Résultats de recherche pour “HISTOIRE COLLECTIVE” 31 à 60 (94)

Le Luxembourg au fil des siècles

Le Luxembourg au fil des siècles Liber amicorum Arsène Geubel.Ce livre est une invitation à découvrir le Luxembourg et sa richesse patrimoniale…

Illustrer Proust : Histoire d’un défi

En cette année 2022 qui célèbre le centenaire de la mort de Marcel Proust, Jan Baetens rend un hommage de biais à l’auteur d’…

Vertige !

Le récit Vertige ! est bâti à l’image du tableau Vertige, l’escalier magique de Spilliaert, qui figure en couverture. Avec brio, entre impossible anamnèse et démon de la logique,…

L’amour, après

L’amour, après de Baptiste Sornin et Marie Baudet, est leur première bande dessinée individuelle ou collective. L’idée de cette BD est de mettre en scène une relation qui…

D’ailleurs

Antonio raconte à son petit-neveu son enfance pendant la guerre d’Espagne et l’exil en France pour échapper à la dictature franquiste. D’ailleurs  est un livre sur la mémoire, ou plutôt …

Caillasses

Sur la frontière entre Bruxelles et Kinshasa, entre l’oralité et le geste écrit, entre poétique sauvage et politique militante, Joëlle Sambi se tient, dressant une scène nomade, électrique…

J’ai perdu mon roman

Laura TINARD , J’ai perdu mon roman , Seuil, coll. « Fiction & Cie », 2022, 320 p., 19,5 € / ePub : 12,99 € , ISBN : 978-2-02-149402-0Le premier roman de Laura Tinard…

Vivre à FranDisco

Dans une caserne d’un autre temps, dans la cantine des cantines, Marcel Schmitz achève son déjeuner. Après cet essentiel moment de pause, il retourne à la mère de ses obsessions : une cité céleste descendue…

Après, depuis

Les poètes ne manquent pas, dans ce pays sans étoiles. Mais tous n’ont pas le même pouvoir d’évocation. Il ne suffit pas de mettre en musique une expérience ou un souvenir. Il faut d’abord…

Janis Joplin. Voix noire sur fond blanc

Extrêmement active, Véronique Bergen vient de publier en quelques semaines quatre livres : un recueil de poèmes illustré,…

Les morts à l’œuvre

Prolongeant les questionnements posés dans Au bonheur des morts. Récits de ceux qui restent (La Découverte/Les Empêcheurs de penser en rond, 2015) , Vinciane…

Le peuple d’ici-bas : Christine Brisset, une femme ordinaire

Christine VAN ACKER , Le peuple d’ici-bas. Christine Brisset,…

Scandale !

Pulsé en vingt-neuf textes, le recueil Scandale ! importe dans l’espace clos du livre les rythmes de la poésie performée. Translittération…

Nous deux / Da solo

Amour possédé. Amour sous possession. Amour. Avoir. Ainsi commence Nous deux . Par un court poème sous forme de déclinaison amoureuse : «  Heureusement que je t’ai/Heureusement…

Alerte 5

Disons-le d’emblée : Alerte 5 est un livre formidable. Le bédéaste belge Max de Radiguès s’est attaqué à une grande aventure spatiale : à la suite de l’explosion d’une fusée lors…

Ce qui reste

Ce qui reste retrace, de descriptions en anecdotes, les expériences de vie communes à tous les enfants nés dans la foulée de la Libération. Le dernier récit de Nicole Malinconi met…

Le chant de la baleine

Ethel, sept ans, lutte à travers son imaginaire d'enfant pour assumer un deuil impossible :  celui de sa maman qu'elle chérissait par-dessus tout. La tombe est son…

Justice (pas le groupe)

« On ne dira plus “J’ai un gros rhume, mal à la gorge et un peu de fièvre”, on dira “J’ai trois symptômes de la Covid”. On ne dira…

Soie et métal

Le sentiment d’abandon parental chez un enfant laisse souvent une blessure profonde, indélébile. Quand Clara, âgée de 16 ans, voit sa mère quitter le domicile familial, elle décide…

Efface-moi si tu peux

Le jour de ses 16 ans, Ealyn voit débarquer dans sa chambre Zytryon, le robot de la famille, pour lui souhaiter un joyeux anniversaire. Créé par son père ingénieur…

Le musée des contradictions

On le sait depuis (presque) toujours, on l’a saisi dès ses débuts, déjà dans un livre comme Césarine de nuit , la voie écrite d’ Antoine Wauters…

L’invisible

Il est bien ardu de débusquer le nom de Jeanne de Tallenay dans les anthologies ou les ouvrages généraux, et c’est dans la somme Les écrivains belges contemporains de Camille…

Âme blanche

La postérité est quelquefois injuste, le présent trop souvent amnésique et le public belge francophone peu conscient de son patrimoine littéraire. Ainsi des écrivains…

Profils perdus

Postface de Raymond Trousson Romancière des plus pénétrante, Louis Dubrau, née Louise Scheidt en 1904, est une des femmes écrivains essentielles dans les lettres belges du siècle révolu,…

Je voyais l'aurore... : Récit de la captivité (1944-1945)

À l’occasion d’un voyage mémoriel au camp de Ravensbrück, organisé…

On peut boire la transpiration d’un cheval

Cracheur de feu sonore, activiste expérimental, écrivain, performeur, philosophe biohardcore, professeur aux Écoles…

L'école buissonnière

Cette histoire est celle d'un vécu que j'avais envie de relater, d'écrire pour mes proches, mes collègues, les personnes concernées par l'apprentissage…

Les écrits sur la Grande Guerre

Comme des millions de combattants de 14-18, Robert Vivier a été durablement marqué par les horreurs du conflit. De cette expérience il a tiré…

Salle des pas perdus 3 : Les années d'or

Troisième est donc ce nouveau tome de la fresque entamée avec La salle des pas perdus , roman paru en 2006, suivi par Les années…

Témoigner la monstruosité de la Shoah. Le devoir de mémoire et de transmission de Vincent Engel et Françoise Lalande

Introduction [page 37 de la version papier]  Dans son essai Fiction : l’impossible nécessité, Vincent Engel XX signale que « le discours sur la littérature de la Shoah est dominé par une insistance sur l’incapacité de ce discours et plus particulièrement sa déclination artistique » XX . De fait, le judéocide fut une expérience d’une monstruosité telle qu’elle paraît se situer au-delà de tout ce qui est humainement imaginable, dicible et transmissible. Cependant, ces trois concepts, Engel les qualifie comme des mots qui ne trahissent que notre incapacité à imaginer, dire et transmettre, « des mots qui ne disent rien sur ce qu’on entend qualifier à travers eux » XX .  Méditant sur le caractère toujours inédit et unique de l’expression de l’indicible, Engel montre comment le parcours du narrateur imaginé par Jean Mattern dans Les Bains de Kiraly XX (2008) atteste que, s’il est possible de surmonter la détresse en construisant un discours sur un événement apparemment inimaginable, indicible et intransmissible, le dépassement de cet inénarrable passe nécessairement par l’élaboration d’un récit personnel. Dans cette étude, nous nous proposons de nous faire l’écho des témoignages de deux voix majeures des lettres belges actuelles, deux romanciers [page 38 de la version papier] appartenant à des générations différentes mais dont les familles, juives, éprouvèrent dans leur chair et leur âme les atrocités nazies : Vincent Engel (°1963) et Françoise Lalande-Keil (°1941). Vincent Engel: Respecter le silence des survivants – Vous pourriez le laisser en prison, l’envoyer en Allemagne, dans un camp... – Vous ne connaissez pas les camps, monsieur de Vinelles ; sans quoi, je crois que vous me supplieriez de le fusiller sur-le-champ   plutôt que de l’y envoyer XX ... Cette réplique de Jurg Engelmeyer, un officier allemand qui a ordonné l’exécution d’un jeune garçon en représailles aux actes commis par son père résistant, ne montre-t-elle pas que la monstruosité du nazisme hante le parcours romanesque de notre auteur pratiquement depuis son début ? Dans son article intitulé « Oubliez le Dieu d’Adam » XX , Engel relate qu’au cours de ses études de philologie romane à l’Université catholique de Louvain, son père lui offrit Paroles d’étranger d’Élie Wiesel, une lecture qui le bouleversa : Par le silence de mon père, par son indifférence à la chose religieuse, je redécouvre le judaïsme. Dans les livres, d’abord, au CCLJ (Centre Communautaire Laïc Juif) ensuite. Et Dieu se voile d’un drap sombre : celui de la souffrance à la puissance infinie d’Auschwitz. Toutes les souffrances se mêlent : celle de ma mère [décédée d’un cancer quelques années plus tôt], celle de la famille de mon père disparue dans les camps. (Idem, p. 72) Pourquoi parler d’Auschwitz ? Cette question, Engel s’astreindra à y répondre dès que cette réalité s’imposera à lui comme une « expérience marquante » bien que non vécue personnellement. La lecture et l’étude approfondie de l’œuvre de Wiesel imprimeront sur sa vision de la Shoah « un vocabulaire et des évidences : un monde était mort à Auschwitz, une société y avait fait faillite, et plus rien ne pouvait être comme avant » XX . D’où la nécessité, poursuit Engel, de « repenser le monde, refonder la morale, instaurer des conditions nouvelles pour la création artistique – pour autant qu’elle fût encore possible XX –, forger des mots neufs pour prononcer l’imprononçable [page 39 de la version papier] [...] » (idem, p. 18-19). D’autres évidences surgiront progressivement dans l’esprit de celui pour qui Auschwitz deviendra vite « une obsession » : celles de constater que la masse des documents publiés « n’ont guère servi à éduquer les gens » (idem, p. 20-21) et que les descendants des survivants, qui ont pour tâche de reprendre le flambeau du témoignage, doivent « trouver d’autres moyens d’expression, car ils n’ont pas vécu l’épreuve » (idem, p. 19). Si ses travaux scientifiques XX lui permirent d’« épuiser » la question « épuisante » de la responsabilité de Dieu devant le génocide juif ou, en tout cas, de tourner une page (ODA, p. 72), par après, c’est principalement à travers la fiction qu’Engel poursuivra cette interrogation sur la Shoah. Une interrogation qui trouve donc sa source directe dans la tragique histoire familiale et dans une identité juive ashkénaze fort ancienne. Comme il le détaille dans quelques interviews et articles XX , ses ancêtres paternels, polonais, étaient des juifs religieux appartenant à la bourgeoisie aisée. Bien que la situation dût se dégrader après la Première Guerre mondiale au cours de laquelle la famille se réfugia à Budapest où son père naquit en 1916, ils sont une famille juive inscrite dans le processus d’assimilation propre à cette période et à leur classe sociale ; les enfants fréquentent des écoles où ils côtoient la bourgeoisie polonaise catholique. Une intégration donc plutôt réussie mais qui n’empêchera pas leur déportation au début des années quarante. De toute la famille paternelle survivront un seul oncle, communiste avant la guerre et rescapé des camps, qui s’en ira faire sa vie à Los Angeles et y deviendra religieux orthodoxe, ainsi que le père de Vincent Engel, parti poursuivre ses études en Belgique vers 1938 et qui, après avoir passé la guerre dans les forces belges de la R.A.F, décidera de s’y installer définitivement : « Plus tard, il me dirait : “N’oublie pas que, pendant la guerre, des Juifs se sont battus”. » (Idem, p. 70.) Quand, à quarante ans, il rencontre son épouse, celle-ci, bien qu’appartenant à une bourgeoisie catholique bruxelloise imbue de solides préjugés, propose de se convertir au judaïsme. Une proposition qui sera rejetée par l’intéressé pour des raisons sur lesquelles l’écrivain ne peut que conjecturer : [page 40 de la version papier] Son athéisme s’était certainement renforcé à l’épreuve de la guerre et des camps. Ou bien, comme d’autres, refusait-il d’inscrire dans une telle tradition de martyre des enfants à venir. Ou bien, plus pragmatiquement, avait-il jugé que les meilleures écoles, à son avis, étaient catholiques. Hypothèse que conforte non seulement le refus de la conversion de sa femme, mais aussi le fait que ses enfants seraient baptisés, inscrits dans des écoles catholiques et feraient leur profession de foi. (Idem, p. 70-71) Une profession de foi qui, chez l’adolescent Engel, ne va pas de soi ! La découverte de l’œuvre de Wiesel et la relecture de Camus lui permettront de régler progressivement le conflit qu’il entretient avec ce christianisme qui prône la soumission, ferme les yeux sur les injustices les plus flagrantes – « Questionner Dieu sur la souffrance, celle d’Auschwitz ou celle de ma mère, accroît l’obscénité de la souffrance, puisque Dieu n’intervient pas et ne répond pas » (idem, p. 74) – et transmet à tous un goût certain pour la culpabilité. Ce qu’Engel (re)découvre dans Camus, la fausseté de la question de Dieu tout comme le devoir pour tout un chacun de suivre un cheminement éthique exigeant, n’est-ce pas en définitive ce que son père lui a transmis ? Évoquant ailleurs la figure paternelle, Engel insiste d’une part sur la certitude de celui-ci « qu’il n’y a pas de droits de l’homme sans le respect de devoirs, et de liberté sans responsabilité » ; d’autre part, sur « [son] impossibilité de dire à ses proches qu’il les aimait ». Et, ajoute-t-il, « pour ce qui est du judaïsme, un silence réduit à l’essentiel. [...] Mais un silence capable de faire passer le judaïsme, le sien, auquel son cadet au moins adhérera pleinement après ses vingt ans » XX . Car ce qui séduit Engel dans le judaïsme, c’est le fait qu’il représente « un rapport à l’existence particulier, une éthique qui met l’homme au centre de tout »…