Dans une ville en hiver, Sébastien se prépare à passer la nuit dehors. Il se fait un abri de carton. Une fois endormi, l’ours Bastien s’échappe de lui. Cet ours, c’est le rêve de Sébastien, sa chaleur partie faire un tour. En vadrouille, l’ours rencontre d’autres marginaux. Il rêve aux temps anciens où les forêts régnaient à la place des villes.
Un album subtil et juste, qui traite d’une façon inattendue des laissés pour compte. À la lisière du réalisme magique, loin de tout propos moralisateur, l’ouvrage fait la part belle à ses personnages, ainsi qu’à l’onirisme.
Selon certaines croyances et traditions, tout humain est lié à un animal-totem (parfois même à plusieurs) dont il peut percevoir des signes dans la réalité visible, mais qu’il ne peut rencontrer que dans le monde invisible, celui des rêves, des voyages chamaniques et autres méditations de l’inconscient. L’artiste Sara Gréselle a peut-être trouvé le sien au détour d’un songe prémonitoire, flottant autour d’elle après son réveil et évoqué à son comparse Ludovic Flamant : elle illustrait un album intitulé Bastien, ours de la nuit. Ce titre, oniriquement puissant, n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd et son écho persistant a mené à une merveilleuse réalisation graphico-textuelle éponyme.L’ursidé,…
L’histoire du « livre de la jungle » n’est plus à présenter. Ce ne sont pas les versions et adaptations qui manquent. Adopté par une famille de loups, Mowgli, un jeune petit d’homme, va apprendre les lois de la jungle. Entouré de Baloo, l’ours débonnaire et la panthère Bagheera, toujours alerte, il se défendra contre les attaques de Shere Khan, le tigre cruellement tenace et contre les Banda-log, singes sans foi ni loi. Loin d’une certaine mièvrerie plus consensuelle, Kid Toussaint propose dans son adaptation librement inspirée de l’ouvrage de Rudyard Kipling, une version plus sobre et intelligemment scénarisée pour les jeunes lecteurs. Ce conte philosophique, métaphore animalière du récit initiatique du destin universel, est soutenu grâce aux aquarelles de Gabriel Lefèbvre. Chaque double page est composée de son texte et de son tableau. Cette relation texte/image sert la progression de l’histoire en se complétant : trame narrative, suspense, aquarelles, décors et détails. Certains traits d’humour apportés dans quelques dessins adoucissent le côté parfois cruel ou anxiogène du récit. A chaque fois, le lecteur désire poursuivre et se retrouve à son tour un peu orphelin quand arrive la fin. Mais est-ce…
Un ours et moi, et moi, et moi
Comme tous les matins, devant le miroir, Léo se dit bonjour : « Salut, moi ! Aujourd'hui,…