Marcel Mariën   1920 - 1993

PRÉSENTATION

Anversois, Marcel Mariën rejoint le groupe surréaliste bruxellois en 1937. A ce titre, on ne peut pas vraiment affirmer qu’il soit seulement un héritier du mouvement, il en fut – effectivement – un de ses contemporains. Ce qui fait la particularité de Mariën, c’est sa volonté de faire connaître le surréalisme belge au-delà de ses frontières spatiales et chronologiques (frontières non clairement délimitées). C’est dans cette démarche que s’inscrit son travail d’éditeur – il éditera les œuvres complètes de Paul Nougé et créera une revue, également maison d’édition, Les Lèvres nues – mais aussi d’historien de l’art – il rédigera une somme, L’activité surréaliste en Belgique, encore ouvrage de référence aujourd’hui.

Son œuvre personnelle est extrêmement variée. Elle comprend des essais, des contes, des nouvelles, des collages, des photographies et un film qui fit scandale et fut longtemps interdit. Mariën explique son œuvre de la manière suivante : « Tout ce que je fais, c’est pour passer le temps, ça n’a rien avoir avec l’art, ça n’a rien avoir avec la littérature. C’est une activité particulière un peu plus élaborée que celle des fourmis ou des araignées. Je ne pourrais imaginer, un seul instant, que ce que je fais est un travail. J’ai horreur du mot travail. » (Marcel Mariën, dans Marcel Mariën – la liberté, mode d’emploi, film RTBF, 1993).


BIBLIOGRAPHIE

DOCUMENT(S) ASSOCIÉ(S)


NOS EXPERTS EN PARLENT
Le Carnet et les Instants

Quand Marcel Mariën publie en 1958, dans Les Lèvres Nues – revue qu’il a fondée en 1954 avec sa compagne Jane Graverol et Paul Nougé – la Théorie de la révolution immédiate, il en fait immédiatement imprimer un tiré-à-part, qu’il diffuse comme un petit volume, indépendant de la revue. Vaille que vaille, il assurera en Belgique et un peu en France, la diffusion de cet essai, qui se trouve aujourd’hui réédité sous cette forme dans la collection Espace Nord. Dès les premières pages, Mariën met en garde, non sans ironie, sur la portée de son texte. « Par révolution mondiale, il faut comprendre ici, très exactement, le renversement du capitalisme dans tous les pays du monde où ce renversement n’est pas accompli. » Et il ajoute, presque goguenard : « Par immédiate,…