Lettre en abyme


RÉSUMÉ
Poème écrit sous une forme épistolaire et adressé à Juan Gelman (1930-2014), exprimant l’absence et le manque de l’écrivain tant admiré. Dans ce texte, l’auteur s’adresse également à sa propre mère pour évoquer la douleur de la séparation et tenter de renouer le lien primordial.




PRIX
  •   Prix triennal de la poésie de la Fédération Wallonie-Bruxelles, 2020-2023

À PROPOS DE L'AUTEUR
Marc Dugardin
Auteur de Lettre en abyme
Marc Dugardin est né à Bruxelles le 27 novembre 1946. Après des humanités gréco-latines à l'Athénée de Schaerbeek (où il eut un temps André Doms comme professeur) et à l'institut Sainte-Marie dans la même banlieue bruxelloise, il suit une formation d'éducateur spécialisé à Namur. Par la suite, il a exercé cette profession à Bruxelles et dans le Brabant wallon avant de devenir lui-même chargé de formation. Il est père de trois enfants. Il vit en Hesbaye namuroise. Après une période engagée en mai 1968 (il passe huit jours à Paris), notamment à cause de la lecture de B. Brecht, il en est venu à une carrière poétique plus sage qui n'a vraiment débuté qu'à partir de sa rencontre avec Francis Chenot à la fin des années 1970. C'est d'ailleurs ce dernier qui publie ses premiers textes en 1979 dans la revue Vérités. De 1982 à 1988, Marc Dugardin sera administrateur au Journal des poètes. Durant cette période il a donné de nombreuses études, notamment sur Pär Lagerkvist, Pierre Dhainaut, Joseph Noiret, Philippe Jaccottet et Pierre-Albert Jourdan. À travers l'influence de ces deux derniers, il aimerait que la poésie aide à «mieux respirer». Parmi ses autres poètes et écrivains de prédilection, on doit citer la Suissesse Anne Perrier, l'Argentin Antonio Porchia, le Coréen Yi Munyol, l'Autrichien Peter Handke, le Français Claude Roy, le Libanais Georges Schehadé et Arthur Praillet. Télécharger le dossier créé par le Service du Livre luxembourgeois (2004)


NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Un jour, nous naissons. Sommes enfantés par nos mères. Sommes lancés dans ce monde. Pour le meilleur comme pour le pire. Chacun, chacune, s’en sort ensuite comme il ou elle peut. Certains et certaines en écrivent des livres. Juan Gelman aura été un de ces poètes. Marc Dugardin en est un autre. Sa Lettre en abyme peut être lue, entre autres choses, comme un hommage à Lettre à ma mère de Gelman, ce frère d’écriture, pour ainsi dire.C’est que tous deux ont un « œuf à peler ». Une histoire à vider avec leurs mères mortes. Ces boules de peur et de haine. Ces êtres qui, à leurs corps défendant, auront, en même temps que la vie, « fait cadeau » à leurs fils de leurs vieilles casseroles. Vieilles peines. Vieilles marottes qui vous bouffent…


AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:mère lettre - "Lettre en abyme"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9176 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Homo Saltans

La danse mène le monde, une danse folle, insouciante, entêtée, une danse de victoire et de jouissance.…

La vie fulgurante

L’arbre de Diane vient de rééditer quelques textes de Marianne Van…

Le Bestiaire n°III de Marcel Broodthaers, Poèmes, 1960-1963

Marcel BROODTHAERS , Le Bestiaire n°III de Marcel Broodthaers, Poèmes, 1960-1963, édition et présentations par Maria Gilissen-Broodthaers et Jean Daive, L’atelier contemporain, 2024 , 208 p., 30 € , ISBN : 9782850351433Inclassable briseur de moules, poète, artiste conceptuel qui, dans une veine postduchampienne, bouleversa les rapports entre écriture, images et objets, d’une liberté de pirate au pays des signes et de l’institution muséale, Marcel Broodthaers (1924-1976) fut un génial brouilleur de frontière entre l’écrit et le dessin, l’humain et l’animal, le concept et la matière. À l’occasion du centenaire de la naissance de Marcel Broodthaers, L’Atelier contemporain publie des poèmes-poèmes, des poèmes-objets placés sous le signe du bestiaire. Remarquablement édité et présenté par Maria Gilissen-Broodthaers et Jean Daive, Le Bestiaire n° III de Marcel Broodthaers, Poèmes, 1960-1963 nous plonge dans l’espace de création physique et mental d’un artiste qui publia des recueils de poèmes, des ouvrages — Mon livre d’Ogre , Minuit, La bête noire, Pense-bête —, qui déconstruisit la poésie en la déportant vers les arts plastiques. Interrogeant les conditions et les limites du voir, du montrer, de l’écrire, de l’exposer, marqué par Magritte, par Mallarmé, casseur des codes de l’expression, inclassable chercheur, il créa en 1968 un musée d’art imaginaire, le Musée d’art moderne, Département des Aigles, Section du XIXème siècle dont il se nomma conservateur. Détournant les Fables de La Fontaine, le Bestiaire de Broodthaers immerge l’humain et l’animal dans des récits, des moralités qui, suivant l’ordre alphabétique, auscultent dans une «  invention sans limite  » comme l’écrit Jean Daive, la comédie humaine, les mondes insoupçonnés de l’araignée, du lézard, du rhinocéros, du lion mais aussi de l’eau, du désert, du feu ou du banquier, du don juan, de l’alcoolique. Dessins, poèmes raturés, dératurés, listes, tableaux, jeux, textes manuscrits délivrent une expérience graphique, visuelle entre ready-made poétique et fable surréaliste. Tout est œuf. Le monde est œuf. Le monde est né du grand jaune, le soleil. Notre mère la lune est écailleuse. En écailles d’œufs pilés, la lune. En poussière d’œufs, les étoiles. Tout, œufs morts. Et Perdu, l’homme. En dépit de preuves, monde, soleil, lune, étoiles, de trains entiers. Vides. D’œufs vides ?  Analogies, glissements d’un plan de réalité à un autre, irrévérence aux taxonomies, au bien-dire, au penser droit, alambic poétique, caviardage de textes, piétinement des lettres par leur redoublement, défaisance et recréation de la fable du Corbeau et du renard de La Fontaine, semences d’absurde et de pataphysique révoltée, pastiche, ironie cinglante et non sense , délires typographiques, déboulonnage des régimes d’autorité… Marcel Broodthaers ne laisse aucun règne en place, il agrandit, soustrait, désœuvre la poésie, la convertit en objet visuel où, comme l’analyse Jean Daive, les ratures explosent. La mouleCette roublarde a évité le moule de la société.Elle s’est coulée dans le sien propre.D’autres, ressemblantes, partagent avec elle l’anti-mer.Elle est parfaite  Dans ses poèmes, ses peintures, ses sculptures, ses gravures, ses films, ses installations, ses photographies, Marcel Broodthaers a empoigné des questions-énigmes, celles des rapports entre coutures des mots et organicité des choses, des liens entre espace imaginaire, mental et espace réel. Dans ce bestiaire jubilatoire, d’une extravagance imaginaire sans borne, il nous livre sa boîte à outils expérimentale.  Stupéfiant.  Véronique Bergen…