Christophe Van Staen (textes) et Olivier Spinewine (dessins) ont initié ce livre par un ping-pong créatif et jubilatoire, sans autre contrainte que le lien sémantique (même décalé, même ténu). Après réagencement de ce premier matériau, le résultat est un livre proprement satirique (au sens romain de mélange, de « pot-pourri »). La première image, celle d’une langue morte en effet, donne le ton de la suite, qui navigue délibérément entre érudition, humour potache et poésie zutique. Le titre, DEUCE, renvoie au tennis (retour à l’égalité du « 40A » dans le jeu de service), mais marque aussi une tentative d’égalité dans les évocations du texte et de l’image. S’il contient quelques notes de gravité, le projet dans son ensemble se veut léger, les textes brassant cinéma, littérature (Pétrone, Ovide), philosophie politique, étymologie, philologie, histoire, le tout dans un décor halluciné, celui de la Villa des Mystères de Pompéi, avec sa fresque, ici reprise en filigrane dans une partie des dessins. Pascal Quignard propose de voir cette fresque comme « la chambre de l’effroi devant le fantasme ». Le mystère surgit quand, à l’effroi, vient s’ajouter la fascination.
Auteur de Deuce
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