Colette Nys-Mazure

PRÉSENTATION
Colette Nys-Mazure appartient à une double mouvance. D'une part, celle qui, dans le Tournaisis est née autour de Robert-Lucien Geeraert et de son groupe Unimuse; mouvance qui a suscité une émulation d'où sont sortis des romanciers comme Michel Franceus et Michelle Fourez, ainsi que des poètes comme Françoise Lison, Michèle Vilet, Philippe Mathy, Jean-Luc Dubart, Marc Quaghebeur, Philippe Lekeuche, Paul André, Jean-Marie Kajdanski et quelques autres.D'autre part, Nys se situe à l'évidence dans un courant de femmes. Non féministe mais féminin en ce sens qu'elle s'est penchée sur l'œuvre d'écrivaines et qu'elle transmet du monde une vision de compagne, de mère, teintée d'unanimisme.Son écriture a fait fi des contraintes formelles classiques, sans pour autant appartenir à une lignée surréaliste. Ses textes, brefs, en langue imagée mais proche du quotidien individuel autant que collectif, se présentent en instantanés photographiques décrivant par l'ellipse, situations, sentiments, personnages. Une sorte de galerie qui mêle reportages, portraits et autoportrait.À l'occasion de la parution d'une anthologie transfrontalière, Colette Nys-Mazure, née à Wavre en 1939 mais tôt fixée à Tournai suite à la disparition de ses parents, a établi ce qu'elle nomme l'inventaire d'une vie en cours.Une fabrication belge de la juste avant-guerre. Un accident de voiture, deux disparitions brutales, trois orphelins. Une enfance en éclats, à l'ombre de la mort, au soleil fraternel. Une passion précoce pour les mots, ceux des autres, les miens, la poésie. Une ardeur intellectuelle naïve. Des rencontres stimulantes, des lieux de vie poétique : Unimuse, Tournai, le Centre Froissart, Valenciennes...Un goût tenace pour l'enseignement, la poésie, la pleine nature. Une famille nombreuse et remuante autour d'un homme aimé. Des prix bienvenus entraînant la publication de recueils. Des formations complémentaires en lecture vivante, atelier d'écriture... Des articles dans tous les coins. Un noyau de femmes-sœurs qui écrivent, improvisent, jouent sur scène. Des piles de manuscrits à déchiffrer, de copies à corriger. Des conférences-promenades-récitals avec des comédiens. Une angoisse poignante et un appétit de vivre dévorant. Des aubes dans le jardin et devant la page blanche. La poésie encore et toujours, à suivre...S'ajoutent à ces lignes les repères suivants :- Un rôle moteur dans l'accouchement du collectif d'animateurs en écriture, L'Écrivanderie.- La collaboration fidèle à des périodiques comme Indications, Panorama, Le Ligueur...- Des nouvelles dispersées dans La Croix, La Libre Belgique, Le Courrier de l'Escaut, et susurrées aux oreilles des auditeurs de cette radio qui est devenue Fréquence Wallonie.- Participation comme conférencière et écrivaine aux congrès du Conseil International d' Études Francophones à Strasbourg (1992), Casablanca (1993), Québec (1994), Charleston (1995), Toulouse (1996), Sousse (2000).- Conférencière au Centre Vauban, Université Catholique de Lille.- Mission de la Communauté Française de Belgique dans les départements de français de sept universités d'Ohio, du Kansas et de Louisiane (avril-mai 1995).- Participation à la tournée de lectures organisée par la Maison de Poésie du Nord-Pas de Calais à Lyon, Grenoble et Genève (avril 96).- Participation au programme MUZE : dix poètes de cinq régions d'Europe lisent leurs textes en Angleterre, France et Belgique du 7 au 17 mars 1997.- Participation au Festival International de Poésie à Trois-Rivières (Québec) du 1 au 10 octobre 1999.- Participation au projet SNCF/TEC/DRAC Nord-Pas-de-Calais le 8 mars 2000 pour "Expressions de femmes" par un ensemble de nouvelles Battements d'elles.- Mission de la Communauté Française de Belgique en Sicile (Messine, Catane, Palerme) du 26 février au 4 mars 2000.- Participation aux trois soirées de lecture Fête de la Poésie Rencontres de Nant (Aveyron) des 19-20 et 21 juillet 2000.- Écrivaine invitée à la Résidence Des Écrivains Européens au Mont Noir (France) du 4 au 15 septembre 2000. N.B. Pour une bibliographie intégrale (notamment), on consultera utilement le site personnel de Colette Nys-Mazure :http://www.multimania.com/nysmazure/

BIBLIOGRAPHIE


PRIX
  •   Prix Yves Cosson de l’Académie littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire (pour l'ensemble de son œuvre), 2021
  •   Prix Gauchez-Philippot, 2006 (Sans y toucher)
  •   Prix Charles Plisnier, 1981 (pour « Pénétrance »)
  •   Prix de la Ville du Touquet-Paris-Plage
  •   Prix Max-Pol Fouchet de Poésie
  •   Grand Prix de Poésie pour la Jeunesse - Ministère de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports
  •   Prix Froissart


NOS EXPERTS EN PARLENT
Le Carnet et les Instants

Comment favoriser l’éclosion de la sensibilité poétique ? C’est le thème de la rencontre à laquelle nous conviait Colette Nys-Mazure, le vingt et un février 2017, dans le cadre des Midis de la Poésie, en compagnie de Marie Ginet et en collaboration avec le réseau Kalame. Sous le bel exergue d’Andrée Chedid : « Le Je de la poésie est à tous / Le Moi de la poésie est à plusieurs / Le Tu de la poésie est au pluriel ».D’entrée de jeu, Colette Nys-Mazure nous incite à retrouver l’expérience initiale de la langue maternelle, « perçue dans le ventre qui nous a portés […] Relayée par les comptines et les chants de la petite enfance » ; et, dès le commencement de la vie, de « l’intarissable surprise d’être au monde ».Elle cite Amin Maalouf : « Je…


Le Carnet et les Instants

Tout part d’Annette Masquilier. Artiste plasticienne et animatrice d’un atelier de théâtre et de marionnettes pour personnes handicapées mentales, elle interroge dans son travail l’humain et la société, avec un accent particulier mis sur les femmes : « Ma création parle des femmes, mais questionne également… Qu’en est-il des codes, des non-dits, des images qui nous sont imposées par la société et que l’on s’impose… C’est une recherche de liberté d’être, de parole, de vérité, de retrouver son essentiel, propre à chacun, à chacune… » Son credo ? « Créer sa liberté » ! Alors, elle a dessiné. Une femme, épouse, mère, d’âge moyen. Une femme au visage vidé de ses traits (même si, parfois, des larmes coulent). Une femme d’intérieur, tablier…


Le Carnet et les Instants

Le blanc, le noir – entre, le gris. Le vertical, l’horizontal – la diagonale parfois. La présence, l’absence – en pointillés. Évoquer, expliquer – transfigurer. Le passé, le futur – et le présent. La persistance, l’éphémère – éternité fugace. La pluie, le soleil – là, l’arc-en-ciel. Rester, partir – revenir. Dehors, dedans – ou ailleurs, peut-être. Opposés, indissociables – coude à coude. Ce sont là quelques-unes des dimensions, proches, éloignées, que Colette Nys-Mazure effleure ou pénètre dans son dernier recueil.Percevoir le mouvement de la Poésie se révèle aussi ardu que suivre celui de la Vie, sans compter que les deux s’entremêlent intimement. Dans Le Jour coude-à-coude, un entre-deux accueille, celui où les ténèbres se dissipent,…


Le Carnet et les Instants

Colette NYS-MAZURE,Anne LE MAISTRE, Chaque aurore te restera première, Atelier des noyers, 2020, ISBN : 978-2-490185-43-6Un livre d’artiste est toujours une rencontre. Ce pourquoi il n’est pas seulement un objet manufacturé unique, mais aussi un rapport sensible entre au moins, à l’origine, deux mondes, si pas trois : ceux de l’auteur, de l’artiste plasticien, de l’éditeur… Donner une définition de ce qu’est un livre d’artiste n’est pas chose facile : Pierre-André Benoit – un poète, peintre, illustrateur, graveur, typographe, imprimeur, éditeur d’art (1921-1993) – soutenait que le livre d’artiste peut revêtir de multiples formes et qu’il s’agit « d’un livre, voire dans certains cas un livre-objet, édité/créé…


Le Carnet et les Instants

L’œuvre de Colette Nys-Mazure est essentiellement fondée sur la poésie. Tout part d’elle dans son écriture et tout y ramène. Y compris ici, quand elle nous livre ses visions de la Belgique dans un recueil de quinze récits…

Ce recueil fait partie de la fournée 2021 de cette collection originale imaginée par Xavier Vanvaerenbergh, le fondateur et directeur de Ker éditions. Une collection de recueil de nouvelles dont tous les livres s’intitulent : Belgiques. L’éditeur demande à un.e auteur.e belge de donner sa vision, ses visions de la Belgique. Au catalogue, figurent déjà diverses approches dont celles de Françoise Lalande, Vincent Engel, Giuseppe Santoliquido, Luc Baba, Jean Jauniaux, Marianne Sluszny, Véronique Bergen, etc. Chacun et chacune y vont…


Le Carnet et les Instants

Tout part d’Annette Masquilier. Artiste plasticienne et animatrice d’un atelier de théâtre et de marionnettes pour personnes handicapées mentales, elle interroge dans son travail l’humain et la société, avec un accent particulier mis sur les femmes : « Ma création parle des femmes, mais questionne également… Qu’en est-il des codes, des non-dits, des images qui nous sont imposées par la société et que l’on s’impose… C’est une recherche de liberté d’être, de parole, de vérité, de retrouver son essentiel, propre à chacun, à chacune… » Son credo ? « Créer sa liberté » ! Alors, elle a dessiné. Une femme, épouse, mère, d’âge moyen. Une femme au visage vidé de ses traits (même si, parfois, des larmes coulent). Une femme d’intérieur, tablier…


Le Carnet et les Instants

Publiée par les éditions Invenit à Tourcoing, la collection « Ekphrasis » confie à des écrivains le soin de commenter en toute liberté un tableau remarquable. Colette Nys-Mazure, qui avait déjà signé en 2013 Valloton, le soleil ni la mort, consacre aujourd’hui un opuscule à Maternité de Modigliani : Quand tu aimes il faut partir. L’intérêt principal de ce livre, nous semble-t-il, est de poser implicitement plusieurs questions épineuses quant à l’approche littéraire de l’œuvre picturale, entre observation visuelle, informations biographiques, rapprochements avec d’autres peintres, citations d’écrivains, intuition personnelle, interprétations téméraires. Maternité représente la compagne du peintre, Jeanne Hébuterne, tenant sur ses…


Le Carnet et les Instants

Il vient à deux amies l’idée de titiller leur talent d’écrivain bien connu au fil d’une balade en train. Ensemble ou séparément, peu importe. Elles s’appellent Colette Nys-Mazure et Françoise Lison-Leroy. On n’essaiera pas d’identifier l’une ou l’autre à travers ces textes alors qu’elles ont décidé de les partager de façon anonyme. Échange de sang en quelque sorte… Si l’on doutait de la mobilité du projet, les photos d’Iris Van Dorpe, troisième Hennuyère de ce « complot », l’attestent avec des photos dont les cadrages et les flous artistiques évoquent tant le regard échappé par les  étranges lucarnes  du train que la fuite des paysages et l’allure du convoi. Ce qui en fait des compositions presque abstraites en même temps qu’un heureux…


Le Carnet et les Instants

« La marche est une parenthèse enchantée pour nombre de nos contemporains.  Dans le monde de la vitesse, du rendement, de la performance, c’et une échappée belle » nous dit David Le Breton, sociologue et anthropologue  l’université de Strasbourg (Le monde de la Bible, n°240).Dans son dernier livre, Colette Nys-Mazure partage son amour et sa pratique de la marche en chapitres courts et plus  ou moins thématiques : les promenades en solitaire, en compagnie, à travers la campagne, dans les rues de villes, à l’étranger ou près de chez elle, vers l’église paroissiale, au rythme des saisons, …La recette de Colette, – « Marcher commence derrière la maison » –, c’est de marcher chaque jour, de 14 à 16 h, sans téléphone (sans fil à la patte), qu’il pleuve,…


Le Carnet et les Instants

« Écrire à main levée, comme pour laisser les mots en liberté, ou les rendre à leur vocation originaire. Non pas désigner, ou définir, mais évoquer l’inapparent dans les situations qui lui donnent une figure fugitive», tel est le propos d’une autrice qui vient de publier dans le même temps que ces poèmes d’À main levée un ensemble de pages évoquant un parcours de vie : Par des sentiers d’intime profondeur. Pour Colette Nys-Mazure, la marche, au propre comme au figuré, y est une métaphore d’une voie spirituelle jamais coupée de la réalité charnelle. Observer, contempler, faire silence, comme dans toute ascèse, est le véhicule d’une irruption qui transforme à jamais l’ordre des choses, nous sauvant du néant ou de l’insignifiance. Elle ajoute aussi :…


Le Carnet et les Instants

« J’ai besoin de vous écrire. Je souhaite correspondre avec vous. Une envie obstinée de partager les plaisirs et les peines du chemin quotidien. Dans ce monde, il fait de plus en plus froid, de plus en plus seul : que la parole et les gestes circulent entre nous ! Si la mesure de nos pas diffère et si nous ne butons pas sur les mêmes cailloux, notre aventure n’est-elle pas commune ? » Dans l’incipit de Célébration du quotidien, Colette Nys-Mazure choisit la correspondance comme « mode de communication modeste et juste » pour nous entretenir du merveilleux du quotidien. Elle coud en mots un patchwork de tissus-pensées extraits du fil des jours, au creux d’un moment (d’ici et de maintenant, d’un matin, à bord de la nuit), d’un espace (d’une cuisine, en transit,…


Le Carnet et les Instants

On sait la stimulante interaction que la poétesse Colette Nys-Mazure aime à nouer avec les arts plastiques. Dans sa bibliographie, nombre de textes naissent des illustrations qui en ornent l’édition, les suscitent parfois, les éclairent toujours. L’incandescence de la poésie trouve alors à se démultiplier par le regard que le lecteur et la lectrice portent sur l’œuvre dessinée, peinte, sculptée ; s’y trouve une surcharge d’émotion, de lumière, de grâce.Les Éditions L’Atelier des noyers tracent par leur catalogue une route poétique qui aime à « bifurquer du chemin tout tracé ». L’éditrice Claire Delbard ne pouvait qu’être séduite « quand Colette Nys-Mazure (lui) a proposé cette version libre autour de la figure de Camille Claudel, sous forme d’hommage…


Le Carnet et les Instants

À Tournai, au MuFIm, musée du folklore et des imaginaires, lors d’une nuit « privée du regard d’autres visiteurs », deux habitantes ponctuelles se sont lovées : la philologue, poétesse et autrice belge Colette Nys-Mazure et Isabelle Gillet, commissaire d’expositions, professeure des universités (Artois) et essayiste. Le tour des abandons nous greffe à cette errance inspirante.Le MuFIm, dont l’intitulé a mué au fil des années, perpétue sa métamorphose au contact des deux artistes, qui y apposent de nouvelles périphrases définitoires. Percée du quotidien au 19e, alliée à des œuvres d’artistes contemporains (cachées dans les recoins des vitrines et ludiquement déplacées par le conservateur du musée, Jacky Legge), ce « musée de cœur et de société »…


Le Carnet et les Instants

Une pluie de publications récentes fait la part belle aux écrits de Colette Nys-Mazure. Parmi celles-ci, Sans crier gare évoque son attachement pour l’univers ferroviaire. La Tournaisienne y dépeint un microcosme en miroir de la société.Loin de présenter ses déplacements comme idylliques, Colette Nys-Mazure n’hésite pas à souligner combien ces lieux clos peuvent apparaître tour à tour « malodorants surpeuplés négligés ». La clef de son obstination à se déplacer éternellement en train ? La volonté de se mêler aux passants et d’écouter « résonner d’autres vies ». Avec humour, la poétesse octogénaire confie avoir raté sa vocation : travailler pour le rail !C’est à l’enfance, comme souvent, que remonte sa fascination pour les convois de wagons, plus…