas mal de tes textes, c’était déjà le cas dans ta nouvelle Amarula[1]

Oui, et d’ailleurs, je ne sais pas si tu l’as remarqué, mais Juliette de la station-service, c’est la Juliette d’Amarula

 

Et Monica, que l’on croise ici, est bien la Monica de La Vraie vie ?

Oui !

 

Dans Brûler, brûler, brûler de Lisette Lombé, un autre livre paru aux Éditions de l’Iconoclaste, on retrouve la même énergie que dans Kerozene, une certaine forme de colère aussi. Cette parenté est-elle évidente pour toi ?

En tout cas, je trouve fabuleux ce qui se passe pour l’instant à l’Iconoclaste, ce groupe d’auteurs qui est en train d’émerger. On s’entend super bien et il y a une belle énergie : on n’est pas du tout dans des rapports de concurrence. Je m’entends super bien avec Cécile Coulon, de temps en temps j’échange un mail avec Jean-Baptiste Andréa… Avec Lisette, c’est rigolo, on vient justement d’échanger des messages sur Facebook : on ne s’est jamais rencontrées, mais on aimerait bien. En tout cas, je crois que c’est générationnel : on est une génération en colère, forcément.

 

J’aimerais parler aussi de ce qui peut ressembler à un antagonisme,  cette terrible incompréhension entre les personnages masculins et féminins… 

Ah, tu n’es pas la première personne qui me dit ça pour Kerozene, mais je ne suis pas d’accord… Le personnage de Joseph est doux, il est gentil : c’est un super beau personnage et il pleure. Mais justement, c’est peut-être une manière de façonner le réel : j’instaure des personnages tels que j’aimerais en voir dans la vie, à savoir des mecs qui pleurent et qui ne répondent pas forcément aux impératifs et aux injonctions de la virilité, cette masculinité hégémonique qu’on a tous en tête. J’ai envie qu’ils existent et que ce soient de beaux personnages, des personnages positifs. Après, il y a des cons aussi bien sûr : Loïc est un personnage plutôt négatif, mais les filles ne sont pas en reste non plus. Chelly, qui est une grande prédatrice, épouse justement ce profil viriliste. Quand j’écris, je n’essaie pas du tout de dénoncer quoi que ce soit ou de faire passer un message, mais je pense que le problème fondamental dans les rapports de domination – que ce soit du patriarcat et de la domination masculine, du racisme, de la grossophobie, de l’homophobie – c’est toujours un problème d’image de l’homme supérieur, un homme idéal qui serait grand, musclé, fort, riche et qui cacherait ses émotions. Cela fait des victimes à tous les niveaux et aussi chez les hommes. Vous en êtes victimes parce que vous devez répondre à des injonctions qui sont de toute façon paradoxales et qui sont nuisibles. Pour plein de mecs, c’est ultra pénible.

Le personnage de Pupute, je le trouve hyper touchant : c’est un pauvre mec qui n’a pas eu de chance et qui était à la rue. Avec cette nana qui l’a ramassé, il est dans un rapport de domination suprême, il est l’esclave de cette femme. Donc non, je ne suis pas du tout en train d’opposer les hommes et les femmes, je n’ai pas un regard négatif sur les hommes. Par contre, j’ai un regard négatif sur la masculinité toxique. Et quand je mets en scène un personnage comme Loïc qui harcèle les femmes sur les réseaux sociaux et qui leur fait fermer leur compte Twitter, c’est au système de domination patriarcale que je m’en prends, pas aux hommes.

 

C’est manifeste bien sûr avec les personnages de Sébastien et de Mauricio, un beau couple d’hommes. Lorsqu’ils passent la soirée chez Juliette, il y a aussi la scène troublante avec Damien et la truie… La ressemblance avec la nouvelle Plumes, de Carver (NB : il s’agit d’un texte publié dans Raymond Carver, Les vitamines du bonheur, Stock, 1995) est-elle fortuite ?

C’est fou que tu me parles de ça, parce que j’ai lu cette nouvelle au moment où j’ai écrit le texte avec Sébastien et Mauricio, elle m’a vraiment inspiré l’idée d’un diner chez des gens et puis que quelque chose d’étrange survienne. Deux choses se sont télescopées : à ce moment-là, j’ai vu aussi un documentaire de France 5 sur les abattoirs. Ils n’ont montré aucune image des abattoirs. Des gens qui y ont travaillé témoignent, ils parlent de leur boulot, et ils sont fracassés : tuer des animaux toute la journée, c’est traumatisant, personne ne sort indemne de ça. Donc, il y a eu au même moment cette nouvelle des Vitamines du bonheur et le documentaire : j’avais envie d’imaginer comment un homme qui tuait des animaux toute la journée pouvait se comporter le soir chez lui.

 

Mais tu n’en restes pas au constat de l’abject et de la personne fracassée. Tu révèles aussi le besoin de tendresse de tes personnages et leur générosité. Le mot nouvelles fait peut-être peur à certains éditeurs et libraires. Quel terme devons-nous utiliser pour désigner Kerozene : parles-tu d’un roman, d’un recueil ?

J’adore les nouvelles et j’en lis depuis que je suis toute petite. Guy de Maupassant, Arthur Conan Doyle, Raymond Carver, Patricia Highsmith… J’adore ce format et je l’assume pleinement. À la base l’idée c’était de publier un recueil de nouvelles, et puis l’objet s’est transformé : j’avais envie qu’il y ait des connexions et cette station-service est arrivée, qui a permis que les textes soient reliés entre eux. Ce n’est plus vraiment un recueil de nouvelles. Maintenant il y a des gens qui le considèrent comme un roman : les gens se l’approprient et ils en parlent comme ils veulent. En tout cas, dans la façon dont je l’ai écrit, ce n’est pas un roman. J’ai vécu cela comme une mosaïque de personnages, un feu d’artifice dans lequel j’ai créé de la cohérence. Il fallait que tout cela s’harmonise. J’ai retraversé aussi les textes en fonction de l’ordre dans lequel ils étaient placés pour que cela crée un tout.

 

Kerozene est une belle mosaïque et sa cohérence est évidente. Certains portraits toutefois peuvent être lus indépendamment du reste – « Alika » compte d’ailleurs parmi les plaquettes de la Fureur de lire 2020[2]. « Victoire » par contre, laisse le lecteur sur de nombreuses interrogations. Ce n’est que plus loin, dans la partie intitulée « Victoire II », que l’on découvre le drame à l’origine de l’aversion du personnage pour l’eau et les dauphins. A l’été 2020, tu avais déjà écrit la première partie de « Victoire» , qui laisse le lecteur sur pas mal d’interrogations. Mais avais-tu déjà écrit la suite ?

Non, pas encore, mais je l’avais en tête. Quand j’ai écrit « Victoire I », je savais ce qui était arrivé à Victoire et pourquoi elle déteste les dauphins. Mais je n’avais pas encore écrit la deuxième partie. Carver fait ça de temps en temps : juste dresser un portrait de personnage. Il n’y a même pas d’histoire, on a juste une espèce d’instantané, comme une photo… Mais dans Kerozene, elle dénotait un peu parce qu’effectivement on se disait : « ok, on nous a présenté le personnage, mais on n’a pas d’histoire »… Cette histoire, je rechignais à l’écrire parce que je savais que ce serait dur. Quand ce qui arrive à mes personnages est difficile, c’est difficile pour moi de l’écrire. C’est donc le dernier texte que j’ai écrit. Je crois que je l’ai écrite en décembre, cette partie-là. C’est une nouvelle qui met mal à l’aise, c’est extrêmement délicat. Comment amener les éléments, comment les expliquer sans aller dans le détail sordide, sans aller trop loin tout en montrant l’atrocité de la situation ? Au moment où je vous ai envoyé la première partie pour la Fureur de lire, je venais de l’écrire et c’était une nouvelle qui pouvait exister pour moi en tant que telle. Je voulais que ce soit juste un portrait, je trouve ça chouette aussi cette espèce d’écriture photographique.

 

De fait, l’histoire de Victoire percute le lecteur. La scène du bassin est terrible, mais tu ne dis rien de ce que les personnages ont dans la tête. On prend toute la noirceur si on veut, mais tu ne nous assommes pas, tu nous permets de respirer… Et le personnage de Victoire va la porter cette noirceur. Son prénom, tu l’as voulu emblématique d’une forme de revanche ?

Cette question du prénom, on me l’a beaucoup posée avec La Vraie vie, parce que la petite n’avait pas de prénom et beaucoup de personnages dans le livre n’étaient pas nommés ou avaient juste un surnom : Champion, la Plume, le père, la mère… Mais non, en général, je prends le premier prénom qui me vient à l’esprit. J’évite aussi de donner des prénoms de personnes qui me sont proches, parce que je ne veux pas que ça prête à confusion avec mes intentions. Ce sont souvent des prénoms assez banals : Julie, Juliette, Joseph, Sébastien, Damien… J’essaie juste que cela soit cohérent avec l’âge qu’ils ont. Pour Victoire, j’avais envie d’un prénom qui soit moins marqué géographiquement. Victoire me parait répandu dans toute la francophonie et sur tous les continents, alors que Julie me parait très localisé.

 

Y a-t-il des auteurs et autrices avec lesquels tu te sens une parenté ou qui incarnent ton idéal d’écriture ?

Sur l’écriture de Kerozene, j’ai lu pas mal Raymond Carver et Patricia Highsmith. J’ai lu aussi Otessa Moshfegh, Nostalgie d’un autre monde : c’est incroyable à quel point je me suis retrouvée dans ses nouvelles. Récemment j’ai lu aussi Là où chantent les écrevisses, de Delia Owens – c’est hallucinant les liens que j’ai découverts avec La Vraie vie. Et puis il y a toute la collection Gallmeister, le côté Nature Writing…

 

C’est pour cela que Chelly rêve du Montana ? Cela dit quelque chose de tes goûts en littérature ?

Bien sûr ! Je me retrouve tout à fait dans l’obsession de François Busnel avec sa revue America. Je ne suis jamais vraiment allée à la découverte des États-Unis, mais je ressens une véritable influence culturelle. Il y a une espèce d’image d’ Épinal que je n’ai pas envie de briser en allant trainer mes baskets là-bas, je veux rester dans le fantasme. Et puis j’aime bien ramener ça ici. Cette atmosphère, on la retrouve chez nous aussi. D’ailleurs, Chelly le dit : elle va dans les Ardennes et elle espère y trouver un petit bout de Montana. C’est sans doute pour ça que les récits américains me fascinent : cela ressemble fort à ce qu’on a chez nous, en plus grand et en plus spectaculaire.

Pour les influences, Thérèse Raquin n’est jamais loin de ma table d’écriture, et de temps en temps je lis quelques pages. J’aime beaucoup Zola, sa façon d’écrire les choses, d’utiliser les adjectifs.

Sinon, on a déjà une chouette bande ici en Belgique, avec Myriam Leroy, Jerôme Colin, Eric Russon, Sébastien Ministru, Victoire de Changy, Lisette Lombé, Geneviève Damas, Barbara Abel, Isabelle Wéry et Thomas Gunzig évidemment… C’est quand même un beau vivier et ce sont des gens que j’aime bien humainement. Ce qu’ils font dans des registres très différents m’inspire. Les humoristes aussi m’inspirent beaucoup. Je vais voir ce qui se passe sur la scène belge, du côté du Kings of Comedy Club, des gens comme Guillermo Guiz et Alex Vizorek. Leur écriture m’inspire, le côté punchline, le côté efficace, l’humour qu’on peut mettre dans une simple description… Je n’ai pas leur talent, mais j’envie ce qu’ils font : trouver la bonne image, faire cet exercice de concision. Quand je décris les parasols qui sont dans leurs housses bleues comme des bougies sur un gâteau rassis, je n’ai pas besoin de faire une longue description, les gens ont compris : c’est déprimant, il y a du plastique. Je n’ai pas besoin d’en rajouter dans les adjectifs pour que les gens comprennent. Les humoristes font ça super bien !

 

Cette concision dans l’écriture et cette attention à la force des mots, elles étaient là très tôt pourtant, comme en témoigne Amarula, l’un de tes premiers textes qui fut Grand prix du concours de nouvelles de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Peut-être parce que dès le départ j’ai été inspirée par cette forme d’écriture. C’est Thomas Gunzig qui m’a encouragée à écrire, et donc forcément, j’ai imité ce qui me plaisait dans son style à lui. Je n’ai aucun mal à l’admettre. J’adorais ses romans et ses chroniques pour la radio. Au début, on se dit : je vais essayer de faire comme… Ça aide. Au fur et à mesure, les influences se mélangent, et c’est alors qu’on trouve son style et qu’on devient unique. J’ai essayé de faire comme Thomas Gunzig, comme Guilermo Guiz, comme Stephen King… Ce qui est chouette aussi, c’est que cela s’alimente. Dans les humoristes, j’aime aussi Marina Rollman, Fanny Ruwet, Florence Mendez… En fait, c’était là dès le départ. Le premier texte que j’ai écrit était Bonobo Moussaka, et comme c’était un spectacle seule en scène, je l’ai presque écrit comme du stand up ou un spectacle d’humour. En tout cas, j’ai vite compris ce truc de me dire : ok, il faut des images, des comparaisons, des métaphores, des formules qui tout de suite vont percuter… Faire appel à l’intelligence des gens parce qu’en faisant ça, c’est eux qui habillent autour et qui convoquent leur propre imaginaire. L’important, c’est vraiment de se dire : je ne fais pas le travail à la place du lecteur. Je lui envoie juste des mots, des infos qui vont lancer sa machine à imaginer… Donc c’était là dès le départ, mais ce n’est pas de l’inné : c’est clairement en essayant de faire comme ceux que j’aimais bien.

 

Dans Kerozene, tu cites Romain Gary : « Je me suis enfin exprimé entièrement ». Rassure-nous, tu n’en es pas là ?

Non ! Je crois que j’ai encore des choses à dire…

 

Dans l’entretien que tu avais accordé à Anne-Lise Remacle pour le Carnet et les Instants en 2019[3], tu parlais d’un projet d’adaptation du Ventre idéal, avec Thomas Gunzig. Avez-vous abandonné cette idée ?

Non, non !!! On vient de terminer l’écriture du scénario, et maintenant on travaille avec Delphine Lehericey, une réalisatrice belgo suisse, et nous en sommes à la passation du bébé. Par contre, on s’est complètement éloignés du Ventre idéal… Ça n’a plus rien à voir avec l’œuvre originale, mais c’est chouette parce que du coup ça en fait une œuvre à part entière. J’avais envie d’aller aussi vers l’écriture de scénario et je n’osais pas me lancer toute seule. En le faisant avec Thomas, j’ai pu bénéficier de son expérience et de son assurance. Là, on a envie de commencer un deuxième truc parce qu’on travaille super bien ensemble, on va dans la même direction et c’est vraiment chouette.

 

Tu as un parcours atypique : pour la parution de La Vraie vie, tu passais chez François Busnel et tu as été adoubée de suite aux côtés d’Amélie Nothomb, la marraine de La grande librairie. Tu as reçu plusieurs prix, dont le prix Victor-Rossel.  Ça n’a pas été trop difficile après ? Tu t’es retrouvée avec une grosse pression…

J’avais déjà trente-six ans quand mon roman La Vraie vie est sorti. Cela aide à avoir les pieds sur terre : j’avais déjà deux enfants et il y a quand même des choses qui font que je sais où est l’essentiel dans ma vie. Mais après, j’ai quand même vécu un rêve parce que j’ai eu en littérature tout ce que je n’ai pas eu et que j’aurais rêvé d’avoir en tant que comédienne. Je vis toujours un rêve d’ailleurs et je ne m’habitue toujours pas : c’est fabuleux, parce que je crois que si j’avais eu ce succès-là à vingt-deux ans, je n’aurais pas savouré la chance que c’est. Maintenant, il y a des moments où ça a été compliqué. Je me rappelle d’une soirée à Paris où j’ai fondu en larmes. Il y avait plein d’auteurs, c’était vraiment « the place to be » et j’ai craqué. C’était trop : j’avais passé ma journée dans des interviews à gauche et à droite, on m’avait jetée dans un Thalys, j’arrivais là… C’est vraiment un truc d’animal qui n’a pas l’habitude d’être autant sollicité. Et j’ai senti qu’à un moment les pleurs venaient : j’ai juste eu le temps de sortir. C’était un moment où le corps ou l’esprit te dit « stop, c’est trop ! ». On a à la fois une chance énorme et en même temps on a une limite. Mon éditrice est venue me réconforter et j’ai pu me calmer, redescendre… C’est sûr qu’au moment où tu écris le deuxième, tu es là avec trois cent mille paires d’yeux au-dessus de ton épaule. J’écrivais chaque mot en me demandant : « merde, est-ce que ça va plaire ? ». C’est pour ça que j’ai abandonné le projet de roman dans lequel j’étais et que je suis repartie sur des nouvelles, parce que là je retrouvais ma liberté. Je suis hyper contente en fait : avec Kerozene, je me suis sentie à cent pour cent libre et il y a zéro contrainte dans ce livre. C’est ça le plus important pour moi.


Notes :
[1] Cf.  Adeline Dieudonné, « Amarula », dans Pousse-café, Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles, 2017, pp. 12-19. Le recueil peut être consulté en PDF via ce lien 

[2] Cf. Adeline Dieudonné, Alika, Fédération Wallonie-Bruxelles, 2020. Le texte est disponible en PDF via ce lien 

[3] Cf. Anne-Lise Remacle, « Adeline Dieudonné : attention, autrice féroce ? », dans Le Carnet & Les Instants (n°202), 2019 : l’entretien est disponible en ligne sur cette page


© Marc Wilmotte pour Objectif plumes, mars 2021

© image de couverture de l’article : Céline Nieszwaer/Leextra/L’inconclaste

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Portrait : Maud Roegiers, illustratrice-designeuse

Par administrateur,

Autrice d’une dizaine d’albums jeunesse et active dans divers domaines : graphisme, design de meubles, maquillages spéciaux, livres pour enfants… Maud Roegiers y a toujours fait émerger la fibre de la création artistique. Elle est lauréate en 2009 d’une Bourse découverte de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Maud Roegiers, qui êtes-vous ? Comment en êtes-vous arrivée à la littérature de jeunesse ?

J’ai commencé à suivre des cours de dessin dès dix ans. Puis j’ai fait l’Académie des Beaux-Arts de Marche-en-Famenne deux soirs par semaine, avec six heures de dessin en plus de l’école. Je suis partie un an en échange au Venezuela où je désirais une formation active. J’y ai suivi des études de peinture et de photos. Rentrée en Belgique, j’ai suivi des études de stylisme à la Haute École Francisco Ferrer pendant trois ans. Ensuite, j’ai travaillé chez Prémaman-Orchestra comme styliste et graphiste et j’ai suivi des cours du soir en illustration-graphisme à Saint-Luc à Bruxelles où j’ai découvert le livre jeunesse. Mes trois enfants de neuf, sept et deux ans, Élyne, Stan et Margaux, m’accompagnent aussi dans mon développement.

L'autrice Maud Roegiers

L’autrice Maud Roegiers

Des influences ?

Une première influenceuse est Montse Gilbert, un prof du cours du soir à Saint-Luc qui m’a donné le goût du livre. Mon travail de dernière année était la création d’un livre. Il s’intitulait Lettre à Émilie, le premier album édité. Sinon, je suis admirative du travail de Rébecca Dautremer, Quentin Gréban ou Thibault Prugne car leurs dessins sont incroyablement détaillés et travaillés.

Parcours pro ?

J’ai travaillé pendant 13 ans à mi-temps chez Prémaman-Orchestra où je créais entre autres les imprimés sur les vêtements de bébé. Mon envie d’apprendre de nouvelles choses m’a amenée à une pause-carrière de quatre mois pour suivre une formation à Strasbourg en maquillage d’effets spéciaux. J’ai touché à beaucoup de domaines dans l’artistique, notamment la création d’une marque de mobilier Elysta que nous produisons depuis trois ans, en collaboration avec Erwan mon compagnon. Il y a deux ans, je suis devenue indépendante en illustration et graphisme. Le design, l’illustration graphique et l’illustration jeunesse sont devenus ma principale activité. Ma finalité serait de pouvoir vivre des livres que je crée. J’y pense depuis que les ventes ont explosé pour l’album Le sais-tu ? que tu ne dois pas tout savoir qui connaît un succès extraordinaire et qui a déjà été réimprimé quatre fois3. Quand j’ai découvert le texte de Mylen, j’ai tout de suite eu envie d’en faire un livre. Il est en cours de traduction en trois langues : coréen, chinois, taïwanais et j’espère que ce n’est qu’un début. La princesse qui pète a aussi marqué les esprits. C’est le titre qui fonctionne bien. Les gens s’arrêtent dans les salons parce que le titre les fait rire.

Le dernier né : La Liste, sa genèse ?

Pour expliquer celui-ci, je dois revenir à Le sais-tu ?… dont la rencontre avec l’auteure Mylen Vigneault a été importante. En surfant sur Facebook, j’ai découvert l’article « Les 25 choses qu’un enfant de maternelle doit savoir  », un texte destiné aux parents, dont la lecture m’a procuré des larmes aux yeux. J’ai contacté son auteure Mylen Vigneault, qui est canadienne, en lui disant que je souhaitais l’adapter en livre pour enfants. Elle a trouvé l’idée originale et c’est avec grand plaisir que notre binôme est né. Je l’ai rencontrée lors d’un passage en Belgique, son mari étant belge. Et c’est ensemble que nous avons présenté le tout début du projet chez Alice éditions. Vu le succès rencontré, je suis allée au Salon du livre de Montréal et nous avons décidé de continuer à collaborer. C’est ainsi qu’est née La Liste, où j’ai eu envie de représenter chacun des 50 points évoqués dans le texte de Mylen par un dessin. Ce traitement lui donne une certaine originalité et représenter tous les points sans être trop long fut un réel casse-tête. Le lecteur peut s’attarder sur une même page car il y a plein de détails à découvrir. L’album est accompagné d’un carnet où l’enfant peut cocher les points de sa liste et noter ses expériences. Encore plus aujourd’hui, il est important de rappeler aux enfants des choses simples comme danser sous la pluie ou grimper à un arbre gigantesque par exemple. Les textes de Mylen diffèrent de la quête avec une histoire traditionnelle et cela les rend uniques.

Maud Roegiers La liste

Côté technique ?

Le sais-tu ? que tu ne dois pas tout savoir a été réalisé à la gouache. La Liste aussi, mais une gouache très liquide qui donne cette précision proche de l’aquarelle. Puis, je retravaille, peaufine chaque illustration aux crayons de couleur (les détails, les ombres…). La couleur de la couverture de La Liste a fait l’objet d’une recherche particulière afin d’éviter qu’elle ne soit trop rouge, trop orange ou rose (connotée filles). La couleur saumon dégage une certaine chaleur, une convivialité. Présenté en avant-première à la Foire du livre de Bruxelles, les deux cents exemplaires prévus se sont écoulés en quelques jours. J’ai aussi un petit truc pour améliorer le rendu. J’utilise la technique du transfert, comme dans La Baleine, qui comporte un imprimé de fleurs. À la base, c’est un imprimé de tissu. Dans La princesse qui pète, j’utilise pas mal cette technique pour les illustrations. Dans Prendre le temps, ce sont tous les traits noirs qui sont tracés avec cette technique.

Des animations en classe ?

Oui, j’ai débuté celles-ci grâce au Répertoire des auteurs et illustrateurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Puis avec l’opération Auteurs en classe. Un jour, l’instit de mon fils qui a fait une formation kamishibaï m’a initiée et j’ai eu l’idée de transformer mes histoires en kamishibaï. Mais je voulais ajouter une dimension plus ludique et interactive. J’ajoute donc des aimants, des scratchs… que je présente beaucoup dans les écoles et un peu aussi en bibliothèques. Cette façon de faire permet une relecture complètement différente.

Lettre à Émilie et La grande aventure sont des histoires vécues dans mon enfance avec ma cousine Émilie tout comme La princesse qui pète. Cette histoire a été écrite en pleine nuit dans ma tente de camping en Patagonie. Lors des animations, j’amène quelques originaux. Je raconte deux ou trois histoires en kamishibaï, puis je prévois une animation artistique en fonction de l’âge de l’enfant. Par exemple, dans Le sais-tu ? que tu ne dois pas tout savoir, il y a une page qui dit : « Le monde est une belle grande toile que tu colores à ta façon, chaque jour ». Cette illustration a été remplie avec des dessins de ma fille. En animation, je leur donne l’illustration sans les dessins d’enfant et je les invite à créer leur propre toile. Pour les plus petits, on travaille avec des dés et de l’encre encoline ou encore on crée des caricatures des enfants de la classe et on essaie de les reconnaître. Le prof me dit souvent qu’il y a une sorte d’effervescence en classe avant mon animation. La dimension de préparation de l’animation est importante pour que la magie de la rencontre opère. Les enfants ont le temps de se réjouir. En préparant, en lisant les albums, ils se sont déjà fait une image qui rend les échanges intéressants.

En projet ?

Un nouvel album en collaboration avec Mylen Vigneault est prévu pour mars 2021. Il s’intitulera Les petits et les (trop) gros secrets. Et puis d’autres projets avec notamment un personnage aimé des enfants mais je n’en dirai pas plus… c’est encore un secret ! En guise de conclusion, j’aimerais mentionner la bienveillance que l’on retrouve beaucoup dans mes livres afin de faire baisser la pression, rappeler aux enfants l’essentiel, la quête du bonheur.


[1]. L’ouvrage a également été sélectionné pour le prix Des Mots et des Merveilles 2019 dans la catégorie « Petit ogre ».


© Isabelle Decuyper pour Lectures.Cultures N°19, octobre novembre 2020.

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La langue française en fête 2021 : « Dis-moi dix mots qui (ne) manquent pas d’air»

Par David Dusart,

La langue française en fête est une campagne annuelle de sensibilisation positive et déculpabilisante de la langue française.

Pendant une semaine, partout en Fédération Wallonie-Bruxelles de Belgique, tous les citoyens sont invités à porter sur le français un regard neuf.

En savoir plus…

GENEVIÈVE CASTERMAN PRÉSENTE 10 PISTES D’ÉCRITURE AUTOUR D’UN ORIGAMI « MOUETTE »

Pour en savoir plus et pour télécharger l’origami

LE LIVRET DES DIX MOTS 2020-2021

Au vu du succès remporté en 2019-2020, le livret Dis-moi dix mots qui ne manquent pas d’air propose, cette année encore, des planches inédites de bédéistes francophones illustrant ces mots. Elles sont accompagnées de citations et de définitions.

En savoir plus…

Téléchargez le livret

LE CAHIER PÉDAGOGIQUE DES 10 MOTS – ÉDITION 2021

À l’occasion de « La langue française en fête », la Direction de la langue française propose, pour la troisième année consécutive, son Cahier pédagogique des dix mots, élaboré par ses détachées pédagogiques.

En savoir plus…

Téléchargez le Cahier pédagogique

 

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Les Prix littéraires en Belgique francophone

Par administrateur,

Vous trouverez ci-dessous la liste des principaux prix qui récompensent des auteurs et des autrices belges francophones.

 

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Le Prix des Bibliothèques de la Ville de Bruxelles

Par administrateur,

Doté de 2.500 €, le prix des Bibliothèques de la Ville de Bruxelles est décerné tous les deux ans depuis 1995. À l’origine, il récompensait alternativement un roman et un essai de vulgarisation d’un auteur de langue française domicilié en Belgique. Depuis 2001, il récompense exclusivement des romans. Il est réservé aux livres publiés en français par des auteurs domiciliés en Belgique.

En savoir + :
Présentation du prix sur le site des Amis des bibliothèques de la Ville de Bruxelles

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La fantasy belge se porte bien : la preuve par neuf

Par administrateur,

Apparue à la fin du 19e siècle, la fantasy serait née des craintes suscitées par la révolution industrielle. Ancré dans le merveilleux, le genre a longtemps été associé à une contestation de la modernité. Aujourd’hui, depuis le succès des Harry Potter, celui des adaptations de Tolkien et la déferlante Game of Thrones, la fantasy est à la mode. Mainstream, se serait-elle affadie ? Il n’en est rien. Pour nous en convaincre, entamons un tour d’horizon de ces littératures de l’imaginaire1 écrites près de chez nous avec le portrait de neuf auteurs et autrices.

 

Christelle Dabos

Les hasards de l’alphabet nous font entamer notre périple en compagnie d’un phénomène des lettres belges… C’est une provocation bien sûr, mais pour ceux qui l’ignorent, l’autrice de La Passe-miroir réside en Belgique depuis quinze ans maintenant. Biberonnée aux Yoko Tsuno, Christelle Dabos s’est si bien acclimatée en nos terres septentrionales que les lecteurs belges découvriront dans La passe-miroir quantité d’éléments familiers. Cette saga imaginée dès 2007 mais révélée six ans plus tard à l’occasion d’un concours organisé par Gallimard jeunesse, s’est achevée avec la parution du quatrième tome en décembre 2019. En plus de se téléporter à travers les miroirs, la discrète Ophélie peut lire le passé des objets rien qu’en les touchant… Un mariage forcé l’éloigne des siens et la précipite dans des intrigues où elle jouera un rôle essentiel. Au fil de ce cycle passionnant, le personnage gagne en épaisseur et le lecteur découvre un univers d’une grande richesse. Les droits ont été achetés par vingt-cinq éditeurs internationaux et le cap du million d’exemplaires vendus pourrait être franchi cette année : c’est dire l’engouement suscité par les aventures d’Ophélie. Le cycle est clos, et malgré les invitations qui lui sont faites, Christelle Dabos en restera là. Non que ce personnage l’ait épuisée – ces années d’intime compagnonnage lui laissent un souvenir extraordinaire –, mais elle apprécie d’être libérée aujourd’hui des contraintes éditoriales liées à ce projet au long cours. Pour reprendre sa belle formule, elle vit désormais ses moments de création « en mode bac à sable », dans le bonheur et sans rien s’interdire. Il nous tarde évidemment de la retrouver.

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Anne-Sophie Devriese

Il semblerait que la Belgique, terre de l’étrange, soit aussi terre d’accueil pour les autrices et auteurs de fantasy : Anne-Sophie Devriese, française elle aussi, est établie chez nous depuis presque vingt ans. Vous ne la connaissez pas encore, mais pour ce que nous en avons découvert, son roman Biotanistes, à paraitre sous peu (ActuSF, Naos, 2021), fera parler de lui. En tout cas, il entre en résonnance avec des thèmes essentiels : l’environnement, la mémoire et la place des femmes dans la société.

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Sara Doke

Dire que Sara Doke est une grande voix de la fantasy n’est pas mentir. C’est un bonheur de la lire, mais aussi de l’entendre, notamment lorsqu’elle évoque la représentation des minorités dans la science-fiction, le sujet d’un essai à paraitre bientôt. Elle a traduit plusieurs grands noms des littératures de l’imaginaire – G.R.R. Martin, Paolo Bacigalupi, James Morrow… – et est l’autrice de deux recueils, Techno Faerie (Moutons électriques, 2016) et L’Autre Moitié du ciel (Mü, 2019). Elle a dirigé un ouvrage consacré à l’influence de la mythologie celte sur la culture populaire (Celtes ! Panorama de l’imaginaire celtique, Les Moutons électriques, 2020). La Complainte de Foranza, son premier roman, est paru aux Éditions Leha en 2020. Une incontournable vous disais-je !

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Katia Lanero Zamora

La Machine de Katia Lanero Zamora

Entrée en littérature il y a dix ans avec les Chroniques des hémisphères (Les Impressions nouvelles, trois tomes, 2012-2014), cette Liégeoise a publié depuis Les Ombres d’Esver (ActuSF, 2018). Katia est aussi l’autrice de nouvelles remarquables : il faut lire Les draps de noces (publiée dans le recueil Nouvelles de Belgique), Oasis ou La Flotte – un texte paru dans le journal Libération, disponible en ligne ici –, pour se convaincre qu’elle est à l’aise dans tous les genres et tous les formats.

On peut entendre aussi de belles mises en voix d’Oasis et de La Flotte ou découvrir les podcasts auxquels elle a collaboré, Doulange (sur Youtube et Auvio, 10 épisodes de 10 minutes) et Sisyphe heureux, un récit proposé pour la série Nos héros produite par Musiq3.

Réjouissez-vous : le premier tome de La Machine est sorti en février 2021. Convenons déjà que la couverture est superbe.

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Thomas Lavachery 

Pour Thomas Lavachery, 2021 sera une année de relâche, pour la fantasy du moins. Il faut dire qu’avec la saga de Bjorn le morphir (huit tomes, adaptés en BD), la série des Tor pour les plus jeunes lecteurs (Tor et le cowboy doit paraitre en avril 2021, la relâche est relative), Ramulf et Le voyage de Fulmir, Thomas Lavachery est descendu à la mine plus souvent qu’à son tour. Ses textes et illustrations comptent parmi les pépites de la littérature jeunesse en Belgique et ce n’est pas pour rien qu’il a été honoré du Grand prix triennal de littérature de jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Quantité d’interviews passionnantes sont accessibles sur Objectif plumes et sa nouvelle Jim Benett est accessible ici, au format PDF ou lue par l’auteur lui-même. Ceux qui douteraient du caractère addictif de ses romans peuvent tenter d’abandonner Ramulf en cours de lecture – c’est impossible ! Ce récit dense et passionnant reparait bientôt en collection poche, mais avant cela et dans un format beaucoup plus court, ne ratez pas Le cercle qui sortira en mars chez Esperluète.  Ce court texte de fiction est une célébration pleine de fraicheur des vertus de l’imaginaire et une invitation à changer notre regard sur la réalité qui nous entoure. Pour que votre bonheur soit total, il sera lui aussi accompagné des illustrations de l’auteur.

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Stefan Platteau                          

Stefan Platteau est un auteur qui en impose : les épais volumes des Sentiers des Astres (Jaunes yeux, le quatrième tome, paraitra en avril) peuvent intimider, mais sa fantasy épique est portée par une écriture impeccable, un talent qui lui vaut de compter parmi les tout grands des littératures de l’imaginaire en langue française. Dévoreur revisite subtilement le mythe de l’ogre et Le Roi cornu explore les fondements des Sentiers des astres : ces deux récits disponibles en un volume sont une belle porte d’entrée dans son univers.

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Damien Snyers

Passionné de musique et de tout ce qui touche à l’imaginaire, Damien Snyers puise son inspiration dans quantité d’univers – cela va du cinéma d’action façon Soderbergh ou Ritchie, aux jeux vidéo, en passant par les séries et les grands noms de la SF. S’il faut absolument placer La Stratégie des as dans des cases, disons que cela donne une fantasy mâtinée de polar et de steampunk. Comment qualifier un récit qui commence avec un concours de bière, se poursuit en casse du siècle et où se croisent elfes, demi-elfes, humains et trolls ? C’est enlevé, haletant, truffé d’humour aussi, et pourtant les personnages évoluent dans un monde où l’exclusion et la fracture sociale résonnent subtilement avec le nôtre. Du grand art ! Et cela tombe bien parce que Ex Dei, la suite de La Stratégie des as est paru le même jour que La Machine de Katia Lanero Zamora : il faudra choisir par lequel commencer…

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Ukko

Pour cet auteur aussi, 2021 sera une année importante. Le cycle commencé en 2016 avec Un orc nommé Bâtard, s’enrichira d’un troisième tome, annoncé pour septembre chez Alice éditions. Publier de la Dark Fantasy est un pari audacieux pour une maison d’édition associée à la littérature jeunesse, car si les ados se plongeront avec bonheur dans cette série, elle n’a pas été imaginée pour ce public spécifique. Comme beaucoup d’auteurs aujourd’hui, Ukko s’empare des codes de la fantasy pour leur donner de la profondeur et du réalisme. Ces aventures mettant en scène des orcs sont passionnantes en tant que telles, mais aussi parce qu’elles permettent de réfléchir sur les rapports entre les individus et leurs communautés. Son inspiration, Ukko la nourrit de solides connaissances sur les peuples « primitifs » et la préhistoire, et elle doit beaucoup aussi à l’univers des jeux de rôle.

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Cindy Van Wilder

Traductrice de formation, Cindy Van Wilder trempe sa plume dans l’encre de la fantasy depuis quelques années et cela lui a valu de beaux succès. Après les quatre tomes des Outrepasseurs (Gulf Stream, 2014-2017, les trois premiers tomes sont réédités au Livre de poche), la série Terre de brume (deux tomes, Rageot, 2018 et 2019) a reçu un accueil enthousiaste, au point que le service Fiction digitale de la RTBf a décidé d’en réaliser une adaptation sonore bientôt disponible en podcast. Outre cette webfiction, 2021 verra aboutir plusieurs projets de cette autrice prolifique. Elle est le vent furieux, un recueil de nouvelles auquel elle a contribué avec d’autres autrices françaises, vient de paraitre chez Flammarion : une version engagée et enragée des littératures de l’imaginaire puisque ces autrices, emmenées par Marie Pavlenko, prêtent leur plume à une Dame Nature trop longtemps malmenée et résolue à faire goûter sa fureur aux hommes. A l’instar de Memorex (2016) ou La lune est à nous (2017), #Tousdebout (Hugo Roman, 2021) permettra d’apprécier combien Cindy Van Wilder est à l’aise dans tous les genres. Pour vous en convaincre, n’hésitez pas à vous rendre sur le site de Bela pour y lire Ligne de vie, un texte d’une extrême délicatesse.

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                                                                                                                                             ***

En guise de conclusion, tentons un plaidoyer. Certes, la fantasy se défend bien toute seule, son succès en témoigne, et l’époque où les bibliothécaires accueillaient avec circonspection des titres pour la plupart anglo-saxons est désormais révolue. Il s’agit plutôt de titiller la curiosité de celles et ceux qui voudraient découvrir d’autres routes que celles, fort fréquentées, du Seigneur de anneaux ou des Harry Potter.

La fantasy est traversée de toute une série d’influences : films, séries, musique, BD, mangas… Loin d’être une littérature de niche qui fonctionnerait uniquement en s’appuyant sur ses codes propres, elle est en prise directe avec la culture contemporaine.

Par ailleurs, les mondes imaginaires auxquels elle mène sont particulièrement riches. Ses personnages et créatures doivent beaucoup aux mythes, aux traditions et aux contes du monde entier, mais auteurs et autrices s’en inspirent avec une grande liberté, et pour les plus talentueux, en renouvelant les codes. Il suffit de découvrir quelques romans parmi ceux que nous avons cités pour réaliser à quel point on est loin d’une littérature formatée !

Leur créativité, les auteurs et autrices la mettent au service de personnages confrontés à des situations extraordinaires et qui se distinguent par leur combativité. Héros et héroïnes sont par ailleurs souvent en décalage par rapport à leur communauté, ils découvrent l’altérité, refusent les assignations qu’on leur impose… Ce sont des personnages auxquels les jeunes peuvent s’identifier et qui les aident à se construire.

Ce n’est évidemment pas une surprise pour les lectrices et lecteurs familiers des univers de Tolkien ou G.R.R. Martin, mais ce sera sans doute une découverte pour les autres : la fantasy revêt une dimension politique importante. Cela vaut pour quantité de sujets au cœur de ces récits : le rapport à la nature et la défense de l’environnement, les croyances, les assignations genrées, et la liste est loin d’être close… Les littératures de l’imaginaire ouvrent au lointain, à l’ailleurs, et paradoxalement peut-être, au tout proche et au contemporain.

Enfin, la fantasy est un formidable laboratoire d’écriture. La plupart des autrices et auteurs le disent : ils ont bénéficié des conseils avisés et des encouragements de leurs pairs. Beaucoup ont démarré avec les fanfictions (des histoires inspirées d’un univers de prédilection) et ils se sont pris au jeu. La Plume d’Argent, CoCyclics et l’association Tremplins de l’Imaginaire, Les Ardents de l’Imaginaire aussi, sont autant de communautés qui favorisent les échanges et le partage de textes. Des festivals comme Les Imaginales ou Trolls et Légendes drainent un large public et favorisent les rencontres. Ce qu’on aurait pu appeler une littérature de niche se révèle finalement un formidable vivier.


[1] Proposer une définition de la fantasy n’est pas simple. Auteurs et autrices se réclament plus volontiers des littératures de l’imaginaire, une catégorie moins restrictive. Pour d’autres développements, le lecteur peut se reporter au Dictionnaire de la fantasy d’Anne Besson (Vendémiaire, 2018) ou aux éléments de synthèse que nous proposerons dans notre dossier destiné aux enseignants.

 © Marc Wilmotte pour Objectif plumes, février 2021.

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Lecture pour les 6-12 ans : 2 conférences à découvrir en ligne

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Dans le cadre du colloque « Lire et faire lire ! 6-12ans : Des lecteurs singuliers pour des livres pluriels », deux conférences en accès libre sont à découvrir en ligne.

Des pratiques motivantes, des élèves engagés : quelles conditions favorisent le désir de lire ?

par Jannique Koeks, coordinatrice pédagogique à l’EPAP-ISPN, formatrice, chargée de projets littéraires et de cours en littérature de jeunesse, lecture et écriture

Les piètres résultats des élèves en Fédération Wallonie-Bruxelles à l’évaluation PIRLS questionnent. Et pourtant, des initiatives existent pour insuffler la passion de la lecture et la cultiver au quotidien. Partant du principe qu’il est possible de transformer même l’élève le plus réticent en véritable lecteur, Jannique Koeks rapprochera pratiques de classe et résultats probants de la Recherche. Par le biais d’expériences vécues, elle montrera aussi que l’enthousiasme pour la lecture de l’adulte accompagnant les enfants est contagieux et inspirant et que l’instauration de quelques pratiques peut déjà susciter leur envie de lire. En prêtant attention aux facteurs de motivation, il est donc possible de faire de la lecture une expérience positive pour tous les enfants et de créer, au sein des classes, de vraies communautés de lecteurs.

Les priorités d’un auteur jeunesse

par Thomas Lavachery, romancier et illustrateur chargé de cours à l’Université de Lille III

La littérature jeunesse est souvent regardée comme utilitaire. L’album illustré, le roman court illustré, enfin le roman pour ados sont les jalons d’un parcours qui doit conduire chaque individu aux textes de littérature générale, si possible aux classiques. On attend également du livre jeunesse qu’il délivre un message, qu’il « aide à grandir », à surmonter certains problèmes, qu’il diffuse les valeurs de la société… Comment les auteurs se situent-ils par rapport à la dimension pédagogique de leur métier ? Dans quelle mesure en tiennent-ils compte ? Quelles sont leurs priorités en tant que créateurs ? Thomas Lavachery répondra à ces questions pour lui-même, en évoquant à la fois son parcours de lecteur et son travail d’auteur-illustrateur éclectique.

 

Ces deux conférences sont proposées en collaboration avec la Foire du Livre de Bruxelles et ses partenaires.

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Les Prix Rossel

Par administrateur,

Prix Rossel 

Le Prix Rossel est parfois qualifié de « Goncourt belge ». Institué par le journal Le Soir en mémoire de Victor Rossel (le fils du fondateur du quotidien), il est très certainement le plus prestigieux prix littéraire consacré à la prose de fiction en Belgique francophone.

Prix Rossel des jeunes

Attribué en même temps que le Prix Rossel, le Rossel des jeunes récompensait chaque année le roman d’un auteur belge choisi par un jury composé exclusivement d’adolescents (de 6e secondaire). Ce prix n’est plus décerné depuis 2011.

 

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Entretien avec Ukko

Par administrateur,
– D’où vient ton goût pour la fantasy ?

Bonne question… J’ai toujours été un fana de lecture et de romans d’aventure. Je lisais Les trois mousquetaires quand mes camarades de classe lisaient Oui-Oui… J’ai dévoré Jules Verne et Jack London, puis j’ai découvert Tolkien et Lovecraft et j’ai dévoré tout ce qui tournait autour.

– Des auteurs ou autrices fétiches en fantasy ?

En fait, je n’en ai pas beaucoup. À mon sens, en littérature anglo-saxonne, il y a beaucoup d’auteurs qui fonctionnent « à la recette », sans beaucoup d’originalité. Il y a Tolkien quand même, et puis les grands classiques, Fritz Leiber et Robert Howard. Une grande saga assez méconnue, ce sont Les Chroniques de Thomas l’incrédule par Stephen Donaldson, et puis il y a Ursula Le Guin, qui est une grande madame. Mais pour le moment, je m’intéresse surtout à la fantasy francophone, qui est souvent beaucoup plus mature et plus inventive que l’anglophone. Mes préférés sont Jean-Philippe Jaworski, qui excelle dans le format nouvelles, Cedric Ferrand et Stefan Platteau (un belge !!!)

– D’autres sources d’inspiration : séries, films, musique, BD, illus… ?

Oui, plein… Surtout en BD je dirais. La quête de l’oiseau du Temps de Loisel, un must, Gorn par Tiburce & Ogier, Le Sortilège du bois des Brumes par Bourgeon… Des illustrateurs aussi, mais souvent piochés au hasard de balades sur DeviantArt. Et puis, il ne faut pas oublier le jeu de rôles ! Très important. C’est un milieu très créatif tant en matière d’univers que de personnages.

– Trois titres à recommander à un ou une ado qui découvre la fantasy ?

Ouh, compliqué parce que je ne suis pas tout jeune. Mes références datent un peu et ne parlent plus toujours aux lecteurs actuels, j’en fais souvent les frais avec mes enfants. Je n’ai pas non plus les références d’un joueur de jeux consoles, type « The Witcher ». Je dirais quand même :

Bilbo le Hobbit. Tolkien. Indispensable quand même !

Bjorn le Morphir, de Thomas Lavachery. Du belge ! Idéal pour commencer.

Le cycle de la Belgariade (10 tomes…) de David Eddings. Plus complexe déjà, mais le personnage principal est un ado et il y a une bonne dose d’humour. Je voudrais bien trouver le temps de le relire, d’ailleurs…

– Un « classique belge » qui compte ?

Les contes du Whisky de Jean Ray. Plus que Malpertuis. Des chouettes nouvelles. Je l’ai lu il y a longtemps… Encore un truc à relire !

Flamand des vagues de Jan Van Dorp. Un roman d’aventure et de voile au cœur du XVIIe siècle centré sur les corsaires ostendais. J’ai malheureusement appris par la suite que Van Dorp était un peu notre Céline à nous et qu’il a eu de gros soucis à la fin de la guerre car c’était un collabo…

– Pour mitonner une chouette potion, des ingrédients de prédilection ?

Ça dépend un peu de l’effet recherché. Mais à mon avis, il faut d’office une bonne lampée de bière artisanale belge en tout cas. Les raisins secs regonflés dans l’eau, ça marche bien aussi, ainsi que la cannelle et la coriandre. Et puis, quelques champignons cueillis maison lors d’une promenade un lendemain de pluie au cœur des Ardennes…. Après, si c’est pour écrire une bonne histoire, les ingrédients précédents restent valables, mais mieux vaut ajouter une bonne dose d’Imagination quand même. Et puis, un récit ça se structure, et généralement, les lecteurs n’aiment pas trop qu’on les balade. Donc, il faut assurer une vraie cohérence au récit. Pas du réalisme, hein, attention, ne vous trompez pas de pot ! Ce sont des épices qui se ressemblent, mais qui en fait, ne donnent pas le même arrière-goût. Le réalisme, ça peut être sympa, mais pour un récit de fantasy, c’est moins important que la cohérence.

– Une actu, des projets pour les mois qui viennent ?

La priorité, c’est la sortie de mon tome 3 qui devrait se produire en septembre. A priori, plus rien à faire, tout est dans les mains de mes éditrices, mais il y a les relectures, les choix de quatrième de couverture, des petits détails à régler.  Après, j’ai pas mal d’envie qu’il faut que je canalise, toujours dans le domaine des mondes imaginaires, mais un peu moins dans la fantasy. Pour le moment, je travaille surtout sur un pitch de série télé S.F. afin d’obtenir un dossier que je puisse soumettre à des producteurs, mais le jeu de rôle reste au cœur de mes projets. J’ai beaucoup travaillé sur un jeu de rôle complet que j’aimerais trouver le temps de finaliser.

Dans les mondes imaginaires, si tu étais : 

Un personnage :  J’en ai incarné pas mal via le jeu de rôle, mais au final, c’est dans la peau d’un homme des bois que je me sens le mieux. Animisme, chasse et cueillette : des éléments qu’on retrouve dans « Bâtard » !
Un pouvoir : La maîtrise du feu. Capital ! Le connaître, lui parler, en faire son ami…
Un objet : Une hache ou un livre.
Un lieu : Une taverne ! Boire un coup avec des potes, il n’y a pas plus important dans la vie ! Je pense qu’on en prend tous conscience actuellement, alors que ce n’est plus possible. En plus, c’est un lieu universel. Il y en a toujours eu, partout, à toutes les époques.
Une époque, une civilisation : L’antiquité, je pense, mais pas romaine. Celte, ou en marge de l’Empire romain. Je n’aime pas trop les états trop centralisés. Ou le tout haut moyen-âge, le moment où l’Empire romain se délite. C’est une époque passionnante, où tout change et se reconstruit. La fantasy est presque toujours basée dans une époque de transition où la société se reforme après un cataclysme ou une période de décadence. Et il y a tout lieu de croire que notre civilisation approche le même genre d’étape…
Un moyen de déplacement : La marche ! Vieille comme l’homme, elle permet de passer partout en prenant le temps. Sinon, un ballon. J’aime assez bien cette idée d’être bercée au gré du vent. Le côté Steampunk aussi, le fait de se déplacer dans les airs, mais sans que ça aille trop vite, en pouvant profiter du paysage.


 

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Entretien avec Damien Snyers

Par administrateur,
– D’où vient ton goût pour la fantasy ?

Le premier livre que j’ai lu était Bilbo le hobbit, j’avais huit ans, et je n’ai jamais vraiment décroché depuis.

– Des auteurs ou autrices fétiches en fantasy ?

Principalement deux ; Robin Hobb et Andrzej Sapkowski. Je pense que ce sont les deux qui m’influencent le plus dans l’écriture.

– D’autres sources d’inspiration : séries, films, musique, BD, illus… ?

Plein ! Beaucoup trop pour les citer tous. En musique, je sélectionne vraiment ce que j’écoute en fonction de ce que j’écris. Pour un roman plutôt sombre et violent, j’ai écouté uniquement du metal extrême, tandis que pour d’autres romans, j’écoutais des bandes originales de jeux. Ça varie vraiment.

En jeux, Bioshock et The Witcher ont été de bonnes inspirations, et en films, les Sherlock Holmes de Guy Ritchie.

– Trois titres à recommander à un ou une ado qui découvre la fantasy ?

Boudicca, de Jean-Laurent Del Socorro. Un roman de fantasy historique française accessible.

L’Assassin royal, de Robin Hobb. Un classique de la fantasy, qui marche vraiment bien à l’adolescence

Les Chroniques d’Alvin le faiseur, d’Orson Scott Card. Encore de la fantasy historique, mais américaine, avec un style très fluide.

– Un « classique belge » qui compte ?

Joker :o) Désolé, je ne connais vraiment pas mes classiques belges.

– Pour mitonner une chouette potion, des ingrédients de prédilection ?

Plume de corbeau, patte de renard en poudre et bois de cerf râpé.

– Une actu, des projets pour les mois qui viennent ?

Mon second roman, Ex Dei, sort en février chez ActuSF, je vais commencer bientôt l’écriture du roman suivant (mais pas dans le même univers), et je travaille toujours sur plusieurs autres romans que je mettrai à disposition en numérique gratuitement.

– Dans les mondes imaginaires, tu étais : 

Un personnage : Un hobbit. Peu importe lequel tant qu’il ne part pas faire une aventure.
Un pouvoir : Faire apparaître de la nourriture en claquant des doigts.
Un objet : Une porte qui laisserait passer les gens uniquement si leur prénom commence par D.
Un lieu : La Comté, évidemment.
Une époque, une civilisation : Peu importe tant qu’il y a des dragons et des vampires.
Un moyen de déplacement : Une calèche-vapeur.


 

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Entretien avec Stefan Platteau

Par administrateur,
– D’où vient ton goût pour la fantasy ?

Du fonds des âges, et en particulier du mien ! Aussi loin que je me souvienne, la passion des mondes imaginaires (y compris la SF) a toujours été présente. Ma famille est rentrée d’Inde (j’avais six ans) avec, dans la valise, des BD de mythologie Hindoue comprenant le Mahabaratha et le Ramayana, avec lesquels je me suis familiarisé d’abord par le dessin (ces créatures et ces héros bleus me fascinaient…). Tout comme j’ai adopté L’Iliade et L’Odyssée avec passion, dès que j’ai été capable de lire (ce qui est arrivé très tôt). Enfant solitaire, inadapté au retour en Belgique, je m’évadais longuement dans l’univers des dessins animés, dévalisais la bibliothèque du village, découpais des draps de lits pour m’en faire des cottes de maille sur lesquelles je dessinais patiemment chaque anneau au marqueur. La découverte des premiers Thorgal (vers 9 ou 10 ans) a probablement été une rencontre importante dans ma vie, tout comme la lecture du Seigneur des anneaux, de Dune (qui a des arguments pour plaire à des amateurs de fantasy : société médiévale, humains dotés de pouvoirs quasi magiques…),  et mes premières parties de Donjons et Dragons, le tout vers 14 ou 15 ans.

– Des auteurs et autrices fétiches en fantasy ?

Robert Holdstock, Ursula Le Guin, Roger Zelazny, Suzanna Clarke, Anne Rice, Glen Cook, Tolkien, Georges R.R. Martin, Nnedi Okorafor. Et d’autres qui ne se rattachent  pas à la fantasy mais ont marqué mon travail tout autant, sinon plus : Frank Herbert, Dan Simmons ou Umberto Eco, par exemple…

– D’autres sources d’inspiration : séries, films, musique, BD, illus… ?

En BD, certainement : Thorgal, La Quête de l’Oiseau du temps, et (hors fantasy, quoique…) Les Compagnons du crépuscule de François Bourgeon, Corto Maltese et bien d’autres encore.
Pour la musique, ce serait sans fin : j’écris toujours en musique.

Trois titres à recommander à un ou une ado qui découvre la fantasy ?

Ça dépend de l’âge de l’ado et du lecteur qu’il est… À14 ans je lisais Dune et Le Seigneur des anneaux, qui ont été mes premiers vrais classiques de l’imaginaire – mais c’est un peu rude comme entrée en matière… ceci dit, les ados d’aujourd’hui auront très probablement déjà découvert la fantasy avant la puberté, via des œuvres comme Harry Potter ou l’excellente saga de La Passe-miroir, de Christelle Dabos. Pour une entrée dans une fantasy plus adulte ou young adult, je conseillerais par exemple Le Nom du Vent de Patrick Rothfuss, ou Les Salauds gentilshommes de Scott Lynch, ou encore Le Bâtard de Kosigan de Fabien Cerutti. Et si, comme moi, ils ont leur période Baudelaire/Chants de Maldoror, sans hésiter Justine Niogret.

– Un « classique belge » qui compte ?

Malpertuis, de Jean Ray, sans hésitation !

– Pour mitonner une chouette potion, des ingrédients de prédilection ?

Humanité des personnages, questions morales sans réponse tranchée. Dépaysement des mentalités, cultures et faits de société. Mystère du mythe.

– Une actu, des projets pour les mois qui viennent ?

Le quatrième tome des Sentiers des Astres sortira au mois d’avril ! Titre : Jaunes yeux.

 – Dans les mondes imaginaires, si tu étais : 

Un personnage : un barde.
Un pouvoir : le pouvoir d’influencer les âmes par la musique.
Un objet : un sitar ou un autre instrument magique.
Un lieu : la montagne.
Une civilisation : l’Inde védique.
Un moyen de déplacement :  le char céleste du soleil, il ne faut pas faire les choses à moitié ! Mais ça reste un choix frustrant : je pourrais explorer toutes les merveilles de la planète en un claquement de doigt, mais les merveilles de la nuit me resteraient à jamais inaccessibles…


 

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Entretien avec Thomas Lavachery

Par administrateur,
– D’où vient ton goût pour la fantasy ?

En tant que lecteur, je ne suis pas spécialement fan de la fantasy. J’ai adoré lire Tolkien, mais pour le reste, je suis plutôt un consommateur de romans d’aventures : Dumas, Walter Scott, Jules Verne, Stevenson, Kipling, Twain, London, John Meade Falkner, Richard Hugues, Mac Orlan, l’immense Conrad… Si j’ai écrit moi-même de la fantasy, c’est pour répondre à une demande de mon fils aîné, Jean, qui m’a un jour prié de lui inventer une histoire avec des trolls, des dragons et des elfes. J’ai obtempéré avec un enthousiasme relatif… pour découvrir que j’adorais créer de la fantasy.

– Des auteurs ou autrices fétiches ?

R. R. Tolkien et Philip Pullman. Je tiens À la croisée des mondes pour un chef-d’œuvre.

– D’autres sources d’inspiration : séries, films, musique, BD, illus… ?

Il y en a tellement, il y en a trop, et dans chacun des domaines que tu énumères ! En BD, la série Valérian et Laureline a exercé sur moi un attrait puissant. Les mondes et les peuples dessinés par Mézière me faisaient battre le cœur. C’était beaucoup plus vivant que les inventions froides de Moebius, par exemple. J’y étais ! Pour les illus, si l’on s’en tient à la fantasy, je citerais Tolkien – je préfère ses dessins à tout le reste de l’imagerie « Seigneur des anneaux » -, Theodor Kittelsen et Hugo Simberg. J’ajouterais que l’une de mes sources principales d’inspiration pour la saga Bjorn le Morphir aura été l’anthropologie et les récits des explorateurs du XIXe siècle tels que Lewis et Clarke, le Père Huc… Inventer des peuples et leurs coutumes est l’un de mes dadas.

– Trois titres à recommander à un ou une ado qui découvre l’imaginaire ?

Les trois volets de À la croisée des mondes.

– Un « classique belge » qui compte ?

La langue de Charles de Coster me procure des extases. Cependant, l’auteur belge qui continue de m’impressionner le plus est sans conteste Simenon. L’expérience sensorielle que représente sa lecture est une leçon pour tous les romanciers. C’est une banalité de le dire, mais c’est tellement vrai !

– Pour mitonner une chouette potion, tes ingrédients de prédilection ?

Efficacité dramaturgique, richesse psychologique des personnages, inspiration diversifiée, langue soignée, poésie, lucidité du regard philosophique. Y aller mollo avec la magie, ne pas forcer la dose de surnaturel. Pour la fantasy comme pour tout type d’œuvre romanesque : la plus grande exigence artistique, celle dont chacun est capable dans les limites toujours trop étroites de son talent.

-Une actu, des projets pour les mois qui viennent ?

Plusieurs ouvrages vont sortir, dont certains ont été retardés à cause de la crise sanitaire. Un zoo à soi, livre de souvenirs où je parle surtout d’animaux, Tor et le cow-boy, nouvel épisode des aventures de Tor, mon petit héros nordique, Lilly sous la mer, album qui raconte l’aventure sous-marine d’une famille dans les années 1920 et enfin Le cercle, une longue nouvelle destinée aux adultes dont le protagoniste est un chercheur de cailloux figuratifs. Un livret sur votre serviteur, Thomas Lavachery, un écrivain au long cours, va également paraître très bientôt, signé Sylvie Dodeller. Sinon je viens de terminer la première mouture d’une robinsonnade, Henri dans l’île. L’histoire se déroule dans les années 1880. J’en dirai seulement ceci : le Vendredi de mon Robinson n’est pas un humain, mais une bête. Ah, et j’oubliais Le netsuke, roman pas du tout jeunesse qui est en ce moment en lecture chez plusieurs éditeurs. Je l’ai écrit durant le premier confinement alors qu’Henri dans l’île est un enfant du second…

Dans les mondes imaginaires, si tu étais : 

Un personnage :  Tom Bombadil ou Sam Gamegie, j’hésite.
Un pouvoir :  Faire des œuvres en fumée comme Gandalf : bateau, dragon…
Un objet :  La pipe de Gandalf, avec une blague bourrée d’herbe à pipe de la Terre du Milieu
Un lieu :  La comté
Une époque, une civilisation :  Le peuple Hobbit à une époque tranquille de son histoire.
Un moyen de déplacement :  Le sous-marin de Nemo


 

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Entretien avec Katia Lanero Zamora

Par administrateur,
– D’où vient ton goût pour l’imaginaire ?

Enfant, la télévision était ma baby-sitter. Ce que je regardais était le point de départ de discussions et de récits enflammés avec mes parents et mon frère. On jouait à inventer ce qui pouvait bien se passer dans le prochain épisode des Chevaliers du Zodiac, Sailormoon, Code Quantum. J’ai aussi dévoré les livres de nombreuses collections jeunesse, mêlant tous les genres. Mais la magie, les êtres fantastiques, les univers inventés, avaient ma préférence. Mon goût est d’abord celui d’une lectrice et d’une spectatrice qui avait beaucoup de temps libre pour lire et regarder la télévision pendant que ses parents travaillaient énormément dans leur commerce. L’arrière-boutique était notre terrain de jeux infini.

– Des auteurices fétiches ?

Shirley Jackson, Neil Gaiman, Ayerdhal, Mélanie Guyard (Andoryss), Gudule…

– D’autres sources d’inspiration : séries, films, musique, BD, illus… ?

J’aime beaucoup le travail de l’illustrateur Loïc Muzy.
Les séries, j’en ai un paquet à citer: des récentes, comme Game Of Thrones évidemment, Doctor Who, Umbrella Academy, Misfits, Locke and Keys, ou la magistrale The Haunting of Hill House, et des moins récentes comme Code Quantum. Des films comme L’Odyssée de Pi, Le Secret de Terabitia et A Monster Calls s’inscrivent parfaitement dans mes goûts. Le réel se mélange à la réalité, sans que ce soit réellement du fantastique, c’est plutôt le pouvoir de l’imagination dans la résilience qui m’intéresse.

– Trois titres à recommander à un ou une ado qui découvre l’imaginaire ?

Le passageur, Andoryss
Feydelins, Nadia Coste
Les Royaumes du nord, Philipp Pullman

– Un « classique belge » qui compte ?

Hôtel Meublé de Thomas Owen. C’est un polar qui déjoue les codes du polar, avec énormément d’humour ! Je le relis régulièrement avec plaisir ! Mais aussi Les Contes du Whisky de Jean Ray, pour frissonner !!!

– Pour mitonner une chouette potion, tes ingrédients de prédilection ?

– Une idée qui nous donne des frissons (au sens propre: j’ai la chair de poule quand j’ai LA     bonne idée)
– des personnages qu’on est prêts à aimer
– de la patience, de la persévérance et de la disponibilité
– des pages et des pages de construction
– des pages et des pages de brouillon qui finiront à la corbeille
– des tas de post-it
– une playlist inspirante
– beaucoup de cafés à l’aube

– Une actu, des projets pour les mois qui viennent ?

Mon cinquième roman, La Machine, sort en février aux éditions Actu SF. C’est un tome 1 !

– Dans les mondes imaginaires, si tu étais :

Un personnage :  Doctor Who
Un pouvoir : la capacité d’allonger le temps ou de le raccourcir
Un objet : une boussole d’or de Lyra dans À la croisée des mondes
Un lieu : le Chemin de Traverse
Une civilisation : les Hobbits de la Comté, bien évidemment!
Un moyen de déplacement : un T.A.R.D.I.S !


 

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Entretien avec Sara Doke

Par administrateur,
– D’où vient ton goût pour la fantasy ?

De mon enfance. De mes lectures de mythes et de légendes d’un peu partout, de mon amour de la science-fiction, puis de mes lectures d’adulte et de mes rencontres.

– Des auteurs et autrices fétiches en fantasy ?

Mervin Peake, Guy Gavriel Kay, Ursula K LeGuin,

– D’autres sources d’inspiration : séries, films, musique, BD, illus… ?

Le jeu de rôle, les séries historiques, des BDs comme celles d’Auclair ou de Simon Bisley.

– Trois titres que tu recommanderais à un.e ado qui découvre la fantasy ?

La Passe miroir de Christelle Dabos
Les Lions d’Al-Rassan de Guy Gavriel Kay
Le Pion blanc des présages de David Eddings

– Un « classique belge » qui compte ?

Jacqueline Harpman pour Moi qui n’ai pas connu les hommes
Jean Ray pour Malpertuis

– Pour mitonner une chouette potion, des ingrédients de prédilection ?

De l’aventure, de la politique, du rebondissement et des questions.

– Une actu, des projets pour les mois qui viennent ?

Je viens de sortir un ouvrage que j’ai dirigé, Celtes ! Panorama de l’imaginaire celtique, aux Moutons électrique ainsi qu’un roman, La Complainte de Foranza chez Leha, je me prépare à traduire une trilogie jeunesse, à rééditer un livre, à en écrire d’autres.

– Dans les mondes imaginaires, si tu étais :

Un personnage : Xe Nedra de la Belgariade de David Eddings
Un pouvoir : Le voyage instantané
Un objet : une dague d’assassin
Un lieu : L’Al Rassam de Guy Gavriel Kay
Une époque, une civilisation : Sumer


 

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Entretien avec Cindy Van Wilder

Par administrateur,
– D’où vient ton goût pour la fantasy ?

Je pense qu’on peut le dater très précisément de la sortie du premier film de l’adaptation du Seigneur des Anneaux par Peter Jackson. Jusque là, je ne m’intéressais pas spécialement à tout ce qui touchait à l’imaginaire. Ce film m’a fait l’effet d’une gifle en pleine figure… ou d’une chute dans le monde d’Alice ! Depuis, je n’en suis plus jamais sortie. J’explore sa diversité et sa richesse avec grand bonheur !

– Des auteurs et autrices fétiches en fantasy ?

Des tas, aussi bien anglophones que francophones, puisque j’ai le bonheur de lire en anglais et en français : il y a des noms bien installés, comme G.R.R. Martin, mais aussi des plumes plus récentes, comme Kalynn Bayron ou Kacen Callender, dont le premier tome m’a totalement époustouflé, Anna-Marie McLemore, dont le style est sublime ou encore Justina Ireland, dont la dystopie zombiesque en pleine Amérique de la Sécession m’a tenu en haleine. Il y a naturellement des plumes francophones comme Katia Lanero Zamora, Silène Edgar, Lise Syven, Nadia Coste, Aurélie Wellenstein, Agnès Marot, Elodie Serrano, Hermine Lefebvre ou encore Pascaline Nolot, qui sont devenues pour moi des incontournables !

– D’autres sources d’inspiration : séries, films, musique, BD, illus… ?

Tout ce que je vois, tout ce que je lis, tout ce que j’entends peut me servir d’inspiration. Donc oui, la musique, l’audiovisuel ou encore les BD entrent dans cette catégorie !

– Trois titres à recommander à un ou une ado qui découvre la fantasy ?

I.R.L. d’Agnès Marot, pour les 15 et + ; Eliott et la bibliothèque fabuleuse de Pascaline Nolot pour les plus jeunes ; Rhizome, de Nadia Coste.

– Un « classique belge » qui compte ?

Tempo di Roma d’Alexis Curvers.

– Pour mitonner une chouette potion, des ingrédients de prédilection ?

De la passion, un brin de patience et pas mal de ténacité !

– Une actu, des projets pour les mois qui viennent ?

Le 6 janvier, une antho féminine et écologique, « Elle est le vent furieux » est sortie chez Flammarion jeunesse. En mars, un roman co-écrit avec Agnès Marot, #TousDebout, un roman unique contemporain sur la révolte estudiantine chez Hugo New Way.

– Dans les mondes imaginaires, si tu étais : 

Un personnage :  une sorcière
Un pouvoir : la télétransportation
Un objet : une cafetière (pleine)
Un lieu : Londres
Une époque, une civilisation : l’ère victorienne
Un moyen de déplacement : le vélo


 © Marc Wilmotte pour Objectif plumes, février 2021.

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Entretien avec Christelle Dabos

Par administrateur,
– D’où vient ton goût pour la fantasy ?

Si par Fantasy on entend toute construction d’une réalité alternative, ma toute première plongée me vient des dessins animés de mon enfance que mon père nous enregistrait sur les vieilles cassettes VHS : Le Roi et l’Oiseau, Narnia et Le Sous-Marin Jaune.

– Des auteurices fétiches en fantasy ?

Philip Pullman, J. K. Rowling, Barjavel. Et si je peux me permettre un petit glissement vers le Réalisme Magique : José Donoso avec Casa de campo ou Isabel Allende avec La maison aux esprits.

– D’autres sources d’inspiration : séries, films, musique, BD, illus… ?

Plein ! Pêlemêle, pas certainement pas exhaustif :

Pour les séries : Sherlock, The Leftovers, His Dark Material, Carnivale, Miss Fisher, Hercule Poirot, Rome, Twin Peaks, Kaamelott, Victoria, The Crown, Monster, Space Brothers

Pour les films : l’ensemble des animés des studios Ghibli, La Famille Addams, Matrix, The Straight story, Miss Potter, Gremlins, Les Goonies, True Man Show, Crazy Kung Fu (oui), L’Odyssée de Pi, Le Baron de Munchausen.

Pour les BD : Gaston Lagaffe, Astérix, De cape et de Crocs, Peter Pan (de Loisel), Le Magasin Général, l’œuvre générale de Boulet et de Vanyda.

Pour la musique : les bandes originales de Inception, Sherlock, Donnie Darko, Carnivale, Ori and the Blind Forest, The Paradise, The Umbrella Academy.

– Trois titres à recommander à un ou une ado qui découvre la fantasy ?

A la croisée des mondes de Philip Pullman, Le Disque-monde de Terry Pratchett  et Les contes du chat perché de Marcel Aymé.

– Un « classique belge » qui compte ?

J’ai une pensée pour Roger Leloup, l’auteur/illustrateur des Yoko Tsuno que j’ai lus, relus et re-relus. Mais aussi l’auteur du premier livre que m’a offert mon compagnon : Le Pic des ténèbres.

– Pour mitonner une chouette potion, des ingrédients de prédilection ?

De l’émotion, du conscient, des contrastes, des mélanges, de l’immense, du minuscule, du moi, de l’autre

– Une actu, des projets pour les mois qui viennent ?

Je vous ai parlé de mon bac à sable : vous savez tout. Ce qui n’est pas grand-chose, j’en conviens.

– Dans les mondes imaginaires, si tu étais :

Un personnage : hum… quelque chose de très vieux, de très sage et de très gâteux.
Un pouvoir : téléportation (comme ça, pas de voiture, plus de frontière, c’est écologique).
Un objet : un miroir cassé, puis (mal) recollé.
Un lieu : un WC qui mène à une salle secrète.
Une époque, une civilisation : les années 80 version fantasmée.
Un moyen de déplacement : la projection astrale (quand je suis fatiguée de me téléporter physiquement).


 

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Entretien avec Anne Sophie Devriese

Par administrateur,
– D’où vient ton goût pour la fantasy ?

J’ai la chance d’avoir eu droit à une histoire chaque soir jusqu’à…. Plus soif, en fait. Et la fantasy, je suis tombée dedans par les contes et les légendes, bien avant de pouvoir la nommer, l’enfermer dans une case (j’aime pô les cases).

Toute jeune, je me suis passionnée pour les contes et leurs motifs, Grimm, Perrault, Andersen ; la mythologie grecque, égyptienne… les contes arabes, juifs, normands, inuits… J’ai très vite « vu » les archétypes et les schémas, à tel point que je m’amusais des variantes et des symboles selon la géographie.

Puis j’ai voulu faire mon mémoire de maîtrise sur un sujet pas très « académique » à l’époque… J’y suis arrivée. J’entretenais cette passion « coupable » pour l’imaginaire (je préfère mille fois cette terminologie) qui est devenue socialement acceptable avec Harry Potter. C’est quand je suis tombée sur Pierre Bottero que j’ai admis mon envie (mon droit ?) d’écrire dans ce genre. J’ai commencé à la naissance de mon deuxième, il y a tout pile 10 ans !

– Des auteurices fétiches en fantasy ?

Argh ! Il FAUT que je me fabrique une liste à dégainer chaque fois qu’on me pose cette question. J’en oublie toujours. Avec le temps, j’ai clairement privilégié les auteurices francophones mais j’ai commencé, comme beaucoup, par les anglosaxon.ne.s.

Plus ou moins dans le désordre donc : Philip Pullman – la Croisée des Mondes, J-C Mourlevat avec Combat d’Hiver (et tous les autres), Marissa Meyer et ses Chroniques Lunaires (d’ailleurs, je les cite tous les trois dans Biotanistes), Pierre Bottero, Marie-Aude Murail, Deborah Harkness, Roald Dahl, Odile Weulersse, Scott Westerfeld, Cindy Van Wilder, Marine Carteron, Florence Hinckel, Vincent Villeminot, Eric L’Homme, Timothée de Fombelle, Marie Pavlenko, Charlotte Bousquet, Manon Fragetton, Mélanie Guyard, Katia Lanero Zamora, et Hunger Games et Divergente et…. Françoise Jay, Frédéric Petitjean, Pierre Gripari… Lois Lowry, l’incontournable. Ciel ! J’ai failli oublier Christelle Dabos et Lucie Pierrat-Pajot.

– D’autres sources d’inspiration : séries, films, musique, BD, illus… ?

En matière de musique je suis plutôt éclectique. Je suis de cette espèce qui écoute un seul morceau en boucle des milliers de fois et fais cohabiter sans honte Traviata, Mozart et Janis Joplin, Brassens, Barbara, Brel, Le Forestier, Sheller, Maurane, Tim Dup, Riopy, de la musique espagnole, Cabrel, Bénabar, Lemay, LEJ… Mais on vit dans un monde trop bruyant pour que j’en écoute beaucoup.

Les films, je n’ai pas le temps et ma culture cinématographique est nulle. (J’avais adoré L’Odeur de la papaye verte… pourquoi est-ce le premier qui me vient à l’esprit ? Mystère). Quant aux séries, je tombe dangereusement accro. Dernière en date : Skam France. Mais j’ai adoré Sherlock Holmes, Altered Carbon, La casa de papel, Lucifer, 3%, Sense8… et j’avoue (presque sans honte) être de la génération Buffy contre les vampires.

BD… un peu comme le films, je n’ai désespérément pas le temps. Les vieux fourneaux m’ont fait beaucoup rire, j’aime le dessin d’Yslaire, Soda, Broussailles, Rosinsky, Bilal, Satrapi, Boiry me faisait rêver enfant (j’ai longtemps songé à l’illustration) et j’en oublie un million. Mais je suis plutôt peinture.

– Trois titres à recommander à un ado ou une ado qui découvre la fantasy ?

Je lui suggèrerais de piocher dans la looongue liste ci-dessus 😉, plus tous ceux que j’ai oubliés. Je lui dirais surtout de se faire plaisir et de ne jamais se forcer à finir un bouquin qu’on n’aime pas. On lui donne sa chance jusqu’aux 50 – 80 premières pages et puis basta. Il y a trop d’autres bons bouquins qui attendent leur tour !

– Un «  classique belge » qui compte ?

Je ne suis pas belge mais je me soigne… J’ai récemment commencé Jean Ray dans la collection Espace Nord, frappée par sa superbe couverture. J’ai beaucoup aimé ce que j’en ai lu mais je ne l’ai pas (encore) terminé. Je crains qu’en matière de classiques belges, je sois plus calée en BD (merci mon mari). Ah ! Si ! Je suis définitivement fan de Jacqueline Harpman.

– Pour mitonner une chouette potion, des ingrédients de prédilection ?

Amusante question ! Déconstruire et apprendre à sortir des cases, surtout celles qu’on ne voit pas. Mélanger les genres.

– Une actu, des projets pour les mois qui viennent ?

Vertige…. Quand Biotanistes sera sorti ? … M’enivrer de ce bonheur, dormir, lire, retrouver le roman en cours (en stand by depuis 9 mois), envisager de corriger les deux premiers qui dorment dans un tiroir, jardiner et avant tout, m’occuper de nos 4 nains.

– Dans les mondes imaginaires, si tu étais…

Un personnage : une magicière, une sorcienne ou une fée
Un pouvoir : métamorphe, je crois. Mais voler, devenir sirène ou apprivoiser les dragons me plairait pas mal. (Cette première publication, qui réalise un rêve de gosse, m’a déjà valu quelques tours à dos de licorne)
Un objet : une clef magique… ou une porte
Un lieu : la mer
Une époque, une civilisation : un futur où on aurait sauvé notre planète
Un moyen de déplacement : le transplanage, sans hésiter et sans restriction spatio-temporelle.


 

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Les auteurs du Prix des lycéens 2021 en vidéo

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Dans le cadre du Prix des Lycéens, découvrez  5 interviews filmées où les auteurs et autrices évoquent leurs sources d’inspiration, leur méthode de travail, les aléas du métier d’écrivain.

 

 

 

En savoir + :
La page du Prix des lycéens sur le site Culture-Enseignement
L’article du blog Le Carnet et les Instants consacré au Prix des lycéens 2020-2021
Le palmarès du Prix des lycéens

 

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Retrospective 2019 & 2020 : littératures de l’imaginaire

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Comment se portent les littératures de l’imaginaire (fantasy, science fiction, thriller…) en Belgique francophone ? Quels sont les auteurs et autrices belges qui pratiquent ce genre ? En collaboration avec notre partenaire la BiLA (Bibliothèque des Littératures d’Aventures, nous vous présentons une sélection de romans incontournables, tous parus en 2020 ou 2019 et bien entendu écrits par des auteurs belges ou vivant en Belgique. On y trouve des figures connues et reconnues comme les autrices Christelle Dabos – qui a connu un immense succès avec la série La passe-miroir –, Sara Doke et luvan mais aussi des nouvelles plumes avec lesquelles il faudra désormais compter (Gilles Ribero, Benoît Sagaro, etc).

De belles idées de lecture, à commander évidemment dans votre librairie indépendante via Librel.

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Ateliers « fanzines » en vidéo

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Le « fanzine » est un petit livre en bande dessinée que chacun peut créer et fabriquer lui-même, dès l’enfance.
Pour débuter, deux auteurs vous conseillent en vidéo sur la marche à suivre.

« Fanzinez avec Tiffanie ! » • pour tous, dès 3 ans

La dessinatrice Tiffanie Vande Ghinste propose un atelier pour enfants consacré à la création d’une bande dessinée « faite maison ». En un quart d’heure, elle explique à chacun comment réaliser son propre « fanzine » au départ d’une simple feuille de papier pliée ! Ecoutez ses quelques conseils, prenez de quoi écrire et c’est parti !


 

« L’Atelier Fanzine de Martin Wautié » • de 12 à 112 ans

Papier, crayons, paire de ciseaux et un peu de fil à coudre. Voici les ingrédients de base pour réaliser son propre « fanzine ».
Suivez les étapes de création proposées par le dessinateur Martin Wautié et, à votre tour, pliez, numérotez, créez…

 

 

Ateliers-vidéo conçus et réalisés dans le cadre du programme Auteurs en classe

 


 

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Le Prix des lycéens de la Fédération Wallonie-Bruxelles

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Organisé tous les deux ans par la cellule Culture-Enseignement du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le Prix des lycéens de Littérature soumet cinq romans d’auteurs belges aux élèves participants, qui ont aussi l’occasion de rencontrer les auteurs dans leur classe tout au long de l’année scolaire. Ce sont ainsi plusieurs milliers d’adolescents qui participent à une opération mêlant plaisir de lire et valorisation des écrivains belges francophones. Lancé en 1993, ce prix fut d’abord franco-belge (deux prix sont alors attribués : l’un à un auteur belge, l’autre à un auteur français). Le Prix des lycéens est devenu exclusivement belge à partir de 1999.

Palmarès 

2021 : Geneviève Damas pour Bluebird
2019 : Michel Claise pour Cobre (Cuivre)
2017 : Emmanuelle Pirotte pour Today we live
2015 : Barbara Abel pour Derrière la haine
2013 : Bernard Gheur pour Les étoiles de l’aube
2011 : Armel Job pour Tu ne jugeras point
2009 : Tuyêt-Nga Nguyen pour Le journaliste français
2007 : Bernard Tirtiaux pour Pitié pour le mal
2005 : André-Marcel Adamek pour La grande nuit et Foulek Ringelheim pour La seconde vie d’Abram Potz (ex-aequo)
2003 : Armel Job pour Helena Vannek
2001 : Nicolas Ancion pour Quatrième étage et Vincent Engel pour Oubliez Adam Weinberger (ex-aequo)
1999 : Henry Bauchau pour Antigone
1997 : Louise L. Lambrichs (autrice française) pour Le jeu du Roman
1995 : Bernard Tirtiaux pour Le passeur de lumière
1993 : Francis Dannemark pour Choses qu’on dit la nuit entre deux villes

Pour aller + loin :
Présentation du Prix des lycéens de la FWB sur le site de la cellule Culture-Enseignement

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Retrospective 2020 : les policiers

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Quels sont les romans policiers d’auteurs belges qui ont marqué l’année 2020 ? En collaboration avec notre partenaire la Bibliothèque des Littératures d’Aventures (BiLA)  nous vous présentons une sélection de 6 policiers incontournables, tous parus en 2020 et bien entendu tous écrits par des auteurs belges. Parmi les titres à l’honneur, on trouve bien évidemment des grandes pointures (Barbara Abel, Armel Job) mais aussi des auteurs dont le premier roman est très prometteur (Christian Joosten, Marie-Pierre Jadin). De belles idées de lecture, à commander évidemment dans votre librairie indépendante via Librel.

Pour en savoir plus sur le roman policier en Belgique francophone, n’hésitez pas à consulter notre article : Un panorama du roman policier belge : Steeman, Simenon et Cie

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Science-fiction et fantasy

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Sur cette page sont proposés de manière aléatoire des titres de science-fiction ou fantasy présents sur notre portail. Les suggestions présentées ci-dessous sont des suggestions générées automatiquement à partir des données encodées sur notre portail. Il se pourrait donc qu’occasionnellement, le même livre apparaisse plusieurs fois ci-dessous. Nous vous encourageons à rafraichir la page pour faire défiler les suggestions.

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Retrospective 2020 : littérature jeunesse

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Quels sont les titres jeunesse en littérature belge qui ont marqué 2020 ? En collaboration avec notre partenaire Littérature de jeunesse, nous vous proposons 12 titres incontournables d’auteurs belges ou actifs en Fédération Wallonie-Bruxelles.

De belles lectures pour débuter 2021 ! À commander évidemment dans votre librairie indépendante via Librel

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Policiers : suggestions aléatoires

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Sur cette page sont proposés de manière aléatoire des romans policiers présents sur notre portail. Vous cherchez à découvrir de nouveaux romans policiers d’auteurs belges francophones  ? Alors vous êtes au bon endroit !

Les suggestions présentées sur cette page sont des suggestions générées automatiquement, à partir des données encodées sur notre site. Il se pourrait donc qu’occasionnellement, le même livre apparaisse plusieurs fois ci-dessus. Nous vous encourageons à rafraichir la page pour faire défiler les suggestions.

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Rétrospective 2020 : les bandes dessinées

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Bande dessinée en Fédération Wallonie-Bruxelles : rétrospective 2020

Regarder dans le rétroviseur et se replonger dans l’année écoulée, voilà un exercice peu agréable en cette fin d’une année 2020 qui fut pour le moins particulière. Et pourtant, cette année nous a aussi fourni son lot de petites pépites littéraires.

Voici une sélection de 6 bandes dessinées qui ont marqué 2020. À commander évidemment dans votre librairie indépendante via Librel

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Romans pour adolescents

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Le roman pour adolescents est une littérature à part entière, variée à souhait puisqu’elle touche volontiers au roman policier, d’anticipation, humoristique, d’amour, psychologique… avec, le plus souvent – il s’agit là d’un dénominateur commun de cette littérature –, un protagoniste de l’âge des lecteurs. En Belgique francophone, de nombreux auteurs pratiquent cette littérature avec brio. Pour en savoir plus, consultez notre article Panorama d’une littérature pour adolescents.

Les suggestions présentées sur cette page sont des suggestions générées automatiquement, à partir des données encodées sur notre portail. Il se pourrait donc qu’occasionnellement, le même livre apparaisse plusieurs fois ci-dessous. Nous vous encourageons à rafraichir la page pour faire défiler les suggestions.

Pour découvrir des auteurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles qui pratiquent le roman ado : consultez la sélection des « Jeunes pousses » 2020

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Rétrospective 2020 : les romans ados

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Regarder dans le rétroviseur et se replonger dans l’année écoulée, voilà un exercice peu agréable en cette fin d’une année 2020 qui fut pour le moins particulière. Et pourtant, cette année nous a aussi fourni son lot de petites pépites littéraires.

Voici une sélection de 6 romans ados qui ont marqué 2020. Les titres présentés ci-dessous sont conseillés soit pour les 12 ans et +, soit pour les 15 ans et +.

De belles lectures pour les congés de fin d’année 2020 ou pour débuter 2021 ! À commander évidemment dans votre librairie indépendante via Librel

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Le processus créatif d’un auteur : vidéos de rencontres à distance avec Thomas Lavachery

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Ressource à exploiter en classe et à distance, à partir de 14 ans

Pour les plus grands, les ressources autour de l’auteur Thomas Lavachery seront l’occasion de se documenter afin de mieux comprendre le processus d’écriture et de création d’une histoire. En s’appuyant sur les vidéos ci-dessous, sur le livret « La cuisine d’un auteur » et sur la lecture d’un ou plusieurs titres de l’auteur, les élèves pourront réaliser un travail autour de l’œuvre de Thomas Lavachery.

Télécharger le livret « La cuisine d’un auteur »

Thomas Lavachery parle de son travail et répond aux questions des étudiants, dans le cadre d’une animation Auteurs en classe




 

Thomas Lavachery répond aux questions des étudiants à propos de ces livres, toujours dans le cadre d’une animation Auteurs en classe

> Lire le résumé de Bjorn le Morphir

>  Lire le résumé du Voyage de Fulmir

> Lire le résumé de Tor et le prisonnier

> Lire le résumé de Tor et les gnomes

> Lire le résumé de Rumeur

> Lire le résumé de Roussette et les zaffreux

> Lire le résumé de Padouk s’en va

> Lire le résumé de Jojo de la jungle

> Lire le résumé de Deux pouces et demi


 

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Découvrez les auteurs primés de la Fédération Wallonie-Bruxelles en vidéo

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Les prix littéraires de la Fédération Wallonie-Bruxelles récompensent aussi bien les auteurs débutants que confirmés. Découvrez ci-dessous les vidéos (classées par année) qui présentent certains des auteurs primés.

Vidéos d’auteurs primés en 2024

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vidéos d’auteurs primés en 2023

 

 

 

 

 

 

Vidéos d’auteurs primés en 2022

 

 

 

 

 

Vidéos d’auteurs primés en 2021

Vidéos d’auteurs primés en 2020

Découvrir l’ensemble les prix littéraires de la Fédération Wallonie-Bruxelles attribués en 2020

 

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Nouvelles : suggestions aléatoires

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La nouvelle est parfois présentée à tort comme un genre mineur, notamment en comparaison avec le roman, qui serait alors le genre majeur et principal. Pourtant, de nombreux auteurs pratiquent aussi bien tout autant la nouvelle que le roman. En Belgique francophone, la nouvelle a d’ailleurs donné plusieurs œuvres majeures ces dernières années et connait un beau dynamisme éditorial.

Les recueils de nouvelles présentées sur cette page sont des suggestions générées automatiquement à partir des données encodées sur notre portail. Il se pourrait donc qu’occasionnellement, le même livre apparaisse plusieurs fois ci-dessous. Nous vous encourageons à rafraichir la page pour faire défiler les suggestions. Pour découvrir les recueils de nouvelles que nous recommandons en ce moment, rendez-vous sur la page littérature générale.

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Poésie

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Les suggestions présentées sur cette page sont des suggestions générées automatiquement, à partir des données encodées sur notre portail. Il se pourrait donc qu’occasionnellement, le même livre apparaisse plusieurs fois ci-dessus. Nous vous encourageons à rafraichir la page pour faire défiler les suggestions.

Pour découvrir les recueils de poésie que nous recommandons en ce moment, rendez-vous sur la page littérature générale.

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Romans

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Qu’il soit policier, historique, qu’il appartienne au genre réaliste, fantastique ou encore à l’auto-fiction, à la dystopie ou au réalisme magique, le roman en Belgique francophone peut prendre des formes diverses et variées. Publiés en Belgique ou en France, les romans d’auteurs belges sont souvent caractérisés leur « côté surréaliste » … Encore faut-il savoir ce qu’on entend exactement par là ! Amis lecteurs, sur cette page, nous vous invitons à partir à la découverte du roman belge et à l’explorer dans toute sa diversité.

Les suggestions présentées sur cette page sont des suggestions générées automatiquement, à partir des données encodées sur notre portail. Il se pourrait donc qu’occasionnellement, le même livre apparaisse plusieurs fois ci-dessus. Nous vous encourageons à rafraichir la page pour faire défiler les suggestions.

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Rétrospective 2020 : les romans

Par administrateur,

Regarder dans le rétroviseur et se replonger dans l’année écoulée, voilà un exercice peu agréable en cette fin d’une année 2020 qui fut pour le moins particulière. Et pourtant, cette année nous a aussi fourni son lot de petites pépites littéraires.

En collaboration avec Le Carnet et les Instants, nous vous présentons une sélection de 12 romans parus en 2020 et à lire absolument. De belles idées de lecture pour vos congés, à commander évidemment dans votre librairie indépendante via Librel

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Les outils pédagogiques Espace Nord

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Les outils pédagogiques Espace Nord : une valeur sûre

Les outils pédagogiques associés à la collection Espace Nord permettent aux enseignants d’aborder la littérature belge en classe de français. Ils s’adressent principalement aux enseignants du secondaire supérieur (pour découvrir tous les outils pédagogiques présentés sur Objectif plumes, et notamment ceux destinés à d’autres niveaux, consultez notre page Dossiers pédagogiques).

Rédigés par des spécialistes, ces outils pédagogiques visent à faire découvrir (et à faire aimer !) la littérature belge aux adolescents. La collection Espace Nord existe depuis 1983 et  a pour mission d’éditer exclusivement des auteurs belges. Son format est un format de poche agréable et au prix relativement accessible. Les titres proposés sont soit des titres d’auteurs contemporains, soit des ouvrages d’auteurs plus anciens (classiques ou patrimoniaux). Espace Nord possède donc une expertise pédagogique très développée et une vue complète sur notre patrimoine littéraire belge.

La collection Espace Nord est la propriété de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Sa gestion est déléguée à la maison d’édition Les Impressions Nouvelles depuis 2011.

 

LES OUTILS PÉDAGOGIQUES

Les outils pédagogiques proposés par Espace nord se répartissent en trois catégories :

1. Les dossiers pédagogiques

Ces dossiers accompagnent une œuvre patrimoniale, classique ou récente. Ils se composent de sept parties dont les premières sont plus théoriques (biographie de l’auteur, résumé de l’œuvre, contextes de rédaction et publication, analyse approfondie de l’œuvre) tandis que la dernière consiste en un ensemble d’activités directement exploitables en classe et en lien avec les différentes UAA (unités d’acquis d’apprentissage)

2. Les carnets pédagogiques ou dossiers transversaux

Ils présentent un genre et un courant et proposent des séquences de cours autour des différentes UAA.

3. Les plaquettes poético-pédagogiques

Elles mêlent présentation du poète, du courant auquel il est attaché, de ses thèmes de prédilection et exercices d’écriture divers.

 

Ces publications sont richement illustrées de documents iconographiques et multimédias, soigneusement choisis en collaboration avec les Archives & Musée de la Littérature.

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Rétrospective 2020 : les recueils de nouvelles

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Regarder dans le rétroviseur et se replonger dans l’année écoulée, voilà un exercice peu agréable en cette fin d’une année 2020 qui fut pour le moins particulière. Et pourtant, cette année nous a aussi fourni son lot de petites pépites littéraires.

En collaboration avec Le Carnet et les Instants, nous vous présentons une sélection de 6 recueils de nouvelles parus en 2020 et à lire absolument. De belles idées de lecture pour vos congés, à commander évidemment dans votre librairie indépendante via Librel

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Rétrospective 2020 : les recueils de poésie

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Regarder dans le rétroviseur et se replonger dans l’année écoulée, voilà un exercice peu agréable en cette fin d’une année 2020 qui fut pour le moins particulière. Et pourtant, cette année nous a aussi fourni son lot de petites pépites littéraires.

En collaboration avec Le Carnet et les Instants, nous vous présentons une sélection de 6 recueils de poésie parus en 2020 et à lire absolument. De belles idées de lectures pour vos congés, à commander évidemment dans votre librairie indépendante via Librel

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Un joyeux hiver : sélection jeunesse

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Sélection de livres jeunesse écrits et/ou illustrés par des auteurs belges autour de Noël, Saint Nicolas et l'hiver

Une sélection de titres pour mettre à l’honneur les joies de l’hiver et le plaisir des fêtes de fin d’année

Autour de cette thématique, nous vous proposons une série d’ouvrages jeunesse, tous écrits et/ou illustrés par des auteurs et des autrices belges (ou vivant en Belgique). Vous y trouverez des livres parus les années précédentes et des titres les plus récents (ceux-ci sont présentés en début de sélection).

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Les Prix Rossel 2020

Par administrateur,

Cette année, 4 prix étaient attribués :

  • le Prix Rossel de littérature
  • le Grand prix Rossel 2020 en bande dessinée
  • le Prix Rossel de bande dessinée : meilleur album
  • le Prix Rossel de bande dessinée : meilleure série
Le Prix Rossel de littérature 2020

Ce prix est attribué à Catherine Barreau pour La Confiture de morts (publié chez Weyrich)

Le Grand prix Rossel 2020 en bande dessinée

Le Grand Prix Rossel en bande dessinée est attribué à l’autrice britannique Posy Simmonds pour l’ensemble de son œuvre. Posy Simmonds a notamment publié Gemma Bovery et Tamara Drew. 

Prix Rossel de bande dessinée : meilleur album

Ce Prix est attribué à Vincent Zabus (scénario) et Hippolyte (dessin) pour l’album Incroyable !

Prix Rossel de bande dessinée : meilleure série

Le jury a distingué la série Le Royaume de Blanche-Fleur de Benoit Feroumont

Outre ces prix, une mention du Jury a également été attribuée à Romane Armand et Eleonore Scardoni pour le projet Forgeries, déjà récompensé en 2019 par la prix de la première œuvre en bande dessinée de la Fédération Wallonie-Bruxelles

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Bande dessinée

Par administrateur,

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Le surréalisme à Bruxelles et en Wallonie

Par David Dusart,

En tant que mouvement artistique et littéraire, le surréalisme a dépassé les frontières françaises, dès sa naissance en 1924, lorsqu’ André Breton publie le premier Manifeste du surréalisme. La même année en effet, paraissent à Bruxelles, et indépendamment du groupe réuni autour de Breton, les tracts de Correspondance, un trio formé par trois écrivains, Paul Nougé, Camille Goemans, et Marcel Lecomte. « Changer la vie, changer le monde », selon les surréalistes citant à la fois Rimbaud et Marx, c’était prôner une révolution des idées complètement inédite, affectant les champs artistique, poétique, politique, sexuel, éthique… Le mouvement surréaliste a donc accueilli en son sein, et durant tout le vingtième siècle, par-delà même la mort d’André Breton en 1966, des artistes et écrivains du monde entier. Encore aujourd’hui, des artistes, individuellement ou collectivement, se réclament du surréalisme en de nombreux pays, avec plus ou moins d’autonomie par rapport aux positions initialement développées par André Breton.

(Découvrir un extrait du film « Une introduction au surréalisme en Belgique » de Lucien Deroisy sur Numeriques.be)

 

PAUL NOUGÉ ET SES COMPLICES

Entre 1924 et 1926, E.L.T. Mesens et René Magritte, d’une part, avec les revues dadaïsantes Oesophage et Marie, et Paul Nougé, Marcel Lecomte, Camille Goemans d’autre part, avec les tracts de Correspondance, ont véritablement ouvert la porte du surréalisme en Belgique. Bientôt réunis en un seul groupe, Nougé, Magritte, Goemans, Mesens sont vite rejoints par deux musiciens, Paul Hooreman et André Souris, par un poète, Louis Scutenaire, et un peu plus tard par quelques autres « complices » comme ils se nomment : Irène Hamoir (épouse de Scutenaire, elle signe ses textes du nom d’Irine), Paul Colinet, Paul Magritte, musicien et frère de René. Une seconde génération entre en scène à la fin des années 30 : le photographe Raoul Ubac, qui a bénéficié très tôt de l’intérêt du groupe parisien d’André Breton, un jeune Anversois nommé Marcel Mariën, qui, poète, écrivain et collagiste, sera aussi le principal éditeur et historien de l’activité surréaliste en Belgique ; et encore un autre poète turbulent, Christian Dotremont (qui en 1949 deviendra l’un des fondateurs du mouvement CoBrA).

Paul Nougé

 

Camille Goemans

 

Marcel Mariën

 

AFFINITÉS ET AUTONOMIE DES SURRÉALISTES BELGES

Dès le milieu des années 1920, des artistes comme Max Ernst, Joan Miro, Giorgio de Chirico étaient cependant déjà bien présents dans les galeries et revues d’avant-garde bruxelloises. Mais le noyau qui se forme dans ces années-là autour de Nougé et Magritte se met à distance du surréalisme français. Par la suite, en dépit de certains rapprochements évidents et d’affinités plus ou moins durables, les surréalistes bruxellois ont souvent cultivé leur différence, tant sur le plan politique que poétique : analyse de l’image, de l’objet et des mots, dans une perspective critique et subversive qui ne devait rien au hasard, fût-il objectif. Méfiance à l’égard de l’écriture automatique, de l’interprétation des rêves, des profondeurs de l’inconscient.

Sous l’influence de Paul Nougé, les surréalistes bruxellois ont très vite pris leur autonomie. Si collaborations et contacts sont fréquents entre Paris et Bruxelles, si des amitiés se nouent principalement avec Eluard, Aragon, Char… Nougé et ses amis expriment dès le début leur réserve devant toute littérature, et affichent leur dédain pour le fait même d’être écrivain. Ils se défient de l’exaltation des rêves, fuient le « scandale pour le scandale » cher à Aragon. Ils revendiquent la responsabilité éthique et politique du poète. Ils privilégient la subversion souterraine et les réflexions à voix basse plutôt que les déclarations fracassantes. Ils étudient de manière presque scientifique les rapports du langage et de l’image. Après 1945, l’évolution « impressionniste » de la peinture de Magritte, inspirée par Renoir, et leur adhésion au Parti communiste belge, provoqueront une rupture avec le surréalisme de Breton qui, rentré de son exil aux États-Unis, reste au contraire fidèle à son rejet absolu des dogmatismes staliniens. Les liens ne se renoueront qu’à titre individuel, à la fin des années 1950. Paul Nougé mettra en garde le public autant que les historiens, par une de ces phrases lapidaires dont il avait le secret : « Exégètes, pour y voir clair, rayez le mot surréalisme ».

 

TRACTS ET REVUES

Le « groupe de Bruxelles » s’exprime par des tracts, des déclarations collectives, des expositions de Magritte et d’autres artistes tentés par le surréalisme, tels que Paul Delvaux (qui fut apparenté au mouvement, était proche d’Eluard, mais n’a jamais fait partie du groupe bruxellois), ou Raoul Ubac. Le groupe publie très régulièrement – mais presque clandestinement, en tout cas sans souci de se faire reconnaître des milieux littéraires officiels – de nombreuses revues : Distances (1928), Variétés (1929), Documents 34/Intervention surréaliste (1934),  Bulletin international du surréalisme (1935), L’Invention collective (1940), La Terre n’est pas une vallée de larmes (1945), Les deux sœurs (1946), La Feuille chargée (1950), La Carte d’après nature (1952-1956)… Mais aussi Les Lèvres nues (1954-1960 et 1969-1975), revue assez radicale fondée par Mariën avec Jane Graverol, puis maison d’édition, animée jusqu’à sa mort en 1993  par Mariën seul. Outre son œuvre personnelle, Mariën sera encore l’artisan fidèle de la publication complète des écrits, poétiques et théoriques, de Paul Nougé, entre autres Histoire de ne pas rire (1956) et L’Expérience continue (1966). Au milieu des années 50, Les Lèvres nues accueillent également des textes des membres de l’Internationale lettriste, futurs Situationnistes, comme Guy Debord. On peut encore citer Rhétorique (1961-1966), due à la collaboration du poète liégeois André Bosmans avec René Magritte, une revue qui visait surtout à publier les réflexions de celui-ci autour de son œuvre personnelle.

 

LE HAINAUT, TERRE DE SURRÉALISME

Dans le Hainaut, un deuxième groupe surréaliste s’est constitué dix ans après celui de Bruxelles, en 1934, autour des poètes Achille Chavée, André Lorent et Fernand Dumont. Des liens se forment entre Bruxellois et Hennuyers, même si ces derniers seront  beaucoup plus proches des conceptions de Breton, notamment quant à l’importance de l’écriture automatique. Magritte, né à Lessines, a vécu à Châtelet et Soignies. Louis Scutenaire est né à Ollignies, Paul Colinet à Arquennes. André Souris habitait à Marchienne-au-Pont, Armand Simon, à Pâturages, et Fernand Dumont, à Mons. Marcel Havrenne était de Charleroi. Achille Chavée fut, à La Louvière, le « seul poète de la rue Ferrer », comme il le disait avec humour.

« Misère au Borinage », Henri Storck (1933)

 

À cette simple évocation de lieux, on comprend que le Hainaut ait été terre de surréalisme. Mais on sait aussi que cette région, où Henri Storck tourna le film Misère au Borinage en 1933, connaît à l’époque une grave crise sociale et économique, qui ne peut laisser indifférents de jeunes intellectuels progressistes. C’est donc à Haine-Saint-Paul que naît le groupe surréaliste Rupture. Fondé en 1934 par Chavée, Lorent, Albert Ludé, Rupture reçoit l’adhésion dans les années suivantes des poètes Marcel Havrenne et Fernand Demoustier dit Fernand Dumont, d’Alphonse Bourlard, un ancien mineur devenu écrivain prolétarien sous le nom de Constant Malva, du fantasmatique dessinateur Armand Simon, illustrateur notamment des Chants de Maldoror de Lautréamont, du collagiste Max Servais. Ils publieront un unique numéro de la revue Mauvais Temps (1935), s’unissant ponctuellement au « groupe de Bruxelles ». En 1935, le groupe Rupture, participe à l’organisation de l’Exposition surréaliste présentée du 13 au 27 octobre dans une salle communale de La Louvière. Cette exposition de La Louvière est la première manifestation internationale, en Belgique, clairement qualifiée de surréaliste. S’y côtoient les œuvres de Salvador Dali, Giorgio De Chirico, René Magritte, Joan Miro, Man Ray, etc. Si l’exposition se déroule dans l’indifférence quasi générale, La Louvière devient, paradoxalement, un haut lieu du surréalisme international.

Les poètes Chavée et Dumont – ce dernier, résistant et communiste, est déporté par les nazis à Bergen-Belsen, où il meurt en 1945 –, le photographe Marcel Lefrancq, auxquels se joint un moment le peintre Pol Bury, seront des figures marquantes du surréalisme hennuyer. Après-guerre, le groupe Haute Nuit succèdera, mais avec moins de dynamisme, au « Groupe surréaliste en Hainaut », qui avait lui-même remplacé Rupture.

Le groupe « Rupture »

 

ENGAGEMENT POLITIQUE ET DISSENSIONS

La question de l’engagement politique sera donc souvent, elle aussi, envisagée différemment, entre Bruxellois et Hennuyers, dans des liens plus ou moins (dis)continus avec le Parti communiste belge. En France, dès le milieu des années 1930 et les premiers « procès de Moscou » ordonnés par Staline, André Breton et son groupe avaient rompu tout lien avec le marxisme officiel du Parti communiste français, au profit d’un rapprochement avec les positions de Trotsky. Achille Chavée avait pris part à la guerre d’Espagne, dans les rangs communistes. Après la seconde guerre mondiale, Nougé annoncera le ralliement des surréalistes belges aux thèses du Parti communiste de Belgique. Magritte, lui, s’éloignera assez vite après-guerre de l’engagement politique. Mariën restera longtemps un fervent défenseur de l’URSS et du marxisme, au nom de la lutte anticapitaliste et du combat contre tout ordre établi, jusqu’à ce qu’un séjour durable dans la Chine de Mao, au début des années 1960, lui ouvre brutalement les yeux sur l’endoctrinement maoïste. Rentré en Belgique, il se consacrera à son œuvre de poète, de collagiste, et d’historien du surréalisme en Belgique, publiant de très nombreux textes et poèmes inédits, tout en défendant avec rigueur la singularité des acteurs du mouvement.

 

EN PÉRIPHÉRIE DU SURRÉALISME

Bruxelles a également vu s’épanouir deux autres groupes qui, parfois avec véhémence, s’en sont pris au surréalisme de Breton entre 1947 et 1951 : il s’agit du groupe Surréalisme Révolutionnaire, brièvement tenté par un rapprochement avec le Parti communiste, puis du mouvement CoBrA (COpenhague-BRuxelles-Amsterdam). Le poète et écrivain Christian Dotremont y joua un rôle fondamental : il rassembla des artistes (Asger Jorn, Karel Appel, Constant, Corneille, Pierre Alechinsky…) en se démarquant de Paris et du surréalisme (celui de Magritte comme celui de Breton) et en prônant une ouverture à l’expérimentation artistique, aux arts brut et naïf, aux ancrages nordiques. Après la dissolution de CoBrA, en 1951, Dotremont prolongera son compagnonnage avec plusieurs autres artistes, et trouvera un mode d’expression très personnel, à la fois plastique et poétique, au travers des « logogrammes », associant langage poétique et graphisme à l’encre sur papier.

À l’initiative d’un autre peintre belge, Jacques Lacomblez, naît également à la fin des années 1950 la revue Edda, qui de son côté développera davantage d’affinités avec André Breton et le groupe français Phases, qu’avec les surréalistes belges.

LE FEU SOUS LA CENDRE

Par ailleurs, au début des années 60, un noyau de jeunes gens, emmené par le poète et pamphlétaire Tom Gutt – que Scutenaire définissait avec enthousiasme comme « le gang de Watermael-Boistfort » – s’oppose assez violemment à Magritte, autant qu’à Breton. Gutt relance des activités collectives, souvent très polémiques, à travers des expositions, dans sa galerie La Marée, ainsi qu’au travers de revues et éditions comme Après Dieu, Vendonah, Une passerelle en papier et Le Vocatif. Des Anversois ne sont pas loin non plus de ce nouveau groupe de Bruxelles. Le photographe et collagiste Léo Dohmen, l’écrivain Gilbert Senecaut, s’étaient déjà rapprochés de Marcel Mariën et de sa revue Les Lèvres nues, dans le milieu des années 1950. Il y a donc bien eu prolongation de l’activité surréaliste en Belgique, contrairement à ce que bon nombre de fossoyeurs pressés ont pu dire ou écrire. Cet activisme trouva de nouveaux complices – parfois clandestins, parfois virulents – tels que Tom Gutt, Roger Van de Wouwer, Jean Wallenborn, Michel Thyrion, Gilles Brenta, Claudine Jamagne, Claude Galand, Robert Willems, André Stas

Tom Gutt

 

LA « BELGIQUE SAUVAGE » ET AU-DELÀ

Un état d’esprit libertaire, indéniablement réceptif à certaines idées du surréalisme mais aussi de Dada, et davantage enclin à la dérision et l’ironie, s’est également manifesté depuis les années 50, en parallèle aux activités strictement surréalistes. C’est ce qu’on a pu appeler la « Belgique sauvage ». Ainsi doit-on relever, à La Louvière, la création en 1957 de la maison d’édition et revue Le Daily-Bul, issue de l’Académie de Montbliard, où figuraient d’anciens membres de Rupture : les poètes André Balthazar et Marcel Havrenne, avec l’artiste et écrivain Pol Bury, en furent les très actifs promoteurs, y associant souvent Achille Chavée. Autre publication marquante, la revue à la fois para-surréaliste et éclectique Temps mêlés : elle fut fondée en 1952 par André Blavier, exégète érudit des écrits de Magritte, et la peintre Jane Graverol, à Verviers. Dernier groupe majeur, celui de la revue Phantomas : cette dernière, basée à Bruxelles, a accueilli en son sein de multiples collaborations artistiques, belges et internationales, autour des « Sept Types en or », individualités et poètes en tous points curieux des (jeux de) mots : Marcel Havrenne, Théodore Koenig, Joseph Noiret (ses trois fondateurs), rejoints par Paul Bourgoignie, Marcel et Gabriel Picqueray, Pierre Puttemans, François Jacqmin.

 

LES SURRÉALISTES AU BISTROT…

Les surréalistes ont toujours beaucoup fréquenté les cafés, bistrots et autres tavernes. . À La Louvière, Chavée, allait fréquemment au café du Bassin ou encore L’Ard’N ; à Bruxelles, Mesens fréquentait le Roy d’Espagne et Magritte se rendait au café Greenwich où il disputait ses parties d’échecs… Dans les années 1950, on verra nombre de surréalistes bruxellois près du Palais des Beaux-Arts et du Musée du Cinéma, place St-Jean, rue des Eperonniers, ou encore rue St-Laurent, là où se trouvent librairies et galeries. Ils sont également des assidus de La Fleur en Papier Doré, rue des Alexiens. Cet estaminet – aujourd’hui bâtiment classé, et toujours ouvert aux amateurs – était dédié à Lautréamont par son propriétaire, Geert Van Bruaene. Celui qu’on appelait « Le petit Gérard », ami de Magritte et des Scutenaire, était comme celui-ci,  comme Chavée ou Havrenne, passé maître dans l’art de l’aphorisme. Van Bruaene, marchand d’art, cabaretier, animateur de cinéma, célébrait le rien et le dérisoire. « Certes, nous ne sommes pas assez rien du tout », est l’un de ses aphorismes les plus célèbres, et rejoint l’avertissement de Paul Nougé qui, dès 1929, avait écrit à Breton : « … que ceux d’entre nous, dont le nom commence à marquer un peu, l’effacent. »

 

… EN ARCHIVES, ET AU MUSÉE

Mais très souvent, c’est dans la salle à manger, chez l’un ou chez l’autre, que les surréalistes se retrouvaient, pour des soirées où la peinture, la poésie, la photographie, le cinéma, la politique, l’humour et l’amour étaient au centre des conversations. L’ancienne maison qu’habitèrent, entre 1930 et 1954, René Magritte et son épouse Georgette, au 135 de la rue Esseghem à Jette, abrite aujourd’hui un petit musée Magritte qui est ouvert au public. Les Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique ont mis sur pied un (grand) musée entièrement dévolu aux œuvres de Magritte, et qui doit en partie son intérêt grâce à la donation d’œuvres, effectuée par Louis Scutenaire et Irène Hamoir.

 

À La Louvière a été créé, en mars 2009, le Centre Daily-Bul & Co. Il conçoit des expositions autour, notamment, du Daily-Bul et de ses protagonistes (Roland Topor, Jacques Richez, Roland Breucker…) mais constitue également un centre d’archives particulièrement bien doté. On y trouve tout ce qui concerne André Balthazar, ainsi que des fonds d’archives, du dessinateur Roland Breucker notamment. 

© Alain Delaunois, 2018

© image de couverture : Collection Centre Daily-Bul & C° – Numérisé par le Pep’s

 

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Roman jeunesse

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Poésie jeunesse

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La poésie destinée à la jeunesse est un genre bien particulier. Vous trouverez ci-dessous des titres écrits par des auteurs jeunesse pratiquant la poésie parmi d’autres formes (telles que l’album ou le roman jeunesse) mais également des ouvrages de poètes dont les textes sont accessibles à tous, y compris les plus jeunes.

Les suggestions présentées sur cette page sont des suggestions générées automatiquement, à partir des données encodées sur notre portail. Il se pourrait donc qu’occasionnellement, le même livre apparaisse plusieurs fois ci-dessus. Nous vous encourageons à rafraichir la page pour faire défiler les suggestions.

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Les Prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles en littérature jeunesse

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Prix triennal de littérature de jeunesse

Prix de la première œuvre en littérature de jeunesse

 

Tous les prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Outre les prix en littérature jeunesse dont le palmarès est dévoilé ci-dessus, il existe également des prix en littérature générale et en littérature jeunesse.

Consulter le palmarès des prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles en littérature générale

Consulter le palmarès des prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles en bande dessinée

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Les Prix littéraires de la Fédération Wallonie-Bruxelles 2020

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Les Prix littéraires de la Fédération Wallonie-Bruxelles sont traditionnellement attribués lors d’une cérémonie en présence de la Ministre, des lauréats et lauréates. Cette année, étant donné les restrictions sanitaires, la remise des prix, initialement prévue au théâtre 140, se déroulera en ligne. Retransmise sur Objectif plumes et sur la page facebook de notre portail, la rencontre entre les lauréats, les journalistes et la Ministre ont eu lieu sur la plate-forme webex (un équivalent de « zoom ») ce mardi 1er décembre, à 12h.

Une reconnaissance précieuse pour les auteurs

Initiés sous d’autres formes dès 1924 pour certains d’entre eux, les prix littéraires de la Fédération Wallonie-Bruxelles récompensent aujourd’hui aussi bien les auteurs débutants que les écrivains confirmés. Ils distinguent également les personnes qui par leurs publications, leurs recherches ou leur action ont participé au rayonnement de nos lettres en Belgique et à l’étranger.

Une façon pour la Fédération Wallonie-Bruxelles de participer à la promotion des œuvres et, à travers elles, de celles et ceux qui leur donnent vie et qui, dans le contexte que nous connaissons, particulièrement difficile pour l’édition et les auteurs eux-mêmes, prend une coloration toute particulière. La remise des prix était d’ailleurs mise en avant dans le cadre de la campagne Lisez-vous le belge, lancée au mois de novembre, en vue de donner un bol d’air aux maisons d’édition et aux auteurs belges.

 

Les Prix littéraires 2020

Les Prix attribués en 2020 étaient les suivants:

  • Le Prix quinquennal de Littérature
  • Le Prix de la première œuvre en langue française (décerné chaque année)
  • Le Prix de la première œuvre en littérature jeunesse (décerné chaque année)
  • Le Prix de la première œuvre en bande dessinée (décerné chaque année)
  • Le Prix triennal de Poésie en langue française
  • Le Prix triennal de l’Essai
  • Le Prix triennal de Poésie en langue régionale endogène
  • Le Prix de la première œuvre en langue régionale endogène
  • Le Prix Léo Beeckman – Prix triennal du rayonnement des Lettres belges à l’étranger

 

Caroline Lamarche reçoit le Prix quinquennal de Littérature

Ce prix prestigieux, appelé également « Prix de couronnement de carrière », célèbre l’ensemble de l’œuvre d’un auteur ou d’une autrice importante pour notre littérature. Le jury a salué les qualités littéraires de l’œuvre de Caroline Lamarche, ainsi que son engagement : «  L’autrice est une femme de lettres engagée, attentive à toujours garder sa qualité littéraire, sans céder à des effets de facilité. Il y a, dans son écriture une grande finesse et une attention ainsi qu’un véritable attachement à la littérature.»

Caroline Lamarche succède au palmarès à Jean Louvet & Jean-Marie Piemme, primés en 2015.

À noter que Caroline Lamarche avait reçu en 2019 un autre prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le Prix triennal de la prose en langue française pour son roman Dans la maison un grand cerf. Également en 2019, elle a  reçu le Prix Goncourt de la nouvelle pour son recueil Nous sommes à la lisière.

 

Dominique Goblet reçoit le Prix Atomium Fédération Wallonie-Bruxelles

Ce prix récompense un auteur ou une autrice en bande dessinée pour l’ensemble de sa carrière.

Le Jury souligne que Dominique Goblet a participé au renouvellement de la création en bande dessinée en Belgique francophone et qu’elle contribue aussi à assurer sa visibilité au plan international. Dominique Goblet est une des premières femmes à s’être affirmée dans le milieu de la création indépendante de Belgique francophone. Elle a contribué et contribue encore à ouvrir la voie à de nombreuses créatrices. 

Dominique Goblet a récemment publié L’amour dominical (avec Dominique Théate) et Plus si entente (avec Kai Pfeiffer).

Dominique Goblet succède au palmarès de ce prix à David Vandermeulen, couronné en 2019

 

Une première récompense pour l’autrice jeunesse Sandra Edinger

Sandra Edinger reçoit le prix de la première œuvre pour Le grand débordement, publié chez Winioux. Il s’agit d’un ouvrage très atypique, qui propose deux récits, différents, mais parallèles, dotés d’un texte quasiment identiques et qui sont consignés dans un livre réversible, avec deux couvertures principales. Le jury a apprécié l’originalité du concept et le caractère inattendu de cette création.

SANDRA EDINGER – Prix de la Première Œuvre en Littérature de Jeunesse 2020 from Cinémathèque Fédération W-B on Vimeo.

Sandra Edinger succède au palmarès à Gaya Wisniewski, récompensée en 2019 pour Mon bison.

 

Prix de la première œuvre : un recueil de poésie et un roman à l’honneur

Ce prix est attribué à la fois à Maud Joiret pour son recueil poétique Cobalt et à Claire May pour son roman Oostduinkerke.

Dans Cobalt, l’écriture de Maud Joiret oscille entre rage, férocité et justesse. Il s’agit d’une poésie débridée et moderne qui interroge le monde. Oostduinkerke est un récit à la trame poétique qui questionne l’identité, ce qui la fonde, ce qui la rend fragile. C’est la singularité de ces deux écritures qui a attiré l’attention du jury et l’a conduit à recommander de primer simultanément ces deux autrices, actives dans deux genres différents.

 

MAUD JOIRET – Prix de la Première Œuvre en langue française 2020 from Cinémathèque Fédération W-B on Vimeo.

Maud Joiret et Claire May succèdent au palmarès à Harold Schuiten, primé en 2019 pour son récit Tu vas aimer notre froid. Un hiver en Yakoutie.

 

La Prix de la première œuvre en bande dessinée pour Aurélie Wilmet

C’est le titre Rorbuer d’Aurélie Wilmet, publié chez Super Loto Éditions qui a été récompensé. Dans ce roman graphique muet qui prend place dans un village côtier du Grand nord, le lecteur bénéficie d’une grande liberté pour construire sa propre interprétation. Le jury a apprécié « le dessin qui témoigne déjà d’une grande maturité » et la capacité de l’autrice « à faire ressentir les atmosphères ». Des débuts en bande dessinée très prometteurs pour cette jeune autrice, donc.

AURELIE WILMET – Prix de la Première œuvre en Bande dessinée 2020 from Cinémathèque Fédération W-B on Vimeo.

Aurélie Wilmet succède au palmarès au duo Romane Armand et Éléonore Scardoni, primées en 2019 pour Forgeries (tome 1).

 

Le Prix triennal consacre la poésie de Marc Dugardin

Le Prix triennal de Poésie en langue française met à l’honneur l’auteur Marc Dugardin pour son recueil Lettre en abyme, paru aux éditions Rougerie en 2016. Le jury a souhaité mettre en évidence ce titre, qui est « un des recueils les plus forts de l’auteur » : « la combinaison de l’hommage à la mère, universel, et de la recherche sur ce qu’est la poésie, fait de ce livre un ouvrage susceptible de toucher à la fois un public érudit et le grand public ».

MARC DUGARDIN – Prix triennal de Poésie en langue française 2020 from Cinémathèque Fédération W-B on Vimeo.

Marc Dugardin succède au palmarès à Françoise Lison-Leroy, primée en 2017 pour son recueil Le silence a grandi.

 

L’histoire de l’édition belge, sujet d’un essai primé

Le Prix triennal de l’Essai est attribué à Pascal Durand et Tanguy Habrand pour leur livre Histoire de l’édition en Belgique (XVe-XXIe siècle), paru aux éditions Les Impressions Nouvelles en 2018. Cet ouvrage de synthèse remet en perspective les grandes tendances de l’édition belge. Le jury a apprécié la grande qualité de cet ouvrage de référence « qui manquait à l’historiographie littéraire belge » et « qu’on lit et relit avec plaisir ».

PASCAL DURANT & TANGUY HABRAND – Prix triennal de l’essai 2020 from Cinémathèque Fédération W-B on Vimeo.

Pascal Durand et Tanguy Habrand succèdent au palmarès à Christine Aventin, primée en 2017 pour son livre Breillat des yeux le ventre.

 

Le Prix triennal de Poésie en langue régionale endogène

C’est l’autrice Jacqueline Boitte qui remporte ce prix pour son œuvre Èstwales, qui vient de paraître chez Tétras-Lyre, dans la collection « De Wallonie ».  Le recueil, composés de textes écrits en wallon, décline le thème de l’étoile et met en avant des valeurs essentielles comme la solidarité et l’attention portée à chacun. Le jury a apprécié« cette poésie engagée, mélange d’humanité et de tendresse voire même de révolte ».

JACQUELINE BOITTE – Prix triennal de Poésie en langue régionale endogène 2020 from Cinémathèque Fédération W-B on Vimeo.

Jacqueline Boitte succède au palmarès à Dominique Heymans, primé en 2017 pour Pleuves et déjà publié dans la collection « De Wallonie » chez Tétras-Lyre.

 

Le Prix de la première œuvre en langue régionale endogène récompense Anne Blampain

Anne Blampain, originaire de Marcinelle, a été récompensée pour son texte Dji routeu sins mouv’ter, qui aborde la catastrophe du bois du Cazier en la mettant en lumière par le vécu d’une enfant. Un texte émouvant, à la narration fluide et l’approche originale, qui a séduit le jury.

Anne Blampain succède au palmarès de ce prix à Éric Monaux, couronné en 2019 pour son texte Djan.

 

Le Prix Léo Beeckman – Prix du rayonnement des Lettres belges à l’étranger

La Compagnie PMVV le grain de sable (France), représentée par Philippe Müller et Vincent Vernillat pour ses Rencontres d’été théâtre & lecture en Normandie.

La compagnie PMVV Le grain de sable succède au palmarès à Ryszard Siwek (Pologne) pour ses nombreuses études consacrées à la littérature belge.

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La campagne Lisez-vous le belge?

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Dès le 16 novembre et jusqu’au 25 décembre, l’opération « Lisez-vous le belge ? » mettra à l’honneur les livres belges francophones.

« Lisez-vous-le belge? »

« Lisez-vous le belge? » est la bannière sous laquelle se sont présentés les livres belges francophones au Salon du livre de Genève en 2019. La formule est aujourd’hui reprise pour une campagne de mise à l’honneur du livre belge francophone orchestrée par le Pilen (Partenariat interprofessionnel du livre et de l’édition numériques).

Cette campagne intervient à la fin d’une année 2020 marquée par la pandémie et la fermeture des librairies pendant plusieurs semaines. Elle vise à renouveler l’intérêt du grand public et à mettre en lumière les acteurs de la chaine du livre en Belgique francophone.

Qu’est-ce qu’un livre belge francophone ?

L’appellation « livre belge francophone » se veut ouverte et généreuse, éloignée de tout patriotisme réducteur. Elle inclut tout livre de langue française, distribué et édité de façon professionnelle dans le respect des droits d’auteur :

    • dont l’auteur ou l’autrice est belge ou réside en Belgique, que le livre soit édité en Belgique ou à l’étranger ;
    • dont la maison d’édition est située en Belgique, quelle que soit la nationalité de l’auteur ou de l’autrice.

Les livres concernés sont autant des publications récentes que des ouvrages patrimoniaux, dans tous les genres.

 

Les partenaires

S’étendant sur 6 semaines, l’opération mobilisera des partenaires représentant l’ensemble de la chaine du livre. Elle est coordonnée par le Pilen, dont sont membres plusieurs associations professionnelles : la Maison des Auteurs, l’ADEB (Association des Éditeurs Belges), les Éditeurs singuliers, le SLFB (Syndicat des Libraires francophones de Belgique), l’APBFB (Association des Professionnels des Bibliothèques Francophones de Belgique) et la FIBBC (Fédération interdiocésaine des Bibliothécaires et Bibliothèques catholiques).

Participeront aussi l’ABDIL (Auteur.trice.s de la bande dessinée et de l’illustration réuni.e.s), Bela, Lettres numériques, Librel, Lirtuel, les Midis de la poésie, Espace Nord, Karoo, Le Carnet et les Instants, Passa Porta, et bien sûr Objectif plumes.

 

Les auteurs

Parmi les différentes actions menées dans le cadre de la campagne, deux appels à intérêt ont été lancés, visant l’un les illustrateurs et illustratrices, l’autre les poètes et poétesses. Les artistes choisis dans les deux catégories sont désormais connus.

Pour la poésie : 

Pour l’illustration :

 

#LisezVousLeBelge

Du 16 novembre au 25 décembre, tout un chacun – libraire, conteur, lecteur assidu, collectionneur, bibliothécaire… – est  invité à faire vivre cette campagne et à rendre viral le #LisezVousLeBelge. Que ce soit à travers une sélection de titres réalisée pour l’occasion, via le partage de coups de cœur sur les réseaux ou l’achat de quelques livres belges dans une librairie indépendante, le rôle de tous est essentiel afin d’assurer la vivacité et la pérennité du milieu du livre belge francophone.

 

Plus d’informations
le site internet du Pilen
la page Facebook de Lisez-vous le belge?
le compte Instagram de Lisez-vous le belge?

 

 

 

 

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Prix littéraire Laure Nobels

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2020     Ines Lamallem, Santana

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REBONDS : une sélection de titres pour ados et des fiches tremplins

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une sélection de titres pour ados et des fiches tremplins | Objectif plumes

Rebonds, c’est :
  • une sélection de titres pour ados
  • des fiches-tremplins destinées aux enseignants, bibliothécaires et éducateurs.

La sélection met en avant des livres d’auteurs belges accessibles à tous les ados, des récits accrocheurs, avec des situations qui posent question et suscitent le débat. Auteurs et autrices sont également représentés dans cette sélection. Les thèmes sont variés et les nouveautés voisinent avec des textes plus anciens recommandés par des pédagogues.

Chaque livre bénéficie d’un accompagnement sous forme de fiche-tremplin destinée aux adultes travaillant avec des jeunes en recherche de sens, qu’ils soient lecteurs aguerris ou en difficulté avec la lecture.

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Les Prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles en bande dessinée

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La bande dessinée en Fédération Wallonie-Bruxelles

Outre les prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles attribués en littérature générale, il existe depuis 2017 un Prix de la bande dessinée de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Décernée à l’occasion de la cérémonie des Prix Atomium, cette distinction est attribuée à un auteur en cours de carrière afin de saluer un travail déjà accompli et en vue de le faire connaître plus largement.

Depuis 2019, le Prix de la première œuvre en bande dessinée met en avant la première publication d’un auteur ou d’une autrice (ou d’un collectif, comme ce fut le cas en 2019).

Prix de la bande dessinée 

Prix de la première œuvre en bande dessinée

 

Tous les prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles

Outre les prix en bande dessinée dont le palmarès est dévoilé ci-dessus, il existe également des prix en littérature générale et en littérature jeunesse.

Consulter le palmarès des prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles en littérature générale

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Le Prix Saga café

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Décerné chaque année à l’automne, le Prix Saga Café récompense un premier roman d’un auteur belge francophone. Ce prix est organisé par la brasserie liégeoise Saga café.

2022             Bernard Visscher pour Rendez-vous incertain 
2021           
 Vincent Rahir pour La beauté sûre de nos vies
2020             Éric Causin pour Étincelles
2019             Arnaud Nihoul pour Claymore
2018             Bernard Antoine pour Pur et nu 
2017             
Marcel Sel pour Rosa 
2016             Emmanuelle Pirotte pour Today we live
2015             Jean-Pierre Orban pour Vera 
2014             Karine Lambert pour L’immeuble des femmes qui ont renoncé aux hommes
2013             Michel Torrekens pour Le géranium de Monsieur Jean 
2012             Giuseppe Santoliquido pour L’audition du docteur Fernando Gasparri
2011             Justine Lalot pour Pas grand-chose
2010             François Weerts pour Les Sirènes d’Alexandrie

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La Fureur de lire 2020

Par administrateur,

Une occasion unique de sensibiliser à la littérature et à la lecture.

Comme chaque année, à la mi-octobre, la Fureur de lire prend ses quartiers en Wallonie et à Bruxelles en vue de sensibiliser le grand public à la lecture.

Du 14 au 18 octobre 2020, ce sont plusieurs centaines d’activités en lien avec la lecture, pour la plupart gratuites, qui sont proposées au sein des bibliothèques publiques, librairies, associations, etc. sur l’ensemble du territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Rencontres, animations, lectures, concours, expositions, un programme diversifié qui s’adresse à tous les âges : bébés, enfants, adolescents et adultes.

> VOIR TOUS LES ÉVÉNEMENTS
> FEUILLETER LE PROGRAMME 

 

Outre le programme d’activités, la Fureur de lire se décline sous une foule d’initiatives :

 

LES PLAQUETTES DE LA FUREUR DE LIRE

Il s’agit de six nouvelles, poèmes et albums d’auteurs et d’illustrateurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles créés dans le cadre de l’événement.
Chaque année, six nouveaux titres viennent étoffer la collection des plaquettes de la Fureur de lire. Des histoires, adaptées pour des tranches d’âges spécifiques, et qui sont, pour certaines, accompagnées de fiches d’activités ludiques.

Les plaquettes sont à découvrir dans les lieux organisateurs d’activités et disponibles, gratuitement, sur simple demande durant toute l’année, en fonction des stocks disponibles. Elles sont également disponibles sur demande pour les enseignants du fondamental et du secondaire.

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Pour Maria, un poème de Marcel Broodthaers

Par administrateur,

« Pour Maria » : un poème de Marcel Broodthaers illustré par Pascal Lemaître pour faire découvrir Marcel Broodthaers  sous sa casquette de poète auprès du public, des élèves du primaire et du secondaire. Le poème est édité et distribué par la Fédération Wallonie-Bruxelles à l’occasion de la Fureur de Lire.

La publication est accompagnée d’un fascicule pédagogique (prochainement disponible en pdf).

Des exemplaires du poème Pour Maria peuvent être commandés gratuitement via fureurdelire@cfwb.be.

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Les incontournables de la littérature jeunesse : sélection 2020

Par administrateur,

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