C’est une belle image de femme à découvert que nous propose Christine Aventin dans son roman Portrait nu. Non que l’intime soit vraiment dévoilé, il n’apparaît clair que dans ces textes en italiques et sous un régime narratif différent qui jalonnent le récit. C’est la contradiction fondamentale qui sous-tend l’ensemble : en dire beaucoup et se réserver.Pornographique, le texte ne l’est pas, bien qu’on puisse se croire invité à une espèce de transe lubrique à la lecture du premier chapitre qui se veut exhibitionniste et insiste sur le voyeurisme, avec déjà le risque du doute. Ce ne sera en effet pas le cas car, à partir de cette mise en scène initiale, c’est un récit autonome qui se met en place, une vraie histoire. Qu’on…
II est des petits livres profonds comme des abîmes. Le désir demeuré de Christine Aventin est de ceux-là. Pas même une centaine de pages, format minuscule, et pourtant ce sont des béances infinies qui s'ouvrent ici.
Le désir demeuré vient de paraître chez Ancrage, en excellente compagnie puisque la collection associe des textes de Jacqueline Harpman, Laurent de Graeve, François Emmanuel, Nicolas Ancion, Elisa Brune... à des récits de Zola et de Maupassant. Ce vingt-et-unième opus sélectionné par Stéphane Lambert, inédit, c'est un petit livre jeté à la face du monde pour contrer l'oubli. La quatrième de couverture révèle ex abrupto les intensités nécessaires de cette lutte…