Jeux de rôles, de dupes, d’images, Agnès Dumont les démasque et les illumine de petites émotions grinçantes, malicieuses et douces dans À qui se fier ?, son quatrième recueil de nouvelles.Avec Un petit coup de main, l’on découvre le dévoué Jean-Guy venu « jouer les Adamo sur une péniche » pour les beaux yeux de Carine, dans ce rôle qu’il endosse depuis tout gosse. Nous, c’est pas pareil nous plonge dans l’ambiance d’une salle de classe où les élèves s’évertuent à rédiger une dissertation sur les flux migratoires tandis que leur professeur s’immerge dans ses souvenirs de jeune enseignante aux Comores. Des aventures « qui sentent désormais plus la naphtaline que l’ylang-ylang » mais qui ont valeur de haut fait personnel, s’en reproche-t-elle à…
Roger Staquet, policier à la retraite, arrondit ses fins de mois en gérant un immeuble. Une odeur suspecte attire son attention. Serrurier, ouverture d’appartement, découverte d’un cadavre alité :
Individu d’une cinquantaine d’années, corpulence moyenne, chevelure poivre et sel, début de calvitie.
Un jeune policier en activité, Paul Ben Mimoun, débarque sur les lieux, le courant passe, les deux hommes échangent leurs impressions. Au premier coup d’œil, l’homme est mort naturellement durant son sommeil dans un espace privé fermé à clé. Le commissaire-adjoint compte classer le dossier sans suite. Mais beaucoup d’affaires policières se jouent sur un fifrelin. Roger et Paul éprouvent l’ombre d’un doute, la sympathie les pousse à se revoir,…
On se souviendra d’Une mort pas très catholique, paru en 2020 sous la plume conjointe d’Agnès Dumont et de Patrick Dupuis. Voici que le duo nous revient, cette fois avec une affaire policière qui se déroule à Liège après que la première a arpenté Louvain-La-Neuve. Les deux comparses se seront donc invités dans leurs villes respectives. Et parce que l’on ne change pas une équipe d’enquêteurs qui gagne, ils remettent en selle le duo formé par Roger Staquet, flic retraité, et Paul Ben Mimoun, jeune inspecteur namurois. Ils réaniment aussi Clarisse, étudiante louvaniste récemment diplômée, qui les a appelés à la rescousse dans la Cité ardente.Elle leur fait part de sa plus grande inquiétude : son amie Honorine, migrante africaine à qui elle offre son appui, a disparu.…
Dans le pays qui a accueilli la première jonction ferroviaire entre deux villes européennes, il n’est rien d’étonnant à ce que le genre du « roman de gare » ait ses lettres de noblesse. Et bien heureux qui, sur un quai désert, sortira de sa poche Le Gardien d’Ansembourg au moment où une annonce-micro lui apprendra que telle grève inopinée ou telle rupture de caténaire entraînera des retards…Avait-on assisté à un si efficace démarrage en côte depuis l’incipit brutal des Complices de Simenon ? Le drame prend ici les traits enfantins d’Alicia Sanchez, il surgit dès les premières lignes et se voit projeté, en pantin désarticulé, sur le capot de la voiture que Rémy conduit à fond de caisse, à l’issue d’un cambriolage. Un geste malheureux – car trop humain…
Agnès DUMONT, Je ne dis jamais non, Quadrature, 2022, 122 p., 16 € / ePub : 9,99 €, ISBN : 9782931080269Huit nouvelles, huit personnages principaux et une constante : l’introspection. Tous et toutes sont en quête d’eux-mêmes. Alice part en Grèce, sur un coup de tête, sans trop savoir ce qu’elle espère y trouver. Bernard sait ce qu’il cherche, lui : le sens de sa vie… Vaste programme ! Catherine la transparente se serait bien passée de la dernière lubie de son amie Sylvie la fantasque. Mais se pourrait-il qu’elle touche, au sein de ce groupe de parole un rien mystique, à quelque chose qu’elle pensait inatteignable ? Odile manque d’assurance. S’imposer ? Quelle idée ! Ou peut-être est-elle plus discrète que réellement effacée. Au parc, entouré de mamans…