Road-movie médusé, chronique sociale de la bassesse, western-fricadelle où les duels se règlent en bagnoles, Rodéo est tout ça à la fois. On y grince des dents, on y sourit jaune, et on y découvre une nouvelle plume, affûtée pour de douloureux tatouages, celle d’Aïko Solovkine.« Petit bâtard. On avait pensé à tout mais pas à ça, ce ça banal et minable, à savoir que tu étais mort. » Ainsi s’ouvre Rodéo, le premier roman d’Aïko Solovkine : sur la découverte d’un corps déchiqueté dans un accident grotesque, une voiture s’enfonçant dans la fatalité d’un camion transportant des porcs. Si le narrateur invective l’homme de sang et de boue, c’est que ce qu’il a à se reprocher ne peut être pardonné si facilement. La facture est plus lourde. Et pour…
Avec Rodéo, Aïko Solovkine, auteure belge, pose un regard acerbe sur un pan de notre société. La rencontre avec une bande de jeunes désabusés, dont le mépris et les fantasmes se changent en méfaits et tragédie.
Jimmy, 15 ans, passe son temps avec une bande peu recommandable. Leur leader, dont l’âge reste un mystère, s’est gratifié du surnom de Lucky Strike. Ensemble, ils zonent le long de la N5 et aiment à parler filles. Jusque-là, rien de bien méchant. Sauf que les pensées insufflées aux esprits du groupe adolescents, les idées qui leur traversent la tête, sont germes de violence. À leur opposé se trouve Joy. Originaire de la même région, elle cherche pour sa part à s’en extraire ; pleine de rêve et d’espoir, elle incarne la battante face à un destin…