L’air trempe un bout de chiffon vers le ciel.
On n’a rien vu du reste.
L’enfance a de claires allées.
Qui jardine pousse le vent.
Les murs de la ville ont d’étonnants parages.
Et les mots ont pour eux l’ombre des arbres.
Quelle nostalgie Philippe Leuckx exprime-t-il dans le titre de son dernier (et énième) recueil « L’imparfait nous mène » ? La réponse se trouve en principe dans les lignes où il s’interroge : « Quel est ce temps qui pousse en nous et qui remonte loin ? Parfois comme une paille parle pour tout un champ, un mot lève et sert notre mémoire ». Ne peut-on pour autant considérer, à lire ces courts poèmes d’une concision et d’une sensibilité quasi japonaises, que les instants et les états d’âme évoqués naissent aussi de ce statut d’ « imperfection» nécessaire, sans lequel la vie ne serait pas et qui est à la fois le motif et la matière de toute poésie et de toute inspiration (aspiration) ? Et, en somme, de la beauté, ce fragile reflet des choses et des…
Préface de Philippe Jones À propos du livre Mélot du Dy, né à Bruxelles en 1891, mort à Rixensart en 1956,…