Trois incendies


RÉSUMÉ

Beyrouth, 1982. Avec son Rolleiflex, Alexandra, reporter de guerre, immortalise la folie des hommes. Mais le massacre de Chatila est le conflit de trop. Ne comprenant plus son métier, cet étrange tango avec la mort, elle éprouve le besoin vital de revoir sa mère, Léa…
Celle-ci, née en Belgique, a connu une enfance brutale, faite de violence et de secrets. Alors que sa mémoire s’effrite, sa fuite des Ardennes sous les assauts des nazis lui revient, comme un dernier sursaut avant le grand silence.
Et puis il y a Maryam, la fille d’Alexandra, la petite-fille de Léa. Celle qui refuse la guerre, se sent prête à aimer et trouve refuge auprès des animaux…
De Beyrouth à Buenos Aires en passant par Bruxelles, Berlin et Brooklyn, Vinciane Moeschler brosse le portrait de trois femmes, trois tempéraments — trois incendies


PRIX
  Prix Rossel, 2019

À PROPOS DE L'AUTEUR
Vinciane Moeschler
Auteur de Trois incendies
J'écris entourée de chats allongés sur mon bureau. Ils me murmurent à l'oreille des histoires sur des êtres différents, marginaux et géniaux. J’écris tout ça, dans des histoires pour adultes et maintenant pour ados. Afin que le lecteur puisse y découvrir un bout de notre monde, à l’abri des maux. Comme sous l’aile tiède de l'oiseau.


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Le Carnet et les Instants

Trois incendies est le portrait de famille de trois femmes à la fois fortes et sensibles, traversées dans leur quotidien par différentes guerres. Des guerres, à la fois proches et lointaines, incomparables et pourtant reliées par les mêmes atrocités et les mêmes douleurs. Trois voix, trois incendies, trois caractères qui ont leur vie propre, un rythme et une langue singuliers, qui se racontent l’une l’autre dans des chapitres courts, captivants et parfaitement agencés.Dans ce roman de Vinciane Moeschler, le lecteur assiste à la reconstruction d’une mémoire fragmentée, fragilisée par l’Alzheimer récent de la grand-mère Léa. Celle-ci a connu étant enfant la guerre 40-45 et l’Ardenne belge.  On la découvre marchant avec ses parents…


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Daniel Fano est un écrivain de l’apocalypse tranquille. Au fil des années, dans des récits aux titres improbables, des poèmes narratifs et subtils, des fables et des romans de la mélancolie lucide, l’auteur a inventorié, grâce à son sens aigu de la fiction, la modernité et ses avatars, qu’on pourrait appeler aujourd’hui tout simplement le temps d’après . Que ce soit dans les vertiges de la Guerre froide, la Société du spectacle des émotions et des catastrophes, les guerres et coups d’état de série B, Daniel Fano puise sa matière féroce et froide pour faire remonter à notre entendement le chaos et l’entremêlement de nos  perceptions qui a pour nom encore… mémoire. Dans une langue débarrassée de toute afféterie, scrupuleuse, l’auteur court-circuite les effets de réel en les surjouant. Dans le montage apparemment aveugle du film d’une époque, la nôtre,Monsieur Typhus, « héros » récurrent de nombreux textes et livres,  est une forme d’Ulysse revenant au pays natal, celui de  la fausse innocence de toute génération, pour mettre à nu les péripéties de son odyssée désarticulée, composite, carnassière. La violence, dans un crépitement permanent sur nos écrans, glisse lentement dans le domaine des events , ces petits moments susceptibles de relancer sous une forme plus aiguë encore, le Marché des choses et des êtres. Ces êtres, désarticulés dans des émotions et des sexualités de marchandise, sont les protagonistes du roman noir, du récit d’espionnage qui font de l’homme vivant une matière transformable dans le champ de la Bourse internationale des images. Lire aussi : un extrait de  Bientôt la Convention des cannibales Fano connaît l’Histoire, celles hommes, des idées, des stratégies et l’écriture est encore une des formes les plus subtiles pour enfermer dans les réseaux du texte, le filet de la fiction, ces pantalonnades annoncées comme tragiques et qui ne font qu’effacer l’homme vivant de l’image pour en faire une  figure de récit médiatique en boucle internationale. Bientôt la Convention des cannibales annonce le programme. Nous sommes dans un roman kaléidoscopique qui mêle guerres, génocides, assassinats et tutti quanti  depuis les années 1970 jusqu’au aujourd’hui. Le tout s’agite dans une sorte de carnaval des vampires que certains nomment l’Histoire. Une écriture joyeuse, délurée, chargée d’humour jusqu’à la détente, Fano prend soin d’extraire du récit le salmigondis émotionnel que l’on retrouve en boucle dans tous les réseaux et une partie de la presse. Ces personnages sont interchangeables, changent de nom, de sexe, de corps, d’identité…On découvre, page après page, comment, à la vitesse du Marché, nous allons du souvenir de l’humanisme à l’avènement planétaire du transhumanisme. Il y a un air de Fritz Lang qui, un des premiers, dans ses films des années 1930 en Allemagne ( Docteur Mabuse …), avait révélé et mis en scène la dimension criminelle et délirante du nazisme. Le complot, le mensonge à l’égal de la vérité, l’imperturbable dissolution de la mémoire européenne dans le populisme et l’effroi d’un monde qui vient sont les nouvelles formes de cette hystérie de la criminalité, comme une façon d’être au monde et de le penser.Franck Venaille, disparu récemment, avait publié de nombreux livres sur ce sujet, intime et collectif, La guerre d’Algérie (Minuit, 1978), L’homme en guerre (Renaissance du livre, 2000)… La génération des guerres coloniales avait déjà vu un monde fracassé par la violence des idéologies renouvelées.Fano reprend, depuis des lustres, ce travail en faisant des biopsies narratives dans chaque moment de la convulsion de notre temps. C’est en cela qu’il est un des écrivains majeurs de notre littérature, discret, presqu’anonyme pour beaucoup, bien que ses publications marquent, depuis un demi-siècle, le temps littéraire des avant-gardes au temps de la décomposition.Vif, intelligent, burlesque même, sous la couverture aux allures de pulp fiction de Jean-François Octave, Bientôt la Convention des cannibales équivaut à la lecture d’un monde qui se retrouve comme le loup des dessins animés, lequel, courant plus vite que son ombre, dépasse le bord de la falaise, et reste là, suspendu, conscient, terriblement conscient jusqu’au «  Ho, ho…  » fatal avant la chute finale, les yeux exorbités. Daniel Simon Monsieur Typhus, toujours fournisseur d’horreur et de terreur. Rita Remington, par instants entièrement tatouée. Patricia Bartok, sourire de vampire. Jennifer Style, endormie sur un tas de diamants. Rosetta Stone, pas que sa main poudrée de cocaïne. Et même Jimmy Ravel voit des espions partout. De 1970 à 2018, ils sont à Bogota, Colombo, Dubaï, Nairobi, Pékin, Tirana, Tunis, Varsovie, Vienne. Ils courent les complots, se font truffer de plomb, tremper dans l’acide, chiffonner à point. Non content de passer les clichés du roman d’espionnage à la moulinette, l’auteur entraîne ses personnages…

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