Il était une fois la Bryone, une plante toxique et magique aussi appelée navet du diable. Est-ce celle-ci qui donne son nom à cette jeune princesse et à la légende qui lui est attachée ? Une légende que revisite pour nous Ludovic Flamant sous la forme sombre du conte. Et comme dans tous les contes, il y a la princesse, le roi autoritaire et surtout la forêt obscure et tentatrice. Il y a aussi l’ombre de la folie qui plane sur les protagonistes. Une démence, une obsession attisées par le secret sylvestre que Bryone cherche à percer. C’est que Bryone se sent à l’étroit dans ce château, dans ce village où les cloches de l’église, lancinantes, résonnent en elle comme un chœur :
Ô qu’as-tu vu Bryone ? Nous voulons voir aussi…
Nous tournons avec…
Délicat, drôle et sincère en diable au corps, voici un carnet intime aéré, illustré avec tact de nombreux dessins aux crayons et collages. Véritable écrin de traits légers pour de petits objets littéraires très personnels, ouvrir ce livre revient à regarder par le trou de la serrure ou bien l’œilleton caché donnant sur la chambre d’une jeune fille en fleur. Elle y est seule au monde et s’expose au voyeurisme des lecteurs avec finesse et sans minauderies.Il est là. Proche de moi / Je sais qu’il m’observe. / J’ai déposé mon cœur et tout a été consommé. / Comme d’habitude, j’ai tout donné. Trop vite. / Maintenant je dois faire mes lacets / et partir de chez lui.Pour le garçon que je suis, c’est lumineux et moelleux de se lover tel un chat dans les…
Combien de temps passe-t-on sur les bancs de l’école ? Il y a la maternelle, les primaires, les secondaires et parfois le supérieur. Combien d’heures qui s’écoulent à écouter un·e maître·sse ou un·e professeur·e ? Combien de leçons apprises, de devoirs réalisés, de tests notés ? Et combien de bulletins et d’avis sur notre travail, nos compétences, notre personnalité ? Combien de remarques reçues, comme des cadeaux ou des poignards ? « Qu’est-ce que je vais marquer dans ton bulletin, à toi ? Tu ne participes jamais. À part te taire, tu ne sais donc rien faire ? » Tel est le jugement que le bourru bougon monsieur Bourgon plaque sur la discrète Camille devant tous ses condisciples alors qu’elle perd ses moyens à l’énoncé d’un calcul. Il l’estampille,…