Résultats de recherche pour “Christophe Poot” 31 à 60 (121)
La collection « Le chant du Cygne » dirigée par le jeune poète Ismaël Billy avait accueilli déjà dans son catalogue des œuvres séparées de Philippe…
Il fallait un poète pour rencontrer l’œuvre de Jacques Crickillon, pour donner lieu à une danse de planètes mue par la question du geste poétique. Après la très belle étude de Christophe Van Rossom, Éric Brogniet livre en poète une traversée des créations de l’Apache Crickillon, des cycles d’écriture qui, de La Défendue à L’Indien de la Gare du Nord , de Colonie de la mémoire à Ténébrées , du Tueur birman à Sphère, À Kénalon I et II , portent le verbe au bord du gouffre, sur les cimes de la sécession, loin des bonnes mœurs littéraires. Taillés dans le vif-argent d’une langue réinventant ses pouvoirs comme ses impuissances, la poésie, les nouvelles, les romans de Crickillon se tiennent sur la corde du funambule qui vit la parole comme une expérience de la dépossession, comme une initiation à la diffraction du moi et à la contrée du vide. Si la littérature dans ce qu’elle a de sismique, de réfractaire à l’ordre social naît avec Homère, l’aède aveugle, elle semble parachever son cycle de nos jours, la cécité doublée de la surdité se logeant désormais dans le cirque d’une scène littéraire acquise à l’embourgeoisement, aux grelots du divertissement et du conformisme. La question du devenir, de l’incidence du poème dans un monde qui lui tourne le dos et le piétine — question que pose Jacques Crickillon dans « La poésie est une guerre indienne », son texte en postface — porte en elle le souffle des insurgés, lesquels ne sont les apôtres d’aucune vérité. Le poète comme « inquiéteur » (Crickillon), comme horloge qui refuse de marquer l’heure est l’artisan d’une expérience existentielle qui côtoie les gouffres et l’inconfort. On mesurera toute la démesure de l’œuvre « explosante-fixe » de Crickillon et de l’analyse qu’en produit Brogniet à sa prégnance relativement clandestine comme si l’époque tenait loin d’elle ce qui la subvertit, ce qu’elle ne peut recycler dans la littérature trendy , minimalisme creux ou verbiage boursouflé de graisse. Un Indien des lettres ensauvage la grammaire, la sémantique, la Terre, les nerfs, le sang, propage la rigueur de l’anarchie dans une poétique du « contre », sœur de celle de Michaux (contre l’état de choses et ses séides). Éric Brogniet plonge à mains nues dans les grands cycles formant des « cosmographies », des mondes mythologiques vertébrés par l’amour, le questionnement de la mémoire, la fusion du polar et du chamanique, de l’ivresse et de l’extase. Déchiffreur des convulsions intérieures et extérieures, à rebours de l’assassinat programmé de la poésie auquel on assiste, l’auteur de Vide et Voyageur , de Talisman révèle la nécessité, l’urgence d’un verbe poétique transfigurateur. La ténacité du paria, de l’« horrible travailleur » (Rimbaud) enraiera l’extermination des poètes, des Indiens du « Cinquième Monde ». Au cœur de sa geste poétique, de son œuvre-spirale comme l’énonce Éric Brogniet, un feu central, le feu de l’amante, de la muse qui a impulsé la poésie de l’amour dont Crickillon est l’un des grands chantres, Ferry C., auteure de nombreux collages qui accompagnent les recueils Région interdite, Nuit la Neige. Poète, muletier sans provende, qu’on chasse d’une cabane à l’autre, et qui s’en va dormir dans les chapelles abandonnées. Poète : fantôme du muletier sur sa montagne fantôme Élégies d’Evolène. Véronique Bergen Jacques Crickillon, né à Bruxelles en 1940, nous a donné, depuis La Défendue, son premier livre publié en 1968 par André De Rache, jusqu’à Litanies, publié par Le Taillis Pré en 2016, un matériau poétique singulier et brûlant. Et pour tout dire fascinant. Il faut mettre en perspective cette musique lancinante, tour à tour tendre ou violente, qui court tout au long des pages de cette œuvre et la perspective d’écriture qui tend à son propre effacement. Basé sur une respiration interne, qui lui permet, sous la dictée des puissances obscures du lyrisme, d’épouser toutes les formes stylistiques imaginables et de puiser à un vaste répertoire à la fois prosodique et métaphorique, le texte poétique explore, avec une constance remarquable, de vastes territoires imaginaires, fantasmés ou réels, des contrées étranges, une flore et un bestiaire singuliers, souvent, mais pas toujours, exotiques. Le style sensuel, fait de rythmes variés, d’un double registre verbal, poétique et prosaïque, le recours au procédé de la science-fiction, souvent américaine, à celui des sagesses orientales, du polar, des grands romans d’aventure et de la création d’une mythologie personnelle, définissent la couleur…
Après un premier roman qui avait révélé une écriture audacieuse et bourrée de fantaisie, Christophe Levaux revient…
Hélène Cixous : La langue plus-que-vive
Parfois, l’on comprend la nécessité impérieuse qui voudrait que seuls les écrivains soient habilités à parler…
Dictionnaire des écrivains gastronomes : De Apollinaire à Zola
Jean-Baptiste Baronian est un écrivain prolixe. Et,…
Illustrer Proust : Histoire d’un défi
En cette année 2022 qui célèbre le centenaire de la mort de Marcel Proust, Jan Baetens rend un hommage de biais à l’auteur d’…
Walter a recueilli son ami Christopher Marlowe, laissé pour mort après une rixe. Dans le manoir au bord de la falaise, le poète en sursis…
Ana et l'Entremonde (tome 1) : Par l'ouest, vers les Indes
1492. Îles Canaries. Ana et Domingo, deux jeunes orphelins, ravitaillent les navires…
La bande dessinée en France à la Belle-Epoque
Dans l’imaginaire des Français, la Belle Époque n’est pas immédiatement reliée à la bande dessinée,…
Christophe MEURÉE (dir.), Le monde de François Emmanuel , A.M.L., coll. « Archives du futur », 2022, 492 p., 28 € ,…
Christophe MEURÉE (dir.), Le monde de François Emmanuel , A.M.L., coll. « Archives du futur »,…
Pour les couvertures de ses romans, Le Muscadier affectionne les couleurs flashy. En découvrant ici, se découpant sur le vert vif d’un entrelacs de hautes tiges, le visage…
La Littérature fantastique belge : Une affaire d’insurgés
Qui d’autre que Jean-Baptiste Baronian pouvait relever le…
Dans Leçons de ténèbres , Corinne Hoex s’inspire de l’œuvre de Gesualdo (1566-1613) et de la « légende noire » [1] qui caractérise sa vie. À travers cinq mouvements,…
La deuxième à droite, et droit devant jusqu’au matin !
L’histoire commence le 3 octobre 2017 à Paris. Gabriel Brown, présentateur-vedette…
La vérité sur le triangle des Bermudes
La légende du triangle des Bermudes n'a pas commencé avec les mystérieuses disparitions de navires et d'avions dont les récits jalonnent…
« – Vu vos antécédents dans l’armée belge et votre ancien mandat dans la police militaire, j’ai pensé à vous […] » (p. 10-11). Le Consul honoraire…
Dans les rêves de Carole Lewis
Il n’est de poésie que là où la musique trouve son nid ! Il n’est de poème que là où le poète, éveillé par cette vibration…
Dans Liège en toutes lettres , Guy Delhasse raconte comment les écrivain(e)s ont écrit la ville de Liège depuis 1823. De ses vies ouvrière, politique, religieuse,…
Pour fêter son quatre-centième titre, la collection Espace Nord fait la part belle au genre de la nouvelle. D’Adeline Dieudonné à Thomas Gunzig, de Kenan Görgün à Paul Colize, de Caroline Lamarche…
« Peut-on revendiquer le titre de journaliste en restant dans sa bulle, sans avoir éprouvé sa qualité de citoyen du monde, sans capacité d’empathie avec les…
Après le décès de sa compagne, Christophe, n’ayant pour tout bagage que ses souvenirs, emménage dans une cité. Résolu à n’avoir aucun contact avec les autres habitants, il y mène au…
Kingdom précédé de Tristesses et Arctique
Juger un livre est une autre affaire que de juger un spectacle. Anne-Cécile Vandalem fait paraître…
Qu’y a-t-il de plus ravageur que la peste, telle celle de 1593 à Londres, qui a transformé les médecins en noirs corbeaux, parsemé les chairs de bubons…
Christophe, adolescent en fugue, rencontre dans une gare abandonnée où il passe ses nuits Bill, un vieux boxeur américain. Si la méfiance et l'appréhension…