Amélie Nothomb

PRÉSENTATION
Comme on dit communément : faut-il encore présenter Amélie Nothomb ? Romancière plébiscitée par un vaste public qui va du plus jeune âge à ces âges dont Hellens estimaient qu’ils n’étaient grands que de réputation, elle est l’une des plumes de langue française les plus traduites dans le monde. Voilà un quart de siècle qu’elle alimente avec une régularité de métronome une oeuvre dont l’originalité autant que la cohérence sont indéniables. Le plus étrange est qu’elle l’édifie imperturbablement, indifférente aux recettes habituelles, en parfaite  symbiose avec une audience dont la fidélité est à toute épreuve. Il y a plusieurs veines dans la « manière Nothomb » : un fil autobiographique où il est difficile de démêler fiction et réalité ; un fil satirique à la férocité subtilement tempérée ; un fil fantasmatique aussi, qui la situe dans le sillage d’un surréalisme « à la belge » dont elle est l’une des représentantes les plus populaires. On pourrait, évidemment, à son propos,  aligner des chiffres, ceux de ses tirages en langue originale et en traductions, qui sont exorbitants, insister sur sa présence intercontinentale (être née à Kobé la prédestinait bien sûr à un rayonnement sans frontière), admettre qu’elle a parfaitement résolu les défis médiatiques d’aujourd’hui en se créant un personnage aussi aisément reconnaissable qu’un schtroumpf ou un marsupilami. Mais ce serait négliger le noyau dur d’un engagement artistique authentique qui la rend digne de celui auquel elle pourrait succéder, qu’elle a au demeurant connu, qu’elle a d’ailleurs situé dans l’un de ses livres, et avec qui elle partage, sans son expertise bien sûr, une réelle familiarité avec la Chine.


PORTRAITS ET ENTRETIENS
Le Carnet et les Instants

Depuis 1992 et la parution d’Hygiène de l’assassin, point de rentrée littéraire sans Amélie Nothomb. Cette année ne fait pas exception à la règle, avec la sortie de Frappe-toi le cœur. De quoi fêter dignement un quart de siècle d’écriture.
Vingt-six rentrées littéraires de rang : Amélie Nothomb est passée au fil du temps d’enfant prodige et rebelle des Lettres belges (et francophones) à marronnier de la grand-messe automnale de la littérature. Elle s’est bâti une place singulière dans le mondes des livres, en France et en Belgique surtout, mais aussi à l’étranger, à la faveur de traductions nombreuses vers les langues les plus parlées (anglais, espagnol, chinois, japonais) comme les moins attendues (danois, esperanto).
Empilant best-seller sur best-seller –…


BIBLIOGRAPHIE


PRIX

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NOS EXPERTS EN PARLENT
Le Carnet et les Instants

Il y a vingt-cinq ans, en 1992, paraissait Hygiène de l’assassin, premier roman d’Amélie Nothomb et acte inaugural d’une œuvre ample et singulière. Aujourd’hui, la romancière célèbre ses cinq lustres de création littéraire – et autant d’années passées chez le même éditeur, Albin Michel – avec un vingt-sixième roman qui ouvre la rentrée littéraire : Frappe-toi le cœur. Placé sous le signe de Musset à qui il emprunte son titre, l’ouvrage est à la hauteur de l’événement.  L’histoire est celle de Diane, une jeune fille supérieurement intelligente, sensible et généreuse, mais traitée avec dureté par Marie, sa mère, qui lui voue, depuis le jour de sa naissance, une jalousie proche de la haine. L’enfant observe que sa mère déborde par contre d’amour…


Le Carnet et les Instants

Pour sa vingt-huitième rentrée littéraire, Amélie Nothomb revient avec un roman au titre minimaliste : Soif. Elle y raconte les derniers jours de Jésus, à la première personne. Dans ses écrits autobiographiques, Nothomb révèle la place singulière que Jésus occupe dans sa vie, depuis la toute petite enfance. Figure d’identification, avec qui elle se sent « une connivence profonde […], car [elle] étai[t] sûre de comprendre la révolte qui l’animait » (Métaphysique des tubes, 2000), Jésus est aussi un modèle : Récapitulons : petite je voulais devenir Dieu. Très vite, je compris que c’était trop demander et je mis un peu d’eau bénite dans mon vin de messe : je serais Jésus. (Stupeur et tremblements, 1999) Il y avait donc quelque chose de logique,…


Le Carnet et les Instants

L’image est formidable : livres et littérature sont des zeppelins.— Ils prennent feu facilement, non ?— Oui. C’est un autre problème de l’aérostat, qui en a décidément beaucoup : fragile, cher, encombrant. Mais c’est si beau, ces baleines volantes, silencieuses et gracieuses. Pour une fois que l’homme invente quelque chose de poétique !Les aérostats, roman très dialogué entre personnages bien identifiés, est un éloge absolu et amoureux de la lecture. Absolu quant à son énorme pouvoir sur l’esprit, la santé et la vie du lecteur. Amoureux quant à la lettre, son intelligence et son énorme héritage. Portés aux nues par les mots excessifs à dessein quoique toujours délicats qui fondent la plume d’Amélie Nothomb, les dirigeables font aussi une très belle…


Le Carnet et les Instants

Amélie Nothomb a connu un automne foisonnant : son roman annuel – le réussi Les prénoms épicènes –, a été rapidement suivi par un livre d’entretiens signé Michel Robert, La bouche des carpes.

« Signé » est-il d’ailleurs le terme approprié ? Dans sa préface, Jacques De Decker qualifie certes Michel Robert de « maître d’œuvre » du livre, mais tant la couverture que la page de titre présentent Amélie Nothomb comme l’autrice. Un choix des éditions de l’Archipel (le livre n’est pas publié par l’éditeur attitré de la romancière, Albin Michel) qu’explique peut-être cet échange entre l’écrivaine et Michel Robert :
– Vous êtes donc un instrument de vente…
– C’est triste, mais c’est ainsi.
Ce n’est pas la seule bizarrerie…


Le Carnet et les Instants

Prétextat, Astrolabe, Textor, Déodat… : Amélie Nothomb soigne toujours les prénoms de ses personnages. Et les choisit en général rares et signifiants. On ne s’étonnera donc qu’à moitié que son nouveau roman s’intitule Les prénoms épicènes. Pour celles et ceux qui sont fâché-e-s avec les notions de grammaire, « épicène » signifie « qui a la même forme au masculin et au féminin ». Claude et Dominique, par exemple, sont des prénoms épicènes.Claude et Dominique sont aussi les prénoms des personnages principaux du roman. Précision : le premier est un homme, la seconde une femme. Ils ont une fille, logiquement prénommée… Épicène. Un nom inspiré de la pièce Epicoene or The Silent Woman du dramaturge anglais Ben Jonson, dont…


Le Carnet et les Instants

Un nouveau roman d’Amélie Nothomb en ce mois d’août ? D’aucuns haussent déjà les épaules : évidemment, l’auteure n’a pas manqué une rentrée littéraire depuis 1992. Le cru de cette année est une réécriture d’un conte de Perrault ? Rien de bien nouveau non plus : elle nous a déjà fait le coup en 2012 avec Barbe Bleue. C’est sur Riquet à la houppe qu’elle a cette fois jeté son dévolu? Le petit récit précieux semble taillé sur mesure pour la geisha gothique des Lettres belges, lui qui met aux prises les extrêmes de la beauté et de la laideur et célèbre les séductions de la conversation. Alors, circulez, y a rien à voir ?Ce serait faire fi, tout d’abord, de l’événement en soi que constitue cette vingt-cinquième participation consécutive…


Le Carnet et les Instants

Amélie NOTHOMB, Premier sang, Albin Michel, 2021, 170 p., 18 € / ePub : 14.99 €, ISBN : 978-2-226-46538-2Amélie Nothomb ouvre cette année encore la rentrée littéraire. Pour sa trentième, elle publie Premier sang, un roman dans lequel elle raconte son père, Patrick Nothomb. Patrick Nothomb est décédé en mars 2020. Dans ses romans autobiographiques, dont il est évidemment un personnage important, Amélie Nothomb souligne la ressemblance, jusqu’au trouble, qui l’unit à son père :Quand j’avais trois ans, j’accueillais les hordes d’invités de mes parents en leur affirmant […]: «Moi, c’est Patrick.» […] j’avais tellement l’habitude que ma mère, présentant ses trois enfants, termine par la plus petite en disant: «Et elle, c’est Patrick », que je la devançais. (Biographie…


Le Carnet et les Instants

Les romans d’Amélie Nothomb fourmillent de références littéraires. Celui qu’elle livre pour cette rentrée 2015 ne fait pas exception à la règle. Du titre à l’intrigue, Le crime du comte Neville peut en effet se lire comme un clin d’œil à Oscar Wilde et à sa nouvelle Le crime de lord Arthur Savile.Les lecteurs les plus attentifs savent que l’Irlandais occupe une place éminente dans le panthéon de l’écrivaine. Un vers (tronqué) de la Ballade de la geôle de Reading, « chacun tue ce qu’il aime », revient ainsi comme un leitmotiv asséné par de nombreux meurtriers nothombiens. Bien que ces mots ne soient pas cités dans le nouveau roman de l’auteure, il y est pourtant bien question de l’assassinat d’un être cher.Ébranlé par la prédiction d’une…


Le Carnet et les Instants

Lauréate du Renaudot 2021 pour Premier sang, Amélie Nothomb ne s’est pas reposée sur ses lauriers : elle inaugure à nouveau la rentrée littéraire cette année. Pour sa trente-et-unième, elle publie Le livre des sœurs aux éditions Albin Michel. Amélie Nothomb évoque volontiers sa grande proximité avec sa sœur Juliette – laquelle signe elle aussi un livre en cette rentrée, puisqu’Éloge du cheval paraitra début septembre, chez Albin Michel également. Le livre des sœurs ne parle toutefois pas d’Amélie et Juliette, mais de Tristane et Laetitia. L’autrice explore cette année non le terrain de sa propre vie, mais celui de l’imagination, qu’elle définit joliment, dans le hors-série que Lire Magazine littéraire vient de lui consacrer, comme « la réminiscence…


Le Carnet et les Instants

Amélie NOTHOMB, Psychopompe, Albin Michel, 2023, 156 p., 19 € / ePub : 12,99 €, ISBN : 978-2-226-48561-8Livre audio lu par Françoise Gillard, Audiolib, 2h52, 20 €Psychopompe reprend le cours de l’exploration autobiographique qu’Amélie Nothomb a entamée dès 1993 avec la parution du Sabotage amoureux, et a entretenue régulièrement par la suite (Stupeur et tremblements, Métaphysique des tubes, Biographie de la faim, Ni d’Ève ni d’Adam et La nostalgie heureuse). Ce nouveau livre revient sur des événements déjà narrés auparavant, pour leur chercher un sens et une unité.L’exercice n’est pas neuf pour la romancière : Biographie de la faim était déjà une tentative de subsomption de moments disparates sous le principe de la faim. Psychopompe élit un autre fil…