Colette Nys-Mazure

PRÉSENTATION
J’ai conscience d’avoir été une enfant désirée, aimée et cela m’a sans doute aidée à traverser le désastre de la mort de mes parents quand j’avais sept ans. Les mots ont surgi très vite: ceux que je lisais, ceux que j’écrivais aussi je ne distingue pas ces trois verbes ‘vivrelireécrire’. Mes textes étant publiés dans la revue de l’école, la publication officielle n’a pas été un événement. La poésie m’a ouvert un premier cercle qui s’est élargi vers la prose de l’essai, de la nouvelle, puis du théâtre. Les genres littéraires ont des frontières incertaines. J’écris et je module la forme en fonction de la nécessité interne, de la commande parfois. J’ai eu la chance de recevoir un bon accueil et des prix qui m’ont ouvert des portes depuis le Froissart «La vie à foison», le Plisnier «Pénétrance», Le grand prix de Poésie pour la jeunesse «Haute enfance», le Max-Pol Fouchet «Le for intérieur», etc. J’aime le partage par l’écriture, par l’enseignement, l’animation, tous les modes de passage d’une flamme, d’un enthousiasme. J’ai choisi d’enseigner et j’ai aimé ce métier que je poursuis à travers les rencontres d’élèves et d’étudiants de tous âges ; le plaisir de lire et d’écrire se veut contagieux à travers des ateliers ponctuels qui tendent à rendre à d’autres cette jouissance oubliée ou jamais expérimentée. Je distingue nettement le plaisir de l’atelier de l’ascèse du travail de l’écrivain. J'écris chaque matin et je remets sans cesse l'ouvrage sur le métier. Je suis heureuse d’assurer des lectures et des exposés pas seulement autour de mon travail mais de celui de tant d’autres écrivains que j’admire, notamment de Belgique. Je viens d'écrire un essai qui replace la poésie au cœur du quotidien, s'efforçant de démontrer que "Parler désarme", que l'"Hommage au quotidien" nous rend «la chair du poème». L’écriture en correspondances demeure un pôle de mon travail. Ecrire en échos de peintres, musiciens, graveurs, sculpteurs, chorégraphes ; écrire à plusieurs mains des livres qui se relancent la balle, tant au théâtre qu’en poésie ou en nouvelles. Parallèlement au creusement solitaire de ma voix nue. Outre la persistance de l’enfance en chacun, une question m’intéresse sans m’angoisser : celle de l’écriture lorsqu’on est une femme : si l’écrivain a un sexe, l’écriture n’en a pas, mais les conditions de vie des femmes leur rendent difficiles la concentration et le suivi indispensables à l’élaboration d’une œuvre; ce n’est pas pour rien que j’ai écrit «Singulières et plurielles» et «Dix minutes pour écrire». Il me semble que l'écriture comme toute démarche artistique est un ferment d'espérance et de beauté dans un univers de violence; c'est un acte de foi en l'homme, modeste mais irremplaçable.
BIBLIOGRAPHIE
PRIX
  •   Prix Yves Cosson de l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire (pour l'ensemble de son œuvre), 2021
  •   Prix Gauchez-Philippot, 2006 (Sans y toucher)
  •   Prix Charles Plisnier, 1981 (pour « Pénétrance »)
  •   Prix de la Ville du Touquet-Paris-Plage
  •   Prix Max-Pol Fouchet de Poésie
  •   Grand Prix de Poésie pour la Jeunesse - Ministère de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports
  •   Prix Froissart
NOS EXPERTS EN PARLENT
Le Carnet et les Instants

Comment favoriser l’éclosion de la sensibilité poétique ? C’est le thème de la rencontre à laquelle nous conviait Colette Nys-Mazure, le vingt et un février 2017, dans le cadre des Midis de la Poésie, en compagnie de Marie Ginet et en collaboration avec le réseau Kalame. Sous le bel exergue d’Andrée Chedid : « Le Je de la poésie est à tous / Le Moi de la poésie est à plusieurs / Le Tu de la poésie est au pluriel ».D’entrée de jeu, Colette Nys-Mazure nous incite à retrouver l’expérience initiale de la langue maternelle, « perçue dans le ventre qui nous a portés […] Relayée par les comptines et les chants de la petite enfance » ; et, dès le commencement de la vie, de « l’intarissable surprise d’être au monde ».Elle cite Amin Maalouf : « Je…


Le Carnet et les Instants

Tout part d’Annette Masquilier. Artiste plasticienne et animatrice d’un atelier de théâtre et de marionnettes pour personnes handicapées mentales, elle interroge dans son travail l’humain et la société, avec un accent particulier mis sur les femmes : « Ma création parle des femmes, mais questionne également… Qu’en est-il des codes, des non-dits, des images qui nous sont imposées par la société et que l’on s’impose… C’est une recherche de liberté d’être, de parole, de vérité, de retrouver son essentiel, propre à chacun, à chacune… » Son credo ? « Créer sa liberté » ! Alors, elle a dessiné. Une femme, épouse, mère, d’âge moyen. Une femme au visage vidé de ses traits (même si, parfois, des larmes coulent). Une femme d’intérieur, tablier…


Le Carnet et les Instants

Le blanc, le noir – entre, le gris. Le vertical, l’horizontal – la diagonale parfois. La présence, l’absence – en pointillés. Évoquer, expliquer – transfigurer. Le passé, le futur – et le présent. La persistance, l’éphémère – éternité fugace. La pluie, le soleil – là, l’arc-en-ciel. Rester, partir – revenir. Dehors, dedans – ou ailleurs, peut-être. Opposés, indissociables – coude à coude. Ce sont là quelques-unes des dimensions, proches, éloignées, que Colette Nys-Mazure effleure ou pénètre dans son dernier recueil.Percevoir le mouvement de la Poésie se révèle aussi ardu que suivre celui de la Vie, sans compter que les deux s’entremêlent intimement. Dans Le Jour coude-à-coude, un entre-deux accueille, celui où les ténèbres se dissipent,…


Le Carnet et les Instants

Colette NYS-MAZURE,Anne LE MAISTRE, Chaque aurore te restera première, Atelier des noyers, 2020, ISBN : 978-2-490185-43-6Un livre d’artiste est toujours une rencontre. Ce pourquoi il n’est pas seulement un objet manufacturé unique, mais aussi un rapport sensible entre au moins, à l’origine, deux mondes, si pas trois : ceux de l’auteur, de l’artiste plasticien, de l’éditeur… Donner une définition de ce qu’est un livre d’artiste n’est pas chose facile : Pierre-André Benoit – un poète, peintre, illustrateur, graveur, typographe, imprimeur, éditeur d’art (1921-1993) – soutenait que le livre d’artiste peut revêtir de multiples formes et qu’il s’agit « d’un livre, voire dans certains cas un livre-objet, édité/créé…


Le Carnet et les Instants

L’œuvre de Colette Nys-Mazure est essentiellement fondée sur la poésie. Tout part d’elle dans son écriture et tout y ramène. Y compris ici, quand elle nous livre ses visions de la Belgique dans un recueil de quinze récits…

Ce recueil fait partie de la fournée 2021 de cette collection originale imaginée par Xavier Vanvaerenbergh, le fondateur et directeur de Ker éditions. Une collection de recueil de nouvelles dont tous les livres s’intitulent : Belgiques. L’éditeur demande à un.e auteur.e belge de donner sa vision, ses visions de la Belgique. Au catalogue, figurent déjà diverses approches dont celles de Françoise Lalande, Vincent Engel, Giuseppe Santoliquido, Luc Baba, Jean Jauniaux, Marianne Sluszny, Véronique Bergen, etc. Chacun et chacune y vont…


Le Carnet et les Instants

Tout part d’Annette Masquilier. Artiste plasticienne et animatrice d’un atelier de théâtre et de marionnettes pour personnes handicapées mentales, elle interroge dans son travail l’humain et la société, avec un accent particulier mis sur les femmes : « Ma création parle des femmes, mais questionne également… Qu’en est-il des codes, des non-dits, des images qui nous sont imposées par la société et que l’on s’impose… C’est une recherche de liberté d’être, de parole, de vérité, de retrouver son essentiel, propre à chacun, à chacune… » Son credo ? « Créer sa liberté » ! Alors, elle a dessiné. Une femme, épouse, mère, d’âge moyen. Une femme au visage vidé de ses traits (même si, parfois, des larmes coulent). Une femme d’intérieur, tablier…


Le Carnet et les Instants

Publiée par les éditions Invenit à Tourcoing, la collection « Ekphrasis » confie à des écrivains le soin de commenter en toute liberté un tableau remarquable. Colette Nys-Mazure, qui avait déjà signé en 2013 Valloton, le soleil ni la mort, consacre aujourd’hui un opuscule à Maternité de Modigliani : Quand tu aimes il faut partir. L’intérêt principal de ce livre, nous semble-t-il, est de poser implicitement plusieurs questions épineuses quant à l’approche littéraire de l’œuvre picturale, entre observation visuelle, informations biographiques, rapprochements avec d’autres peintres, citations d’écrivains, intuition personnelle, interprétations téméraires. Maternité représente la compagne du peintre, Jeanne Hébuterne, tenant sur ses…


Le Carnet et les Instants

Il vient à deux amies l’idée de titiller leur talent d’écrivain bien connu au fil d’une balade en train. Ensemble ou séparément, peu importe. Elles s’appellent Colette Nys-Mazure et Françoise Lison-Leroy. On n’essaiera pas d’identifier l’une ou l’autre à travers ces textes alors qu’elles ont décidé de les partager de façon anonyme. Échange de sang en quelque sorte… Si l’on doutait de la mobilité du projet, les photos d’Iris Van Dorpe, troisième Hennuyère de ce « complot », l’attestent avec des photos dont les cadrages et les flous artistiques évoquent tant le regard échappé par les  étranges lucarnes  du train que la fuite des paysages et l’allure du convoi. Ce qui en fait des compositions presque abstraites en même temps qu’un heureux…


Le Carnet et les Instants

« La marche est une parenthèse enchantée pour nombre de nos contemporains.  Dans le monde de la vitesse, du rendement, de la performance, c’et une échappée belle » nous dit David Le Breton, sociologue et anthropologue  l’université de Strasbourg (Le monde de la Bible, n°240).Dans son dernier livre, Colette Nys-Mazure partage son amour et sa pratique de la marche en chapitres courts et plus  ou moins thématiques : les promenades en solitaire, en compagnie, à travers la campagne, dans les rues de villes, à l’étranger ou près de chez elle, vers l’église paroissiale, au rythme des saisons, …La recette de Colette, – « Marcher commence derrière la maison » –, c’est de marcher chaque jour, de 14 à 16 h, sans téléphone (sans fil à la patte), qu’il pleuve,…


Le Carnet et les Instants

« Écrire à main levée, comme pour laisser les mots en liberté, ou les rendre à leur vocation originaire. Non pas désigner, ou définir, mais évoquer l’inapparent dans les situations qui lui donnent une figure fugitive», tel est le propos d’une autrice qui vient de publier dans le même temps que ces poèmes d’À main levée un ensemble de pages évoquant un parcours de vie : Par des sentiers d’intime profondeur. Pour Colette Nys-Mazure, la marche, au propre comme au figuré, y est une métaphore d’une voie spirituelle jamais coupée de la réalité charnelle. Observer, contempler, faire silence, comme dans toute ascèse, est le véhicule d’une irruption qui transforme à jamais l’ordre des choses, nous sauvant du néant ou de l’insignifiance. Elle ajoute aussi :…


Le Carnet et les Instants

« J’ai besoin de vous écrire. Je souhaite correspondre avec vous. Une envie obstinée de partager les plaisirs et les peines du chemin quotidien. Dans ce monde, il fait de plus en plus froid, de plus en plus seul : que la parole et les gestes circulent entre nous ! Si la mesure de nos pas diffère et si nous ne butons pas sur les mêmes cailloux, notre aventure n’est-elle pas commune ? » Dans l’incipit de Célébration du quotidien, Colette Nys-Mazure choisit la correspondance comme « mode de communication modeste et juste » pour nous entretenir du merveilleux du quotidien. Elle coud en mots un patchwork de tissus-pensées extraits du fil des jours, au creux d’un moment (d’ici et de maintenant, d’un matin, à bord de la nuit), d’un espace (d’une cuisine, en transit,…


Le Carnet et les Instants

On sait la stimulante interaction que la poétesse Colette Nys-Mazure aime à nouer avec les arts plastiques. Dans sa bibliographie, nombre de textes naissent des illustrations qui en ornent l’édition, les suscitent parfois, les éclairent toujours. L’incandescence de la poésie trouve alors à se démultiplier par le regard que le lecteur et la lectrice portent sur l’œuvre dessinée, peinte, sculptée ; s’y trouve une surcharge d’émotion, de lumière, de grâce.Les Éditions L’Atelier des noyers tracent par leur catalogue une route poétique qui aime à « bifurquer du chemin tout tracé ». L’éditrice Claire Delbard ne pouvait qu’être séduite « quand Colette Nys-Mazure (lui) a proposé cette version libre autour de la figure de Camille Claudel, sous forme d’hommage…


Le Carnet et les Instants

À Tournai, au MuFIm, musée du folklore et des imaginaires, lors d’une nuit « privée du regard d’autres visiteurs », deux habitantes ponctuelles se sont lovées : la philologue, poétesse et autrice belge Colette Nys-Mazure et Isabelle Gillet, commissaire d’expositions, professeure des universités (Artois) et essayiste. Le tour des abandons nous greffe à cette errance inspirante.Le MuFIm, dont l’intitulé a mué au fil des années, perpétue sa métamorphose au contact des deux artistes, qui y apposent de nouvelles périphrases définitoires. Percée du quotidien au 19e, alliée à des œuvres d’artistes contemporains (cachées dans les recoins des vitrines et ludiquement déplacées par le conservateur du musée, Jacky Legge), ce « musée de cœur et de société »…


Le Carnet et les Instants

Une pluie de publications récentes fait la part belle aux écrits de Colette Nys-Mazure. Parmi celles-ci, Sans crier gare évoque son attachement pour l’univers ferroviaire. La Tournaisienne y dépeint un microcosme en miroir de la société.Loin de présenter ses déplacements comme idylliques, Colette Nys-Mazure n’hésite pas à souligner combien ces lieux clos peuvent apparaître tour à tour « malodorants surpeuplés négligés ». La clef de son obstination à se déplacer éternellement en train ? La volonté de se mêler aux passants et d’écouter « résonner d’autres vies ». Avec humour, la poétesse octogénaire confie avoir raté sa vocation : travailler pour le rail !C’est à l’enfance, comme souvent, que remonte sa fascination pour les convois de wagons, plus…