Au début des années 1970, Vladimir Dimitrijevic, le regretté directeur-fondateur des éditions de L’Âge d’Homme, me demanda de traduire les deux volumes de récits qui constituent la quasi totalité de l’œuvre de fiction de Bruno Schulz, mort en 1942. Il était conscient, et je l’étais avec lui, qu’il s’agissait d’un des écrivains polonais les plus importants du siècle, qui méritait à l’évidence une édition française. Depuis lors, du reste, les traductions en de nombreuses langues ont établi dans le monde entier son statut d’étoile de première grandeur. À cette époque, outre mon travail de professeur, d’autres traductions m’absorbaient totalement : les gros romans de Witkiewicz et la suite de la vingtaine de pièces de théâtre du même auteur, ainsi que quelques autres « polonaiseries » de moindre envergure. J’ai donc reporté Schulz à une meilleure occasion… et je m’en suis mordu les doigts quelques années plus tard. Je m’étais également rendu compte que…
Pourquoi retraduire Bruno Schulz?
Au début des années 1970, Vladimir Dimitrijevic, le regretté directeur-fondateur des éditions de L'Âge d'Homme, me demanda…