Nous deux / Da solo


RÉSUMÉ

Nous deux : « Un jour, j’ai écrit l’histoire de ma mère. Je l’ai écrite après sa mort car, de son vivant nous n’avions pu, elle et moi, nous parler de l’amour et de la haine qui nous unissaient, qui faisaient de nous deux quelque chose de confondu. » Da solo : « Un vieil homme, arrivé très loin dans l’âge, est seul, sans sa femme Lyse qui est partie la première, et sans sa fille Lisa qui parfois vient le voir. Il y a de nombreuses années, il avait quitté son village d’Italie parce que depuis l’enfance, il était pris par le désir d’aller voir derrière les collines et plus loin encore. Il se parle à lui-même pour se remémorer sa vie. Car même sans la force d’encore faire grand-chose, le vieil homme a gardé la force de la pensée. »


DOCUMENT(S) ASSOCIÉ(S)

PRIX
  Prix Rossel, 1993

À PROPOS DE L'AUTEUR
Nicole Malinconi
Auteur de Nous deux / Da solo
L’idée d’écrire, elle m’est venue par un travail que j’avais dans un hôpital, à une époque, mais c’est resté une idée tant que je pouvais faire autre chose, être dans l’hôpital, écouter les gens, les mots que les gens disaient de leur vie, tâcher qu’ils entendent eux-mêmes ce qu’ils me disaient à moi, me demander pourquoi l’hôpital n’avait pas l’air de trouver que ces mots-là comptaient, ne pas savoir comment faire pour nous faire entendre à l’hôpital, les mots des gens et moi. Ce travail-là me tenait au corps, j’y étais prise, à ce moment-là, complètement ; écrire, j’y pensais, mais ça n’aurait été qu’une revanche sur la surdité de l’hôpital, presque un acte militant : un jour, faire connaître ce que j’entendais. Ce n’était qu’une éventualité. Il a fallu la perte brutale de mon travail, un échec, donc (et d’autres choses, mais celle-là surtout), pour qu’écrire cesse d’être une idée, que cela me prenne au corps, que cela devienne ce qui restait à faire alors que, comme on croit au moment même, tout était perdu. Ce n’était plus une revanche, c’était comme une trace laissée de ce qui était perdu, de mots perdus, prononcés dans les chambres, les couloirs, les salles d’attente pendant que l’hôpital tournait, et laissés là par le monde extérieur à l’état d’insignifiance, de rebuts, alors qu’ils disaient au plus fort l’humanité de ceux qui les avaient prononcés, ces mots-là. J’en ai fait de l’écriture. Si j’étais restée à l’hôpital, je ne l’aurais peut-être pas fait. Après d’autres livres, j’ai vu que ça continuait sur ce mode-là, qu’à chaque fois il avait fallu une perte, de quelque chose, de quelqu’un, n’importe, une sorte de désastre ou de ratage, que ça ne naissait pas de ce qu’on nomme le bien être, ou le positif, ou la plénitude, mais comme à partir d’occasions manquées. Je crois que c’est cela, l’écriture, ou plutôt ce qui fait que l’on écrit ; c’est ce qui est perdu et pourtant a été, ce qui file de l’existence, l’espèce de désastre inscrit dans l’existence et dans les choses à tout moment, qui fait que ça s’échappe, que quelque chose échappe, de tout ce qui est. Et tenter d’approcher ça. C’est dans la langue, ce désastre-là, dans le ratage de la langue ; les mots ne disent pas ce qui est, ils sont à côté, ils balbutient, ils mentent, ils font ce qu’ils peuvent. Quelques fois, des fois qui sont comme des moments de grâce, ils sont plus forts que vous, ils vous font penser à autre chose que ce que vous pensiez en les écrivant, ils deviennent comme des objets, tels qu’en eux-mêmes, avec entre eux du silence qui prendrait la place du vacarme intérieur. Alors, les mots existent avant ce qui est raconté. Mais c’est rare. Ecrire est un travail qui va vers ça, vers des instants de vérité des mots, qui s’approche, à l’occasion, de l’impossible à dire, qui ne dira jamais vraiment ; comme en ce moment, par exemple, où il s’agit encore de communiquer quelque chose, où écrire sur écrire est déjà ne pas écrire, sans doute. 2 ŒUVRES QUE JE SOUHAITE FAIRE CONNAÎTRE Marguerite Duras, La Maladie de la mort Samuel Beckett, Compagnie 3 LIVRES DE MA BIBLIOGRAPHIE Hôpital silence Nous deux A l'étranger


NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Amour possédé. Amour sous possession. Amour. Avoir. Ainsi commence Nous deux. Par un court poème sous forme de déclinaison amoureuse : « Heureusement que je t’ai/Heureusement qu’on s’a… »  Jusqu’à l’ambigu dernier vers : « Tu m’as eue ». Piège. De l’amour. De l’amour maternel dans ce livre-ci de Nicole Malinconi, prix Rossel 1993. Le livre de la mère et de la fille.Une mère d’origine belge, née dans la région de Dinant. Mariée en premières noces à un ouvrier blond, infidèle. Elle le quittera – qu’elles sont belles les pages de son échappée à Bruxelles, accompagnée de sa sœur Louise. Par la suite, elle épousera celui qui deviendra le père de Nicole Malinconi. La fille.…


Karoo

Dans ce diptyque aussi sensible qu’éprouvant, Nicole Malinconi dit le vieillissement du corps face au combat du cœur pour retenir ce qui nous lie aux autres. L’écriture se fait le lieu de rencontre des solitudes que l’on mêle et de celles que l’on garde au creux de la poitrine.
Nous deux/Da solo, récits respectivement parus en 1993 et 1997 (réunis depuis 2002 aux éditions Labor), se sont vus offrir une seconde réédition dans la collection Espace Nord en septembre dernier. L’ouvrage n’a rien perdu de l’acuité et de l’implacable sincérité qui avaient marqué son lectorat à sa parution première – au point de susciter une vive réaction de Marguerite Duras, laquelle écrit, à propos de Nous deux : « […] on peut dire que le livre est admirable.…


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