Nicole Malinconi

PRÉSENTATION
Née en 1946 à Dinant, Nicole Malinconi passera quelques années de son enfance en Italie, où son père, Omero Malinconi est retourné pour ouvrir une fabrique de chaussures. Diplômée de l’École sociale de Namur, elle entame sa vie professionnelle en tant qu’assistante sociale avant de se diriger vers le secteur culturel. Elle revient ensuite à son premier métier à la Maternité provinciale de Namur où elle rencontre Willy Peers, médecin engagé pour le droit à l’interruption volontaire de grossesse. De cette expérience naît Hôpital silence, son premier roman, publié aux Éditions de Minuit et salué par Marguerite Duras, dont l’influence se fait alors sentir. S’en suivront L’Attente puis Nous Deux (qui obtiendra le Prix Rossel), Da Solo et À l’étranger (nominé au Prix des Lycéens de Belgique en 2005). Cette fois, c’est dans la matière familiale que l’autrice puise ses sources d’inspiration. Entre-temps, Hôpital silence et L’Attente (publié en 1989) sont réédités chez Espace Nord. Elles est mis en scène et joué au théâtre des Bateliers à Namur, au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris puis au Rideau de Bruxelles. En 1996, Nicole Malinconi reçoit une bourse d’écriture de la Communauté française de Belgique, une deuxième bourse lui sera octroyée en 2001. En 1998, Rien ou presque, publié en 1997, reçoit le Prix triennal de la ville de Tournai, un an après avoir reçu le Prix Lucien Malpertuis de l’Académie royale de Langue et de Littérature françaises à Bruxelles. En 2006, le Petit Abécédaire des mots détournés paraît aux éditions Labor et obtient le Prix France-Belgique de l’ADELF en 2007. En 2014, Nicole Malinconi participe à la Chaire de Poétique de l’UCL. L’autrice écrit également à partir de vagues souvenirs : des instants, des visages, des lieux qui sont restés en elle et qu’elle définit elle-même comme « des instants fugitifs, des épisodes ordinaires que l’on oublie ». Elle rédige donc des « brèves » qu’elle rassemble parfois en recueils. Ainsi sont nés Rien ou presque, Jardin public et Portraits.

BIBLIOGRAPHIE


PRIX


NOS EXPERTS EN PARLENT
Le Carnet et les Instants

Pour les Bruxellois branchés du vingt-et-unième siècle, la Maison du Peuple est un bar ouvert sur le Parvis Saint Gilles ; pour les aînés, un édifice du quartier de La Chapelle qu’ils ont peut-être fréquenté, une Maison rouge ; pour les amateurs et les férus d’architecture, un bâtiment public, chef-d’œuvre de l’Art nouveau, né du talent Victor Horta à la demande du Parti Ouvrier Belge à la fin du dix-neuvième siècle et l’exemple type de la brutalité des spéculations immobilières, de la mémoire défaillante des hommes et de l’inconséquente bruxellisation. Pour beaucoup, elle n’est pas même un souvenir.L’intérêt de Nicole Malinconi pour l’histoire de ce bâtiment inauguré en 1899 en présence de Jean Jaurès et détruit en 1965 s’éveille lors de…


Le Carnet et les Instants

Qu’allait écrire Nicole Malinconi, après avoir donné voix à Theresa Stangl, la veuve de Franz Stangl, ex-commandant du camp d’extermination de Treblinka (Un grand amour, 2015) et entrepris sa première fresque historique (De fer et de verre. La Maison du Peuple de Victor Horta, 2017) ? Où son écriture allait-elle la mener ? Elle qui n’œuvre jamais dans la compétition, le calcul, le bruit et la fureur du temps présent n’a pas surenchéri ; elle est revenue à nu, sans documentation, au départ ; elle a retrouvé son fidèle regard, l’a ouvert sur l’alentour, le pas très loin ; elle est retournée vers ces vies minuscules à qui elle a toujours accordé une place de choix dans ses livres, vers les plus minuscules des minuscules, ces/ses oiseaux qu’elle aime tant.…


Le Carnet et les Instants

Amour possédé. Amour sous possession. Amour. Avoir. Ainsi commence Nous deux. Par un court poème sous forme de déclinaison amoureuse : « Heureusement que je t’ai/Heureusement qu’on s’a… »  Jusqu’à l’ambigu dernier vers : « Tu m’as eue ». Piège. De l’amour. De l’amour maternel dans ce livre-ci de Nicole Malinconi, prix Rossel 1993. Le livre de la mère et de la fille.Une mère d’origine belge, née dans la région de Dinant. Mariée en premières noces à un ouvrier blond, infidèle. Elle le quittera – qu’elles sont belles les pages de son échappée à Bruxelles, accompagnée de sa sœur Louise. Par la suite, elle épousera celui qui deviendra le père de Nicole Malinconi. La fille. Elles deux. Nous deux. Que la troisième édition en Espace nord continue…


Le Carnet et les Instants

Dans la restauration, les mots sont plus essentiels que ce qu’il pourrait sembler de prime abord (comme dans le reste de la vie en somme). La lecture de la carte d’un restaurant déclenche l’envie, le désir, le fantasme, ouvre et nourrit l’appétit. Et rien n’est plus rageant qu’un plat qui ne s’avère pas à la hauteur de son appellation, qui se révèle moins original, moins savoureux que sa promesse. Le Restaurant Frédéric Doucet à Charolles, en Bourgogne, n’est pas un de ces établissements bonimenteurs, pas un de ceux qui affabulent, romancent, si l’on en croit Nicole Malinconi. « Car, dit le chef, une assiette ne ment pas sur son nom ». C’est sur ce même principe éthique des mots qui disent vrai et collent au plus près du réel que l’autrice, invitée…


Le Carnet et les Instants

On se souvient qu’à la rentrée 2017, Nicole Malinconi publiait De fer et de verre. Avec ce livre, elle introduisait dans son œuvre une dimension historique qu’elle n’avait qu’effleurer jusqu’alors (à part dans Un grand amour). Elle racontait, dans un souffle humaniste, la biographie de la Maison du Peuple, chef-d’œuvre de l’Art nouveau détruit par la bruxellisation; elle l’inscrivait dans l’histoire de la Belgique, du mouvement socialiste, des deux guerres mondiales, des grèves de soixante…Trois ans et demi plus tard, l’autrice[1] revient avec Ce qui reste, un autre livre habité par l’Histoire. Une autre Histoire. Non pas celle des événements remarquables, mais celle, chère à l’historienne Arlette Farge, du cours ordinaire des choses, de la pensée et des…


Le Carnet et les Instants

Nicole Malinconi n’avait pas envisagé d’écrire un jour. Mais lorsque l’écriture s’est imposée à elle, à l’âge de trente-huit ans, plus jamais il n’a pu en être autrement. Et dans un geste admirable, programmatique, que l’on pourrait dire définitif s’il n’était inaugural, dans Hôpital silence, elle a déposé sa poétique à venir. Elle a commencé à l’écrire quand elle a perdu son emploi, le travail le plus important de sa vie jusqu’alors, le poste d’assistante sociale qu’elle occupait, depuis 1979, à la Maternité provinciale de Namur, au service du docteur Peers, un médecin humaniste tout entier dévoué à la cause des femmes.À la fermeture du service où l’on pratiquait à la fois des accouchements et des avortements (encore interdits en Belgique…


Karoo

Autrice confirmée dès son premier roman, Nicole Malinconi prouve encore une fois sa géniale humilité à travers ce texte d’où elle tente de s’effacer afin de faire place aux oiseaux de chez nous. Le résultat, illustré par les gommes de Kikie Crèvecoeur, est paru cet automne chez Esperluète sous le titre Poids plumes. 

à l’affût
Nicole Malinconi déplie une chaise, s’installe dans un jardin et scrute les buissons, les branches, les clôtures, les graviers. Elle cherche les oiseaux, lesquels lui fourniront la matière première de son prochain livre. Son regard balaye l’horizon, à l’instar de jumelles magiques qui translittéreraient le langage naturel en langage humain. Car c’est bien là son projet, ni plus ni moins : rendre compte de ses observations…


Karoo

Dans ce diptyque aussi sensible qu’éprouvant, Nicole Malinconi dit le vieillissement du corps face au combat du cœur pour retenir ce qui nous lie aux autres. L’écriture se fait le lieu de rencontre des solitudes que l’on mêle et de celles que l’on garde au creux de la poitrine.
Nous deux/Da solo, récits respectivement parus en 1993 et 1997 (réunis depuis 2002 aux éditions Labor), se sont vus offrir une seconde réédition dans la collection Espace Nord en septembre dernier. L’ouvrage n’a rien perdu de l’acuité et de l’implacable sincérité qui avaient marqué son lectorat à sa parution première – au point de susciter une vive réaction de Marguerite Duras, laquelle écrit, à propos de Nous deux : « […] on peut dire que le livre est admirable. Que son…


Karoo

Ce qui reste retrace, de descriptions en anecdotes, les expériences de vie communes à tous les enfants nés dans la foulée de la Libération. Le dernier récit de Nicole Malinconi met les mots au service de la mémoire pour traverser les époques et les générations passées, présentes et futures. Ce qui reste retrace, de descriptions en anecdotes, les expériences de vie communes à tous les enfants nés dans la foulée de la Libération. Le dernier récit de Nicole Malinconi met les mots au service de la mémoire pour traverser les époques et les générations passées, présentes et futures. L’autrice – même si elle conteste une telle féminisation du mot1 –, née à Dinant en 1946, fait donc partie de cette génération qui n’a eu de la Seconde Guerre mondiale qu’une…