Littérature en langues régionales

À côté des littératures en langue française, il existe également en Fédération Wallonie-Bruxelles, des littératures en langue régionale. L’appellation « langues régionales » (ou « langues régionales endogènes ») désigne ici les parlers qui se sont développés historiquement dans nos régions parallèlement au français en Wallonie et à Bruxelles. Le plus connu de ces parlers étant certainement le wallon, avec ses différentes déclinaisons selon les régions : wallon occidental (Charleroi), wallon central (Namur), wallon oriental (Liège) et wallon méridional (Bastogne). Cependant il en existe bien d’autres : le bruxellois ( « thiois brabançon »), le gaumais (le « lorrain »), le picard (tournaisien, borain, etc.), le champenois. Du côté des parlers germaniques : le limbourgeois ( « francique rhéno-mosan ou carolingien ») et le luxembourgeois (« francique mosellan ») sont aussi présents sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

 

Cartes des langues régionales endogènes en Fédération Wallonie-Bruxelles

Cartes des langues régionales endogènes en Fédération Wallonie-Bruxelles. En complément de cette carte, nous vous invitons à consulter l’atlas sonore des langues et dialectes de Belgique

 

La littérature en langue régionale consiste en de la poésie (chansons, vers, cramignons, paskèyes, etc.) de la prose (généralement des fictions) et du théâtre.  Cette littérature se caractérise par un ancrage local et un aspect populaire – au sens noble du terme. Des dictionnaires, des lexiques et des albums destinés à la jeunesse sont également publiés, pour permettre aux locuteurs de s’approprier ou de se réapproprier ces langues. Ces dernières années, un regain d’intérêt pour les langues régionales se manifeste. Pour preuve, en Wallonie, plusieurs communes ont adhéré au programme « Ma commune dit oui aux langues régionales ». La Fête aux langues de Wallonie, qui a lieu chaque année depuis 2015, ne manque également pas de succès pour  promouvoir le développement et la diffusion des langues régionales de Wallonie.

Tous les ans, des prix en langue régionale sont attribués par la Fédération Wallonie-Bruxelles pour distinguer les meilleures productions de cette littérature qui mériterait certainement d’être mieux connue du grand public.

 

Panorama de la littérature en langues régionales romanes, un article de Baptiste Frankinet :

Panorama de la littérature en langues régionales romanes de Wallonie

Les derniers titres ajoutés en langue régionale :

Louwis d'èmon l' Pitchou : Istwêre d'on djon.ne rèsistant

Louis, découvrant que Julie, sa bien-aimée, fait partie de la résistance, entre à son tour dans le mouvement.…

Lès aromavinteûres. Li Zagroda. Lès aventures dès sintès sinteûrs contêyes ås vîlès crosses : Conte d'êwes èt d'ôles di vèye

« Li zagroda » est l'interprétation en wallon liégeois de l'album « la Zagroda » des Aromaventures de Aille et Ouille. Cet album destiné aux adultes propose une approche originale de l'aromathérapie tout en mettant à l'honneur la langue wallonne. Le conte fantastique en wallon constitue la première partie du livre. Il est suivi d’une seconde partie consistant en un guide pratique, en français.…

L'Colâs Bâbisse & Cie

Sortie de presse le 17 décembre, cette bande dessinée est bilingue, comme toutes les publications de Ma p’tite Édition et propose deux histoires qui se déroulent à Saint-Mard, en Gaume. Elles…

Sa a Mas. Sac de billes

Auguste, 9 ans, n'a qu'un rêve : gagner les Jeux Olympiques de l'école communale, d'être reçu par le Mayeur et de faire le tour du village dans une grande auto. Avec ses mots, il vous parle de…

Frèdi èt Simone

Nous sommes au début des années 60. Au début du printemps aussi. Sur la place du village on vient aux emplettes, des enfants jouent. Et au Salon de la Gaîté, chez Freddy et Simone, aura lieu tout à l'heure…

Èl Bos d' l'Èspèrance. Le Bois de l'Espérance

La saveur de la langue du terroir, le voyage champêtre dans les sillons de la jeunesse, c'est l'univers de Christian Thonet qui se dévoile…

Bokèts po l’ dêrène chîje : Poèmes pour l’ultime veillée

Ce tryptique a été publié artisanalement, en wallon, à compte d'auteur, en tirage restreint, en…

El bonheur du jour

Mauricette se lève à six heures et quitte la chambre. Sa tête ne connait plus le chemin. Ses jambes savent encore. La cuisine, le jardin, la remise, l’escalier, le grenier ; pas à pas, elle parcourt la maison,…

Al cwène dès djoûs

Et si sa madeleine à lui, c’était le wallon de son enfance ?  Jean Collette nous propose ici, dans cette langue-là qu’il maîtrise comme si elle avait toujours été son mode d’expression le…

Éplénures du timps : El jour i fait sin tour

Du matin au soir, d’un crépuscule à l’autre, le jour fait son tour, dit-on ici. Magie des matins. Naissance du jour. La matinée prolonge…

Piérót Tiète d'Urchon

On baye a tous lès-infants sâjes Dès djeûs pou djwér ét dès-imâjes. Èyét s'is n' fêt´ gné tróp d' passe tans In djwant ét ô nwit´ in s' coukiant, S'is minj'té bié tout leû-n-assiète…

Le wallon

La littérature wallonne a plus de 400 ans d’existence. Elle n’est pas une sous-littérature de la langue française de Belgique et atteste une belle vitalité. Malheureusement, elle est parfois méconnue.

Découvrir des œuvres en wallon occidental (Charleroi)

Tchansons pou nos mouchons

Le premier CD des jeunes chanteurs wallons "Lès Coupiches èt lès Coqs d'awous´". Le CHADWE (Centre Hainuyer d'Animation et de Documentation du Wallon à l'Ecole) a mis sur pied au cours…

Coquia èyèt Mésse Coq, v ‘la l’ quate

https://objectifplumes.be/wp-content/uploads/2021/11/Extrait-Coquia.pdf

Dès bièst'rîyes al chûte da Fibonacci

Èyèt dîre qu'i-gn-a cès cés qu'ont branmint du pléji a fé dès cârculs… brèf a ça, v'la don 21 fibs plus´ 34 fibs pou-z-è fé 55 èwou ç' qu'on…

Découvrir des œuvres en wallon central (Namur)

Chandîye : Sueur froide

Le présent ouvrage raconte l’histoire d’une solidarité destinée à secourir un nid de lentes en détresse, métaphore d'une lutte pour sauver une langue en danger. Sont disponibles en libre…

Zouprale. Sauvageonne

« Mes poèmes de Zouprale (Sauvageonne) ne débouchent sur aucune biographie. Ils restent confinés à la prime jeunesse de Jeanine, époque qu'elle rappelait journellement en fin de vie. Ils parlent…

Au pîd dès plopes

Voici un bel exemple de récits, au rythme des mois et des saisons, qui nous introduit un peu confidentiellement dans la vie de Hemptinne au siècle dernier. Des instants de vie et des clins d'œil un peu à…

Louwis d'èmon l' Pitchou : Istwêre d'on djon.ne rèsistant

Louis, découvrant que Julie, sa bien-aimée, fait partie de la résistance, entre à son tour dans le mouvement.…

Découvrir des œuvres en wallon oriental (Liège)

Douda d'Êwe d'Oûthe

Avril 1830. Toute la Belgique frémit du vent de la révolte qui va renvoyer chez lui l'occupant hollandais. Toute ? Non, car à Oppagne, la vie continue, simplement, entre rudes et braves fermiers.Les…

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Découvrir des œuvres en wallon méridional (Bastogne)

Li tèlèfone do curè. Le téléphone du curé

Dans ce dernier texte "majeur" composé en wallon de Tenneville, Rodolphe Dedoyard utilise ici un procédé qui rappelle celui adopté par le…

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Une association réussi de portraits et de mots qui nous laisse le libre choix des émotions. On passe du rire tendre à la tristesse, de l'amour coquin à l'amour déchu, de l'engagement…

Le picard

Découvrir des œuvres en picard

L'histoire ed Pierrot Lapin

Y- aveot ène feos quate pétits lapins qui s’appleottent – Mésorèles, Poilu, Queue d’Ouate, et Pierrot. Is viveottent avec leu manman au fin feond d’in terrier, padzous…

Le gaumais

Découvrir des œuvres en gaumais

L'Oscar èt l'Alfred à l'icole

Le Gabriel et l'Oscar sont les enfants de Fifine et de Joseph, couple de cultivateurs que nous découvrons à Saint-Mard quelques années avant la seconde guerre mondiale. Dans ce…

Vès l'compernez-co? (N° 1)

Textes en gaumais et leur traduction avec un mini-CD audio - N°1 - janvier 2017 : Dans ce numéro : - Jean Mergeai (en français)- Léon Gillet- Lucien Rossignon- Nestor Marchal- Jean Mergeai-…

L'Colâs Bâbisse & Cie

Sortie de presse le 17 décembre, cette bande dessinée est bilingue, comme toutes les publications de Ma p’tite Édition et propose deux histoires qui se déroulent à Saint-Mard, en Gaume. Elles…

Le bruxellois

Découvrir des œuvres en bruxellois

Vleck

Traduction en bruxellois de l'album Vleck de Pascal Lemaître

De Klaaine Prins

Avez-vous déjà envisagé de lire « Le Petit Prince » de Saint-Exupéry … en brussels vloms ? En ces temps de confinement, le message central du « Petit Prince » prend toute son ampleur : l’amitié, l’amour,…

Exorcizem à Berchem-Sainte-Agathe

Pas op, les amis ! Tournée générale de keekebiche ! Tremblez et bibberez jusque dans votre dikkentien devant cette nouvelle démonstration de force du Diable lui-même qui…

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Li Rantoele - L°88 - 1 -2019 - Moite såjhon 2018-2019

Sommaire • Ratacaedje [éditorial] par Lucyin Mahin • Loumoumba et mi / I par Christiane Blanjean • Bate di dvizes Walonou…

Al cwène dès djoûs

Le nom de Jean Collette évoquera des souvenirs à beaucoup ; homme de lettres, de théâtre,…

Bokèts po l’ dêrène chîje : Poèmes pour l’ultime veillée

Peu de temps avant son décès, le grand écrivain wallonophone Émile Gilliard avait transmis à son éditeur les épreuves corrigées de Bokèts po l’ dêrène chîje . La première édition de cette œuvre — une édition artisanale en 50 exemplaires, aujourd’hui introuvable — lui avait valu le prix triennal de Poésie en langue régionale de la Fédération Wallonie-Bruxelles 2005 et était vue comme un incontournable de sa bibliographie. Sa réédition dans une collection de plus large diffusion et avec des adaptations françaises est donc une initiative bienvenue.  Si cette réédition fait œuvre de justice en permettant à la poésie d’Émile Gilliard d’atteindre des lecteurs qu’elle n’a jamais pu toucher auparavant, soulignons qu’elle fait aussi œuvre utile. En effet, elle fournit aux amateurs une réalisation exemplaire, témoin de la richesse du wallon sous la plume d’un auteur qui le possède pleinement, mais aussi des voies audacieuses empruntées par la poésie d’expression régionale depuis le milieu du 20e siècle.Émile Gilliard est en effet un héritier de la « génération 48 », qui a renouvelé cette poésie par la recherche de formes nouvelles et l’exploration de thèmes actuels. Ces jeunes poètes et leurs continuateurs visaient l’universalité, à travers des œuvres qui ne reniaient en rien leur attachement à leur région ni leurs origines souvent modestes.Dans Bokèts po l’ dêrène chîje , Émile Gilliard applique fidèlement ces principes, suivant une route d’abord tracée par Jean Guillaume, son maitre en poésie. Écrites dans les années qui ont suivi son départ à la retraite, les trois séries qui composent ce recueil explorent le regret lié au temps perdu, l’amertume d’avoir dû travailler pour d’autres, la fatigue physique et mentale… Au fil des poèmes, le lecteur découvre une langue particulièrement souple, riche d’adjectifs aptes à traduire, par exemple, les nuances de ce dernier sentiment : nauji [ « lassé » ], scrandi [ « fatigué » ], nanti [ « exténué » ], odé [ « lassé » ], skèté mwârt [ « éreinté » ]…Par endroits, le poète renoue avec la colère qui s’exprimait à plein dans certaines œuvres précédentes ( Vias d’mârs´ en 1961 , Come dès gayes su on baston en 1979) : ’L âront scroté nos tëresèt nos cinses èt nos bwès,à p’tits côps, à p’tits brûts,[…] come dès fougnantsk’on wèt todis trop taurdcand leû jèsse a stî fêteèt k’ tot-à-fêt a stî cauvelé. Dès-ans èt dès razansk’on a cauzu ovré d’zos mêsse,[…] dissus nos prôpès tëres. [Ils auront dérobé nos terres, / fermes et forêts, / peu à peu, sans fracas, / (…) comme des taupes / qu’on détecte toujours trop tard, / quand elles ont accompli leurs méfaits / et qu’elles ont tout creusé. // Une éternité / qu’on a quasi œuvré / sous tutelle, / (…) sur nos propres terres.] Ailleurs, il reprend les questionnements d’ordre métaphysique qui traversaient À ipe , cette autre œuvre importante, rééditée dans la collection micRomania en 2021. Èt si nosse bole âréve bukéconte one sitwale ? […] Èt nos-ôtes bèrôderèt r’nachî à non-syinceaprès l’ dêrène ruwale ? [Et si notre globe / avait cogné une étoile ? (…) // Nous aurions erré, / cherché inutilement / une ultime issue ?] Ces deux veines majeures de l’œuvre gilliardienne — le questionnement sur l’homme et son environnement, la défiance envers l’exploiteur, en communion avec tous les exploités — trouvent un point de rencontre dans les pages les plus fortes du recueil. C’est alors la métaphore de la maison qui exprime la détresse du « je » (non, du « dji » ) face aux communs massacrés au bénéfice de quelques-uns. ’L ont rauyî djustotes lès pîres dissotéyesèt lès tchèssî au lon,à gros moncias.Èt c’èst cauzucome s’il ârén´ ieû v’luchwarchî è vike,chwarchî è m’ pia.Come si l’ maujoneâréve ieû stîon niër, on burton d’ mès-oûchas. [Ils ont arraché / toutes les pierres descellées / et les entasser au loin, / et c’est quasi comme / s’ils avaient voulu / m’écorcher vif, / charcuter ma peau, / comme si la maison eût été un nerf, / un moignon de mes os.] De manière plus explicite, Émile Gilliard fait le lien avec le désastre écologique dans le poème d’épilogue, écrit spécialement en vue de cette deuxième édition. Vêrè ként’fîye on djoûki l’eûwe ni gotinerè pus wêre foû dès sourdants.On s’ capougnerè po sayî d’ ramouyî sès lèpes.Vêrè ki l’ têre toûnerè à trîs et tot flani,ki nos maujones si staureront su nos djoûs,èt nosse lingadje ni pus rén volu dîre. [Peut-être viendra-t-il un jour / où l’eau filtrera à peine de la source. / On s’empoignera pour se rafraîchir les lèvres. / Une terre stérile fera flétrir les plantes. / Notre maison s’écrasera sur nos jours, / et notre langue n’aura plus de sens.] Au possible effondrement des équilibres naturels fait écho ici celui d’une langue. Bokèts po l’ dêrène chîje est aussi traversé des préoccupations d’un homme qui a donné tous ses loisirs à la langue wallonne et laisse parfois libre cours à son pessimisme : « po ç’ k’il è d’meûre : / on batch di cindes èt dès spiyûres, / sacants scrabîyes / k’on îrè cheûre èt staurer sul pî-sinte » [ « pour ce qu’il en reste : / un bac de cendres, des déchets, / des escarbilles / à secouer et à répandre sur le sentier » ]Et c’est en cela que cette réédition prend une valeur supplémentaire : en redonnant à lire des poèmes qui ne taisent pas son sentiment de lassitude et d’isolement, elle nous rappelle que leur auteur a toujours su le dépasser. Émile Gilliard, en effet, n’a jamais cessé d’écrire dans sa langue première et a consacré ses dernières années à d’importants travaux philologiques. Ce livre prend donc, en creux, la valeur d’une ode à sa résilience et à son formidable engagement. Julien Noël Les traductions offertes ici sont les adaptations littéraires de l’auteur. Plus d’information Ce tryptique a été publié artisanalement, en wallon, à compte d'auteur, en tirage restreint, en 2004. Le dernier volet Crèchinces a également fait l'objet d'un numéro des Cahiers wallons . La présente édition est assortie d'une adaptation en langue française. L'ordre des textes comporte des modifications et un poème d'épilogue résume l'esprit du recueil. L'actuelle situation du monde donne à ces poèmes un reflet d'authenticité. Y pointent heureusement des germes d'espérance et de lumière. Le dilemme reste présent : d'un côté, l'appât du gain, du plaisir, du soi-disant progrès, le manque d'amour d'autrui, de l'autre, le respect de l'humanité, de la nature, du climat. L'humanisme triomphera-t-il d'un matérialisme borné dans lequel notre civilisation peine…