François Emmanuel n’est plus à présenter. Depuis près de trente ans, son œuvre se déploie et elle forme aujourd’hui un ensemble impressionnant. Déclinée en pièces de théâtre, romans, essais et nouvelles, elle a imposé avant tout une plume au service de la subtilité et qui se met au chevet des âmes de ses personnages. Dans son nouveau roman Ana et les ombres, l’auteur, psychiatre de formation et de métier qui ne se perd jamais en diagnostics et qui semble avoir renoncé à jamais nommer quelque forme de pathologie ni surtout à y enfermer ses personnages, explore les coulisses du mal-être pour nous livrer la part d’irréductible humanité qui se trouve au cœur des blessures qui empêchent de vivre pleinement.Comme souvent, sa narration…
Si la passion n’est pas héréditaire et semble due à quelque fatum, elle peut se transmettre de génération en génération. Chez les Savinsen, le modèle passionnel va de la nostalgie hallucinée du grand-père Tobias à sa petite-fille Jeanne en passant par la mère qui vivra un amour interdit et en mourra. L’histoire présente se déroule pendant la deuxième guerre mondiale. Jeanne, l’héroïne, restée seule responsable du château familial depuis la mort de sa mère et la déportation de son père, doit affronter la réquisition du domaine par les Allemands. Cette intrusion subite entraîne un désordre matériel mais surtout un bouleversement des sentiments et déclenche un afflux de souvenirs chez la jeune fille : l’officier occupe la bibliothèque où son père…