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Histoire d’une famille, Les Gendebien au temps des révolutions et des guerres européennes
Écrire la biographie d’un individu, avec ce qu’elle comporte de révélations, de rencontres, de richesses et d’aléas, relève déjà de la gageure ; mais s’attacher à retracer l’histoire des membres successifs d’une même famille depuis ses plus lointaines origines, quel défi ! L’ouvrage que Paul-Henry Gendebien consacre à sa lignée plaide en tout cas pour une extension des enquêtes généalogiques, qu’il s’agirait de réintégrer dans le récit national commun, et qui pourraient avoir ici pour objets les Nothomb ou les Orban… Docteur en droit, économiste, député à différents niveaux des structures de l’État, Délégué Général de la Communauté Wallonie-Bruxelles à Paris pendant huit ans, auteur d’études sur la Wallonie, l’Afrique et la Francophonie, l’homme est aussi connu pour son combat politique, lui qui fonda en 1999 le mouvement Rattachement Wallonie-France. Afin de dresser cet impressionnant « mémorial familial », Paul-Henry Gendebien a toutefois remisé sa panoplie de militant pour se faire authentiquement historien. Son désir premier est en effet de se situer dans la continuité et le legs d’un héritage tout immatériel mais sans cesse présent à la conscience de ceux qui en sont intimement porteurs. Il l’exprime sans ambages dans son avant-propos : Une communauté de destin lie entre elles un chapelet de générations dont le passé, si l’on n’y prend garde, risque tôt ou tard de se perdre, mais dont le futur doit émerger au-delà des nostalgies et en dépit des incertitudes. Ce fort sentiment d’appartenance, qui relève de l’évidence pour ceux qui ne sont saisis, exige pourtant d’être entretenu, revivifié, retrempé aux sources de la mémoire, contribuant de cette manière à la transmission morale d’une famille. Et il y en a, des anecdotes ou des hauts faits à relater, des sacrifices à saluer, des portraits à brosser, d’incessants aller-retour entre destin particulier, collectivité et Histoire majuscule, au cours des treize générations qui ont porté les Gendebien jusqu’au XXIe siècle… Aux alentours de l’an 1500, leur nom se rencontre sous différentes graphies, et ils sont alors « des artisans du métal, des maîtres de forges, des petits notables au pays de Dinant ». De là, leur essaimage gagne la Vallée de la Meuse, Mons, Bruxelles, La Haye, jusqu’à Paris. Comme une grande part de la population européenne, les Gendebien traverseront leur lot de bouleversements sociopolitiques et économiques, de catastrophes aussi. L’enfance de Bastien Gendebien, premier ascendant direct de la lignée dont la naissance se situe vers 1530, est bercée par les exactions du Téméraire et il verra, dans sa prime vingtaine, défiler dans sa cité les troupes de Henri II. Son fils Jean sera emporté en 1616, peu après son épouse Damide, par un mal qui a tout de la peste. En 1675, un autre Jean, de la quatrième génération, se résout à faire incendier sa propre maison afin qu’elle ne tombe pas dans les mains d’envahisseurs allemands…Une certaine force de résistance doublée d’un indéniable esprit d’initiative caractérise les membres successifs de la famille. Un Sébastien, dans la première moitié du XVIIe siècle, inaugurera en quelque sorte une tradition chez les Gendebien, à savoir se mêler avec pertinence et courage des affaires publiques. Il prendra en effet la direction des travaux visant à remettre en état les remparts de la citadelle de Dinant. En 1698, un autre Sébastien fera reconnaître par l’autorité française les armoiries familiales frappées aux couleurs liégeoises et dont « les armes sont d’or à un pal de gueule accosté de six flammes du même ».De chanoine sauveur de reliques en juriste épris de liberté – car au fil du temps les Gendebien serviront avec excellence le Rouge comme le Noir – nous arrivons au « moment Alexandre », qui fut l’un des principaux animateurs de la révolution de 1830. Les quelque cents pages que Paul-Henry Gendebien consacre à ce prestigieux aïeul valent à elles seules un essai de grande qualité, quasiment sécable de l’ensemble, qui non seulement montre le rôle central joué par le personnage dans les événements (notamment avec le Comité de l’Association nationale qu’il fonde pour enrayer, en mars 1831, la restauration des Nassau fomentée depuis Londres), mais qui restitue aussi le climat bouillonnant de l’époque, la violence des affrontements, la force de conviction chevillée à l’âme de cette génération de trentenaires et de quadras qui jetèrent en quelques mois les bases d’un nouvel état.Au fil des pages, l’ouvrage se mue en « beau livre », cédant le pas à un riche album photo, d’une très belle définition. Enfin, la perspective s’ouvre sur les entrelacs des frondaisons de l’arbre généalogique, avec ses apparentements. L’on y rencontre ainsi les noms du capitaine d’industrie Ernest Solvay et, pages plus intéressantes encore pour Nos Lettres, celui du postromantique Octave Pirmez, auteur de Jours de solitude , ou encore de Henry Carton de Wiart, à qui l’on devra l’œuvre qui a donné à Liège son surnom, La Cité ardente …Si la famille est bien cet agrégat organique et spirituel qui ne vit qu’en durant et en s’élargissant son espace vital, celle des Gendebien en est un spécimen de choix, elle qui s’est fondée et construite « sur le labeur permanent, sur la persévérance, sur la fidélité des vertus civiques ». On saluera, dans ce grand livre au souffle barrésien, la noble histoire d’une fidélité.…
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À l’occasion du 450ème anniversaire de la mort de Pierre Bruegel l’Ancien, décédé à Bruxelles en septembre 1569, Vincent Delannoy retrace l’effervescence créatrice…
Denis SAINT-AMAND , Le style potache , La Baconnière, 2019, 190 p., 20 €, ISBN : 9782889600137À l’heure où les cancres délaissent les parties de morpion griffonnées…
Jean-Jacques MESSIAEN , Lecture pour tous. Une histoire des initiatives de la Province de Liège en matière de lecture publique , Préface de Jean-François Füeg, Éditions de la Province de Liège, 2021, 194 p., 20 €, ISBN : 9782390101604 Promulguée le 17 octobre 1921, la loi Destrée sur les bibliothèques publiques marquait un moment fort de la politique culturelle dans notre pays. Plus que la reconnaissance d’un lieu symbolique, c’était un service destiné au plus grand nombre que cette disposition légale instituait : offrir à toutes et tous l’accès à la lecture, afin de favoriser le développement intellectuel de toutes les catégories sociales. Aiguillonné sur sa droite quant au choix des ouvrages à mettre dans les mains du peuple, Destrée eut cette réplique fulgurante : « Pour l’État, il n’y a pas de mauvais livres ». Le tenant du Parti ouvrier belge refusait d’orienter les choix des usagers selon une doxa, une idéologie, fût-ce celle de son propre parti. Au contraire, il faisait confiance aux individus dont il était persuadé que, confrontés au plus grand nombre possible de sources divergentes, ils sauraient exercer leur esprit critique. En cela, il créait le profil, peut-être idéalisé, en tout cas fondamentalement vertueux et positif, du Lecteur, au dévoué service duquel il mettait les bibliothécaires… En retraçant la succession des initiatives de la lecture publique en Province de Liège, Jean-Jacques Messiaen ne s’est guère contenté d’établir la « micro-histoire » d’une institution. Il rend plutôt compte, en en resituant le contexte socio-historique, du dynamisme mis en œuvre pour le développement d’une pratique aux enjeux fondamentaux. Jean-François Füeg l’explique en préface : quand en 1937 est créée à Liège la Bibliothèque des Croisiers, les entités provinciales se sont déjà emparées depuis quelque temps d’un « domaine où l’État était jugé défaillant ». La bibliothèque n’est plus seulement un lieu d’archivage poussiéreux. Elle est pensée comme un tout, des briques qui la constituent jusqu’à la gestion qui l’anime en passant par les techniques qu’elle mobilise ; elle devient « un outil de développement de la démocratie ».Le volumineux ouvrage de Jean-Jacques Messiaen s’ouvre sur un avertissement : « La présente étude ne vise pas à l’exhaustivité, bien des aspects mériteraient d’être approfondis ou complétés ». Preuve que la modestie de l’auteur n’a d’égale que son perfectionnisme. Son récit s’ouvre bien avant Destrée, en 1725, durant cette période des Lumières qui voit la création dans la Principauté d’une première bibliothèque – dont on ignore si elle était accessible à des usagers … Son gérant, l’imprimeur Everard Kints, se doutait-il qu’il entamait là une page cruciale de la culture en Cité ardente ? Toujours est-il qu’à partir de cet événement fondateur, l’histoire de la lecture publique à Liège va se confondre avec celle des territoires belgiques, passer à travers la Révolution et la Chute de l’Empire, épouser dès 1818 les destinées de l’Université (fondée à Liège en 1817), s’enrichir au fil du temps d’un véritable trésor, s’ouvrir aussi aux classes ouvrières en 1861, sous l’impulsion de l’échevin de l’Instruction publique et des Beaux-Arts Victor Hénaux. À l’époque, la « bibliothèque populaire communale » prend ses quartiers… dans les combles de la Halle aux viandes ! Il faudra attendre un demi-siècle pour que s’amorce la délocalisation des ouvrages vers les écoles et des bibliothèques de quartier et finalement vers une nouvelle adresse située dans une rue qui deviendra métonymique pour les bibliovores liégeois : les Chiroux. Le nom restera, même si le bâtiment de style classique sera remplacé au début des années 1960 par une structure bétonnée plus moderne, ancrée dans le paysage urbain avec sa passerelle et sa rotonde, à une encablure du Pont Kennedy…Le récit de Jean-Jacques Messiaen, somptueusement illustré de nombreuses photos, gravures, affiches et couvertures de publication, ne ravira pas que les professionnels du livre. Il interpellera quiconque s’intéresse à l’histoire, en Belgique francophone, de la Culture. Un mot qui mérite bien sa majuscule quand on comprend ce qu’il recouvre de valeur patrimoniale, de combat en faveur de l’Éducation permanente, de résistance pour la défense des libertés individuelles et collectives, de générosité et de partage. De provision de plaisir et de bonheur, aussi.À deux ans de l’inauguration d’un nouveau centre de ressources – situé cette fois en Outre-Meuse, là où se dressait jadis l’hôpital de Bavière –, cette somme tire le bilan d’une expérience livresque et citoyenne considérable, avant d’en tracer les perspectives et les espoirs. Jean-Jacques Messiaen l’a compris : le ou la bibliothécaire, aujourd’hui, ne se tient plus au centre d’un dédale de compactus ou dans quelque obscur bureau, à faire de la catalographie, mais sur le seuil même du Savoir. Une position idéale qui lui permet de vous accueillir et, avant d’entrer, de vous faire admirer…
Du tins dès diggers / Du Temps des "Diggers" (décembre 1918 - mai 1919)
Il y a un peu plus de cent ans , des troupes de l’armée…
Le récit de Dominique Meessen débute par la fugue de Victor, un pédiatre retraité atteint de la maladie d’Alzheimer. Il quitte la maison de repos…
Président de l’Union générale des étudiants (UG) de l’université de Liège, de mars 1968 à mars 1969, soit en pleine tourmente Mai 68 , Thierry Grisar ne nous livre…
La poésie est une auberge aux murs mobiles, elle accueille chacun sans apparente distinction. Les genres, les styles, la prosodie secrète que les poèmes transportent sont autant de façons…
Keelbeek libre. Contre la prison de Haren
Ni prison, ni béton. Contre la maxi-prison de Bruxelles et son monde , Collectif Vrije Keelbeek Libre et Maesltröm, 2019, 321 p., 20 € Il est au pouvoir…
Li nwârôde, par Jean-Luc Fauconnier
Singulière, originale, indépendante, telle apparaît de prime abord l’héroïne de ce livre plaisant et enlevé. Noiraude, elle…
Qu’est-ce que la liberté ? Qu’est-ce qu’être libre ? Voilà une question aussi vieille que l’humanité à laquelle s’attaque Merci , le dernier livre de l’auteur argentin Pablo Katchadjian, publié…
Autopsie d’une dérive sectaire avant attentat
Sauve-toi ! , le troisième roman de Kelly Braffet, nous plonge au débotté dans le quotidien d’une bande de jeunes Américains complètement…
Libertinage des Lumières et guerre des sexes
Maître de recherches à l’université de Namur, membre de l’Académie royale de Langue et de Littérature françaises…
Vos l’ savoz bén , don, qu’on va bén rade fièster mès-ans. Tos l’s-ans, c’è(-st-one grande fièsse qu’on faît po l’ Noyé..., èt…
Lumières sans frontières. Hommage à Roland Mortier et Raymond Trousson
trousson-mortier Heureuse idée que celle de rendre hommage, sous le titre Lumières…
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Baisers volés, rêves mouvants, bonheur fané… que reste-t-il de nos amours en fuite ? N’est-on jamais que le figurant de sa propre vie ? Baisers volés, rêves mouvants, bonheur…
Félix Vallotton, intimité (s)… et le regard de Jean-Philippe Toussaint
Dans cette magnifique édition de gravures de Félix Vallotton, Jean-Philippe Toussaint…
Qu’est-ce que la poésie, qu’est-ce que c’est à la fin que tout ça qui ne fait jamais que commencer, à chaque fois ? Antonio Moyano et Paul Trajman cherchent, dialoguent,…
Céline et ses classiques et autres essais
Faut-il s’étonner que, dans la liste des essayistes pionniers à avoir traité de Louis-Ferdinand Céline, deux soient d’origine…
Qu’est-ce que la pop’philosophie ?
Dans Qu’est-ce que la pop’philosophie ?, manifeste novateur, ambitieux, taillé dans la vitesse de la pensée, Laurent de Sutter fait un sort au grand partage…
MONDES imPARFAITS. Autour des Cités obscures de Schuiten et Peeters
À l’occasion de l’exposition MONDES imPARFAITS. Autour des cités obscures paraît l’ouvrage…
Èstant èfants, bin vite, on rmarke, On wête, on choûte… Èt ç’ ku dj’ fèjant, Nosse vîe è…
Isabelle STENGERS , Cosmopolitiques , La découverte/ Les empêcheurs de penser en rond, 2022, 628 p., 26 € , ISBN : 978-2-35925-222-4 Accompagnée d’une préface, « Vingt-cinq…
56 Descentes dans le maelstrÖm
Point d’ombilic de la naissance du projet maelstrÖm, la nouvelle d’Edgar Allan Poe, Une descente dans le Maelstrom se voit recréée, réinterrogée, prolongée…
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