Vendredi 17h, une administration communale. L’escalier de sortie vers les parkings. Toutes portes closes. Soudain verrouillées par l’automatisme. Trois personnes s’y trouvent retenues, coincées. Pas moyen de sortir, les portes sont décidément bloquées, étrangement. Huis clos. Et toujours on sait ce qu’il en est alors : l’enfer des autres.L’escalier, deuxième roman de Catherine Barreau, met en scène les portraits de trois personnages et surtout leurs relations dans cet espace confiné et sans échappatoire d’un escalier. Avec brio et grande efficacité, pas mal de drôlerie sarcastique aussi, et dans une écriture allant à l’essentiel, brève et factuelle, parfois proche de la didascalie théâtrale, très adaptée à cette situation où il importe d’être pragmatique…
Dans ce roman d’apprentissage, nous suivons Véra, jeune adolescente entêtée et peu sociable, qui s’évade dès qu’elle en a l’occasion grâce à la lecture. Véra vit à Namur avec son père, un avocat renommé, dans une maison un peu délabrée, campée au bas d’un coteau de la citadelle. L’obligation scolaire et les mesquineries des jeunes adolescentes de son école obscurcissent le quotidien de la jeune femme qui se verrait bien vivre en autarcie avec son père, figure complice et bienveillante, avec qui elle partage de nombreux traits.
L’écriture de Catherine Barreau entrelace avec une grande délicatesse couleurs, sensations, pensées, rêves et souvenirs pour nous immerger dans le vécu de la narratrice. Les temps du récit se superposent, comme différentes…