Thomas Gunzig

PRÉSENTATION
Né à Bruxelles en 1970, Thomas Gunzig entame sa carrière littéraire après une licence en Sciences politiques. Son premier recueil de nouvelles, Situation instable penchant vers le mois d’août, reçoit le Prix de l’Écrivain étudiant de la ville de Bruxelles en 1994. Deux ans plus tard, il est lauréat du prix de la RTBF et du Prix Spécial du Jury pour la nouvelle Elle mettait des cafards dans les boites, publiée dans le cadre de La Fureur de lire. Les recueils de nouvelles s’enchaînent alors : Il y avait quelque chose dans le noir qu’on avait pas vu (1997), À part moi personne n’est mort (1999), Le Plus petit zoo du monde (2003) – couronné par le Prix des Éditeurs -  et Carbowaterstoemp (2005) . Tour à tour libraire, professeur de littérature à La Cambre et Saint-Luc, et enfin chroniqueur régulier pour « Le Soir », « La Libre Belgique », « Elle Belgique » mais aussi à la « RTBF La première », Thomas Gunzig ne cesse d’écrire. Outre ses nouvelles, ses romans (Mort d’un parfait bilingue, Manuel de survie à l’usage des incapables, 10000 litres d’horreur pure, La Vie sauvage) sont couronnés de nombreux prix, parmi lesquels le Prix Victor Rossel et le Prix Triennal du Roman, et sont traduits dans plusieurs langues (italien, allemand, russe, tchèque, etc.). Lauréat du prix de l’Académie Royale de Langue et Littérature française de Belgique, il est également l’auteur d’une comédie musicale, Belle à mourir (jouée en 1999), de fictions radiophoniques et de livres pour la jeunesse (Nom de code : Superpouvoir, De la terrible et magnifique histoire des créatures les plus moches de l’univers). En 2015, il cosigne le scénario du film  Le Tout Nouveau Testament avec Jaco Van Dormael. Il avait déjà travaillé une petite dizaine d’années plus tôt avec ce dernier sur une adaptation de la bande-dessinée Silence au cinéma (avec Harry Clevens et Comès). Les deux artistes belges collaboreront de nouveau en 2019 puisqu’ils réaliseront le scénario de la bande-dessinée Le Dernier Pharaon. Plusieurs textes de Thomas Gunzig font l’objet d’adaptations à l’écran (Spiderman, par Christophe Périé, dans une production de Jan Kounen) ou à la scène (Et avec sa queue il frappe). En 2008, avec Isabelle Wéry, il met en scène et joue dans sa propre pièce, Les Origines de la vie. Lauréat d'une Bourse de la Fédération Wallonie-Bruxelles - Congé sabbatique, 2022
PORTRAITS ET ENTRETIENS
Le Carnet et les Instants



Quand nous nous étions vus pour un autre entretien, il y a de cela quelques mois, Thomas Gunzig était toujours « dans les cartons ». Avec sa famille, il venait tout juste de quitter l’avenue du Bois de la Cambre où, m’avait-il dit, son bureau se trouvait dans un couloir, pour une maison récente dans un quartier résidentiel d’Uccle. Très précisément rue de la Girafe : pour quelqu’un qui a écrit Le plus petit zoo du monde, cela ne s’invente pas. Ici, sur les hauteurs du plateau Engeland, le cadre est vert, la maison spacieuse et lumineuse. Et surtout, il y dispose d’un vrai bureau. Encore un peu encombré, façon étudiant – impression renforcée par son sweat à capuche et son allure sportive. Sportif, Thomas Gunzig l’est en effet (son combat…

REVUES.BE

Emporté par sa période de promo, Thomas Gunzig a accepté de se livrer sur son métier, sa carrière et son nouveau roman. Évolution de l’environnement, bilans professionnels qui le déçoivent et refuge d’un film «vu et revu». On fait le point sur Rocky, dernier rivage .
*
Lors d’une interview à laquelle vous avez participé sur La Première,
vous vous êtes satisfait de ne pas devoir répondre à la question «Comment ça va?»;
alors, Thomas Gunzig, comment allez-vous?
Il y a évidemment des choses positives: a priori, je n’ai pas le cancer, même si je dois faire des analyses dans dix jours parce que je suis vieux, mes enfants sont en bonne santé, je ne vis pas dans la misère, j’ai un éditeur, je vis dans un pays jusqu’à présent en paix…
Sinon,…

PRIX
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NOS EXPERTS EN PARLENT
Le Carnet et les Instants

Il y a quatre ans, Thomas Gunzig publiait son Manuel de survie à l’usage des incapables, déjà aux éditions Au diable vauvert auxquelles il est fidèle depuis quelques années. Pour la rentrée littéraire, dont il est un incontournable aux côtés d’Amélie Nothomb et Éric-Emmanuel Schmitt selon la presse tous azimuts, il sort La vie sauvage qui a bien des points communs avec le précédent.Son héros y est semblablement confronté aux impératifs de la survie dans un univers moderne hostile, avec coups tordus et cynisme généralisé dans une société hyper consumériste et multi-connectée, dominée par un ultra-libéralisme sauvage. Ce qui, au passage, permet quelques placements de produits comme l’Omega Dark Side of the Moon ou la Rolex Explorer !Si son Manuel de survie…


Le Carnet et les Instants

Tombés de la plume de Thomas Gunzig, Alice et Tom ne se connaissent pas encore. Elle, c’est Alice au pays des emmerdes, jeune femme qui tire le diable par la queue. Lui, c’est un écrivain « sans gloire » (publié à l’Arbre pâle…tout un programme), pas vraiment raté, mais suffisamment pour douter de lui et trop investi dans l’écriture pour renoncer à l’espoir d’y briller un jour. D’ailleurs, que ferait-il d’autre ?Née dans une famille où, côté ressources, on s’en tirait « tout juste », Alice collectionne les tuiles avec constance : un amant qui la quitte après l’avoir mise enceinte, une galère professionnelle qui passe par tous les emplois les plus minables jusqu’à une tentative calamiteuse de prostitution, sans parler d’un…


Le Carnet et les Instants

Avec Le Dernier pharaon, Autour de Blake & Mortimer, t. 11, le quartet composé de François Schuiten (dessin et scénario), Jaco Van Dormael (scénario), Thomas Gunzig (scénario), Laurent Durieux (couleur) met génialement ses pas dans ceux d’Edgar P. Jacobs, créateur de la série Black & Mortimer. L’album décline combien prolonger une œuvre, c’est la révéler à elle-même, la poursuivre en l’actualisant. Marquée par l’imaginaire et la puissance graphique de François Schuiten, la revisitation de l’univers d’Edgar P. Jacobs renoue avec Le mystère de la grande pyramide (1954). L’album s’ouvre sur  la pyramide de Khéops. Blake et Mortimer se réveillent dans la chambre de la reine, frappés d’amnésie. Des années plus tard, appelé à Bruxelles afin d’étudier…


Le Carnet et les Instants

Thomas GUNZIG, Le sang des bêtes, Au diable vauvert, 2022, 208 p., 16 € / ePub : 9.99 €, ISBN : 979-10-307-0452-5 À chaque roman, Thomas Gunzig décrit, de manière précise et documentée, certaines pratiques sociétales bien contemporaines, par exemple les techniques de vente (dans Manuel de survie à l’usage des incapables) ou dans le cas de son dernier roman, Le sang des bêtes, la pratique et le marché du body-building. En même temps, il imagine des choses invraisemblables dont on se dit cependant que, vu les processus qu’il évoque, elles risquent de ne pas tarder à devenir réelles. Dans Le sang des bêtes, il s’agit de la génétique et de ce que des apprentis sorciers peuvent en faire.Tom a cinquante ans. Il pratique la musculation et est employé dans une boutique…


Le Carnet et les Instants

Pour endormir sa petite-fille, la vieille Lucrèce lui raconte son enfance et puis sa vie : comment elle a quitté sa famille pour en trouver une autre, après s’être trompée de famille, et finalement comment elle en a « fabriqué » une. Puis, la petite-fille raconte sa propre vision de la famille.Comme toujours avec Thomas Gunzig, le résumé ne peut rendre compte du caractère foisonnant de la pièce qui s’inscrit dans le non vraisemblable et l’absurde. Déjà le titre est en porte-à-faux, Borgia, comédie contemporaine. Oui, il s’agit d’histoires de familles et variations sur l’idée de famille, dont le point commun est le personnage de Lucrèce, mais sans l’idée mouvementée associée au patronyme. La seconde partie du titre, comédie contemporaine, ne renvoie pas…


Le Carnet et les Instants

« Manuel de survie à l’usage des prévoyants » pourrait être le titre de ce roman Rocky, dernier rivage, en référence à un texte précédent de Thomas Gunzig, Manuel de survie à l’usage des incapables. Car Rocky est bel et bien un manuel de survie.Les catastrophes naturelles se sont succédé, toutes plus graves, dues au dérèglement climatique, entrainant des guerres et de graves troubles sociaux. Les humains les plus riches, pour autant qu’ils aient été prévoyants et avisés, ont quelque chance de pouvoir échapper à l’effondrement général. Fred est de ceux-là. Sur une petite île ignorée, loin des convoitises, il a fait aménager une retraite parfaitement équipée, permettant de survivre de très nombreuses années (et donc il est plutôt prévoyant et non incapable).…


Karoo

La rentrée littéraire est placée sous le signe du Feel Good Book avec le dernier roman de Thomas Gunzig. Il nous livre ici une « satire sociale » distrayante mais qui ne manque pas de piquant.
D’un côté, il y a Alice. Issue d’une famille modeste, elle a eu l’habitude de vivre « tout juste » au niveau financier. Alors qu’elle est dans la quarantaine, elle se retrouve brusquement sans emploi quand ferme le magasin de chaussures dans lequel elle a travaillé pendant 30 ans. Seule avec un enfant à charge, difficile de joindre les deux bouts. Elle tente alors toute sortes de petits boulots mais ça ne fonctionne pas : elle n’est plus « tout juste », elle est bien en dessous. Jusqu’où peut-on donc aller quand l’argent vient à manquer et que la chance n’est…


Karoo

À travers le récit d’un Tarzan des temps modernes catapulté dans notre monde asservi aux réseaux sociaux, la Vie sauvage nous renvoie violemment à la vacuité de nos vies d’animaux civilisés, le tout sous la plume d’un Thomas Gunzig boosté aux amphétamines d’un verbe acerbe.
Google View, cette invention qui cartographie le monde dans ses lieux les plus reculés, offre des images quelques fois incongrues ; c’est ainsi qu’en dehors d’instantanés attendrissants ou effrayants d’animaux en tous genres, de corps immortalisés dans des situations parfois inconcevables, l’application révèle un jour aux internautes l’image d’un jeune homme « blanc » dans un groupe de jeunes hommes « noirs » au fin fond de l’Afrique. Ce « Blanc », c’est Charles ;…


Karoo

Dans l’esprit de l’absurde, du fantastique et des dénonciations sociales qui le caractérisent, Thomas Gunzig fait fort : montrer la fin du monde sous l’angle de ceux qui y échappent. Derrière son titre mystérieux, Rocky, dernier rivage cache les affres d’une époque tourmentée. Dans l’esprit de l’absurde, du fantastique et des dénonciations sociales qui le caractérisent, Thomas Gunzig fait fort : montrer la fin du monde sous l’angle de ceux qui y échappent. Derrière son titre mystérieux, Rocky, dernier rivage cache les affres d’une époque tourmentée. Cette année, Thomas Gunzig nous emmène quelque part dans le futur, après la fin du monde. Alors qu’on peut s’attendre à une histoire remplie de lieux communs, où des personnages tentent de survivre dans…