Le 6 mars 2020 : colloque 0-5 ans : Éveiller aux langages, aux livres et à la lecture

En partenariat avec la Foire du Livre de Bruxelles, l’Association des Éditeurs Belges (ADEB), le Centre de Littérature de jeunesse de Bruxelles et le Service général des Lettres et du Livre proposent le vendredi 6 mars 2020, un colloque à destination des professionnels : 0-5 ans : Éveiller aux langages, aux livres et à la lecture

Des professionnels internationaux partageront leur expertise, questionneront les pratiques, donneront des pistes concrètes d’activités ou d’exploitations. Pour les bibliothécaires et les enseignants, cette journée peut être valorisée dans leur parcours de formation.

Autour de la lecture des tout-petits


Depuis plusieurs années, les projets fleurissent dans de nombreux pays pour sensibiliser les parents, grands-parents  et professionnels, à l’importance du livre dès le plus jeune âge. Et pourtant, de récentes études attestent toujours de grandes disparités en lecture, à l’entrée en maternelle, entre enfants. Amener le livre dans chaque foyer est déjà un défi. Par quel biais toucher toutes les familles, dont les plus précarisées ? Comment sensibiliser des personnes dont la culture est orale, voire dialectale ? Que dire de celles qui entretiennent des rapports difficiles à l’écrit ? Et celles dont la langue maternelle n’est pas celle de leur pays d’accueil?Et après cette première sensibilisation, comment entretenir, développer, nourrir ce lien au livre jusqu’à l’entrée en maternelle puis en primaire ?En partenariat avec la Foire du Livre de Bruxelles, l’Association des Éditeurs Belges (ADEB), le Centre de Littérature de jeunesse de Bruxelles et le Service général des Lettres et du Livre proposent 0-5 ans : Éveiller aux langages, aux livres et à la lecture. Ce colloque s’inscrit dans «Lire et faire lire !», un cycle de journées professionnelles sur trois ans, centrées sur la lecture et la jeunesse, des tout-petits aux adolescents. Tout au long de cette journée, des professionnels partageront leur expertise, questionneront les pratiques, donneront des pistes concrètes d’activités ou d’exploitations. Ce colloque se veut réflexif, participatif et pratique.

Le programme


1ère partie : Conférences

9h00 – Accueil Café

9h30 – Présentation de la journée

9h45 – Narrativité et imaginaire pour entrer dans le langage, par Maya Gratier, professeure des universités – Université Paris Nanterre, Laboratoire Ethologie, Cognition, Développement.

Plusieurs études montrent aujourd’hui que l’entrée dans le langage parlé, entre 2 et 3 ans, s’inscrit dans une histoire relationnelle baignée de paroles mais aussi de musicalité et de narrativité. Maya Gratier exposera dans sa présentation les étapes développementales importantes permettant au jeune enfant de maitriser de mieux en mieux une ou plusieurs langues, et elle les situera dans ce rapport aux contextes relationnels et co-créatifs desquels ils ne peuvent être dissociés.

11h00 – Pause

11h15 – Neurosciences et littérature de jeunesse : je t’aime moi non plus ? Dialogue avec Thierry Joiris, neuropsychologue, et Jeanne Ashbé, autrice-illustratrice pour la jeunesse Modération : Roxane de Limelette, psychologue, comédienne et lectrice. (ASBL Boucle d’or – Les livres au service du lien et de l’intégration sociale)

Les neurosciences sont régulièrement mises à toutes les sauces : elles seraient les clés de tout apprentissage pour les uns, ce serait du grand n’importe quoi pour les autres. Neurosciences et littérature de jeunesse peuvent-elles faire bon ménage ? Influencent-elles l’auteur dans sa conception de l’album et sa lecture ? Quel impact peuvent-elles avoir sur la lecture du texte et de l’image ? Et sur la réception du livre par le lecteur… Thierry Joiris, auteur de Découvrir la neuroéducation pour favoriser les apprentissages et l’enseignement et Jeanne Ashbé, autrice-illustratrice d’albums pour la jeunesse dialoguent sur ce sujet.

12h30 – Déjeuner libre mais possible au sein du BEL

2ème partie : Ateliers/ Outils pratiques

Les participants peuvent s’inscrire soit pour la matinée, soit pour l’entièreté de la journée. La demande de reconnaissance comme formation est introduite uniquement pour les personnes qui assistent à toute la journée. Il n’est possible que de s’inscrire à un seul atelier. Les participants indiquent leur préférence dans un ordre croissant : 1,2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9.

ATELIER 1 : Théâtre de papier, lire avec le kamishibaï par Catherine Vanandruel, comédienne, formatrice en lecture à voix haute et médiatrice du livre jeunesse.

Raconter avec un kamishibaï demande d’appréhender une technique simple, entre l’art du conte et la lecture à voix haute. Le travail se base sur la sensibilisation à la mise en scène de soi, le rapport avec l’auditoire, la manipulation des « planches » kamishibaï, la maîtrise des différents focus pour maintenir l’intérêt et l’attention des tout-petits. Cette façon de lire avec un support visuel mobile donne de la vie à l’image et à l’histoire. Dans la pratique du kamishibaï, la participation des jeunes enfants est souvent encouragée et leur expression orale stimulée.

Nombre de participants : 25

ATELIER 2 : Pour que les récits et les comptines bercent la maisonnée par Roxane de Limelette, psychologue, comédienne et lectrice (ASBL Boucle d’or – Les livres au service du lien et de l’intégration sociale).

Comment pouvons-nous, en tant que professionnels de la petite enfance, sensibiliser les parents à l’importance de partager des moments de lecture avec leurs jeunes enfants ? Comment comprendre et accueillir leurs éventuelles craintes et réticences ? Et quand les différences sociales, culturelles et/ou linguistiques semblent faire obstacle, comment dépasser ces aprioris et construire aussi avec ces familles ? Quelques pistes et outils pratiques.

Nombre  de participants : 25

ATELIER 3 : Préparer les lecteurs de demain en créant un lien affectif avec les livres par Sophie Gagnon, enseignante du français de l’Université du Québec à Montréal, spécialisée en littérature de jeunesse, autrice didactique et formatrice.

La petite enfance est le berceau des futurs lecteurs, un moment important pour développer avec eux un lien tout particulier avec des livres. Cet atelier est l’occasion de découvrir des albums à lire en groupe et des activités ludiques, amusantes et rassurantes autour de la lecture. Nombre de participants : 50

ATELIER 4 : Jouons avec les livres ! par Philippe Brasseur, auteur-illustrateur de 1001 activités autour du livre, formateur, conférencier. Dans un grand bain de livres de toutes sortes, venez expérimenter 1001 jeux pour que les enfants soient curieux, actifs et créatifs avec le livre… et développent, dans le plaisir, des compétences de futurs lecteurs.

Nombre de participants : 25

ATELIER 5 : Les langues, c’est la classe ! L’accueil des enfants allophones en maternelle (intervenant à déterminer)

Dans la diversité linguistique des classes, comment aménager dès la maternelle un climat linguistique sécurisant permettant de soutenir les apprentissages, l’intégration scolaire et sociale ? Quelle place pour la lecture et pour le livre ?

Nombre de participants : 25

ATELIER 6 : La lecture d’images chez les 0-5 ans par Loïc Gaume, auteur, illustrateur et enseignant à La Cambre

Loïc Gaume abordera la question de l’élaboration des éléments visuels dans son album Plus de place ! paru aux éditions Versant Sud Jeunesse dans le cadre de la Fureur de lire et du Plan lecture ainsi que dans une sélection d’albums jeunesse d’autres auteurs et illustrateurs. Comment les enfants sont-ils amenés à développer leur lecture d’images en lien avec le texte ou non ? Comment les formes, les couleurs nourrissent-elles la narration et leur imaginaire ? Nombre de participants : 20

ATELIER 7 : Le livre, support privilégié pour enrichir la langue et structurer la pensée de l’enfant de l’école maternelle par Jannique Koeks, chargée de projets littéraires et de formations en littérature de jeunesse. En abordant tour à tour l’animation des temps de parole faisant suite à la lecture d’un album, le rôle des interactions adulte-enfants dans la compréhension orale du récit, les pistes pour favoriser l’appropriation de la langue dans les milieux multiculturels, nous mettrons en avant des principes et des moyens concrets pour développer le langage de l’enfant et sa capacité à réfléchir et à construire sa compréhension du monde.

Nombre de participants : 25

ATELIER 8 : Lire du bout des doigts… : pour une pratique inclusive par Solène Négrerie, responsable création de la maison d’édition Les Doigts Qui Rêvent et Stéphanie Van Wayenberge du réseau des bibliothèques d’Uccle. Ou « L’album jeunesse tactile-illustré, un objet de partage et de lecture plaisir accessible à TOUS les enfants » ! Comment aborder le livre et la lecture avec des enfants déficients visuels ? Solène Nègrerie présente la démarche, en constante réflexion, d’adaptation et de création d’ouvrages tactiles permettant d’appréhender le monde grâce à d’autres représentations. Comment lire et animer ces livres qui se veulent inclusifs ? Quelle place en bibliothèque pour ce type d’ouvrages ? Partage d’expertise sur l’inclusion dans les pratiques en bibliothèque publique.

Nombre de participants : 25

ATELIER 9 : Bébés prématurés, bébés lecteurs : lire en milieu hospitalier par Séverine Vanesse, infirmière pédiatrique et Anne-Sophie Truant, néonatologue au service Neonatal Intensive Care (NIC) du CHR de Namur.

En couveuse et durant l’hospitalisation, l’enfant né prématurément est possiblement privé des interactions de la mère et de son entourage et de ces liens (paroles, sensations…) qui participent à son développement. Par la lecture d’ouvrages de jeunesse, le personnel hospitalier et les parents nouent ces contacts tellement importants avec le bébé dans son développement cérébral. Comment sensibiliser les parents et le personnel hospitalier à cette démarche ? Quels partenariats développés ? Partage d’initiatives et d’expertises menées dans un centre de néonatologie à Namur.

Nombre de participants : 25

3ème partie : Visite libre de la Foire du livre de Bruxelles

15h30 à 22h00 – Visite de la Foire du livre de Bruxelles

En pratique


Cette journée est gratuite, ouverte à tous sur inscription obligatoire avant le 21 février 2020. Elle peut être valorisée dans le parcours de formations des enseignants et des bibliothécaires.Pour s’inscrire

Pour les enseignants : Cette formation fait partie du programme des formations en interréseaux organisées par l’IFC. Pour vous y inscrire, rendez-vous sur le site de l’IFC. Vous aurez besoin d’une clé d’inscription aux formations (C.I.F.) disponible auprès de votre direction. La référence du code consacré à cette formation porte le numéro 260101902 (formation «Éveiller aux langages »).

Pour les autres publics : www.cljbxl.beUne attestation de formation n’est délivrée que pour la journée complète (6h) sur le stand de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il est possible de ne s’inscrire qu’à une demi-journée (www.cljbxl.be).

Pour la visite de la Foire du livre de Bruxelles : L’entrée est gratuite, mais il convient de s’inscrire au préalable sur le site de la foire. D’autres rencontres vous y attendent.Lieu du colloqueLe BEL – Auditorium de Bruxelles-environnement (site Tours et Taxis) Avenue du Port 86C/3002 – 1000 Bruxelles



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À propos du livre (extrait de l'Introduction)…

Le fantastique dans l’oeuvre en prose de Marcel Thiry

À propos du livre Il est toujours périlleux d'aborder l'oeuvre d'un grand écrivain en isolant un des aspects de sa personnalité et une des faces de son talent. À force d'examiner l'arbre à la loupe, l'analyste risque de perdre de vue la forêt qui l'entoure et le justifie. Je ne me dissimule nullement que le sujet de cette étude m'expose ainsi à un double danger : étudier l'oeuvre — et encore uniquement l'oeuvre en prose de fiction — d'un homme que la renommée range d'abord parmi les poètes et, dans cette oeuvre, tenter de mettre en lumière l'élément fantastique de préférence à tout autre, peut apparaître comme un propos qui ne rend pas à l'un de nos plus grands écrivains une justice suffisante. À l'issue de cette étude ces craintes se sont quelque peu effacées. La vérité est que, en prose aussi bien qu'en vers, Marcel Thiry ne cesse pas un instant d'être poète, et que le regard posé sur le monde par le romancier et le nouvelliste a la même acuité, les mêmes qualités d'invention que celui de l'auteur des poèmes. C'est presque simultanément que se sont amorcées, vers les années vingt, les voies multiples qu'allait emprunter l'oeuvre littéraire de M. Thiry pendant plus de cinquante années : la voie de la poésie avec, en 1919, Le Coeur et les Sens mais surtout avec Toi qui pâlis au nom de Vancouver en 1924; la voie très diverse de l'écriture en prose avec, en 1922, un roman intitulé Le Goût du Malheur , un récit autobiographique paru en 1919, Soldats belges à l'armée russe , ou encore, en 1921, un court essai politique, Voir Grand. Quelques idées sur l'alliance française . Cet opuscule relève de cette branche très féconde de son activité littéraire que je n'étudierai pas mais qui témoigne que M. Thiry a participé aux événements de son temps aussi bien sur le plan de l'écriture que sur celui de l'action. On verra que j'ai tenté, aussi fréquemment que je l'ai pu, de situer en concordance les vers et la prose qui, à travers toute l'oeuvre, s'interpellent et se répondent. Le dialogue devient parfois à ce point étroit qu'il tend à l'unisson comme dans les Attouchements des sonnets de Shakespeare où commentaires critiques, traductions, transpositions poétiques participent d'une même rêverie qui prend conscience d'elle-même tantôt en prose, tantôt en vers, ou encore comme dans Marchands qui propose une alternance de poèmes et de nouvelles qui, groupés par deux, sont comme le double signifiant d'un même signifié. Il n'est pas rare de trouver ainsi de véritables doublets qui révèlent une source d'inspiration identique. Outre l'exemple de Marchands , on pourrait encore évoquer la nouvelle Simul qui apparaît comme une certaine occurrence de cette vérité générale et abstraite dont le poème de Vie Poésie qui porte le même titre recèle tous les possibles. Citons aussi le roman Voie-Lactée dont le dénouement rappelle un événement réel qui a aussi inspiré à M. Thiry la Prose des cellules He La. Je n'ai donc eu que l'embarras du choix pour placer en épigraphe à chaque chapitre quelques vers qui exprimaient ou confirmaient ce que l'analyse des oeuvres tentait de dégager. Bien sûr, la forme n'est pas indifférente, et même s'il y a concordance entre les thèmes et identité entre les motifs d'inspiration, il n'y a jamais équivalence : le recours à l'écriture en prose est une nécessité que la chose à dire, à la recherche d'un langage propre, impose pour son accession à l'existence. C'est précisément aux «rapports qui peuvent être décelés entre ces deux aspects» de l'activité littéraire de Marcel Thiry que Robert Vivier a consacré son Introduction aux récits en prose d'un poète qui préface l'édition originale des Nouvelles du Grand Possible . Cette étude d'une dizaine de pages constitue sans doute ce que l'on a écrit de plus fin et de plus éclairant sur les caractères spécifiques de l'oeuvre en prose; elle en arrive à formuler la proposition suivante : «Aussi ne doit-on pas s'étonner que, tout en gardant le vers pour l'examen immédiat et comme privé des émotions, il se soit décidé à en confier l'examen différé et public à la prose, avec tous les développements persuasifs et les détours didactiques dont elle offre la possibilité. Et sa narration accueillera dans la clarté de l'aventure signifiante plus d'un thème et d'une obsession dont son lyrisme s'était sourdement nourri.» Car, sans pour autant adopter la position extrême que défend, par exemple, Tzvetan Todorov dans son Introduction à la littérature fantastique, et qui consiste à affirmer que la poésie ne renvoie pas à un monde extérieur à elle-même, n'est pas représentative du monde sensible (et d'en déduire — j'y reviendrai dans la quatrième partie — que poésie et fantastique sont, pour cette raison, incompatibles), on peut cependant accepter comme relativement sûr que la traduction en termes de réalité ne s'opère pas de la même façon lors de la lecture d'un texte en prose ou d'un poème. C'est donc tout naturellement qu'un écrivain recourra à la prose, dont l'effet de réel est plus assuré, dont le caractère de vraisemblance est plus certain, chaque fois qu'il s'agira pour lui, essentiellement, d'interroger la réalité pour en solliciter les failles, d'analyser la condition humaine pour en déceler les contraintes ou en tester les latitudes. Le développement dans la durée permet l'épanouissement d'une idée, la mise à l'épreuve d'une hypothèse que la poésie aurait tendance à suspendre hors du réel et à cristalliser en objet de langage, pour les porter, en quelque sorte, à un degré supérieur d'existence, celui de la non-contingence. Il n'est sans doute pas sans intérêt de rappeler que, dans un discours académique dont l'objet était de définir la fonction du poème, M. Thiry n'a pas craint de reprendre à son compte, avec ce mélange d'audace et d'ironie envers lui-même qui caractérise nombre de ses communications, cette proposition de G. Benn et de T. S. Eliot pour qui la poésie n'a pas à communiquer et qui ne reconnaissent comme fonction du poème que celle d'être. La projection dans une histoire, l'incarnation par des personnages, la mise en situation dans un décor comme l'utilisation de procédés propres à la narration permettent une mise à distance qui favorise l'analyse et la spéculation et qui appelle en même temps une participation du lecteur. Parallèlement, on peut sans doute comprendre pourquoi presque toute l'oeuvre de fiction est de nature fantastique ou, dans les cas moins flagrants, teintée de fantastique. Car la création d'histoires où l'étrange et l'insolite ont leur part est aussi une manière de manifester ce désir de remettre en cause les structures du réel ou tout au moins de les interroger. Pour l'auteur d' Échec au Temps , la tentation de l'impossible est une constante et l'événement fantastique est le dernier refuge de l'espérance. Son oeuvre se nourrit à la fois de révolte et de nostalgie. Révolte contre l'irréversibilité du temps humain dans Échec au Temps , révolte contre le caractère irréparable de la mort qui sépare ceux qui s'aiment dans Nondum Jam Non , dans Distances , révolte contre l'injustice des choix imposés à l'homme dans Simul , révolte contre les tyrannies médiocres du commerce dans Marchands … Nostalgie du temps passé, du temps perdu, du temps d'avant la faute, nostalgie de tous les possibles non réalisés, de la liberté défendue, de la pureté impossible. Nostalgie complémentaire de la révolte et qui traverse toute l'oeuvre de Marcel Thiry comme un leitmotiv douloureux. Comme l'écrit Robert Vivier, «le thème secret et constant de Thiry, c'est évidemment l'amour anxieux du bonheur de vivre ou plus exactement peut-être le désir, perpétuellement menacé par la lucidité, de trouver du bonheur à vivre». Où trouver, où retrouver un bonheur que la vie interdit sinon dans la grande surprise du hasard qui suspendrait les lois du monde? 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