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Vie et mort d’un étang

Vie et mort d’un étang est avant tout un jeu de miroir sur la mémoire. Miroir de l’eau d’abord, que la narratrice convoque par le biais de l’étang chéri…

Jacques Crickillon ou la littérature en instance d’oubli. Suivi de La poésie est une guerre indienne par Jacques Crickillon

Il fallait un poète pour rencontrer l’œuvre de Jacques Crickillon, pour donner lieu à une danse de planètes mue par la question du geste poétique.   Après la très belle étude de Christophe Van Rossom, Éric Brogniet livre en poète une traversée des créations de l’Apache Crickillon, des cycles d’écriture qui, de  La Défendue  à  L’Indien de la Gare du Nord , de  Colonie de la mémoire  à  Ténébrées , du  Tueur birman  à  Sphère, À Kénalon I et II , portent le verbe au bord du gouffre, sur les cimes de la sécession, loin des bonnes mœurs littéraires. Taillés dans le vif-argent d’une langue réinventant ses pouvoirs comme ses impuissances, la poésie, les nouvelles, les romans de Crickillon se tiennent sur la corde du funambule qui vit la parole comme une expérience de la dépossession, comme une initiation à la diffraction du moi et à la contrée du vide. Si la littérature dans ce qu’elle a de sismique, de réfractaire à l’ordre social naît avec Homère, l’aède aveugle, elle semble parachever son cycle de nos jours, la cécité doublée de la surdité se logeant désormais dans le cirque d’une scène littéraire acquise à l’embourgeoisement, aux grelots du divertissement et du conformisme. La question du devenir, de l’incidence du poème dans un monde qui lui tourne le dos et le piétine — question que pose Jacques Crickillon dans « La poésie est une guerre indienne », son texte en postface — porte en elle le souffle des insurgés, lesquels ne sont les apôtres d’aucune vérité. Le poète comme «  inquiéteur  » (Crickillon), comme horloge qui refuse de marquer l’heure est l’artisan d’une expérience existentielle qui côtoie les gouffres et l’inconfort. On mesurera toute la démesure de l’œuvre «  explosante-fixe  » de Crickillon et de l’analyse qu’en produit Brogniet à sa prégnance relativement clandestine comme si l’époque tenait loin d’elle ce qui la subvertit, ce qu’elle ne peut recycler dans la littérature  trendy , minimalisme creux ou verbiage boursouflé de graisse. Un Indien des lettres ensauvage la grammaire, la sémantique, la Terre, les nerfs, le sang, propage la rigueur de l’anarchie dans une poétique du «  contre  », sœur de celle de Michaux (contre l’état de choses et ses séides). Éric Brogniet plonge à mains nues dans les grands cycles formant des «  cosmographies  », des mondes mythologiques vertébrés par l’amour, le questionnement de la mémoire, la fusion du polar et du chamanique, de l’ivresse et de l’extase. Déchiffreur des convulsions intérieures et extérieures, à rebours de l’assassinat programmé de la poésie auquel on assiste, l’auteur de  Vide et Voyageur , de  Talisman  révèle la nécessité, l’urgence d’un verbe poétique transfigurateur. La ténacité du paria, de l’«  horrible travailleur  » (Rimbaud) enraiera l’extermination des poètes, des Indiens du «  Cinquième Monde  ». Au cœur de sa geste poétique, de son œuvre-spirale comme l’énonce Éric Brogniet, un feu central, le feu de l’amante, de la muse qui a impulsé la poésie de l’amour dont Crickillon est l’un des grands chantres, Ferry C., auteure de nombreux collages qui accompagnent les recueils  Région interdite, Nuit la Neige. Poète, muletier sans provende, qu’on chasse d’une cabane à l’autre, et qui s’en va dormir dans les chapelles abandonnées. Poète : fantôme du muletier sur sa montagne fantôme Élégies d’Evolène.    Véronique Bergen Jacques Crickillon, né à Bruxelles en 1940, nous a donné, depuis  La Défendue,  son premier livre publié en 1968 par André De Rache, jusqu’à Litanies, publié par Le Taillis Pré en 2016, un matériau poétique singulier et brûlant. Et pour tout dire fascinant. Il faut mettre en perspective cette musique lancinante, tour à tour tendre ou violente, qui court tout au long des pages de cette œuvre et la perspective d’écriture qui tend à son propre effacement. Basé sur une respiration interne, qui lui permet, sous la dictée des puissances obscures du lyrisme, d’épouser toutes les formes stylistiques imaginables et de puiser à un vaste répertoire à la fois prosodique et métaphorique, le texte poétique explore, avec une constance remarquable, de vastes territoires imaginaires, fantasmés ou réels, des contrées étranges, une flore et un bestiaire singuliers, souvent, mais pas toujours, exotiques. Le style sensuel, fait de rythmes variés, d’un  double registre verbal, poétique et prosaïque, le recours au procédé de la science-fiction, souvent américaine, à celui des sagesses orientales, du polar, des grands romans d’aventure et de la création d’une mythologie personnelle, définissent la couleur…

Bref cætera

On peut rire aux larmes, et de tout, et de rien… mais pour rédiger un traité de savoir-rire, il faut dénicher l’arme et l’avoir bien en main. L’entretenir. Depuis plus de quatre décennies,…

Ainsi pleurent nos hommes

Les romans sur le génocide des Tutsis par des Hutus au Rwanda en 1994 sont nombreux. Beaucoup ont tenté, avec des réussites diverses, de témoigner de l’horreur…

Breillat des yeux le ventre

Couronné par le prix quinquennal de l’essai de la Fédération Wallonie-Bruxelles en 2017  pour sa première édition au Somnambule équivoque et…

Le signe du loup

Par sa grande connaissance de l'Ardenne, de son peuple et de son histoire, Jules Boulard nous conte avec talent l'histoire de François-Noël Raison, enfant perdu, naufragé d'une Révolution…

Le livre au temps du confinement

Loin des indigestes journaux de confinement qui ont accompagné la Covid-19 comme son ombre, loin de l’avalanche d’essais plus ou moins éclairés,…

Dans les griffes du Doudou

Débarqué du futur où il aime aventurer son écriture à la fois imagée, directe et stylée, Alain Dartevelle promène sa plume dans un  nouveau recueil…

Soixante-neuf selfies flous dans un miroir fêlé

«  Discrète et délicate, la poésie de Karel Logist ne vocifère jamais (…). Entre le chant et la confidence…

Solbosch

La littérature naît dans des lieux, elle s’en inspire, elle les imprègne, elle s’y imprime. Chaque jour, nous croisons, sans le savoir, les routes d’écrivains – anciens ou contemporains…

Ripple-Marks

S’il y a bien un événement dont on peut se réjouir en cette année littéraire, c’est la réédition de Ripple-marks de Jean Muno. Bien sûr, c’est à l’Académie royale de langue et de littérature…

Quand Hadda reviendra-t-elle ?

Que disent de nous les lieux que nous abandonnons ? Que dit un foyer de la personne qui y a vécu ? Les objets gardent-ils d’elle une empreinte, une…

Romans

Décédé en 2019, François Weyergans nous a laissé une œuvre littéraire qui s’est étalée sur plus d’un demi-siècle et il a bénéficié de nombreux signes de reconnaissance symbolique :…

Dans le taxi

Exil forcé ou volontaire, exil nécessaire. Oui, on part pour ne pas suffoquer. Mais il y a des champs de bataille à traverser.  Au Liban, le taxi est collectif. Entre passagers et chauffeur,…

Après, depuis

Les poètes ne manquent pas, dans ce pays sans étoiles. Mais tous n’ont pas le même pouvoir d’évocation. Il ne suffit pas de mettre en musique une expérience ou un souvenir. Il faut d’abord…

113 raisons d’espérer

Marie Colot publie un nouvel opus dans la collection « La brève » chez Magnard jeunesse, caractérisée par des textes courts disponibles dans un format à lire et à…

Mille arbres

Présenter Caroline Lamarche serait vain. Ne pas souligner son étonnant talent, inexcusable. L’étoile Lamarche brille au sein d’une constellation qui n’a de cesse de s’étendre…

Sauvage est celui qui se sauve

J’écris : voici mon frère, il n’a fait que passer , mais la phrase ment. Alors je cherche les traces qu’il a laissées dans le regard des…

La Théo des fleuves

Tsiganes, roms, nègres blancs selon l’expression du poète bulgare Petria Vasli ou enfants du vent . Ce peuple paria, infréquentable, frappé d’une malédiction,…

Rodéo

Road-movie médusé, chronique sociale de la bassesse, western-fricadelle où les duels se règlent en bagnoles,  Rodéo  est tout ça à la fois. On y grince des dents, on y sourit jaune, et on y découvre…

La vie des abeilles

Maurice MAETERLINCK , La vie des termites , Préface de Michel Brix, Bartillat, coll. « Omnia Poche », 2019, 160 p., 10 €, ISBN : 978-2-84100-676-6Maurice MAETERLINCK…

Plein soleil

Démesure narrative, lumière d’un soleil noir, calciné qui embrase l’écriture, les registres stylistiques, trame ambitieuse où se mêlent thriller de facture cinématographique, mise en abyme…

Crâne

Patrick Declerck et Alexandre Nacht partagent une expérience peu commune : l’annonce d’une tumeur au cerveau, une espérance de vie très limitée, un sursis improbable de sept ans, l’ablation…

James Ensor : à Bruxelles

Mettre en lumière les rapports qui se sont tissés entre James Ensor (1860-1949) et Bruxelles, alors qu’on ancre volontiers le peintre à Ostende, c’est…

Salud camarada !

Republiant des ouvrages marquants de la littérature belge, récents ou plus anciens, exhumant des pépites, des livres devenus introuvables, Espace Nord entreprend un fabuleux travail…

La télévision

Cinq ans  après  La  réticence,  Jean- Philippe Toussaint  sort un nou­ veau  roman  qui  a d’emblée  connu  un grand  succès. Pourquoi  ? Sans …

Promenade sur Marx : Du côté des héroïnes

Au lieu de suivre la piste de ceux qui font l’histoire, Valérie Lefebvre-Faucher propose…

Ulrike Meinhof : Histoire, tabou et révolution

Tandis qu’on y adhère tout de suite il est difficile de qualifier dans sa totalité le remarquable dernier…

Tout est loin

Tout est loin  : voilà bien une logistisation, une karellogisterie – un flou entretenu qui a du charme. Car rien n’est plus vrai et rien n’est moins faux quand le sentiment de proximité…

Rimbaud révolution

Avec ce nouveau livre, Frédéric Thomas, docteur en sciences politiques, poursuit son exploration de la trajectoire politique rimbaldienne. L’homme est loin d’en être…