Françoise Lison-Leroy

PRÉSENTATION
Françoise Lison-Leroy n'a pas attendu la quarantaine pour attirer l'attention sur ses poèmes à la voix neuve, fraîche et ferme. Dès 1983, La mie de terre est bonne, son tout premier recueil, emporte le Prix Froissart; d'autres distinctions suivront jusqu'au prestigieux Prix Max-Pol Fouchet 1991 pour Pays géomètre. Parallèlement, elle écrit des nouvelles et des pièces de théâtre qui récoltent le même succès. Ce n'est pas pour rien que la revue L'Arbre à paroles lui a consacré son numéro 73 dont le titre Autour de Françoise Lison d'elles, des mots, des ailes, la situe au cœur d'une constellation d'écrivaines. Indépendamment de cette reconnaissance toujours bienvenue, elle poursuit son chemin d'écriture sans se soucier de la rumeur. Sauvageonne farouche et fraternelle, elle s'obstine à mener de front vies familiale, professionnelle et littéraire tout en participant activement à la vie culturelle de sa région tant par les animations que par les créations de spectacles et les articles critiques. La vie lui va bien, c'est le moins qu'on puisse dire. Elle mord avec le même appétit dans le quotidien et dans l'intemporel. Intensément présente à l'événement d'aujourd'hui dont elle rendra compte dans le journal local, elle est capable de se retirer de tous dans le silence de la nuit pour tisser sa toile solitaire. Attentive, imprévisible et fidèle. Chez elle, pas de fossé entre l'être et le paraître, le vécu et l'esprit. Elle prend tout d'un seul tenant. Son extrême sensibilité à autrui ne lui enlève rien de sa force ni de sa résolution. Attachée, attachante, enragée, inquiétante, jusqu'où ira-t-elle? Ce qui est sûr, c'est qu'elle n'a pas dit ni écrit son dernier mot. Née le 6 octobre 1951. Enfance et adolescence à Wodecq (Hainaut Occidental). Habite à Blandain (Tournai). Mariée, deux enfants. Professeur de français. Animatrice en ateliers d'écriture (L'Écrivanderie). Critique artistique au journal Le Courrier de l'Escaut.

BIBLIOGRAPHIE


PRIX
  •   Prix Gauchez-Philippot, 1997 (Terre en douce)
  •   Prix Charles Plisnier, 2004 (L’incisive)
  •   Prix François Coppée de l'Académie française, 2020


NOS EXPERTS EN PARLENT
Le Carnet et les Instants

Tout part d’Annette Masquilier. Artiste plasticienne et animatrice d’un atelier de théâtre et de marionnettes pour personnes handicapées mentales, elle interroge dans son travail l’humain et la société, avec un accent particulier mis sur les femmes : « Ma création parle des femmes, mais questionne également… Qu’en est-il des codes, des non-dits, des images qui nous sont imposées par la société et que l’on s’impose… C’est une recherche de liberté d’être, de parole, de vérité, de retrouver son essentiel, propre à chacun, à chacune… » Son credo ? « Créer sa liberté » ! Alors, elle a dessiné. Une femme, épouse, mère, d’âge moyen. Une femme au visage vidé de ses traits (même si, parfois, des larmes coulent). Une femme d’intérieur, tablier…


Le Carnet et les Instants

Le nouveau recueil de F. Lison-Leroy comporte sept parties d’importance inégale. Les deux premières, ainsi que la cinquième, consistent en un seul poème versifié de deux pages. Par contre, les sections III, IV et VI groupent respectivement cinq, onze et sept poèmes en prose. Enfin, cinq poèmes en vers composent la dernière partie. L’impression prévaut que l’ensemble fut construit avec grand soin, sans qu’on discerne aussitôt la fonction de cette architecture. Or, il en va de même en ce qui concerne l’écriture, visiblement soutenue par une grande fermeté intérieure, mais jouant à l’envi du discontinu et de l’imprévisible, au risque de désarçonner. Peu ou prou de clichés lyriques, de formules convenues, d’états d’âme romanesques…


Le Carnet et les Instants

Après la dispersion des cendres d’un corps, les vivants reviennent sur le lieu exact y poser des fleurs. Le vent les a pris, poussières et plantes, pourtant les pas y retournent. Prégnante est la mort : de souvenirs, de rassemblements, d’émotions ; en somme de vie. C’est ce que poétise Françoise Lison-Leroy à propos d’une petite fille décédée beaucoup trop tôt.
Je connais ton secret. Tu es l’enfant d’une fièvre et d’un rosier grimpant.
Le livre édité par Esperluète semble entre les mains un nuage blanc, tout léger. Cette couleur envahit les pages et encadre largement des textes courts. On dirait des épitaphes gravées sur des stèles claires. La couleur blanche baigne également d’un lavis lumineux les délicats collages de Diane Delafontaine. L’ouvrage…


Le Carnet et les Instants

Il aurait pu être un petit prince à qui l’on donne « l’azur, cent peluches ou la mer, s’il en avait voulu », mais c’est un sauvageon ! Tout nu, « tout né », il atterrit, comme par mégarde, « sur une sphère bancale, hostile », toupie folle qu’il gouvernera, « entre sol et ciel », à sa façon, « avec un bruit de menu moteur ». Spontanément perplexe face au monde qui l’accueille, il hurlera d’instinct, pour crier sa présence, pour dire sa conscience.Bon pour le service, la vie cousue main sur une planète fauve. On va bien voir si le jour se lève, si les vibrisses des alentours happent l’attention du nouveau venu. Il est sur ses gardes, dans son fief, au cœur d’un atelier géant. Le nouveau recueil de Françoise Lison-Leroy, lauréate de nombreux…


Le Carnet et les Instants

Un grand carnet souple, Tous mes cailloux, un petit livret coloré, De la terre dans mes poches, et nous voilà plongés dans les sons et les odeurs des mots de Françoise Lison-Leroy accompagnés des dessins de Matild Gros et de Raphaël Decoster. Des univers graphiques entourant les poèmes de Françoise Lison-Leroy que l’on rencontre dans le catalogue de la maison d’édition Cotcotcot. La matière, terre, pierre et cailloux, est le sujet principal de ce premier livret et ce premier carnet entamant de nouvelles collections.Dans De la terre plein mes poches, collection « Matière vivante », Matild Gros dessine les mots de Jean Jardinier, poème ricochant dans les souvenirs des adultes. Fourrer les mains dans la terre et s’en mettre plein les ongles, en ramener dans la maison. Avoir…


Le Carnet et les Instants

Un grand carnet souple, Tous mes cailloux, un petit livret coloré, De la terre dans mes poches, et nous voilà plongés dans les sons et les odeurs des mots de Françoise Lison-Leroy accompagnés des dessins de Matild Gros et de Raphaël Decoster. Des univers graphiques entourant les poèmes de Françoise Lison-Leroy que l’on rencontre dans le catalogue de la maison d’édition Cotcotcot. La matière, terre, pierre et cailloux, est le sujet principal de ce premier livret et ce premier carnet entamant de nouvelles collections.

Dans De la terre plein mes poches, collection « Matière vivante », Matild Gros dessine les mots de Jean Jardinier, poème ricochant dans les souvenirs des adultes. Fourrer les mains dans la terre et s’en mettre plein les ongles, en ramener…


Le Carnet et les Instants

Madeleine a dix ans, d’abord bientôt, ensuite depuis peu. Ses pieds s’agitent nus ou bottés de rouge, dans la nature qui l’éclabousse et les flaques qui la réjouissent. Ses yeux se plissent de contentement quand ils ne se perdent pas dans l’observation. Ses paumes, elles, s’ouvrent grand, tellement grand vers le ciel, mais se referment aussi pour ne pas qu’un ballon s’échappe. Son corps, agile, se niche sur la branche d’un pommier, s’accroche à un trapèze, se fige devant un cours d’eau. Et ses cheveux, noirs, s’affolent aux quatre vents, au gré de ses cabrioles, puis se reposent sur ses épaules, lors de moments suspendus. Madeleine paraît joyeuse et curieuse, entièrement dans l’instant. Autour d’elle, des feuilles colorées, des jouets abandonnés, des oiseaux…


Le Carnet et les Instants

Tout part d’Annette Masquilier. Artiste plasticienne et animatrice d’un atelier de théâtre et de marionnettes pour personnes handicapées mentales, elle interroge dans son travail l’humain et la société, avec un accent particulier mis sur les femmes : « Ma création parle des femmes, mais questionne également… Qu’en est-il des codes, des non-dits, des images qui nous sont imposées par la société et que l’on s’impose… C’est une recherche de liberté d’être, de parole, de vérité, de retrouver son essentiel, propre à chacun, à chacune… » Son credo ? « Créer sa liberté » ! Alors, elle a dessiné. Une femme, épouse, mère, d’âge moyen. Une femme au visage vidé de ses traits (même si, parfois, des larmes coulent). Une femme d’intérieur, tablier…


Le Carnet et les Instants

Il vient à deux amies l’idée de titiller leur talent d’écrivain bien connu au fil d’une balade en train. Ensemble ou séparément, peu importe. Elles s’appellent Colette Nys-Mazure et Françoise Lison-Leroy. On n’essaiera pas d’identifier l’une ou l’autre à travers ces textes alors qu’elles ont décidé de les partager de façon anonyme. Échange de sang en quelque sorte… Si l’on doutait de la mobilité du projet, les photos d’Iris Van Dorpe, troisième Hennuyère de ce « complot », l’attestent avec des photos dont les cadrages et les flous artistiques évoquent tant le regard échappé par les  étranges lucarnes  du train que la fuite des paysages et l’allure du convoi. Ce qui en fait des compositions presque abstraites en même temps qu’un heureux…


Le Carnet et les Instants

Mon corps est une armoire. Je vis dedans. Quand elles viennent, je voudrais me cacher ailleurs. Je pourrais m’enfuir et elles ne verraient rien, je serais toujours là. Juxtaposées dans leur écrin blanc et noir, les phrases de Françoise Lison-Leroy ricochent sur les estampes de Pascaline Wollast, également magnétiques et sibyllines, à mi-chemin entre l’énigme et l’évidence. Ce bref récit poétique contient deux parties : « On a changé de pays » et « L’autre nuit » – deux parties qui se présentent comme les rives d’un fleuve, entre lesquelles serpente une histoire millénaire et pourtant toujours neuve. On a changé de pays introduit l’idée d’un mouvement, peut-être une fuite, un départ en tout cas qui bute d’emblée sur les murs d’une étrange maison,…


Le Carnet et les Instants

On est des vôtresceux qui cavalent sans prénomsans le souffle des dieux Au titre aussi évocateur qu’implacable, le nouvel opus de la poétesse Françoise Lison-Leroy (publié aux Éditions Rougerie) traverse les nuances de l’envol à partir de la brisure. À l’inverse de la pratique de l’éjointage, consistant à couper un bout de l’aile des oiseaux pour entraver leur vol, les mots de la poétesse quittent la terre ferme pour s’élancer dans une « musique au champ libre ». Les éjointés sont tous ceux auxquels blessure a été infligée et qui tentent, tant bien que mal, de continuer à mettre une aile devant l’autre.Divisé en cinq sections – « Vert poison », « Nuit sans frein », « Passereau fourbu », « Lettre d’ici…