Marc Dugardin est un chantier perpétuel. Un être qui marche avec les autres. En tant qu’homme, en tant que poète. Tout qui suit de près ses publications le devine : de livre en livre, se dessine une ligne souple, variée, variante. Une ligne creusant patiemment un sillon. S’appuyant sans cesse sur ce qui compte. Sur ce qui porte Marc Dugardin. L’aide à poursuivre. À concevoir une belle route. Ce sont les amitiés fortes. Les musiques qu’il écoute. Les révoltes qui grondent en lui. Les connivences avec les autres poètes, écrivains, qu’ils soient morts ou vivants. L’infaillible curiosité qui l’anime. Les questions et préoccupations qui le turlupinent, voire le passé qui le tourmente.Bien sûr, on retrouve tout…
[…]par où commencern’est pasune question d’oiseauPar où commencer, par quel bout prendre notre existence, comment composer avec notre « mémoire d’être né », avec quel silence conjuguer notre parole, comment faire entrer notre grande soif de vivre dans notre étroit gosier, où « […] c’est la honte qu’ils ont enfoncée »? Ces questions émergent sans doute à la lecture du recueil D’une douceur écorchée de Marc Dugardin (Éditions Rougerie).Mais par quel bout apprivoiser la poésie de Marc Dugardin, comment entendre ce recueil, comment l’articuler avec son langage à soi, comment le relier au monde, à sa blessure ? Tenter de répondre définitivement…