Selon la deuxième de couverture de son premier roman Venus poetica, Lisette Lombé est une « artiste queer, afroféministe, belgo-congolaise », fondatrice du Collectif L-SLAM. Ce roman est publié dans la collection « iF » dirigée par Antoine Wauters qui propose des textes transfrontaliers et privilégie la liberté de ton et le plaisir d’oser. Définitions qui caractérisent le présent ouvrage, pas tout à fait roman mais poétique sans être un poème. Il commence par une évocation de masturbation et se termine par une allusion claire au lesbianisme. Entre les deux une traversée érotique, celle d’une femme libre et libérée, deux informations évidentes. Qu’il s’agisse d’énumérations rythmées, de séries de mots éblouissantes. D’emblée se présente une fille…
Ces jours-là
jours de énième scandale pédophile,
énième bavure policière,
énième féminicide,
énième incident mortel dans une usine,
ces jours-là,
lendemains d’élections, d’attentat, de cataclysme,
ces jours-là,
une lave noire et visqueuse déboule dans ma gorge
et carbonise toutes mes belles petites phrases humanistes
qui me sauvent tous les jours sauf ces jours-là.
Alors, Lisette Lombé colle. Elle accole trois verbes à l’infinitif : Brûler Brûler Brûler. Davantage qu’un mode verbal très présent dans son écriture, l’infinitif igné figure la démarche de Lisette Lombé, poétesse et grande figure du slam en Belgique. Ce verbe exulte dans ce recueil publié aux éditions Iconopop. Celui-ci réunit, comme…