Le froid tombe très tôt en cet automne 1941. Dans la grande maison de Norhogne réquisitionnée par les Allemands, Jeanne est peu à peu gagnée par un sentiment troublant. La résurgence de souvenirs enfouis, la rencontre avec l’officier qui commande la compagnie, vont la précipiter, comme malgré elle, dans une passion étrange qui se doublera du désir d’éprouver jusqu’au bout ce que fut le secret amour de sa mère. De cette liaison interdite, François Emmanuel établit la chronologie fascinée, au long des cinq mois de l’hiver 41-42. Récit hanté de mémoire, le texte saisit les trois destins de la lignée des Savinsen jusqu’au lieu de leur embrasement.
Auteur de La passion Savinsen
Si la passion n’est pas héréditaire et semble due à quelque fatum, elle peut se transmettre de génération en génération. Chez les Savinsen, le modèle passionnel va de la nostalgie hallucinée du grand-père Tobias à sa petite-fille Jeanne en passant par la mère qui vivra un amour interdit et en mourra. L’histoire présente se déroule pendant la deuxième guerre mondiale. Jeanne, l’héroïne, restée seule responsable du château familial depuis la mort de sa mère et la déportation de son père, doit affronter la réquisition du domaine par les Allemands. Cette intrusion subite entraîne un désordre matériel mais surtout un bouleversement des sentiments et déclenche un afflux de souvenirs chez la jeune fille : l’officier occupe la bibliothèque où son père…
« Écrire, c’est scruter le visible pour entendre l’invisible », nous dit Alain Dantinne aux…