Il y a quatre ans, Thomas Gunzig publiait son Manuel de survie à l’usage des incapables, déjà aux éditions Au diable vauvert auxquelles il est fidèle depuis quelques années. Pour la rentrée littéraire, dont il est un incontournable aux côtés d’Amélie Nothomb et Éric-Emmanuel Schmitt selon la presse tous azimuts, il sort La vie sauvage qui a bien des points communs avec le précédent.Son héros y est semblablement confronté aux impératifs de la survie dans un univers moderne hostile, avec coups tordus et cynisme généralisé dans une société hyper consumériste et multi-connectée, dominée par un ultra-libéralisme sauvage. Ce qui, au passage, permet quelques placements de produits comme l’Omega Dark Side of the Moon ou la Rolex Explorer !Si son Manuel de survie…
Tombés de la plume de Thomas Gunzig, Alice et Tom ne se connaissent pas encore. Elle, c’est Alice au pays des emmerdes, jeune femme qui tire le diable par la queue. Lui, c’est un écrivain « sans gloire » (publié à l’Arbre pâle…tout un programme), pas vraiment raté, mais suffisamment pour douter de lui et trop investi dans l’écriture pour renoncer à l’espoir d’y briller un jour. D’ailleurs, que ferait-il d’autre ?Née dans une famille où, côté ressources, on s’en tirait « tout juste », Alice collectionne les tuiles avec constance : un amant qui la quitte après l’avoir mise enceinte, une galère professionnelle qui passe par tous les emplois les plus minables jusqu’à une tentative calamiteuse de prostitution, sans parler d’un…
Avec Le Dernier pharaon, Autour de Blake & Mortimer, t. 11, le quartet composé de François Schuiten (dessin et scénario), Jaco Van Dormael (scénario), Thomas Gunzig (scénario), Laurent Durieux (couleur) met génialement ses pas dans ceux d’Edgar P. Jacobs, créateur de la série Black & Mortimer. L’album décline combien prolonger une œuvre, c’est la révéler à elle-même, la poursuivre en l’actualisant. Marquée par l’imaginaire et la puissance graphique de François Schuiten, la revisitation de l’univers d’Edgar P. Jacobs renoue avec Le mystère de la grande pyramide (1954). L’album s’ouvre sur la pyramide de Khéops. Blake et Mortimer se réveillent dans la chambre de la reine, frappés d’amnésie. Des années plus tard, appelé à Bruxelles afin d’étudier…
Thomas GUNZIG, Le sang des bêtes, Au diable vauvert, 2022, 208 p., 16 € / ePub : 9.99 €, ISBN : 979-10-307-0452-5 À chaque roman, Thomas Gunzig décrit, de manière précise et documentée, certaines pratiques sociétales bien contemporaines, par exemple les techniques de vente (dans Manuel de survie à l’usage des incapables) ou dans le cas de son dernier roman, Le sang des bêtes, la pratique et le marché du body-building. En même temps, il imagine des choses invraisemblables dont on se dit cependant que, vu les processus qu’il évoque, elles risquent de ne pas tarder à devenir réelles. Dans Le sang des bêtes, il s’agit de la génétique et de ce que des apprentis sorciers peuvent en faire.Tom a cinquante ans. Il pratique la musculation et est employé dans une boutique…
Pour endormir sa petite-fille, la vieille Lucrèce lui raconte son enfance et puis sa vie : comment elle a quitté sa famille pour en trouver une autre, après s’être trompée de famille, et finalement comment elle en a « fabriqué » une. Puis, la petite-fille raconte sa propre vision de la famille.Comme toujours avec Thomas Gunzig, le résumé ne peut rendre compte du caractère foisonnant de la pièce qui s’inscrit dans le non vraisemblable et l’absurde. Déjà le titre est en porte-à-faux, Borgia, comédie contemporaine. Oui, il s’agit d’histoires de familles et variations sur l’idée de famille, dont le point commun est le personnage de Lucrèce, mais sans l’idée mouvementée associée au patronyme. La seconde partie du titre, comédie contemporaine, ne renvoie pas…
La rentrée littéraire est placée sous le signe du Feel Good Book avec le dernier roman de Thomas Gunzig. Il nous livre ici une « satire sociale » distrayante mais qui ne manque pas de piquant.
D’un côté, il y a Alice. Issue d’une famille modeste, elle a eu l’habitude de vivre « tout juste » au niveau financier. Alors qu’elle est dans la quarantaine, elle se retrouve brusquement sans emploi quand ferme le magasin de chaussures dans lequel elle a travaillé pendant 30 ans. Seule avec un enfant à charge, difficile de joindre les deux bouts. Elle tente alors toute sortes de petits boulots mais ça ne fonctionne pas : elle n’est plus « tout juste », elle est bien en dessous. Jusqu’où peut-on donc aller quand l’argent vient à manquer et que la chance n’est…
À travers le récit d’un Tarzan des temps modernes catapulté dans notre monde asservi aux réseaux sociaux, la Vie sauvage nous renvoie violemment à la vacuité de nos vies d’animaux civilisés, le tout sous la plume d’un Thomas Gunzig boosté aux amphétamines d’un verbe acerbe.
Google View, cette invention qui cartographie le monde dans ses lieux les plus reculés, offre des images quelques fois incongrues ; c’est ainsi qu’en dehors d’instantanés attendrissants ou effrayants d’animaux en tous genres, de corps immortalisés dans des situations parfois inconcevables, l’application révèle un jour aux internautes l’image d’un jeune homme « blanc » dans un groupe de jeunes hommes « noirs » au fin fond de l’Afrique. Ce « Blanc », c’est Charles ;…