Petite histoire de la bande dessinée belge

Par David Dusart,

 © Camille Van Hoof

De la fin de la Seconde Guerre Mondiale au milieu des années 1970, la Belgique – surtout francophone – a été le centre du monde pour ce qui est de la création européenne de bande dessinée. Cela ne s’est pas fait en un jour. Et cette histoire n’est pas terminée, même si le centre de gravité du monde éditorial se trouve désormais un peu plus au sud.

Dire que la bande dessinée belge commence avec Hergé est à la fois juste et totalement erroné. Juste, parce que Tintin – le succès de Tintin – est la pierre angulaire de toute une industrie qui va se mettre en place dès les années 1930. Erroné, parce que Georges Rémi ne sort pas de nulle part : il n’y a pas un désert avant lui et une verte vallée ensuite. L’histoire n’a pas retenu les noms des contemporains d’Hergé qui se sont essayé au neuvième art en Belgique avant 1929. Comme aux États-Unis, et sous leur influence, les journaux publient à l’époque des récits en images légendées, généralement dépourvues de phylactères. Durant presque un siècle entier, la bande dessinée va se chercher. Et ce sont ces errances qui vont nous mener jusqu’à Tintin.

L’INVENTION D’UN LANGAGE

L’histoire commence en Suisse. Le Genevois Rodolphe Töpffer entame son oeuvre graphique en 1827. Son premier livre paru est L’Histoire de M. Jabot, un récit en estampes qui parait en 1833, deux ans après que le célèbre Goëthe découvre le travail de Töpffer et l’exhorte à publier. Le dessinateur Genevois sent qu’il met en pratique un langage iconique neuf. Il va non seulement utiliser des images séparées entre elles par des cadres et posées bord à bord, mais aussi raconter par l’écriture graphique autant que par le texte. Même si les récitatifs et les dialogues restent placés sous le dessin, la décomposition du mouvement est déjà perceptible dans L’Histoire de Monsieur Cryptogramme, qui date de 1845. Et, plus étonnant, une notion aussi neuve que la simultanéité des actions est présente dans L’Histoire de M. Jabot où l’on découvre que l’auteur indique une portion de temps au lecteur en intervenant sur la largeur de la case.

L’Histoire de Monsieur Cryptogame de Rodolphe Töpffer

 

Tout cela est à l’époque si neuf que l’auteur théorise de lui-même ce qu’il fait, conscient qu’il faut en laisser une trace formelle pour d’éventuels successeurs. En France, une dizaine d’années plus tard, l’illustrateur Gustave Doré réalise quatre BD (entre 1847 et 1854), ce sont d’ailleurs les seuls livres comme auteur complet du futur peintre et illustrateur. On y voit des gravures qui se suivent, parfois dans un montage déjà assez savant sur la page, mais sans bord pour les dissocier les unes des autres et surtout, sans suite narrative évidente.

« Histoire pittoresque, dramatique et caricaturale de la sainte Russie » de Gustave Doré

 

D’autres s’approcheront de l’écriture graphique, comme Caran d’Ache, Mais c’est toute l’Europe qui semble converger vers cette nouvelle forme d’expression. En Allemagne, Wilhelm Busch (lui-même influencé par le Français Nadar) vend ses planches satiriques dès 1865. Très présente sur le terrain de la caricature politique, l’Angleterre n’est pas en reste. Dès 1867 naît le premier personnage de bande dessinée britannique dans le magazine Judy : Ally Sloaper. En 1890, Comic Cuts, un illustré de huit pages, en consacre 4 au dessin. Et la même année, naît Illustrated Chips, qui va consacrer deux personnages dessinés par Tom Browne, Weary Willie & Tired Tim, que l’on peut considérer comme les deux premiers véritables héros de la BD britannique.

 

 

« Illustrated Chips »

 

Pendant ce temps, aux États-Unis, où l’on a récemment retrouvé la trace de traductions de Töpffer, certains caricaturistes, souvent formés en Grande-Bretagne, commencent eux aussi à raconter des histoires en images. Pourquoi ? Peut-être parce que la séquence de décomposition du mouvement est en pleine explosion suite aux développements de la photographie. En 1884, l’illustrateur américain A.B. Frost publie Stuff & Nonsense, un livre dans lequel ce graveur de formation a déjà stylisé son dessin pour le rendre plus lisible, dans une suite d’images décomposant une action comique.

« Stuff & nonsense » (1888)

 

Peu après, en 1890, toujours aux États-Unis, l’invention de la photogravure rend possible la parution de pages en couleur dans les journaux. Deux magnats de la presse new yorkaise, William Randolph Hearst et Joseph Pulitzer, se livrent une guerre sans merci pour emporter le morceau grâce à des suppléments hebdomadaires où photographie, illustration et bande dessinée vont jouer un rôle déterminant. C’est là, précisément, que va naître la bande dessinée moderne, dont la BD belge sera une cousine moins éloignée qu’il y paraît.

De ce côté-ci de l’Atlantique, la mutation s’opère, à partir du modèle américain. Dès 1904, le Daily Mirror publie sa première BD à suivre. En Espagne, le quotidien ABC lance un supplément BD de type U.S. en 1907. Et un an plus tard, c’est la naissance du Corriere dei Piccoli qui lance les fumetti (littéralement : « les bulles ») en Italie. Au Japon, pays de l’image par excellence, il faudra attendre 1910 pour que les premières bandes dessinées surviennent, copiant allègrement le modèle américain. Il faut dire que ce sont les Occidentaux qui ont amené des notions aussi neuves que celles de la caricature ou du découpage du mouvement dans un pays qui avait consacré depuis des siècles l’image figée, élevé au rang d’art absolu – l’estampe en couleurs.

 

DE BÉCASSINE À TINTIN

En France comme en Belgique, on ne peut pas dire que le basculement se fasse rapidement. On y reste longtemps attaché à une forme de récit littéraire illustré. Ce qui ne veut pas dire que le dessin n’y a pas une place importante. Ainsi, le dessinateur français Christophe. Il invente dès la fin des années 1880 avec La Famille Fenouillard toute la grammaire du cinéma en dessin : valeurs de plans,  et travail sur la lumière. Mais il s’encombre de pavés de texte conséquents sous ses dessins.

« La famille Fenouillard » de Christophe

 

Au tout début du XXè siècle, Bécassine, la petite fermière bretonne, est la première « presque héroïne de BD » à rencontrer un succès populaire. Ses aventures commencent à paraître dès 1905, dans La Semaine de Suzette. Hergé lui empruntera son visage pour créer celui de Tintin, bonnet en moins, houppette en plus. Mais la ressemblance s’arrête là : ici encore, le texte est dissocié de la suite narrative graphique.

Bécassine dans « La semaine de Suzette »

 

En Belgique, tant du côté francophone que du côté néerlandophone, de timides apparitions ont lieu dans les années vingt. Elles sont publiées par les quotidiens, mais sont pour la plupart dépourvues de bulles, comme Bécassine. Il faut dire que cette manière de faire parler les personnages est encore très neuve. Elle remonte à 1896, pour être précis. C’est en effet un an après sa naissance dans la presse new yorkaise à gros tirage que le Yellow Kid de Richard Felton Outcault adopte ce système de dialogue, tout comme le fait la même année Rudolph Dirks, qui va s’inspirer d’un livre en vers illustrés de l’Allemand Wilhelm Busch, Max und Moritz, pour créer The Katzenjammer Kids. Il place tous les dialogues dans des phylactères. Avec cette nouvelle pratique, la première pierre de l’ère « industrielle » de la bande dessinée est posée.

« Yellow Kid » de Richard Felton Outcault

 

Cette ère va mettre un peu de temps à s’installer chez nous. À partir de 1922, le quotidien Le Soir commence la publication du tout premier feuilleton dessiné. En quatre ans, paraîtront pas loin de 300 strips du Dernier film, de Fernand Wicheler. Toutefois, dialogues et narration littéraire se déroulent sous les images, même si celles-ci sont bel et bien séparées par des sortes de cases. Un autre précurseur pourrait être le peintre et illustrateur Frans Masereel, influence majeure, aujourd’hui encore, de plusieurs auteurs de la génération Frémok dont nous parlerons plus loin. Né à Blankenberge en 1889, ami de Stefan Zweig ou de Thomas Mann, Masereel se forme d’abord à la lithographie et à la typographie. Admiratif de Dürer et de l’art des images d’Épinal, il se met à la gravure sur bois. Et réalise ses premières suites de bois gravés dès 1917. Debout les morts et Les Morts parlent seront suivis d’innombrables autres travaux du genre. Suites narratives de dessins muets et gravés, la forme est là aussi assez éloignée de ce que va devenir la bande dessinée, du moins dans un premier temps. Pourtant, ce qu’on appellera dès les années 20 le woodcut novel (le roman en gravure sur bois) et dont Masereel est en quelque sorte l’inventeur, n’est sans doute rien d’autre que l’ancêtre du roman graphique.

« Idée » de Frans Masereel

 

 

Repassons outre-Quiévrain. En 1924, Alain Saint-Ogan va un cran plus loin. Avec Zig & Puce, il invente le langage moderne de la bande dessinée européenne. Cinq ans avant Hergé, c’est donc bien en France que naît la première série à succès de la BD francophone : elle est découpée en cases et attribue les dialogues directement aux personnages concernés à l’aide de ballons.

« Zig et Puce » de Alain Saint-Ogan

 

Au final, ce sont les strips américains qui vont surtout habituer les lecteurs et les auteurs à une nouvelle forme de narration. Les aventures de Bicot ou de Pim Pam Poum paraissent dans les journaux francophones, sans que les jeunes lecteurs qui en raffolent imaginent un seul instant que leur nom original est Suzie Winkle pour les unes et The Katzenjammer Kids, pour les autres. À l’époque, tout le monde envie les États-Unis d’Amérique. Les créateurs de BD n’y font pas exception ! Qu’on se rende compte que dès la première décennie du XXè siècle, Winsor McCay a déjà tout inventé, avec Little Nemo, du gag visuel à la grammaire narrative !

« Little Nemo » de Winsor McCay

 

Fasciné comme les autres, Saint-Ogan s’inspire du langage venu d’Outre-Atlantique. Et en un clin d’oeil appuyé, il envoie ses héros là où tout le monde rêve de vivre : en Amérique. Hergé le fera aussi. Plus tard. Et puisqu’on parle de lui, signalons que ce terreau américain constituera une réelle influence graphique pour le jeune Georges Rémi. Sa ligne claire devra en effet beaucoup au trait de George McManus et de son Bringing Up Father, qu’on lira chez nous sous le nom d’Illico.

 

DE SOLIDES FONDATIONS

 Hergé publie la première aventure de Tintin en 1929 dans le supplément jeunesse d’un quotidien  conservateur catholique, Le Petit Vingtième. Son mentor et commanditaire est un abbé. Ce n’est pas anodin. Le clergé belge va très vite se rendre compte de l’intérêt de la bande dessinée pour éduquer et protéger la jeunesse. Certes, quand on évoque l’éducation, il faut se souvenir que la BD a longtemps été considérée comme un loisir mineur et indigent. Pourtant, l’Abbé Wallez comprend immédiatement l’intérêt de ce nouveau médium. Dès ses débuts, Tintin met ainsi la jeunesse en garde contre les dangers du communisme. Et très vite, son exemple pousse d’autres religieux à s’engouffrer dans la brèche.

« Tintin au pays des Soviets » de Hergé

 

Dès le début des années trente, les très catholiques éditions Averbode augmentent la part de bande dessinée dans Zonneland, la revue qu’elles éditent à destination des classes de 5è et 6è primaires néerlandophones. Et à la fin de la décennie, c’est une maison d’édition elle aussi très catholique qui va créer le Journal de Spirou.

Rien de tel aux États-Unis. Pendant qu’Hergé invente Tintin et l’envoie se promener chez les Soviets avec Milou, Segar imagine Popeye et Harold Foster adapte Tarzan. Les années trente sont une période de crise pour les Américains, encore sous le choc du Krach de 1929. La BD d’aventure y prend donc son envol, pour faire oublier le marasme économique. On verra ainsi naître sur le papier Dick Tracy, Mandrake le magicien ou encore Flash Gordon, des séries qui connaîtront aussi un grand succès dans toute l’Europe et notamment en France. Une esthétique entre SF et fantastique se met en place, qui préfigure déjà les univers des super-héros.

 

Hergé n’est pas seulement un grand auteur, qui formalise très rapidement les moyens d’améliorer la narration graphique et s’attaque à tous les éléments constitutifs de la grammaire dessinée. Dès 1930, il pressent que la publication dans un journal n’est pas suffisante pour asseoir la réputation de son héros. Il faut qu’on puisse en relire les aventures. Hergé veut des albums. Les Américains en publient depuis le début du siècle, il ne l’ignore sans doute pas. Norbert Wallez consent à se lancer dans l’aventure. Il s’en charge lui-même et fixe la répartition des droits. Mais Hergé a rapidement le sentiment qu’il doit confier ce travail à un professionnel qui saura constituer un fonds et rendre les aventures de Tintin disponibles en tout temps pour les lecteurs. Cet éditeur-imprimeur, ce sera le Tournaisien Casterman. Il publie son premier Tintin en 1934 : Les Cigares du pharaon. La Bande dessinée belge est née !

« Les cigares du Pharaon » de Hergé

 

Les Cigares du Pharaon consacrent l’intrigue fouillée, l’approche graphique désormais assumée (voire codifiée) et les personnages secondaires qui feront le succès de Tintin. C’est par ces arguments et par son opiniâtreté à faire paraître très tôt des albums en plus de la publication périodique qu’Hergé va faire la différence avec Saint-Ogan. Résultat : Zig & Puce ne connaîtront pas le succès de Tintin. Et la création en bande dessinée se déplacera pour plusieurs décennies vers la Belgique.

 

EFFET BOULE DE NEIGE À MARCINELLE

Le succès exponentiel des aventures de Tintin et la multiplication des supports destinés à la jeunesse donnent des envies. À Marcinelle, dans la banlieue de Charleroi, la famille Dupuis aimerait ajouter un fleuron aux revues qu’elle gère avec succès. Imprimeurs-éditeurs, les Dupuis possèdent déjà Le Moustique et Bonnes Soirées. Mais ils envisagent de créer un hebdomadaire pour la jeunesse autour de la bande dessinée et autour d’un personnage original dont ils confient la création au Français Rob-Vel – mais dont ils vont conserver les droits. Ce sera Spirou. Sa naissance, en 1938, va transformer le paysage de la bande dessinée. Rapidement populaire, ancré très profondément dans les valeurs catholiques, le Journal de Spirou va commencer sa carrière avec très peu d’auteurs et accueillir une part de la production américaine – dont Superman, qui naît la même année que lui ! Mais les Dupuis ont l’ambition d’être plus que des diffuseurs. En ce sens, ils sont les tout premiers en Belgique à miser sur les deux versants de la bande dessinée : la création et sa diffusion. Ils veulent posséder un vivier d’auteurs et de personnages. L’entrée en guerre va paradoxalement leur permettre de s’affirmer. D’abord, et ils ne sont pas les seuls à le constater, parce que la production américaine se tarit. Certains jeunes créateurs qui attendaient leur heure commenceront d’ailleurs à travailler sur les suites de ces histoires dont les planches ne parviennent plus jusqu’en Europe. Ainsi, Jacobs fera-t-il pour le magazine Bravo quelques pages de Flash Gordon (Guy L’Éclair en français) qui lui donneront l’envie de réaliser son premier long récit, Le Rayon U. D’autres, comme Jijé, pallieront l’absence des planches françaises qui ne passent plus non plus la frontière. Jospeh Gillain va ainsi devenir un créateur indispensable du Journal. Ensuite, très proches de la Résistance, les Dupuis vont faire du Journal de Spirou un magazine de propagande anti-nazie à peine déguisée. La censure finira par l’interdire mais Spirou aura entre-temps inventé tout un réseau permettant à ses adeptes de continuer à entretenir la flamme. Autant dire qu’à la Libération, le magazine jouit d’une aura magistrale !

« Journal de Spirou »

 

Hergé a lui aussi continué à publier pendant la guerre. Il a même considérablement assis le succès de Tintin. Mais à la sortie du conflit, sa collaboration au Soir Volé lui vaut d’être inquiété et brièvement interdit de publication. Son avenir est incertain. Et son principal collaborateur, Jacques Van Melkebeke, va connaître la prison ferme pour collaboration. C’est à ce moment que le destin de la bande dessinée belge bascule définitivement vers l’âge d’or. En ces circonstances troublées, ceux qui possèdent un CV intact, des réserves de papier et un esprit d’entreprise ont toutes les clés en mains. C’est le cas de Raymond Leblanc. Fort de ses excellents contacts dans la Résistance, Leblanc monte le projet d’un magazine autour du personnage d’Hergé. Ce magazine s’appellera tout naturellement Tintin. Il naît en 1946. Adossée au journal, une maison d’édition, qui ne pourra malheureusement pas récupérer les albums de Tintin liés par contrat à Casterman : Le Lombard. Cette maison éditera les albums des autres héros parus dans l’hebdomadaire. Hergé réunit autour de lui les créateurs dont il apprécie le travail. Véritable directeur artistique du journal, il démarre avec E.P. Jacobs qui y crée Blake & Mortimer, Paul Cuvelier, auteur de Corentin et Laudy, qui dessine Hassan & Kaddour. Ils sont bientôt rejoints par Jacques Martin, qui invente le péplum en BD avec Alix. Hergé s’entourera aussi de jeunes dessinateurs dans son propre studio dédié à Tintin et au travail publicitaire. On y trouvera, outre Jacques Martin, Roger Leloup, futur créateur de Yoko Tsuno, ou encore Bob de Moor, qui signera Barelli dans le magazine Tintin.

« Blake et Mortimer : Le secret de l’Espadon » de Edgar Pierre Jacobs

L’ÉCOLE DE MARCINELLE

Le succès des deux magazines rivaux ira en s’amplifiant. Chez Dupuis, ce sera sous l’impulsion de Jijé. Comme Hergé, Joseph Gillain va s’entourer de jeunes dessinateurs auxquels il va apprendre le métier. Aussi doué dans le dessin semi-réaliste (les aventures du cow-boy Jerry Spring en sont un exemple) que dans l’humour (Blondin & Cirage), Jijé va cultiver une certaine rondeur, une spontanéité dans le trait qui va le distancier d’Hergé. Et en faire le créateur de ce que l’on appellera l’École de Marcinelle ou l’École Gros Nez. Dans un premier temps, l’école en question, ce sera surtout sa maison de Waterloo. Jijé y accueille Franquin, Will et Morris, trois futurs grands noms de la bande dessinée. L’un des trois, Franquin, génial repreneur des aventures de Spirou et Fantasio puis créateur de Gaston Lagaffe et des Idées Noires, sera le véritable chef de file de cette fameuse École de Marcinelle, souvent bien malgré lui. Son style d’une énergie et d’une vitalité uniques servira de modèle à toute une génération d’auteurs chez Dupuis. Côté style, Morris possède déjà le sien. Il l’affinera mais n’en changera plus, comme il ne changera plus de personnage. Morris passera en effet toute sa vie à dessiner Lucky Luke, « le cowboy qui tire plus vite que son ombre » et qui vendra 250 millions d’albums ! Will reprendra quant à lui les personnages inventés par Dineur au tout début du Journal de Spirou, Tif & Tondu. Il les animera avec brio pendant plusieurs décennies avant de donner tout son talent dans quelques ultimes aventures plus adultes après un passage par la série Isabelle.

« Idées noires » d’André Franquin

 

« Lucky Luke : Billy the Kid » de Morris

 

Spirou va peu à peu agréger autour de lui une génération d’auteurs dont le graal est bien souvent le dessin d’animation américain. Il faut bien comprendre que si Hergé a emprunté quelques trucs graphiques à McManus, il n’a jamais réellement tenté de copier le comics. En Flandre, son plus proche disciple, Willy Vandersteen, père de Suske & Wiske (Bob et Bobette), copiera quant à lui effrontément des cases entières du Prince Valiant de Harold Foster. Mais ni l’un ni l’autre ne se rêve Américain. Jijé, Morris, Franquin, si. Tout comme Goscinny, le futur scénariste d’Astérix (et de Lucky Luke pendant quelques années), ils sont allés en Amérique et ont tenté d’y faire leur trou. Le creuset de Spirou est donc paradoxalement très américain. Le dessin en noir et blanc de Jijé doit d’ailleurs beaucoup à celui de Milton Caniff, dont le Terry & les Pirates est publié dès 1934 aux États-Unis. Quant aux dessins animés de Disney, ils constituent une matrice évidente. Après le succès des personnages de Mickey, Minnie, Donald et bien d’autres qui ont marqué la première moitié des années trente, consacrant une certaine rondeur dans le dessin humoristique, Walt Disney propose son premier long métrage d’animation en 1938 : Blanche-Neige et les Sept Nains. Puis, entre 1940 et 1942, vont sortir des studios Disney les films d’animation Pinocchio, Fantasia, Dumbo et Bambi ! On comprend l’influence que ces films majeurs ont pu avoir sur de jeunes dessinateurs. Une influence qui ne va pas s’exprimer dans les seuls magazines Spirou et Tintin.

Attirés par l’humour ou l’aventure (parfois les deux), les auteurs vont rejoindre Spirou  dans une période de grâce qui durera plus de vingt ans. Jean-Michel Charlier et Hubinon (Buck Dany, entre autres), Tillieux (Gil Jourdan), Peyo (Johan & Pirlouit, Les Schtroumpfs, Benoît Briserfer ou Roba (Boule & Bill) vont enchaîner les succès. Plusieurs d’entre eux vont même devenir planétaires, comme Les Schtroumpfs ! Quand on voit à quel point le creuset de cette génération est l’industrie du film d’animation de Disney, on comprend mieux que se soit construite une forme de merveilleux et de fantasy typiquement belge à cette époque. Curieusement, le personnage-titre du Journal, Spirou, qui ne connaîtra jamais le succès international malgré le formidable talent de Franquin, ne pâtira pas de la différence de notoriété avec les héros plus internationaux de certains collègues. Preuve s’il en est que Spirou est profondément ancré dans sa région d’origine et y a trouvé les ingrédients d’un succès local jamais démenti. Dans les années 70, les auteurs formés dans les ateliers de Franquin ou Peyo vont à leur tour prendre la plume et former la relève. C’est ainsi qu’on découvrira par exemple Walthéry (Natacha). Mais d’autres noms vont s’affirmer : Wasterlain (Docteur Poche), Berck & Cauvin (Sammy) ou Lambil avec le même Cauvin (Les Tuniques Bleues), puis Bosse, etc. Toujours présent dans le paysage aujourd’hui, le magazine Spirou n’a cessé de servir de laboratoire pour de jeunes auteurs, leur évitant d’aller se confronter d’emblée aux chiffres de vente des albums. Il faut cependant admettre qu’aujourd’hui, bien que la rédaction en chef soit demeurée à Marcinelle, les jeunes pousses sont loin d’être exclusivement belges.

« Les Schtroumpfs noirs » de Peyo

 

« Boule et Bill » de Roba

 

L’ÉCOLE DE BRUXELLES

 Et Tintin, pendant ce temps ? Dans une formidable émulation, le nouveau venu créé en 1946 et porté par un héros des plus populaires va lui aussi révéler des générations de grands auteurs. Il va consacrer un style, celui d’Hergé.  En 1977, à l’occasion d’une importante exposition à Rotterdam, le dessinateur et graphiste hollandais Joost Swarte lui donne un nom qui va entrer dans l’histoire de la bande dessinée : La Ligne claire. Elle se caractérise par un trait d’épaisseur égale utilisé pour le contour de tous les sujets et décors. Et un dessin sans ombres ni hachures, à de rares exceptions près. Chez Hergé, c’est le cerné noir qui donne à voir, pas les masses de couleur ou les aplats de noir. Tous ne suivront pas cette école de dessin à la lettre dans le Journal Tintin, mais on y trouvera une rigueur dans le dessin là où Spirou prônera plutôt le lâcher prise. C’est ainsi que Jean Graton y créera Michel Vaillant, Tibet donnera vie à Chick Bill et Ricochet, William Vance à Bruno Brazil (et plus tard à XIII), Hermann à Comanche et Bernard Prince, etc. Seule exception, peut-être, le très flower power Olivier Rameau de Greg et Dany. Mais Dany montrera au milieu des années 70 toute sa capacité de metteur en scène d’action dans le premier « roman graphique » du magazine Tintin, Histoires Sans Héros, sur un scénario de Jean Van Hamme.

« Michel Vaillant : Le grand défi » de Jean Graton

 

« Olivier Rameau » de Dany et Greg

 

Durant ces glorieuses années, on ne compte pas les supports, plus ou moins éphémères, parfois liés à des partis politiques (comme le Vaillant puis le PifGadget du Parti Communiste Français), qui vont tenter de se tailler la part du lion : Cœurs Vaillants, Héroïc Albums, Risque-Tout (un produit Dupuis éphémère grand frère du Journal de Spirou), Grand Coeur, Jeep, Le Journal de Mickey et Mickey Magazine, etc. Aucun, cependant, ne parviendra à rivaliser avec les deux hebdomadaires historiques belges : Tintin et Spirou. Du moins, jusqu’à la fin des années 50.

 

Tout est donc parfait dans un monde immuable. Tout ? Non. « Un petit village résiste »… à la belgitude ! Dès 1959, la création du magazine Pilote par un trio de transfuges des magazines belges formé de Goscinny, Charlier et Uderzo, déplace une part du pôle créatif à Paris et provoque l’émergence d’une scène plus adulte (où l’on trouvera Bretécher, Druillet, Gotlib, Moebius, Christin & Mézières, Bilal – tous Français). Pourtant, jusqu’au milieu des années 70, les deux magazines belges résisteront vaillamment, même si les aventures de Tintin se feront de plus en plus rares, face à un Astérix survolté. Tout semble indiquer que la BD belge n’est pas près de sortir de ses rails. Pourtant, elle rate un tournant essentiel, celui du passage à l’âge adulte.

 

VERS LE ROMAN GRAPHIQUE

Robert Crumb

 

Aux États-Unis, les années 70 ont vu l’émergence d’une scène alternative, l’underground, derrière le chef de fil absolu qu’est Robert Crumb. Crumb a introduit, dès la fin des années 60, une dimension adulte et purement sexuelle dans la bande dessinée. Indirectement, il a amené la naissance du graphic novel, en faisant école auprès d’autres auteurs intéressés par une bande dessinée adulte, mais tournée, elle, vers le documentaire et l’autobiographie. Ainsi, on peut dire de Maus, la bande dessinée d’Art Spiegelman consacrée à la déportation de ses parents, qu’il s’agit là de la fondation définitive du genre du graphic novel.

« Maus » de Art Spiegelman

 

L’essor du graphic novel (le roman graphique, dans sa traduction française) permettra l’émergence d’une génération d’auteurs américains majeurs ces trente dernières années, parmi lesquels Alan Moore (bien que britannique), Daniel Clowes, Charles Burns, Chris Ware. Chez nous, Pilote puis Charlie Mensuel vont révéler à leur tour des auteurs plus politiques ou à tout le moins plus politiquement incorrects. Dès la première moitié des années soixante, le Français Jean-Claude Forrest dynamite les codes bien sages de la BD en publiant Barbarella, bientôt suivi par le Belge Guy Peellaert et son très érotico-pop Pravda la Survireuse. Tout ça sent la libération sexuelle. Les temps sont mûrs pour une autre bande dessinée, tout comme aux États-Unis. Après la création de L’Écho des Savanes en 1972 par Gotlib, Bretécher et Mandryka, c’est surtout la naissance de Métal Hurlant en 1975 par Moebius, Dionnet et Druillet qui donne un coup de fouet à toute la création. À partir de ce moment-là, et même si Greg est aux commandes d’un magazine Tintin plus violent et actuel (en témoignent des séries comme Bruno Brazil ou Bernard Prince), les deux journaux de bande dessinée et les trois éditeurs belges ratent le tournant de la modernité.

« Métal Hurlant »

 

Le premier à se réveiller sera Casterman. Les ventes des albums de Tintin s’érodent, même si elles restent très confortables. Les autres séries sont peu nombreuses au catalogue – Alix, Lefranc, Chevalier Ardent… Heureusement, il y a le Martine de Marcel Marlier, immense best-seller jeunesse.

« Martine à la mer » de Marcel Marlier

Mais il n’est jamais trop tôt pour se réinventer. L’éditeur tournaisien publie une première fois La Ballade de la Mer Salée, de Pratt, en français, en 1975. C’est un échec commercial. Trois ans plus tard, une nouvelle édition mettant en avant le caractère littéraire de l’oeuvre, fait un tabac. La Ballade est présentée comme l’un des « grands romans de la bande dessinée. »

« La ballade de la mer salée » de Hugo Pratt

 

(À Suivre)

Pour Didier Platteau, directeur de Casterman à l’époque, c’est une révélation. Il faut donc créer un magazine d’un genre nouveau. Ce sera (À Suivre), qui permettra dès la fin des années 70 à des auteurs de publier des histoires de plus de cent pages en noir et blanc et qui s’imposera durant deux décennies. Mais hormis quelques auteurs belges – et non des moindres Il faut dire que Jean-Paul Mougin, son rédacteur en chef, installe tout de suite ses quartiers à Paris. Et que son phare, outre l’Italien Pratt, c’est Tardi. Trop longtemps cantonnée dans l’héritage des grands anciens et des deux journaux rivaux, la Belgique paraît soudainement ringarde. Heureusement, ces jeunes auteurs repérés dans les pages d’(À Suivre) ne sont pas les seuls de leur génération. Ils incarnent une première relève en rupture avec la BD dite « franco-belge », il y en aura d’autres. Une rupture qui viendra avant tout de l’école de bande dessinée jadis si traditionnelle d’Eddy Paape, St-Luc. Sous l’impulsion de Claude Renard, elle va former toute une génération de trublions bien décidés à rompre avec Hergé autant qu’avec Franquin : Berthet, de Spiegeleere, Foerster, Swolfs, Andréas, Goffin,…

 

Parallèlement, d’autres créateurs épouseront le modèle TintinSpirou dans les mêmes années, mais pas forcément benoîtement. Hislaire (Bidouille & Violette), par exemple, fait partie d’un petit groupe bien décidé à secouer Le Journal de Spirou comme un prunier. Frank Pé (Broussaille) y amène un ton nouveau et des préoccupations écologiques. Johan De Moor (La Vache) ne sera pas en reste du côté du Lombard quand il s’agira de réinventer la planche et les outils graphiques. Quant au pendant flamand de Tintin, Kuifje, il révèle par exemple le talent d’un Marvano.

« Bidouille et Violette » de Hislaire

 

Pour ce qui est de Dupuis, il faudra attendre 1988 pour voir une petite révolution se mettre en place. Le label Aire Libre, fondé par Philippe Vandooren, permettra à une génération d’auteurs de tenter l’aventure d’albums de grand format en couleurs sur des thématiques plus adultes que celles que la maison édite traditionnellement. Une collection qui permettra notamment de révéler les talents du scénariste liégeois Denis Lapière (Le Bar du Vieux Français, Un peu de fumée bleue, etc.) et du dessinateur, liégeois lui aussi, Jean-Philippe Stassen (Le Bar du Vieux Français, Deogratias, etc.) C’est aussi dans les albums de cette collection qu’Hermann livrera quelques-uns de ses albums les plus personnels, comme Sarajevo-Tango. Hausman, Will, Frank Pé, Servais, Grenson… plusieurs auteurs francophones belges y trouveront l’occasion de se dépasser.

« Le bar du vieux Français » de Denis Lapière

 

« Un peu de fumée bleue » de Denis Lapière

 

 

À LA RECHERCHE DU MOI

Après une crise dans les années 80 et la naissance des premiers grands acteurs du marché – dont le Groupe Ampère, futur Média Participations, qui agglomère Dargaud et le Lombard- les années 90 seront celles de l’émergence d’un nouvel acteur, porteur de renouveau en France : L’Association. Le succès de cet éditeur se déploiera autour des années 2000. Tant Persépolis que L’Ascension du Haut-Mal ou encore le remarquable Faire semblant c’est mentir de la Bruxelloise Dominique Goblet seront des livres fondateurs de l’autobiographie, un genre largement porté par L’Association (et plus encore – mais avec moins de succès – par Ego Comme X, un éditeur angoumoisin entièrement dévolu à l’autobiographie qui publiera notamment les quatre volumes du Journal de Fabrice Neaud). L’autobiographie, un genre que les outils du début du XXIè siècle, dont le blog – en plein explosion – contribueront eux aussi à populariser, pour le meilleur comme pour le pire.

En Belgique aussi, la période est propice au regroupement de jeunes auteurs désireux de rompre avec les modèles traditionnels. Cela donnera lieu à la naissance de Fréon, futur Frémok, toujours actif aujourd’hui, nous y reviendrons un peu plus loin.

Du côté des grands éditeurs historiques, passée la génération formée dans les années 70 – Schuiten, Yslaire, Berthet, Servais, etc. – qui a succédé à Dany, Walthéry ou Hermann, on voit de moins en moins de dessinateurs accéder à une grande notoriété. En revanche, les années 90-2000 consacreront la Belgique comme le terreau par excellence des grands scénaristes populaires. Ainsi, Jean Van Hamme sera à lui seul à la barre des séries les plus vendeuses : XIII, Largo Winch et Thorgal, sans compter la reprise de Blake & Mortimer.

« Thorgal : Les archers » de Jean Van Hamme et Grzegorz Rosinski

 

« Largo Winch : L’héritier » de Jean Van Hamme et Philippe Francq

 

« XIII : Toutes les larmes de l’enfer » de Jean Van Hamme et William Vance

 

Van Hamme a vendu plusieurs dizaines de millions d’albums au cours d’une carrière de scénariste de près de cinquante ans. Il a cédé le scénario de plusieurs séries à Yves Sente, ancien directeur éditorial du Lombard, qui a régné comme scénariste pendant une dizaine d’années sur les plus gros succès de la BD francophone. Quant à Jean Dufaux, auteur de près de 200 scénarios depuis son entrée en bande dessinée dans les années 80, il reste l’un des scénaristes les plus prolifiques de la BD.

 

Les années 2000, en Belgique, voient la concentration des grands éditeurs trouver son achèvement. Avec le rachat de Dupuis en 2004 naît un géant du marché : Média Participations, qui regroupe Dargaud, Le Lombard, Dupuis, Kana, Urban Comics & Urban China, Blake&Mortimer Éditions, Lucky Comics et quelques autres marques. Après Le Lombard (en 1986), c’est donc au tour de Dupuis, l’éditeur de Spirou, de passer un peu moins de vingt ans plus tard sous le contrôle de cette holding internationale.

Média Participations représente l’un des quatre plus gros groupes d’édition francophone, il publie 32 millions de livres par an, dont deux tiers de BD. En 2017, après avoir timidement tenté une percée sur le marché de la littérature avec le rachat d’Anne Carrière, Média Participations s’offre rien moins que La Martinière, un groupe littéraire qui coiffe des marques aussi prestigieuses que Seuil ou Don Quichotte. Ce mariage, qui se passe la même année que le lancement des éditions Delcourt sur le marché littéraire prouve l’abolition des frontières entre le roman et la BD. Mais Média Participations, à cheval sur plusieurs pays, est aussi à la tête de sociétés de production audio-visuelle actives dans le dessin d’animation (plus de 2 millions de DVD vendus par an) ou le jeu vidéo. Il possède ses propres outils de distribution et de diffusion. Et il s’est construit en bande dessinée autour de la réunification de deux catalogues, ceux du Français Dargaud (éditeur historique des histoires publiées dans Pilote) et du Belge Raymond Leblanc (éditeur, lui, des histoires issues du magazine Tintin aujourd’hui disparu). Le siège de décision des maisons historiquement belges, Dupuis et Le Lombard, s’est donc déplacé à Paris. Tout comme celui de la dernière grande maison belge, éditrice des albums de Tintin, Casterman. Rachetée et revendue plusieurs fois durant une quinzaine d’années, elle est aujourd’hui propriété du groupe Madrigall d’Antoine Gallimard.

 

UN NOUVEAU MONDE

Parallèlement, et en réaction à une standardisation de la production et à l’héritage pesant des pères fondateurs, une nouvelle génération d’auteurs belges se fédère dans des maisons au croisement des arts graphiques, de la poésie ou des arts de la scène. Au début des années 90, c’est la naissance de Fréon, qui deviendra Frémok (et signera ses albums FRMK) des suites de son mariage, en 2002,  avec Amok, une maison créée quant à elle à Montreuil, en France. Frémok n’est pas à proprement parler une maison d’édition. Elle inscrit le dessin et la bande dessinée dans un dispositif plus global d’intervention et d’installation, jette des ponts vers les arts de la scène (Thierry Van Hasselt et Vincent Fortemps, deux des ses fondateurs, travailleront avec des chorégraphes), initie des passerelles vers de nouveaux horizons, comme ces ateliers menés avec des handicapés mentaux qui donneront naissance à des albums aussi puissants et atypiques que Match de catch à Vielsalm ou FranDisco.

« Match de catch à Vielsalm » de Adolpho Avril, Olivier Deprez,, Rémy Pierlot, Vincent Fortemps, Jean-Jacques Oost, Gipi, Richard Bawin, Thierry Van Hasselt, Dominique Théâte, Dominique Goblet

 

Vivre à Frandisco » de Thierry Van Hasselt et Marcel Schmitz

 

Largement tournée vers des outils graphiques inédits, mélangeant des « objets » de provenance différente (dessin et gravure, collages et peinture, etc.), mêlant arts plastiques et narration, les livres du Frémok font fi des notions de héros récurrent ou d’histoires linéaires. Une nouvelle génération d’auteurs – Eric Lambé, Dominique Goblet, Thierry Van Hasselt, Vincent Fortemps, Olivier Deprez,… – va imposer un regard neuf sur la bande dessinée francophone belge.

Dans la foulée de la création de Fréon, une autre structure associative naît en 1993, d’abord sous forme de revue : La Cinquième Couche. Elle devient une maison d’édition en 1999, sous l’impulsion de Xavier Lowenthal et William Henne. La Cinquième Couche (ou 5C) publie des livres conceptuels qui forcent volontairement les frontières du médium. De l’écriture sous contrainte et du détournement à la mise en abîme, de la parodie au pamphlet graphique, de la dissociation à l’abstraction, les livres de cette maison d’édition sont aussi inclassables que leurs auteurs, qui n’hésitent pas, par exemple, à publier une autobiographie totalement imaginaire (1h25, de Judith Forest, auteure formée du trio Xavier Lowenthal, William Henne et Thomas Boivin) ou à détourner une oeuvre aussi mythique que le Maus d’Art Spiegelman. On y découvrira également le travail autobiographique proche du reportage d’un Renaud De Heyn (La Tentation) ou le travail en broderie d’une singulière auteure liégeoise : Aurélie William Levaux (Les Yeux du Seigneur, Menses ante rosam, etc.).

« Sisyphe, les joies du couple » de Aurélie William Levaux

La troisième et dernière structure née de la fin des années 90 réunit des auteurs issus de L’Ecole de Recherche Graphique (L’ERG) de Bruxelles. Après avoir publié une cinquantaine de numéros d’une revue baptisée SPON (allusion à la spontanéité du trait), Stéphane Noël, Cédric Manche, Sacha Goerg, Bert, David Libens et quelques autres montent une structure éditoriale d’abord centrée sur le numérique. Elle l’est encore partiellement aujourd’hui, notamment au travers de GrandPapier.org, une gigantesque plateforme accueillant des auteurs de tous les horizons. Très en phase avec une forme d’autobiographie du quotidien développée dans les blogs, la maison a peu à peu élargi son champ d’action, allant de la  confession intime au récit d’aventures. Elle a accueilli et révélé des auteurs comme Max de Radiguès ou Pascal Matthey.

Fragiles économiquement, mais novatrices et porteuses de sens, ces plateformes aux noms improbables – Frémok, La Cinquième Couche, L’Employé du Moi – sont aujourd’hui les fers de lance de la bande dessinée de création sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Issues de collectifs dont la première vocation n’était généralement pas la production de livres, ces structures sont ouvertes sur d’autres arts, d’autres pays ou continents, d’autres médiums. Il est à noter que ces maisons – tout comme Ego Comme X ou L’Association, en France, par exemple – ont également contribué à un déplacement des normes de genre dans la bande dessinée. En travaillant sur une littérature dessinée du Moi, elles ont permis l’émergence de paroles différentes et rompu avec une approche genrée extrêmement traditionnelle issue du moule Tintin-Spirou.

À côté de ces structures associatives, d’autres maisons vont et viennent depuis une quinzaine d’années, en Belgique francophone. Elles publient en général des fanzines ou des albums issus de collectifs d’auteurs. Mais il y a aussi des auteurs qui ont choisi de publier chez les grands éditeurs sans pour autant y pratiquer une bande dessinée traditionnelle. C’est le cas, par exemple, de David Vandermeulen, issu d’un collectif des années 90, Brain Produk (94-99), où l’on a pu découvrir également des auteurs liégeois comme José Parrondo et Jampur Fraize, mais aussi les PicPic-André qui se distingueront plus tard dans le film d’animation. On retrouve aujourd’hui le nom de David Vandermeulen chez Casterman, Dargaud, Lombard, Delcourt,… Pourtant, il développe un univers à contre-courant de la BD traditionnelle. Dans son oeuvre majeure, Fritz Haber (Delcourt), vaste biographie en même temps que fresque historique sur fond de mythe, il mélange les images du cinéma muet, celles des représentations de Faust, des photos ou des extraits de documentaires – 7 à 15 photos pour composer une image, en moyenne -, et bien d’autres matériaux.

La consécration, pour cette génération, sera de voir Paysage après la Bataille, un épais roman graphique d’Éric Lambé et Philippe de Pierpont co-édité par Frémok et Actes Sud/BD, recevoir la plus prestigieuse des récompenses européennes : le Fauve d’Or 2017, au festival d’Angoulême.

« Paysage après la bataille « de Éric Lambé et Philippe de Pierpont

Avec cette récompense, la boucle est bouclée. C’est en effet Éric Lambé qui, avec Alain Corbel, fonde en 1988 la structure Moka, la pierre fondatrice de l’édition alternative en Belgique francophone. Une pierre sur laquelle se construira quelques années plus tard le groupe Fréon, actuel Frémok.

© Thierry Bellefroid, avril 2018

 

 

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Panorama de la littérature en langues régionales romanes de Wallonie

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Carte des différentes zones linguistiques en Wallonie

En Belgique, la littérature en langues régionales romanes a plus de 400 ans d’existence. Elle n’est pas une sous-littérature de la langue française et atteste une belle vitalité. Malheureusement, elle souffre d’un déficit d’image. Le combat mené par l’enseignement obligatoire contre les parlers régionaux au cours du 20e siècle a coupé les Wallons de leurs racines et a plongé ce patrimoine dans l’ombre. Aujourd’hui encore, il est malaisé de se procurer les œuvres majeures, voire les ouvrages de référence.Par « langues régionales romanes de Wallonie », il faut entendre les langues romanes qui se sont développées dans notre pays en parallèle du français et qui étaient encore les langues maternelles d’une majorité de Wallons au début du 20e siècle. Ces langues sont le champenois, le lorrain gaumais, le picard et le wallon ; il s’agit de langues filles du latin vulgaire, comme le français dont elles sont des langues sœurs. Pour distinguer les différentes variétés du wallon, on lui adjoint un qualificatif : wallon occidental (ou carolorégien), wallon central (ou namurois), wallon oriental (ou liégeois) ou wallon méridional (ou sud-wallon).

Il faut noter que les zones d’usage des langues régionales de Wallonie s’étendent en France (y compris celle du wallon, dans la région de Givet parfois appelée la Wallonie de France). Les productions littéraires écrites dans ces langues mais non originaires de Belgique ne seront pas abordées dans cet article. Nous n’évoquerons pas non plus ici les écrits en bruxellois, ou en francique, qui relèvent d’une autre famille linguistique, celle des langues germaniques.Cet article, plutôt que de fournir une présentation géolinguistique de la littérature wallonne, adopte une vision historique globale. En effet, avant la fin du 19e siècle, c’est essentiellement à Liège que la littérature dialectale s’est faite. Cette littérature a pourtant inspiré largement les autres régions et, à l’heure actuelle, les interactions entre le picard, le gaumais et les différentes variétés de wallon sont régulières.

Débuts de la littérature de langue régionale en Belgique romane

Les premiers écrits wallons apparaissent vers 1600 à Liège. Cette naissance peut paraitre tardive quand on la compare à d’autres langues. Ce retard s’explique sous un angle européen ou, à tout le moins, gallo-roman. On constate en effet que, de la Picardie au Poitou, en passant par la Lorraine et la Suisse romande, les premiers textes patoisants sont écrits, eux aussi, entre le milieu du 16e et le début du 17e siècle.

Harbouia, chanson traditionnelle wallonne sur le thème du malade imaginaire, [s.l.], 19e siècle. © Province de Liège – Musée de la vie wallonne – n° 210220000030

Cette première période de la littérature wallonne est surtout d’action et de circonstance. On y trouve des cramignons[1] grivois, des poèmes misogynes, des hommages et des revendications. Ces écrits, toujours versifiés, reposent sur des anecdotes et sont pleinement ancrés dans leur réalité, à l’exception peut-être de quelques parodies. Le pamphlet et la satire, le plus souvent sous forme de pasquèyes[2], sont encouragés par une politique locale troublée.
1.C’èst l’ fièsse, cramignon, Pepinster, C. Fraigneux, 1910. © Province de Liège – Musée de la vie wallonne – n° 2102200001602
2. Bormans Théophile, Lès pones di cour, Liège, [s.n.], 1860. © Province de Liège – Musée de la vie wallonne – n° 2102200004866
3. Aux crompirr frites, Jalhay, Charles Vinche, 1881. © Province de Liège – Musée de la vie wallonne – n° 2102200000695.
 4. Les marchands d’ paskeies d’ a carnaval, Liège, J.G. Carmanne-Claeys, vers 1880. © Province de Liège – Musée de la vie wallonne – n° 2102200000735.Au 16e siècle, alors que la langue française est promue au rang de langue de culture, elle devient l’héritière du latin et s’élève encore un peu plus littérairement parlant. Cette reconnaissance s’accompagne d’un perfectionnement de la langue et des sujets qu’elle traite, creusant ainsi le fossé avec les idiomes populaires.En abandonnant peu à peu sa verdeur et son franc-parler, le français laisse la place aux dialectes pour exprimer la naïveté, la candeur, la grossièreté parfois. On obtient, en employant le wallon, une originalité qui provoque le comique et le familier. D’un coup, les provinciaux découvrent un moyen de s’exprimer en accord avec son génie intime pour plaisanter, aborder familièrement, raconter, ironiser ou invectiver.Les auteurs, même si la plupart sont anonymes, semblent tous être issus des classes plus aisées : on trouve parmi ceux-ci des ecclésiastiques, des notaires ou des conseillers du prince-évêque. Ils emploient le wallon par choix et non par défaut, puisqu’ils maitrisent aussi bien le wallon que le latin et le français. Leurs écrits sont un passe-temps sans aucune prétention artistique ou littéraire.Jusqu’au 19e siècle, les textes en wallon liégeois représentent 90 % de la production littéraire totale. Il faut attendre 1730 pour le premier texte en wallon namurois et le dernier quart du 18e siècle pour les premiers écrits montois en picard. C’est également à cette époque que des écrits sont composés à Tournai, à Nivelles ou à Stavelot.On dénombre quelques 400 textes, la plupart inédits et difficiles d’accès[3]. On ne peut d’ailleurs pas cacher que, en dehors de quelques textes plus intéressants, la majorité de cette littérature ne présente d’autre intérêt que philologique et linguistique. 

Littérature de circonstance

La littérature de circonstance constitue la majeure partie de cette période, mais on n’évoquera que quelques exemples.

ORA Hubert, « Sònè Ligeòi A’ Mínís [Sonèt lîdjwès â minisse] », dans F. LOUYS DU CHASTEAU, Le Chasteau du moine, opposé à la Babel de Hochedé Nembroth de la Vigne, Liège, Christian Ouwerx, 1622, fol. 14r.

Le Sonèt lîdjwès est le premier texte de la littérature wallonne dont l’auteur et la date sont connus. Rédigée en 1622 par un frère mineur de Liège, Hubert Ora, cette composition est dirigée contre un pasteur calviniste. Elle est à replacer dans le contexte des polémiques qui opposent le clergé catholique et les ministres réformés du 17e siècle. Il s’agit d’un sonnet, forme fixe relevée, qui témoigne, outre le thème choisi, que ce texte n’a rien de populaire, si ce n’est l’usage du wallon.Lès-êwes di Tongue, publié vers 1700, est attribué à Lambert de Ryckman, licencié ès lois. La forme de ce texte est inspirée d’un traité de 1699, où l’on vantait les vertus curatives des eaux de Spa. Avec l’objectif de discréditer la fontaine de Tongres, dont un collège de médecins proclamait les vertus thérapeutiques, il met à l’actif de cette fontaine de nombreuses cures merveilleuses assez désopilantes. L’auteur ruine ainsi la réputation de Tongres, sans en avoir l’air.

Noëls wallons

Le genre des chants de Noëls, importé de France, est représenté par une cinquantaine de textes originaires de Wallonie, essentiellement dans le Nord-Est.

DOUTREPONT Auguste et DELBOUILLE Maurice, Les Noëls wallons, Paris-Liège, Droz-Gothier, 1938.

Le thème en est simple : c’est le récit de la Naissance du Christ, de l’Annonciation à la visite des bergers à la crèche, voire à l’adoration des rois mages. Les dialogues sont faits de tableaux réalistes très vivants, tendres et naïfs. Ces textes chantés sont d’autant plus touchants qu’ils transposent le récit biblique dans nos contrées et à l’époque de leur composition, transformant les bergers en aimables Wallons des 16e et 17e siècles.

Cette forme littéraire est peut-être une sorte de continuation des mystères médiévaux, comme le seraient également les différents Bétième, théâtres de marionnettes qui, de Mons à Verviers, représentent la Nativité sous une forme populaire.

 

Le théâtre liégeois

HAMAL Jean-Noël, Théate Ligeoi, ki contin li Voëge di Chôfontaine, li Ligeoi égagi, li Fiesse di Houte-si-Plou, é les Hypocontes : opéras burless avou inn Chanson so l’ céléb Grétry kouan i v’na r’véy s’ patreie en 1784. Liège, Lemarié, [1810].

Quelques œuvres de théâtre sont écrites au début du 18e siècle, mais ce sont vraiment les quatre opéras réunis sous l’appellation « Théâtre liégeois » qui constituent le point majeur de l’époque : Li Voyèdje di Tchôfontinne[4], Li Lidjwès ègadjî, Li Fièsse di Hoûte-s’i-plout et Lès-Îpocondes.Écrits et créés entre 1757 et 1758, ces quatre œuvres sont le fruit de Jean-Noël Hamal, compositeur, et de quatre notables liégeois : Simon de Harlez, conseiller privé du prince-évêque Charles d’Oultremont, Pierre-Robert de Cartier de Marcienne, bourgmestre de Liège en 1768, Pierre-Grégoire de Vivario, bourgmestre en 1769 et 1779 et Jacques-Joseph Fabry, bourgmestre de Liège à plusieurs reprises entre 1770 et 1790.La création de ces textes répond sans doute à la volonté de Hamal de créer un véritable opéra liégeois, à l’imitation des opéras dialectaux italiens. La crudité de certaines expressions et le réalisme des personnages et des scènes vécues ont contribué à la valeur du document. Écrits en patois savoureux, ils sont le récit de faits de vie : un voyage aux bains de Chaudfontaine avec quelques personnages pittoresques, un jeune Liégeois du peuple qui s’est laissé enrôler par un racoleur français, une fête paysanne, ou encore des malades imaginaires en cure à Spa.Indéniablement, les pièces rencontrent un succès, principalement dû à la qualité musicale et à la délicatesse des œuvres. Mais, ce succès majeur reste sans lendemain, comme une étoile filante dans un ciel sombre.

Le renouveau du 19e siècle

Aux débuts du 19e siècle, le courant dialectal, jadis plutôt fécond à Liège, s’essouffle. La déchéance semble inéluctable lorsque le Romantisme, avec son goût du populaire et du régionalisme, vient donner une impulsion décisive. L’activité érudite va maintenant de pair avec l’activité littéraire. François Bailleux et Charles-Nicolas Simonon, par exemple, combinent philologie et écriture créative.

JANSSENS G., Portrait de Charles-Nicolas Simonon, Liège, 1839. © Province de Liège – Musée de la Vie wallonne

La naissance de la Belgique en 1830 et l’émergence progressive d’un sentiment wallon, face aux mouvements flamands de plus en plus revendicatifs, sont favorables à un nouvel essor. Bientôt, la langue régionale devient un symbole identitaire fort, malgré sa variation géographique. Liège demeure le centre de rayonnement majeur mais on observe des créations littéraires de qualité à Mons, à Namur, à Nivelles ou à Charleroi.

L’activité littéraire qui, jadis, était l’apanage des élites sociales, gagne toutes les sphères de la société. Les écrivains plus populaires diversifient les genres, mais leur production n’est pas toujours de grande qualité, tantôt trop doucereuse, tantôt trop conformiste.

La littérature s’épanouit véritablement, elle se renouvelle et s’affiche comme régionale. Si elle demeure passe-temps, c’est un passe-temps durable et assumé, reconnu même, puisque l’habitude de l’anonymat se perd. Des recueils – hétéroclites – sont publiés.

 

La poésie

Progressivement, la poésie s’ouvre à d’autres horizons que celui de la circonstance. Avec Li Côparèye  de Charles-Nicolas Simonon (1822), poème à la gloire de l’ancienne cloche de la cathédrale Notre-Dame et Saint-Lambert de Liège, les premiers accents de nostalgie du passé apparaissent. Bien plus que la perte d’une cloche, c’est la disparition d’un régime glorieux, celui de la principauté épiscopale que pleure Simonon. Avec ce texte, Simonon apparait comme un auteur de transition[5].

On s’essaie également à la fable, avec quelques adaptations de qualité de Jean de la Fontaine, par le liégeois François Bailleux, le hennuyer Joseph Dufrane, dit Bosquètia, le carolorégien Léon Bernus ou le namurois Charles Wérotte entre autres.

La poésie sert encore à affirmer la valeur du wallon face au français, notamment en jouant de la complémentarité des deux idiomes. Le texte assez connu de Nicolas Defrecheux, Mès deûs lingadjes (1861), illustre bien ce propos, mais d’autres auteurs, comme Wérotte, usent de cette complémentarité, notamment en affectant des sujets plus universels au français et des sujets plus sensibles ou familiers au wallon.

DEFRECHEUX Nicolas, Œuvres complètes, Liège, édition du Centenaire, 1925

DEFRECHEUX Nicolas, Mes deux lingages, manuscrit original, 1861. © Province de Liège – Musée de la Vie wallonne – n° 2102200004000.

Le wallon est porté à l’expression lyrique la plus délicate avec Defrecheux et son Lèyîz-m’ plorer (1854), complainte d’un jeune homme qui pleure d’avoir vu mourir la femme qu’il aimait. Le succès populaire, porté par un air connu, est fulgurant et contribue à un engouement total pour la littérature wallonne – et tout spécifiquement pour la poésie.

La découverte du lyrisme ouvre directement les perspectives et permet de dépasser la poésie d’autojustification pour celle d’expression pure et simple. C’est peut-être aussi parce que cette poésie n’est plus l’apanage des classes aisées, qui projetaient cette complémentarité linguistique dans leurs écrits, que les lettres dialectales s’ouvrent enfin à toutes sortes de thèmes et de conceptions de l’écriture.

Les chansonniers, auteurs provenant de professions manuelles, parfois semi-lettrés, n’expriment pourtant pas encore leurs conditions sociales, l’exploitation du prolétariat et ses éventuelles revendications. L’œuvre en langue régionale, et plus particulièrement celle des chansonniers, n’exprime pas le vécu de ceux qui la lisent ou l’écoutent, mais cherche à leur offrir un dérivatif, une évasion face à leurs peines. Les quelques chansons sociales sont nées de circonstances, de mouvements revendicatifs. La plupart des auteurs préfèrent largement évoquer leurs réalités quotidiennes, parfois les plus grivoises ou les plus cocasses, avec un objectif constant : susciter le rire et l’amusement. Le genre fait florès dans toute la Wallonie : Tournai, Charleroi, Namur, le Borinage. Certaines personnalités marquent leur région : Jacques Bertrand, par exemple, à Charleroi, auteur franc et jovial, parfait interprète des émotions du peuple, a marqué les esprits avec sa chanson Sintèz come èm’ coeûr bat (1865),  plus connue sous le nom Lolote ; Nicolas Bosret, à Namur, est l’auteur du célèbre Li bia bouquet (1851), chanson évoquant la coutume du bouquet de la mariée, devenue hymne officielle de la de Namur.

À l’imitation de Defrecheux, de nombreux auteurs se glissent dans le sentimentalisme, parfois avec succès, comme chez Joseph Vrindts ou Émile Wiket. Malheureusement, c’est souvent la face un peu larmoyante et plaintive de ce poème de Defrecheux qui inspire et beaucoup d’auteurs versent dans l’excès, créant un style que Maurice Piron nomme le lèyîz-m’ plorisme[6]. Les essais se multiplient dans les formes fixes : le sonnet, le rondeau, avec plus ou moins de réussite.

La poésie s’oriente tantôt vers la satire de mœurs, tantôt vers la satire de caractère, tantôt vers le poème pastoral ou l’épopée régionale. On retiendra tout particulièrement Djan d’ Nivèles (1857), écrit par l’abbé Michel Renard, œuvre unique par son ampleur et son originalité, épopée héroï-comique et burlesque, parfait mélange de merveilleux et de réalisme wallon.

Ainsi, en quelques décennies, la poésie en langue régionale a suivi une double croissance. La première est une élévation : la littérature montre toutes ses capacités pour le lyrisme. La seconde est un élargissement : on ouvre la littérature à de nouveaux genres, de nouveaux thèmes. Après 1880, une nouvelle évolution s’opère. La littérature passe d’une vocation orale – et la plupart du temps chantée – à une vocation écrite. Les poèmes s’écrivent de plus en plus pour être lus. La forme s’affine, l’inspiration s’enrichit. Les auteurs commencent à se préoccuper de leur pensée, d’un contenu plus humain, plus idéalisé, plus tourné sur lui-même.

 

Le théâtre

Le théâtre met plus de temps à se révéler. La comédie wallonne, instiguée par la Société liégeoise de littérature wallonne, fait ses premières armes chez André Delchef. Le plein essor arrive avec Tåtî l’ pèriquî (1885), d’Édouard Remouchamps. La justesse du portrait et le naturel de l’expression en font un succès magistral, même si l’œuvre est écrite en alexandrins. De nombreuses vocations sont nées de ce succès populaire, notamment parmi les acteurs et metteurs en scène puisqu’une troupe dialectale permanente se constitue autour de Victor Raskin dès 1888.

DANSE Auguste, Portrait de Édouard Remouchamps, vers 1890, reproduit en carte postale vers 1930.

 

1. Tåtî l’ périquî. Liège, Théâtre wallon du Trocadéro, 1932. © Province de Liège – Musée de la Vie wallonne – n° 2009 2. THÉÂTRE ROYAL DE LIÈGE, Tåtî l’ perriquî, Liège, impr. C. Couchant, 1887. © Province de Liège – Musée de la Vie wallonne – n° 2009110.

 

Les pièces se multiplient, faisant du théâtre le genre le plus prolixe, avec son lot de bonnes et de mauvaises compositions. Qu’importe, le public est séduit et encourage le développement de l’écriture dramatique.

Après Remouchamps, Henri Simon, Georges Ista et Clément Déom vont restreindre le comique de situation au profit du comique de caractère : des études psychologiques comme Li bleû-bîhe (1886) ou Li neûre poye (1893), reproduisent de multiples détails de la vie quotidienne en Wallonie. Simon substitue la prose aux vers. Il cherche à atteindre plus de distinction, tout en s’approchant au plus près de la vie réelle, qu’il observe finement.

 

Activité littéraire et éditoriale bien vigoureuse

1. RASSENFOSSE Armand et DEJARDIN Joseph, XXIIe heureie de l’ Société wallonne, Liège, Société de littérature wallonne, 1888. © Province de Liège – Musée de la Vie wallonne – n° 2102900000009. 2. NAMUR François et DEJARDIN Joseph, Société liégeoise de littérature wallonne – XXIVe Heurêye, li 13 dè dièrain meûs 1890, Liège, Société de littérature wallonne, 1890. © Province de Liège – Musée de la Vie wallonne – n° 2102900000001.

 

Au cours de la seconde moitié du 19e siècle, un cadre s’établit autour de la littérature en langue régionale. Le premier jalon est la constitution de la Société liégeoise de littérature wallonne[7]. La société a eu un impact sur la création littéraire, notamment en favorisant l’éclosion de la satire dialoguée et du récit historique en vers, du tableau populaire et de la fable. Ces genres seront des bases solides pour le renouveau futur de la poésie lyrique. Mais les nombreux concours ont également favorisé le développement de lexiques spécialisés, d’études étymologiques, de relevés toponymiques. C’est au sein de cette même société que l’orthographe Feller a été validée et diffusée aux quatre coins de la Wallonie dès 1902, donnant aux auteurs une norme orthographique bien utile – quoique encore discutée aujourd’hui par certains – pour favoriser une communication à l’échelle wallonne.

D’autres cercles littéraires apparaissent à la fin du 19e et surtout au début du 20e siècle : le Caveau liégeois (1872), qui groupe les auteurs indépendants, l’Association des auteurs dramatiques et chansonniers wallons (1882), La wallonne (1892), Les auteurs wallons (1897), le Club wallon de Malmedy (1898), l’Association littéraire wallonne de Charleroi (1898), lès Rèlîs Namurwès (1909)

1. C’èst l’ fièsse, cramignon, Pepinster, C. Fraigneux, 1910. © Province de Liège – Musée de la vie wallonne – n° 2102200001602
2. BORMANS Théophile, Lès pones di cour, Liège, [s.n.], 1860. © Province de Liège – Musée de la vie wallonne – n° 2102200004866
3. Aux crompirr frites, Jalhay, Charles Vinche, 1881. © Province de Liège – Musée de la vie wallonne – n° 2102200000695.
4. Les marchands d’ paskeies d’ a carnaval, Liège, J.G. Carmanne-Claeys, vers 1880. © Province de Liège – Musée de la vie wallonne – n° 2102200000735.

Aux côtés des almanachs littéraires déjà en vogue avant 1890, les premiers journaux patoisants voient le jour : à Namur d’abord avec Li marmite (1883), à Jodoigne, avec L’ Sauverdia (1892), à Charleroi, avec L’ Tonnia d’ Chalerwet (1895), à Mons, avec L’ Ropïeur (1895), à Liège, bien sûr, avec Li Spirou (1887), la Gazette wallonne (1889), Li clabot (1892), L’airdiè (1892), Li Mèstré (1894). Ces journaux offrent une tribune providentielle aux auteurs de Wallonie, ainsi qu’un public fidèle et récurrent. Ils démocratisent les lettres en langue régionale, en plus de favoriser l’apparition de la nouvelle et du roman en feuilletons. Bientôt, ces langues s’invitent partout : des cabarets wallons se créent, notamment à Tournai (1907), les troupes permanentes se multiplient et deux théâtres dialectaux fixes s’imposent à Liège, le Trianon et le Trocadéro, les imprimeurs produisent des tirages colossaux qui se vendent comme des petits pains, multipliant souvent la médiocrité aux dépens de la qualité littéraire.

 

Le développement au 20e siècle

Ce siècle est la période la plus fertile, avec des auteurs issus de toute la Wallonie, qui atteignent un haut niveau d’exigence esthétique. Les auteurs du 20e siècle, souvent au fait de l’évolution de la littérature, s’émancipent du pôle littéraire parisien et produisent des œuvres résolument wallonnes. Par moments, on a même le sentiment que la littérature dialectale devance certains courants.

À nouveau, création littéraire et philologie sont étroitement liées et on ne s’étonnera pas de voir parmi les auteurs les plus marquants de nombreux professeurs de littérature et de linguistique française. Leur présence témoigne de la haute valeur accordée à la littérature wallonne.

 

La poésie

Sans conteste, c’est à cette époque et en poésie que la littérature connait sa plus belle réussite. Alors que le siècle s’ouvre avec de nombreux textes mièvres et médiocres, conformistes et maniérés, quelques cas isolés se distinguent : Arthur Xhignesse ou Lucien Maubeuge travaillent sur des thèmes neufs, d’une manière certes moins soignée que leurs successeurs, mais déjà en décalage avec l’ambiance générale. Le Nivellois Georges Willame, spécialiste du sonnet, offre une technique impeccable et une sensibilité toute travaillée. Le Malmédien Henri Bragard est un des plus purs lyriques. Ses poèmes tendent vers la synthèse, surtout dans ses dernières productions.

Portraits de Henri Bragard et de Georges Willame

 

Une fois de plus, Henri Simon hausse le genre, à tel point que Maurice Piron n’hésite pas à le qualifier de plus parfait des poètes wallons[8]. Deux œuvres majeures s’inscrivent pleinement au cœur de la culture wallonne qu’ils décrivent et subliment : Li mwért di l’åbe (1909), long poème en alexandrins, décrit l’abattage d’un arbre séculaire. Li Pan dè bon Diu (1924), évoque tous les travaux de la terre qui font du grain de blé le pain quotidien. La poésie de Simon, reposant sur une maitrise de la langue inégalée même après lui, est contemplatrice dans le sens le plus positif du terme. Après lui, la langue wallonne n’aura plus à démontrer ses qualités, elle pourra alors s’ouvrir à d’autres expressions plus intimes.

Dans l’Entre-deux-guerres, Marcel Launay s’affiche comme un parnassien, avec son gout du mot rare, notamment dans Florihâye. Joseph Mignolet, lui, propose une poésie qui, à l’inverse de la poésie très réaliste d’Henri Simon, est extrêmement suggestive. Il s’apparente plutôt aux romantiques et compose surtout à propos de religion, de famille et de sa patrie wallonne. Certaines de ses compositions sont des épopées amples, comme dans Li tchant dèl creû (1932) ou Li tchant di m’ tére (1935) et ne manquent pas de souffle.

Portrait de Jules Claskin

Portrait de Jules Claskin

 

Dès 1930, c’est en dehors de Liège surtout que le renouveau se développe. La jeune génération, Émile Lempereur en tête, réclame un renouvellement massif des sources d’inspiration. Le Liégeois Jules Claskin apparait, en cela, comme une sorte de précurseur. Impressionniste, allusif, habile à trouver des images neuves et à jouer du vers libre, il sert de modèle aux générations suivantes. Mais, dès la publication du manifeste de Lempereur[9], les auteurs se penchent davantage sur l’humain et se tournent vers l’époque contemporaine, moins vers un passé sublimé. La langue régionale devient un moyen d’expression fort, notamment pour dénoncer l’injustice sociale.

Il s’agit là d’une première émancipation de la poésie de papa, ce qui fait dire à certains qu’il s’agit de « poésie intellectuelle ». La Namuroise Gabrielle Bernard, le Nivellois Franz Dewandelaer, le Malmédien Henri Collette ont en commun l’anticonformisme, la sincérité, le rejet de l’hypocrisie bourgeoise et le gout des images frappantes. Résolument, ils se font la voix des ouvriers, des mineurs, de ceux qui souffrent par le travail pour subsister.

Portraits de Franz Dewandelaer et Gabrielle Bernard

Après la Seconde Guerre mondiale, une seconde émancipation a lieu. Elle est marquée par la publication de l’ouvrage Poèmes wallons 1948, qui offre une vision transversale de la Wallonie dialectale, et qui unit les différents parlers dans un destin universel de l’homme, à travers une approche plus subjective et une démarche plus intérieure. Dans ce recueil, cinq auteurs incontournables. Louis Remacle, par sa poésie dépouillée, atteint une sobriété implacable. Willy Bal, sous des atours optimistes, ne craint pas d’aborder tous les thèmes et s’appuie sur ses origines pour mener sa réflexion. Franz Dewandelaer, pratique une poésie forte et fougueuse, juvénile et passionnée, qui dénonce les injustices sociales. Le père Jean Guillaume écrit avec beaucoup de pudeur, à propos d’aspects autobiographiques parfois intimes, à partir des réalités les plus concrètes pour, parfois, parvenir à les transfigurer.

MAQUET Albert, Disjecta, Liège, Société de langue et de littérature wallonnes, 2005. MAQUET Albert, Calipsô : suite de poèmes en wallon du pays de Liège. Seraing : la Trace, 2001.

Albert Maquet s’ouvre à toutes les formes possibles, aux genres les plus subtils et aux émotions les plus complexes, ce qui peut le conduire jusqu’à l’hermétisme, parfois. Ce recueil offre pour la première fois à la littérature wallonne le luxe de s’inscrire dans des mouvances contemporaines de celles qui animent la littérature française. La publication de l’anthologie Poètes wallons d’aujourd’hui (1961), par Maurice Piron aux éditions Gallimard, offrira une reconnaissance internationale, notamment grâce à des traductions en langues étrangères (allemand, anglais, roumain, russe)[10].

1. HICTER Marcel, Awè vî fré, Liège, L’horizon nouveau, 1939. 2. HICTER Marcel, Sans titre

De nombreux auteurs s’inscrivent dans ce sillage. Georges Smal, de Houyet, écrit une œuvre transparente et en apparence facile d’accès, de laquelle toute trace de recherche littéraire est effacée, et qui évoque un monde banal et mystérieux. Marcel Hicter, de Momee, s’inspire de l’Antiquité. Il transpose Virgile ou Horace dans son parler hesbignon et aborde, par ailleurs, avec une langue assez orale, des sujets plus actuels et parfois difficiles tels que la mort ou la guerre. Victor George, de Bois-Borsu, offre une poésie très brève, avec un sens aigu de l’ellipse et de l’image. Émile Gilliard, de Moustier-sur-Sambre, propose des textes très directs, ouvertement opposés aux injustices, révoltés contre le mode capitaliste et d’où jaillit la contestation d’une société inhumaine.

1. LIBBRECHT Géo, Lès clèokes, Bruxelles, L’audiothèque, 1965. 2. LIBBRECHT Géo, M’n Accordédïeon, Bruxelles, L’audiothèque, 1964.

D’autres régions se renouvellent, comme la Gaume qui, avec Albert Yande et son Djan d’ Mâdi (1957), réalise un classique de littérature. En pays picard, Géo Libbrecht, auteur reconnu, replonge dans ses racines dès M’n accordéïeon (1964) et offre un nouveau souffle à la poésie, à rebours de la forme traditionaliste portée, par exemple, par les auteurs du Royal Cabaret wallon de Tournai.

1. HEYMANS Dominique, Pleuves, Liège, Tétras Lyre, 2018. 2. ANDRÉ,  David, V 51, Charleroi, CROMBEL, 2012.

Aujourd’hui, la poésie en langues régionales de Wallonie perdure et continue de s’épanouir, même si le nombre de locuteurs actifs diminue inlassablement. La poésie de Jean-Marie Kajdanski, par exemple, présente un monde fragile mais duquel il est encore possible de s’émerveiller aisément. Son écriture parle de choses simples, avec des mots simples, avec une apparente facilité bien qu’on sente tout le travail de précision sous-jacent. Avec David André de La Louvière, notamment dans son recueil V 51 (2012), la poésie dénonce l’isolement, le repli sur soi, l’exclusion que peuvent créer la technologie et les mondes virtuels. Il s’engage pleinement contre l’individualisme, les inégalités de la société d’aujourd’hui. Dominique Heymans, avec Pleuves (2017), s’interroge sur les vertus de la pluie, sur les rapports complexes que l’on entretient avec elle, et sur la richesse qu’elle offre à ceux qu’elle arrose, dans une langue imagée et aux belles sonorités. Depuis 2018, le Picard André Leleux est devenu une autre référence, parvenant à faire partager des émotions fortes et vives, heureuses ou tristes, avec une grande sobriété et des mots savamment choisis.

 

La prose

Les écrits en prose arrivent tardivement. Ils précèdent la poésie à Mons, avec Charles Letellier et Henri Delmotte, fins observateurs des Montois. Mais le premier vrai roman en prose, Li Houlot (1888) est du Liégeois Dieudonné Salme. Il conte de manière dynamique la vie d’un quartier de Liège : Outremeuse. Plusieurs tentatives malheureuses se succèdent en Wallonie : faits de mœurs, anecdotes folkloriques, événements liés à la vie personnelle ou paroissiale, la prose est d’abord strictement descriptive, très ancrée dans l’anecdotique. Les conteurs de terroir peinent à se défaire du pittoresque et du savoureux.

 

1. RAVELINE Henry, Contes borain vol. 1 : Pour dîre à l’èscriène, Liège, Société de langue et de littérature wallonne, 2007. 2. RAVELINE Henry, Contes borain vol. 2 : Volēz có dès istwâres ? … In v’là !, Liège, Société de langue et de littérature wallonne, 2008.

Henry Raveline, pseudonyme de Valentin Van Hassel, conteur borain de Pâturages, s’abreuve à la tradition orale pour la faire vivre sur papier. À Liège, il faut attendre François Renkin pour trouver un artiste qui, comme Henri Simon en poésie, élève le genre à un haut niveau d’exigence, avec simplicité et densité dans l’écriture, avec un style naturel, juste et infaillible. Arthur Xhignesse, habitué des concours, a produit Boule-di-Gome (1912), triste histoire d’un enfant de pauvres. Jean Lejeune, avec quelques nouvelles comme Cadèt (1921) et Avå trîhes èt bwès (1948), est un fin observateur du monde animal, qui se spécialise dans la description minutieuse de chaque chose.

1. CALOZET Joseph, O payis dès Sabotîs, Liège, H. Vaillant-Carmanne, 1945. 2. CALOZET Joseph, LI Brak’nî, Liège, H. Vaillant-Carmanne, 1937.

Mais c’est dans la région namuroise que le genre prend toutes ses lettres de noblesse : Joseph Calozet s’appuie sur une véritable culture wallonne pour faire évoluer ses personnages dans Li brak’nî (1924), Pitit d’mon lès Ma-tantes (1929), O payis dès sabotîs (1933), Li crawieûse agasse (1939), tétralogie ardennaise. Il avoue chercher avant tout à documenter la vie en Wallonie, en relatant la vie de personnages qui ont réellement existé. L’auteur s’efface pleinement derrière la matière qu’il présente, avec une langue simple, juste et harmonieuse, mais ses écrits, grâce à une parfaite maitrise de la langue et des valeurs propres de celle-ci, suscitent l’émotion.

À la suite de Calozet, les conteurs de grande valeur se multiplient. Marcel Fabry, à Liège, avec Li hatche di bronze (1937), cherche des perspectives nouvelles, en variant le temps et l’espace de ses récits. Il emploie des moyens narratifs variés pour inviter le lecteur à prendre part à la construction du récit. Il présente surtout des considérations sociales et des interrogations qui, bien qu’elles soient transposées dans un autre espace-temps, parlent aux Wallons et aux Wallonnes.

1. LEMPEREUR Émile, Greifswald : powèmes di prijoni, Charleroi, Èl Bourdon, 2019. 2.LEMPEREUR Émile, Mîy’tadje, Charleroi-La Louvière, Èl Bourdon – Mouchon d’Aunia, 2004.

 

À Châtelet, Émile Lempereur, dans Discôpé dins in coeûr (1938) et du tchèrbon dins lès flates (1941) et Louis Lecomte, surtout dans Ramâdjes (1942), proposent une technique neuve : le découpage de l’action en tableaux successifs. Il s’agit presque d’une écriture cinématographique, multipliant les points de vue et permettant de mieux cerner les réactions des personnages.

1. LALOUX Auguste, Li curé d’ Sautau, Namur, Lès Rèlîs Namurwès, 2011. 2. LALOUX Auguste, Li p’tit Bèrt, illustration de Sabine de Coune, [S.l.], [s.n.], 1969.

Le Dinantais Auguste Laloux s’applique au récit bref dans Lès Soçons (1966) et surtout Li p’tit Bêrt (1969). Son mode d’expression, qui emploie le monologue intérieur, qui use de phrases nominales, qui mélange style direct et indirect, transpose particulièrement bien la pensée à l’écrit.

1. BAL Willy, Poques èt djârnons. Charleroi, Èl Bourdon, 1957.  2. BAL Willy, Warum Krieg ?, Charleroi, Èl Bourdon, 1996.

 

Willy Bal, de Jamioulx, produit de nombreux écrits en prose qui touchent par leur vérité et la force de ce qu’ils évoquent, tantôt profondément ancrés dans leur terroir et dans la culture wallonne, tantôt ouvertement marqués par des événements historiques, comme la guerre : Fauves dèl Tâye aus fréjes (1956), Warum Krieg ? (1996), Djon.nèsse a malvô (2001) complètent une production poétique déjà imposante. L’écriture y est soit rêveuse, soit forte et revendicatrice, mais toujours remplie d’émotions qui naissent d’une belle utilisation du wallon.

En picard, les auteurs se multiplient également, usant de thèmes sociaux, avec le souhait de dénoncer une société qui ne fonctionne pas toujours très bien. Florian Duc, de Blaton, emploie le roman rimé pour décrire la vie d’une famille de mineurs dans De ç’ temps-là, Julie… Juliette (1976). La forme courte, comme le conte ou la fable, y sont courants. Pierre Ruelle, dans ses Contes borains (1990), ancre ses histoires dans une localité et dans une réalité culturelle typiquement boraine, dans un style direct, parfois enfantin, parfois proche des harangues des chansons de geste.

Plus récemment, les écrits de Rose-Marie François, originaire de Douvrain-Baudour,  font la part belle à l’expression du moi, dans Et in picardia ego (2008) et Les Chènes (2013). L’autrice y revient sur des souvenirs vécus, qu’elle parvient à rendre aussi vivants que s’ils étaient vécus par le lecteur lui-même. Le traitement du souvenir est particulier, car c’est la temporalité de l’individu qui prime et non celle des faits.

Dans les productions les plus récentes, on citera Chantal Denis, Émile Gilliard, Jean-Luc Fauconnier, Guy Fontaine, Laurent Hendschel, Jeannine Lemaître, Lucien Mahin, Lucien Somme, Joëlle Spierkel, Joël Thiry, Jacques Warnier, qui parviennent à renouveler les genres et les thèmes évoqués, qui parviennent à s’ouvrir aux autres littératures régionales et à plonger leurs récits dans l’époque la plus contemporaine, en envisageant des problématiques actuelles.

Quelques auteurs, comme Robert Arcq, Pierre Faulx et Paul Mahieu, se sont essayés au genre des aphorismes, et notamment du côté du picard. Toute une génération perpétue la tradition du conte populaire et de la nouvelle, à travers toutes les régions : Daniel Barbez, André Capron, Lisa Dujardin, Jean-Luc Geoffroy, André Henin, Bernard Louis, Henry Matterne, Annie Rak, Roland Thibeau. Nombreux sont ceux qui s’adressent aujourd’hui à la plus jeune génération, notamment sous l’impulsion du Service des Langues régionales endogènes et de sa collection Lès Bab’lutes. Des projets d’écriture collective englobant les différentes langues d’oïl ont également vu le jour, grâce à l’action menée par la revue MicRomania, comme avec Voyage en Oïlie (2015).

 

1. GILLIARD Émile, Su lès tiènes : traduction wallonne de Colline de Jean Giono, Liège, Dîre èt scrîre è walon, 2004 .2. MIGNOLET Joseph, Li tchant di m’ tére, Liège, [s.n.], 1935.

Enfin, la littérature en langues régionales de Wallonie n’est pas hermétique aux autres littératures et les adaptations fleurissent. C’est surtout vrai à propos du théâtre, pour lequel les vaudevilles à succès sont repris presque tels quels, mais c’est aussi le cas pour la littérature en prose. La transposition vers les langues régionales présente une particularité : celles-ci étant fortement imagées et pleinement marquées par leur culture, il est nécessaire de se réapproprier le texte dans son langage, sous peine de faire œuvre inutile. Beaucoup l’ont bien compris et on citera l’adaptation de Colline de Jean Giono par Émile Gilliard sous le titre Su lès tiènes (1990), Aline de Charles-Ferdinand Ramuz par Willy Bal (1998) ou encore Mêsse Houbièt de Maurice Delbouille (écrite en 1939 mais publiée en 2005), adaptée à partir de la Farce de Maistre Pathelin. On retiendra l’adaptation de textes sacrés ou apocryphes par Joseph Mignolet, Jean-Marie Lecomte ou Jean Bosly.

La chanson

1. BRENU Henriette, LEMAIRE Lambert, RONVAUX Jacques et BODDEN Albert, Titine sur la batte, [S.l.], Philips, [vers 1970]. 2. BRENU Henriette, LEMAIRE Lambert et RONVAUX Jacques, Bonjoû Titine, [S.l.], Philips, [1967].

La chanson, genre plébiscité, s’est détachée progressivement de la poésie au fil du 20e siècle. Elle est longtemps restée cantonnée dans un registre conventionnel, encouragée par la production des nombreux cabarets wallons et d’auteurs à succès : Adolphe Wattiez, Lucien Jardez, Éloi Baudimont du côté de Tournai, Auguste Boon, Louis Lagauche, Émile Lambert, Henriette Brenu, les frères Sullon, du côté de Liège, le célèbre Bob Deschamps dans la zone carolorégienne. Cette chanson ne suit pas vraiment l’air du temps mais perpétue une tradition bien établie.

BEAUCARNE Julos, La p’tite gayole, [S.l.], R.C.A., 1980.

Il faut attendre les années 1970 et l’essor planétaire de la World music et de l’ethnomusicologie pour qu’un nouveau souffle apparaisse chez nous. Julos Beaucarne fait office de figure emblématique à ce sujet, suivi bientôt par toute une génération d’auteurs à texte. Les styles musicaux se diversifient progressivement : de la musique jazz et du blues au country blues, en passant par le rock et le hard rock, la folk song voire le slam. Retenons bien entendu Elmore D, qui s’illustre dans le blues, ou Guy Cabay et sa bossa-nova wallonne.Certaines formes surprennent parfois, telles celles de Viktor Hublot, reprenant en 1985 Li p’tite gayole ou Piron n’ vout nin danser dans un style électronico-dance assez déconcertant.

2. LEFEBVRE Jacques, Épitaphe pour un grand frère, [S.l.], éd. Louise Hélène France, [1979]. 1. LEFEBVRE Jacques, Tchansons, Ougrée, M.D., 1987.

Dans les années 1980, plusieurs interprètes ne craignent plus de s’afficher comme strictement régionalistes. C’est le cas de Daniel Barbez en picard, de Jean-Claude Watrin, pour la Gaume, de Jacques Lefebvre, brillant parolier liégeois aux thématiques sociales, et de William Dunker qui connait un succès retentissant au cœur des années 1990 à la suite de son album Trop tchôd (1986)… Longtemps, c’est le Prix de la Chanson wallonne, organisé conjointement par l’Union Culturelle wallonne et la RTBF qui a révélé la plupart des chanteurs connus. Aujourd’hui, conscients du patrimoine musical wallon, plusieurs musiciens choisissent de revisiter le répertoire traditionnel et s’en inspirent pour leurs propres compositions : Marc Malempré, Rémi Decker, La Crapaude, Xavier Bernier, Solia…

L’évolution du théâtre

Genre plus oral, le théâtre, tout comme la chanson, va conserver un niveau de popularité intense, particulièrement auprès du public qui ne sait ni lire, ni écrire. La production se signale plus par sa quantité que par sa qualité : n’ayons pas peur d’évoquer le chiffre impressionnant de 8.000 pièces, mais de tous les styles.

La voie tracée par Édouard Remouchamps au siècle précédent est celle de l’observation réaliste et populaire. Répondant aux souhaits du public plus qu’à un souci d’élévation, la plupart des auteurs ne quittent pas la veine de la comédie, privilégiant souvent le comique de situation au comique de caractère. Henri Hurard est habile à marier l’intrigue et la thèse, à joindre comique et sérieux. Nicolas Trokart peint avec réussite les mœurs et les âmes, surtout autour du thème de l’amour et du mariage.

THÉÂTRE COMMUNAL WALLON DU TRIANON, Électre : tragédie grecque en vers wallons de Michel Duchatto, d’après l’oeuvre de Sophocle ; L’ avez-v’ vèyou passer ? : 1 acte de Théo Beauduin et M. Duchatto ; musique de Batta, Liège : Trianon, [vers 1957]. © Province de Liège – Musée de la vie wallonne – n° 2102187000769

Avant 1940, le théâtre parvient surtout à donner un reflet de la vie en Wallonie. Et bien que la période d’entre-deux-guerres voit la prédominance du théâtre psychologique et la création de plus en plus récurrente d’opérettes wallonnes, voire franco-wallonnes, ces nouvelles voies, proposées par Joseph Mignolet, Marcel Launay, Théo Beauduin et Michel Duchatto, n’offrent pas un renouvellement total. On ouvre le théâtre vers de thématiques sociales, vers des formes plus avant-gardistes, comme avec Franz Dewandelaer, Émile André-Robert ou George Fay.

ATELIER MARCEL HICTER, L’acopleûse de Marcel Hicter, d’après « La Célestine » de F. de Rojas, Liège, Atelier Marcel Hicter, 1981. © Province de Liège – Musée de la vie wallonne – n° 2102000007223.

Au lendemain de la guerre, la comédie en langue régionale sort quelque peu des sentiers battus avec l’humour noir de Charles-Henri Derache, la rigueur psychologique de François Masset, le réalisme de Louis Noël, puis quelques tentatives de renouvellement psychologiques chez Jean Rathmès ou chez Léon Warnant (sous le pseudonyme de Léon Noël). Certaines pièces antiques ou étrangères sont adaptées. On retiendra par exemple L’acopleûse de Hicter, écrite à partir de La Célestine de Rojas, ou Li Harloucrale de Maquet, inspirée de Nicolas Machiavel. D’autres se tournent vers l’exploitation de la langue, comme Maquet, vers l’Histoire, comme Jean Targé, Marcelle Martin, Albert Lovegnée, vers la contestation politique et sociale, comme Rathmès ou Eugène Petithan. L’utilisation de la radio et de la télévision permettent toutes les audaces et offrent la possibilité de sortir du cadre convenu des pièces en un ou trois actes, du lieu unique, du nombre limité d’acteurs.

Mais malgré ces tentatives, il faut constater que le théâtre wallon s’essouffle. En cherchant sa voie, il a aussi perdu une partie de son public, qu’il tente encore et toujours de séduire avec des productions convenues. Les pièces les plus novatrices déplaisent, on leur préfère des succès simples – vaudevilles, énigmes policières, intrigues attendues. Heureusement, quelques auteurs continuent à œuvrer au renouvellement du genre : Jacqueline Boitte, Christian Derycke, Thierry de Winter, Léon Fréson, Guy Fontaine, Richard Joelants, Michel Robert, Georges Simonis, Roland Thibeau, Jacques Warnier, Jean-Marie Warnier.

 

De nouveaux genres : la BD

Plus récemment, la littérature en langue régionale s’est diversifiée. Spontanément, le rapprochement avec la BD, genre très développé chez nous, s’est effectué. Dans un premier temps, c’est par le biais de l’illustration que les dessinateurs sont sollicités. L’essai le plus ancien est celui de Jean-Guillaume Levaux, à la fin du 19e siècle, à partir de Max und Moritz de Wilhelm Busch.

1. BUSCH Wilhelm et CAPRON André, Max éyét Morice : dès-istwâres dë p’tits vôriégn, Nackarsteinach, éd. Tintenfass, 2011. 2. BUSCH Wilhelm et LECHANTEUR Jean, Lès sèt´ furdin.nes di Djîles èt Toumas, Nackarsteinach, éd. Tintenfass, 2011

Joseph Gillain, dit Jijé, bien connu pour avoir dessiné Spirou à ses débuts, illustre les premiers Cahiers wallons des Rèlîs Namurwès dès 1937.

Les cahiers wallons, n° 1, janv. 1937 et n° 2, févr. 1938.© Joseph Gillain – illustrations de couverture

 

Mais il faut attendre les années 1970 pour que les premières créations en langues régionales apparaissent. La première d’entre elles est Lès deûx maurticots (1971) de Sabine de Coune et Auguste Laloux, puis vient Jules Flabat, de Jodoigne, avec Fîrin conte lès Arsouyes (1971) et Fîrin èt lë Mannëken-Pis (1973). L’essai le plus célèbre est l’adaptation des Bijoux de la Castafiore en picard par Lucien Jardez sous le titre Les pinderleots de l’ Castafiore (1980), paru chez Casterman. Simultanément, François Walthéry et Raoul Cauvin, avec l’aide de Jeanne Houbart-Houge, publient Li vî bleû aux éditions Dupuis. Le succès de ces ouvrages encouragent plusieurs productions : Lètes di m’ molin (1984) par Mittéï et Paul-Henri Thomsin, Zanzan sabots-d’ôr å payîs dès sotês (1988), illustré par Mittéï, s’inspire d’un conte de Jean Bosly, Li p’tit bout d’ chique (1989) par Walthéry et Houbart-Houge. De nombreux albums en français (Gaston, Martine, Natacha, les albums de Jean-Claude Servais, Le Chat de Geluck, Les Simpson, Astérix, Pierre Tombal, les Schtroumpfs) ont connu, comme Tintin, des adaptations en wallon ou en picard.

1. FAUCONNIER Jean-Luc et RAES Jacques, Coquia èyèt Mêsse Coq, Charleroi, Èl Bourdon, 2002. 2. FAUCONNIER Jean-Luc et RAES Jacques, Coquia èyèt Mêsse Coq : ô twèsième côp, on vwèt lès mésses !, Charleroi, Èl Bourdon, 2013.

Enfin, plus récemment, certaines productions ont été directement réalisées en langue wallonne : la série Coquia et Mésse coq (2002, 2007, 2013 et 2020) par Jean-Luc Fauconnier et Jacques Raes ou Djustin Titorval (2011) par José Schoovaerts et Joël Thiry.

 

Conclusions

Avec les lettres occitanes, la littérature en langues régionale de Belgique romane est sans conteste le type le plus achevé des littératures dialectales gallo-romanes. La quantité de pièces, surtout écrites au 19e et 20e siècles, et la qualité de certains écrits, capables de donner au terroir une expression artistique irremplaçable, en font la valeur. La simple consultation de l’Anthologie de la littérature wallonne de Maurice Piron suffit à s’en rendre compte. En Belgique romane, la littérature de langue régionale, qu’il s’agisse de théâtre, de poésie ou de prose, a connu des courants, des mouvements, des évolutions qui lui sont propres.

Au terme de plus de quatre-cents ans d’existence, elle doit craindre une crise majeure : celle d’un désamour du grand public et, pire, d’une certaine indifférence de la part des Wallons eux-mêmes. Alors qu’elle a été révélée internationalement et qu’elle continue d’intéresser des universités étrangères de renom, on craint de voir disparaitre sous peu la dernière chaire qui lui est consacrée en Belgique, à l’Université de Liège. Les auteurs actuels, eux-mêmes, par méconnaissance de ce que leurs prédécesseurs ont produit, s’inspirent parfois de sources plus accessibles mais moins fidèles à la langue, au risque de réinventer la roue. Il faut saluer le travail mené par certaines sociétés et institutions. La Société de langue et de littérature wallonnes continue d’éditer chaque année des auteurs contemporains dans sa collection Littérature dialectale d’aujourd’hui. Le Comité roman du Comité belge du Bureau Européen pour les langues moins répandues (CROMBEL) édite également des auteurs contemporains issus de toutes les zones linguistiques de la Wallonie.

Heureusement, les langues régionales de Wallonie ne souffrent plus du complexe d’infériorité face au français. Les plus jeunes générations ne portent plus envers nos langues régionales un regard dépréciatif et pourront, s’ils y ont accès aisément, faire fructifier tous ces textes devenus, par leurs qualités esthétiques et leur contenu, intemporels[11].

 

© Baptiste Frankinet, juillet 2022

Nous remercions le Musée de la Vie wallonne pour le travail de recherche iconographique.


Notes :

Le référencement des auteurs et des œuvres en langues régionales sur Objectif plumes est toujours en cours. Dès lors, tous les auteurs et les œuvres citées dans cet article ne disposent pas encore de fiches.

[1] Le cramignon est d’abord une danse populaire liégeoise. C’est une longue farandole conduite par un meneur. Ensuite, le mot a désigné le texte chanté qui accompagne cette danse. La structure de ce texte est simple : chaque strophe y est répétée selon un schéma AB BC CD, etc.

[2] La pasquèye est une courte pièce d’humeur, destinée à critiquer ou caricaturer un personnage célèbre ou une situation, sur un air connu de tous.

[3] On consultera Maurice Piron, Inventaire de la littérature wallonne des origines (vers 1600) à la fin du XVIIIe siècle, Liège, Gothier, 1962, et son complément paru en annexe dans Jean Lechanteur et Camille Meessen, La conférence de Limbourg, un poème wallon de 1633, Liège, Musée de la Vie wallonne, coll. « Nos dialectes », 13, 2017, p. 51-53.

[4] Au sujet de cet opéra en particulier, on pourra lire l’étude que la Société de langue et de littérature wallonnes lui a consacré dans Le deux cent cinquantième anniversaire de l’opéra wallon « Li voyèdje di Tchaufontainne » (1757), Liège-Chaudfontaine, Société de langue et de littérature wallonnes, coll. « Mémoire wallonne », 12, 2008.

[5] À ce sujet, on lira avec intérêt l’étude d’A. Maquet : Albert Maquet, « Nostalgie de la patrie perdue dans l’évocation de son emblème campanaire, Li Côparèy(e), poème en wallon liégeois (1822) de Charles-Nicolas Simonon », dans Cloches et carillons, Bruxelles, Ministère de la Communauté française de Belgique, 1998, coll. « Traditions wallonnes », p. 435-481.

[6] Maurice Piron, Clartés sur les lettres wallonnes contemporaines, Paris-Tournai, Casterman, 1944, p. 18.

[7] La Société, après une première modification en Société de Littérature Wallonne, se nomme aujourd’hui Société de Langue et de Littérature Wallonnes. Cf. sllwallonnes.wordpress.com

[8] Maurice Piron, Anthologie de la littérature wallonne, Liège, Mardaga, 1979, p. 259.

[9] Émile Lempereur, Du renouvellement des sources d’inspiration dans la poésie wallonne : rapport présenté au Congrès de littérature et d’art dramatique wallons de Charleroi, Charleroi, F. Collins, 1933.

[10] La plus connue des traductions est l’anthologie éditée par Yann Lovelock, The Colour of the weather, London, the Menard Press, 1980.

[11] Le lecteur pourra trouver facilement toutes les productions littéraires wallonnes, picardes, gaumaises et champenoises au sein de la Bibliothèque des Dialectes de Wallonie, située au cœur du Musée de la Vie wallonne. Toute consultation peut se faire par l’intermédiaire de l’adresse bdw@viewallonne.be.

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Littérature en langues régionales

Par administrateur,

À côté des littératures en langue française, il existe également en Fédération Wallonie-Bruxelles, des littératures en langue régionale. L’appellation « langues régionales » (ou « langues régionales endogènes ») désigne ici les parlers qui se sont développés historiquement dans nos régions parallèlement au français en Wallonie et à Bruxelles. Le plus connu de ces parlers étant certainement le wallon, avec ses différentes déclinaisons selon les régions : wallon occidental (Charleroi), wallon central (Namur), wallon oriental (Liège) et wallon méridional (Bastogne). Cependant il en existe bien d’autres : le bruxellois ( « thiois brabançon »), le gaumais (le « lorrain »), le picard (tournaisien, borain, etc.), le champenois. Du côté des parlers germaniques : le limbourgeois ( « francique rhéno-mosan ou carolingien ») et le luxembourgeois (« francique mosellan ») sont aussi présents sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

 

Cartes des langues régionales endogènes en Fédération Wallonie-Bruxelles

Cartes des langues régionales endogènes en Fédération Wallonie-Bruxelles. En complément de cette carte, nous vous invitons à consulter l’atlas sonore des langues et dialectes de Belgique

 

La littérature en langue régionale consiste en de la poésie (chansons, vers, cramignons, paskèyes, etc.) de la prose (généralement des fictions) et du théâtre.  Cette littérature se caractérise par un ancrage local et un aspect populaire – au sens noble du terme. Des dictionnaires, des lexiques et des albums destinés à la jeunesse sont également publiés, pour permettre aux locuteurs de s’approprier ou de se réapproprier ces langues. Ces dernières années, un regain d’intérêt pour les langues régionales se manifeste. Pour preuve, en Wallonie, plusieurs communes ont adhéré au programme « Ma commune dit oui aux langues régionales ». La Fête aux langues de Wallonie, qui a lieu chaque année depuis 2015, ne manque également pas de succès pour  promouvoir le développement et la diffusion des langues régionales de Wallonie.

Tous les ans, des prix en langue régionale sont attribués par la Fédération Wallonie-Bruxelles pour distinguer les meilleures productions de cette littérature qui mériterait certainement d’être mieux connue du grand public.

 

Panorama de la littérature en langues régionales romanes, un article de Baptiste Frankinet :

Panorama de la littérature en langues régionales romanes de Wallonie

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Questions fréquentes

Par administrateur,

Qu’est-ce que le Service général des lettres et du livre ?

Le Service général des Lettres et du Livre (SGLL) relève de l’Administration générale de la Culture du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ses missions sont orientées vers la promotion des acteurs de la chaine du livre : auteurs et autrices, illustrateurs et illustratrices, maisons d’édition, libraires, bibliothécaires ; la promotion de la lecture, la promotion de la langue française et des langues régionales endogènes.

Qui a créé le site Objectif plumes ? Quel est son objectif ?

C’est le Service général des lettres et du livre qui est à l’origine et du site internet Objectif plumes. Ce Service relève de l’Administration générale de la Culture du Ministère de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il s’agit donc d’une initiative publique, qui a pour objectif de présenter à l’utilisateur ou à l’utilisatrice un ensemble d’informations visant à stimuler son intérêt vers les littératures belges.

D’où vient le nom « Objectif plumes » ? Pourquoi ce nom ?

Il s’agit d’un nom spécialement créé par l’équipe du Service général des Lettres et du Livre.

Il a été choisi pour différentes raisons :

Tout d’abord, Objectif plumes sonne comme « Objectif Lune », le célèbre album de Tintin et fait ainsi référence à Hergé, auteur belge de bande dessinée bien connu du grand public.

Ensuite, la plume fait référence au caractère littéraire du projet mais aussi au recueil « Plume » d’Henri Michaux. Ce poète d’origine belge, qui a bénéficié d’une reconnaissance internationale, est un bel exemple de la qualité de nos littératures.

Et enfin, choix a été fait d’accorder plumes au pluriel et de souligner ainsi la diversité et la multiplicité des littératures dont il est question sur ce portail.

Quels sont les auteurs présents sur le site Objectif plumes ?

Objectif plumes met en valeur les auteurs et autrices belges francophones.

Par auteur, nous entendons aussi bien :

  • Les auteurs et autrices de roman, de poésie, de théâtre, d’essai, de nouvelle.
  • Les auteurs et autrices de bande dessinée, qu’ils soient scénaristes ou dessinateurs
  • Les illustrateurs et illustratrices, qui sont auteurs de la partie graphique d’une œuvre littéraire (même quand le texte n’a pas été écrit par eux).

À noter que les auteurs et autrices écrivant en langues régionales sont également présents sur Objectif plumes.

Les critères pour qu’un auteur ou une autrice puisse bénéficier d’une page sur Objectif plumes sont les suivants :

  1. Être de nationalité belge (ou résider en Belgique depuis cinq ans)
  2. Écrire en français (ou en langue régionale)
  3. Avoir publié un ouvrage littéraire (bande dessinée, album jeunesse, roman, essai, nouvelle, théâtre, poésie) ET être l’auteur principal ou l’autrice principale du texte et/ou des illustrations de cet ouvrage. Les auteurs n’ayant publié que dans des ouvrages collectifs ne sont donc pas présents sur Objectif plumes.
  4. Avoir publié auprès d’une maison d’édition professionnelle (les termes « maison d’édition professionnelle » recouvrent ici les maisons d’édition répondant aux critères énoncés dans la Charte relative à l’édition professionnelle, établie par le Service général des Lettres et du Livre de la Fédération Wallonie-Bruxelles). Les auteurs ou autrices ayant publié uniquement à compte d’auteur ne sont pas éligibles.

Qu’entendent  la Fédération Wallonie-Bruxelles et le Service général des Lettres et du Livre par « auteur ou autrice belge francophone » ?

Par « auteur ou autrice », la Fédération Wallonie-Bruxelles entend celui ou celle qui a déjà publié au moins un ouvrage littéraire (peu importe le genre : bande dessinée, album jeunesse, roman, essai, recueil de nouvelles, théâtre,…) en tant qu’auteur principal ou autrice principale (du texte et /ou des illustrations) auprès d’une maison d’édition professionnelle. Les termes « maison d’édition professionnelle » recouvrent ici les maisons d’édition répondant aux les critères de reconnaissance par la Fédération Wallonie-Bruxelles énoncés dans la Charte relative à l’édition professionnelle, établie par le Service général des Lettres et du Livre de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

L’appellation « auteur ou autrice belge francophone » regroupe tous les auteurs et autrices (au sens défini ci-dessus) belges ou vivant en Belgique (depuis plus de 5 ans) et qui écrivent en français.

Quels types d’ouvrages sont présents sur le site Objectif plumes ? Comment les sélectionnez-vous ?

Il s’agit d’œuvres littéraires ayant été produites par des auteurs ou des autrices de nationalité belge ou résidant en Belgique depuis au moins 5 ans. Les livres doivent toujours avoir été édités à compte d’éditeur. Les auteurs doivent être auteurs principaux de l’ouvrage (nous n’acceptons pas les collectifs).

Les ouvrages présents sur le site ont souvent — mais pas toujours —  bénéficié d’une aide (bourse attribuée à l’auteur), ou été mis en valeur dans le cadre d’une sélection (exemple : « La Petite Fureur ») ou distingué par un prix (Prix littéraire de la Fédération Wallonie-Bruxelles).

Vous proposez des sélections, des coups de cœur et des suggestions de lecture sur différentes pages de votre site. Comment sont choisis les livres qui sont mis à l’honneur dans ces sélections ?

Il s’agit de livres ayant été choisis comme coup de cœur par les chroniqueurs du blog Le Carnet et les Instants, ou qui ont bénéficié d’une recension sur le blog Le Carnet et les Instants ou sur la plate-forme Karoo (pour la partie littérature générale) ou de livres qui ont bénéficié d’une recension sur le site Littérature de Jeunesse (pour la partie « littérature de jeunesse »). Les livres mis à l’honneur à la suite des articles de fond (sélection « Pour aller plus loin » et « Le xxx, en six titres ») ont été choisis soit par le rédacteur de cet article, soit par l’équipe d’Objectif plumes en fonction des titres cités par le rédacteur dans son article.

J’ai publié un ou plusieurs ouvrages de littérature, je suis de nationalité belge et pourtant mon livre n’est pas présent sur Objectif plumes. Pouvez-vous l’ajouter ?

Avant de nous envoyer une demande, merci de vérifier que vous êtes bien dans les conditions suivantes :

  1. vous êtes un auteur ou une autrice de nationalité belge (ou résidant en Belgique depuis cinq ans)
  2. vous avez publié un ouvrage littéraire (bande dessinée, album jeunesse, roman, essai, poésie, nouvelle, théâtre,…) en tant qu’auteur principal ou autrice principale (du texte et ou des illustrations) auprès d’une maison d’édition professionnelle (les termes « maison d’édition professionnelle » recouvrent ici les maisons d’édition répondant aux critères de reconnaissance par la Fédération Wallonie-Bruxelles énoncés dans la Charte relative à l’édition professionnelle, établie par le Service général des Lettres et du Livre de la Fédération Wallonie-Bruxelles). Les auteurs ou autrices ayant publié uniquement à compte d’auteur ne sont pas éligibles.

Si l’ouvrage rencontre bien les critères énoncés ci-dessus, vous pouvez nous écrire à : info@objectifplumes.be.

Je suis auteur ou autrice et souhaiterais qu’une présentation ainsi qu’une bibliographie complète me soit consacrée sur Objectif plumes. Comment procéder ?

Avant de nous envoyer une demande, merci de vérifier que vous êtes bien dans les conditions suivantes :

  1. vous êtes un auteur ou une autrice de nationalité belge (ou résidant en Belgique depuis cinq ans)
  2. vous avez publié un ouvrage littéraire (bande dessinée, album jeunesse, roman, essai, nouvelle, théâtre, poésie) en tant qu’auteur principal ou autrice principale (du texte et ou des illustrations) auprès d’une maison d’édition professionnelle (les termes « maison d’édition professionnelle » recouvrent ici les maisons d’édition répondant aux critères de reconnaissance par la Fédération Wallonie-Bruxelles énoncés dans la Charte relative à l’édition professionnelle, établie par le Service général des Lettres et du Livre de la Fédération Wallonie-Bruxelles). Les auteurs ou autrices ayant publié uniquement à compte d’auteur ne sont pas éligibles.

Si ces conditions sont bien rencontrées, vous pouvez transmettre un texte de présentation avec une photo ainsi qu’une bibliographie complète à info@objectifplumes.be

Je suis auteur et j’ai créé un compte sur Objectif plumes pour pouvoir encoder mes livres dans la base de données ou pour modifier ma présentation en tant qu’auteur, mais sans succès. Pouvez-vous m’aider ?

La création d’un compte sur notre portail ne permet pas de modifier la base de données ni de modifier les pages de présentation des auteurs. La base de données est mise à jour uniquement par l’équipe, l’encodage n’est pas ouvert aux auteurs. Avant d’introduire une demande pour ajouter un livre ou pour créer une fiche de présentation en tant qu’auteur, nous vous invitons à vérifier que votre livre rencontre bien les conditions d’éligibilité. Si c’est le cas, vous pouvez nous envoyer par mail une photo, une courte bio et la liste des titres publiés via info@objectifplumes.be. Nous procéderons ensuite à la création de votre fiche et ajouterons les titres liées dans la base de données d’Objectif plumes.

Mon livre est présent sur Objectif plumes mais il n’y a pas d’avis d’expert sur la page qui lui est consacrée. Comment faire pour obtenir une critique de mon livre sur Objectif plumes ?

Toutes les titres présents sur Objectif plumes ne bénéficient pas d’une critique littéraire. Les critiques littéraires présentes sur Objectif plumes proviennent soit du blog Le Carnet et les Instants, soit du site Karoo. Pour obtenir une critique dans l’un de ces deux médias, vous pouvez prendre contact avec Le Carnet et les Instants ou avec Karoo.

Qui sont les experts à qui vous faites appel pour rédiger des critiques littéraires ? Comment les sélectionnez-vous ?

Il s’agit de professionnels de la littérature, de journalistes culturels ou de critiques littéraires qui exercent déjà dans Le Carnet et les instants et pour Karoo.

Pourquoi parlez-vous des littératures belges au pluriel ?

Objectif plumes, s’intéresse à l’ensemble des littératures de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Ces littératures concernent des publics divers (adulte et jeunesse), embrassent des genres variés (poésie, théâtre, bande dessinée, littérature jeunesse, roman, nouvelles, récits intimes, essais,) tant dans le domaine de la fiction que de la non-fiction et, pour certaines, écrites en langues régionales.

Qu’entend-on lorsqu’on parle des « littératures d’expression régionales » ?

Objectif plumes s’intéresse à l’ensemble de littératures de la Fédération Wallonie-Bruxelles : il s’agit des littératures d’expression francophone mais également des littératures écrites dans les langues régionales reconnues par la Fédération Wallonie-Bruxelles (bruxellois, champenois, francique, lorrain, picard, wallon).

Quelle est la différence entre l’édition à compte d’auteur et l’édition à compte d’éditeur ?

Dans le cas d’une édition à compte d’éditeur, la maison d’édition assume seule le risque financier de l’édition et n’oblige pas l’auteur à acheter ses propres ouvrages ou à contribuer de quelque manière que ce soit au financement de ceux-ci.

Dans le cas des ouvrages publiés à compte d’auteur, les auteurs doivent participer financièrement, en tout ou en partie, à l’édition de leur livre, soit par un apport financier initial direct, soit via l’achat obligatoire d’un certain nombre d’exemplaires.

Pourquoi ne trouve-t-on pas sur Objectif plumes de livres publiés à compte d’auteur ?

Le Service général des Lettres et du Livre soutient le développement solidaire de l’ensemble de la chaine du livre en Belgique francophone. Soutenir la publication à compte d’auteur, ce serait aller à l’encontre des intérêts des auteurs et des autrices, à qui ce type d’édition impose de payer pour être publiés. Ce serait aussi affaiblir le soutien qu’apporte la Fédération Wallonie-Bruxelles aux éditeurs professionnels. Ceux-ci assument le risque financier de la publication des livres et publient dès lors des manuscrits qu’ils choisissent soigneusement. Le Service général des Lettres et du Livre pense que cette démarche doit être encouragée et favorisée par rapport à celles de prestataires de service qui, ne prenant aucun risque financier pour publier un livre, ne réalisent pas, en amont, un travail éditorial (sélection, correction, réécriture avec l’auteur…) et, en aval, un travail de promotion des ouvrages qu’ils éditent. Les livres publiés à compte d’auteur sont par ailleurs mal diffusés et distribués et peu présents en librairie, se vendant le plus souvent directement de l’auteur ou l’autrice vers les lecteurs. En soutenant les publications à compte d’éditeur, le Service général des Lettres et du Livre affirme aussi le rôle fondamental des librairies dans la chaine du livre, en tant que gages de la diversité et lieux de conseil.

Qu’est-ce qu’une langue régionale ?

À côté des littératures en langue française, il existe également en Fédération Wallonie-Bruxelles, des littératures en langue régionale. L’appellation « langues régionales » (ou « langues régionales endogènes ») désigne ici les parlers qui, au fil des siècles, se sont développés parallèlement au français en Wallonie et à Bruxelles. ­­­­À savoir :

  • le bruxellois (thiois brabançon)
  • le picard
  • le luxembourgeois (francique mosellan)
  • le lorrain (le gaumais)
  • le limbourgeois (francique rhéno-mosan)
  • le champenois
  • le wallon
    • occidental (Charleroi)
    • central (Namur)
    • oriental (Liège)
    • méridional (Bastogne)

Où puis-je acheter des livres de littérature belge ?

Vous pouvez à coup sûr trouver des titres publiés par des auteurs ou des autrices belges écrivant en français dans les librairies ayant reçu le label « le libraire » . Une carte et une liste de ces librairies est disponible en ligne. Via Librel.be vous pouvez commander un livre ou voir s’il est en stock dans la librairie indépendante la plus proche.  

Où puis-je emprunter des livres de littérature belge ?

Vous pouvez emprunter des livres de littérature belge dans les bibliothèques de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Consultez la carte et la liste des bibliothèques pour trouver la bibliothèque la plus proche de chez vous.  De nombreux titres sont également disponibles via le prêt numérique sur la plate-forme Lirtuel.be

Comment faire pour emprunter des livres en bibliothèque ?

Chaque bibliothèque publique vous propose une carte de lecteur, payante ou non, généralement pour une durée d’un an. Rendez-vous physiquement dans la bibliothèque de votre choix pour valider votre inscription et vous acquitter d’une éventuelle cotisation.

Est-il possible de s’inscrire en ligne dans une bibliothèque publique ?

C’est possible dans certaines bibliothèques publiques : soit votre bibliothèque permet de vous inscrire directement via son site internet, soit vous pouvez vous préinscrire via le site Samarcande (catalogue en ligne des bibliothèques de la Fédération Wallonie-Bruxelles). Dans les deux cas, vous devrez vous rendre physiquement à la bibliothèque pour valider votre inscription et vous acquitter d’une éventuelle cotisation.

Est-il possible d’emprunter gratuitement des livres numériques ? Comment procéder ?

Si vous êtes inscrit dans une bibliothèque publique, oui, c’est possible via Lirtuel, la plateforme de prêt de livres numériques de la Fédération Wallonie-Bruxelles et de ses partenaires.

Je n’ai pas réussi à me créer un compte sur Objectif plumes. Pouvez-vous m’aider ?

Merci de cliquer sur Mon compte (accessible depuis le menu sur la version mobile du site, ou accessible en haut à droite de l’écran si vous surfez sur ordinateur), puis s’inscrire. Vous recevrez ensuite un e-mail pour choisir votre mot de passe.

 En cas de difficultés, merci de nous écrire via le formulaire de contact ou à l’adresse info@objectifplumes.be

J’ai perdu mon mot de passe. Comment le récupérer ?

Cliquez sur Mon compte (accessible depuis le menu sur la version mobile du site, ou accessible en haut à droite de l’écran si vous surfez sur ordinateur) puis mot de passe oublié et  suivez les étapes proposées afin de réinitialiser votre mot de passe.

J’ai ajouté un avis sur un livre mais celui-ci n’apparait pas sur la page du livre en question. Pourquoi ?

Les avis sont soumis à l’approbation des administrateurs du site avant leur publication. Si votre avis n’a pas été publié, c’est soit parce qu’il est en attente de validation, soit parce qu’il n’a pas été validé.

Mon avis n’a pas été publié. Pourquoi ?

Nous ne validons pas les avis  contenant des remarques à caractère diffamatoire, négationniste, sexiste, xénophobe, discriminatoire, raciste ou contraire à la loi. Les avis comportant des invitations à des évènements, des invitations à des concours, des sondages ou de la publicité au sens large seront également supprimés.

Je voudrais ajouter un avis sur un livre. Comment faire ?

Vous devez au préalable vous créer un compte pour avoir accès à cette fonction.

Je voudrais ajouter un avis sur un auteur ou une autrice. Comment faire ?

Il n’est pas possible d’ajouter un avis sur la page d’un auteur ou d’une autrice. Les avis peuvent être ajoutés uniquement sur les pages des œuvres. Pour cela, rendez-vous sur la page du titre de votre choix et cliquer sur « ajouter un avis ».

J’ai repéré une erreur sur votre site. Que faire ?

N’hésitez pas à nous la signaler. Écrivez-nous via le formulaire de contact ou à l’adresse info@objectifplumes.be.

Je suis parent (ou grand-parent) et je cherche des recommandations de lecture pour mes enfants (ou petits-enfants). Où puis-je trouver cela ?

Vous trouverez des propositions de titres jeunesse sur cette page. Notre lettre d’information spécialisée en littérature de jeunesse propose également une sélection de titres de qualité.

Je suis enseignant ou enseignante dans le fondamental ou dans le secondaire et souhaite inviter un auteur ou une autrice dans ma classe. Comment procéder ?

La venue d’un auteur ou d’une autrice en classe est un projet qui se prépare. Bonne nouvelle, le Service général des Lettres et du Livre peut vous apporter son aide pour la concrétisation du projet et pour le défraiement de l’invité.

Avant toute chose, il importe de définir votre projet. Pourquoi souhaitez-vous inviter un auteur ou une autrice en classe ? Comment imaginez-vous la préparation et le déroulement de la rencontre ? Quel auteur ou autrice souhaiteriez-vous recevoir ?

Deux cas de figure :

1° vous n’avez pas d’idée de qui vous souhaitez inviter : écrivez-nous via ce formulaire pour recevoir des propositions d’auteurs susceptibles de répondre à votre projet. Une liste des auteurs et autrices disponibles pour être invité en classe vous est proposées sur cette page.

2° vous savez précisément qui vous souhaitez inviter : prenez contact avec cet auteur ou cette autrice, afin de connaître ses disponibilités et son intérêt pour votre projet. La liste des auteurs et autrices participant, ainsi que leurs coordonnées sont accessibles sur cette page.

Dernière étape. Après avoir reçu l’accord de l’auteur ou de l’autrice et fixé la date de sa venue, complétez ce formulaire pour présenter votre projet.

Si votre projet répond aux conditions, un défraiement de l’invité et le remboursement de ses frais de déplacement sera pris en charge par le Service général des lettres et du livre (dans les limites du budget disponible).

Consulter la liste des auteurs et des autrices prenant part à l’opération « Auteurs en classe »

 

Je suis enseignant ou enseignante dans l’enseignement supérieur ou de formation continuée et je souhaite inviter un auteur ou une autrice dans ma classe ou mon auditoire. Comment procéder ?

Toutes les informations concernant le programme Auteurs en classe sont disponibles sur cette page.

Je suis enseignant ou enseignante et souhaite aborder les littératures belges en classe. Pouvez-vous me proposer des pistes pédagogiques ?

Vous trouverez sur cette page des outils pédagogiques classés par niveau.

Je souhaite ajouter un évènement dans votre agenda. Quelles sont les conditions pour y figurer ?

Tout évènement peut être ajouté à l’agenda d’Objectif plumes à condition de :

  1. concerner un auteur ou une autrice de nationalité belge (ou résidant en Belgique depuis cinq ans)
  2. concerner un auteur ou une autrice qui a déjà publié un ouvrage littéraire (peu importe le genre : bande dessinée, jeunesse, roman, essai, nouvelle, théâtre,…) en tant qu’auteur principal ou autrice principale (du texte et ou des illustrations) auprès d’une maison d’édition professionnelle (les termes « maison d’édition professionnelle » recouvrent ici les maisons d’édition répondant aux critères de reconnaissance par la Fédération Wallonie-Bruxelles énoncés dans la Charte relative à l’édition professionnelle, établie par le Service général des Lettres et du Livre de la Fédération Wallonie-Bruxelles). Les auteurs ou autrices ayant publié uniquement à compte d’auteur ne sont pas éligibles.

Je souhaite ajouter un évènement dans votre agenda. Comment faire ?

Pour avoir la possibilité d’ajouter un évènement sur Objectif plumes, vous devez d’abord vous créer un profil et vous identifier en tant que professionnel. Voici la marche à suivre :

1. se créer un compte sur http://www.objectifplumes.be  (cliquer sur « se connecter » en haut à droite, puis choisir « s’inscrire »). Vous recevrez ensuite un e-mail pour choisir votre mot de passe.
2. se rendre sur la page agenda https://objectifplumes.be/agenda/ et cliquer sur « Ajouter un évènement » (à droite de l’écran)

J’ai essayé d’ajouter un évènement dans votre agenda mais celui-ci n’a pas été validé. Pourquoi ?

Les évènements sont soumis à l’approbation des administrateurs du site avant d’être ajoutés à l’agenda. Si votre évènement n’a pas été validé, c’est qu’il ne rentre pas dans les conditions pour figurer dans l’agenda, à savoir :

  1. concerner un auteur ou une autrice de nationalité belge (ou résidant en Belgique depuis cinq ans)
  2. concerner un auteur ou une autrice qui a déjà publié un ouvrage littéraire (peu importe le genre : bande dessinée, jeunesse, roman, essai, nouvelle, théâtre,…) en tant qu’auteur principal ou autrice principale (du texte et ou des illustrations) auprès d’une maison d’édition professionnelle (les termes « maison d’édition professionnelle » recouvrent ici les maisons d’édition répondant aux critères de reconnaissance par la Fédération Wallonie-Bruxelles énoncés dans la Charte relative à l’édition professionnelle, établie par le Service général des Lettres et du Livre de la Fédération Wallonie-Bruxelles). Les auteurs ou autrices ayant publié uniquement à compte d’auteur ne sont pas éligibles.

Je suis libraire à Bruxelles ou en Wallonie, de quel soutien puis-je bénéficier ?

Différentes aides peuvent être octroyées aux libraires par la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Attention, veuillez noter que pour pouvoir bénéficier de ces aides, il faut au préalable que la librairie ait obtenu le label « le libraire ».

Qu’est-ce qu’une librairie « labellisée » ? »

Il s’agit d’une librairie qui bénéficie du label de qualité « le libraire », attribué par la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Concrètement, il s’agit de librairies répondant à 11 critères professionnels bien définis. Dans ces librairies « labellisées », les lecteurs et les lectrices sont assurés de trouver des conseils professionnels et l’aide pour obtenir le titre qu’ils recherchent. En effet, ces librairies s’engagent à commander le livre demandé si jamais il n’est pas en stock (sous réserve que le livre ne soit pas épuisé, bien sûr). En poussant la porte d’une librairie labellisée, les lecteurs sont également certains d’y trouver une grande variété éditoriale et des livres d’auteurs ou d’autrices belges, puisque ces libraires s’engagent à avoir dans leur stock un certain nombre de titres des littératures belges.

Je suis auteur ou autrice de littérature (poésie, roman, nouvelles, théâtre, essais), je vis en Belgique, ou suis de nationalité belge. De quel soutien puis-je bénéficier ?

La Fédération Wallonie Bruxelles-Bruxelles octroie différentes bourses aux auteurs et autrices de littérature. Pour pouvoir introduire une demande, l’auteur ou l’autrice doit être belge ou résider en Belgique depuis cinq ans et avoir déjà publié au moins un ouvrage littéraire à son seul nom auprès d’une maison d’édition professionnelle (les termes « maison d’édition professionnelle » recouvrent ici les maisons d’édition répondant aux critères de reconnaissance par la Fédération Wallonie-Bruxelles énoncés dans  la Charte relative à l’édition professionnelle, établie par le Service général des Lettres et du Livre de la Fédération Wallonie-Bruxelles). Les auteurs ou autrices ayant publié uniquement à compte d’auteur ne sont pas éligibles.

Divers types de bourses existent et sont adaptées en fonction du statut de l’auteur et du type de projet (« découverte », « aide à la création », « appoint », « congé sabbatique », « résidence d’auteur »,…).  Toutes les informations et le calendrier sont disponibles sur le site de la Promotion des lettres

Je suis auteur ou autrice en littérature jeunesse, je vis en Belgique ou suis de nationalité belge. De quel soutien puis-je bénéficier ? À quelles conditions ?

La Fédération Wallonie Bruxelles-Bruxelles octroie différentes bourses en littérature de jeunesse. Pour pouvoir introduire une demande, l’auteur ou l’autrice doit être belge ou résider en Belgique depuis cinq ans et avoir déjà publié un ouvrage en tant qu’auteur principal ou autrice principale du texte, des illustrations ou de l’ensemble, et ce auprès d’une maison d’édition professionnelle (les termes « maison d’édition professionnelle » recouvrent ici les maisons d’édition répondant aux critères de reconnaissance par la Fédération Wallonie-Bruxelles énoncés dans la Charte relative à l’édition professionnelle, établie par le Service général des Lettres et du Livre de la Fédération Wallonie-Bruxelles). Les auteurs ou autrices ayant publié uniquement à compte d’auteur ne sont pas éligibles.

Divers types de bourse existent et sont adaptées en fonction du statut de l’auteur et du type de projet (« découverte », « aide à la création », « congé sabbatique », « résidence d’auteur », « aide aux projets »…) Toutes les informations concernant ces bourses sont disponibles sur le site du service Littérature de jeunesse

Je suis auteur ou autrice et je souhaite poser ma candidature pour les Prix littéraires de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Comment procéder ?

À l’exception des prix en langues régionales, les Prix littéraires de la Fédération Wallonie-Bruxelles ne sont pas ouverts aux candidatures.

Je suis auteur ou autrice en bande dessinée, je suis de nationalité belge ou vis en Belgique. De quel soutien puis-je bénéficier ?

La Fédération Wallonie Bruxelles-Bruxelles octroie différentes bourses en bande dessinée, qui sont adaptées en fonction du statut de l’auteur ou de l’autrice, ainsi que du type de projet (« découverte », « aide à la création », « congé sabbatique », « résidence d’auteur », « aide aux projets »…). Les bourses sont accessibles aux auteurs et autrices expérimentés, mais la bourse « découverte » est également ouverte aux auteurs et autrices n’ayant jamais publié à compte d’éditeur.

Toutes les informations concernant ces bourses sont disponibles sur le site du service Bande dessinée.

Je suis traducteur ou traductrice, je suis de nationalité belge ou vis en Belgique. De quel soutien puis-je bénéficier ?

Des aides à la traduction du français vers les autres langues sont octroyées par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Celles-ci sont destinées à encourager le rayonnement des auteurs belges francophones dans les régions et pays pratiquant d’autres langues.

Dans le cadre du Collège européen des traducteurs littéraires de Seneffe, deux places sont réservées à des traducteurs ou traductrices belges francophones, afin de les soutenir dans leurs démarches et de créer passerelles et échanges entre professionnels.

Je suis un auteur ou une autrice de nationalité belge et d’expression francophone mais je ne vis pas en Belgique. Puis-je bénéficier d’un soutien de la part de la Fédération Wallonie-Bruxelles ?

Oui, le fait de posséder la nationalité belge et d’écrire en français suffit. Veuillez noter que pour être éligible, il faut également avoir déjà publié un ouvrage littéraire (peu importe le genre : bande dessinée, jeunesse, roman, essai, nouvelle, théâtre,…) en tant qu’auteur principal ou autrice principale (du texte, des illustrations ou de l’ensemble) auprès d’une maison d’édition professionnelle (les termes « maison d’édition professionnelle » recouvrent ici les maisons d’édition répondant aux critères de reconnaissance par la Fédération Wallonie-Bruxelles énoncés dans la Charte relative à l’édition professionnelle, établie par le Service général des Lettres et du Livre de la Fédération Wallonie-Bruxelles). Les auteurs ou autrices ayant publié uniquement à compte d’auteur ne sont pas éligibles.

J’écris des textes mais ceux-ci n’ont jamais été publiés. La Fédération Wallonie-Bruxelles a-t-elle quelque chose à me proposer ?

La Fédération Wallonie-Bruxelles organise chaque année un grand concours de nouvelles qui s’adresse à tous les auteurs et autrices belges ou résidant en Belgique et n’ayant jamais publié de livre de littérature à leur seul nom à compte d’éditeur.

Les quatre premiers lauréats  du concours reçoivent un prix financier, une des nouvelles lauréates est également mise en ondes par la RTBF.

Je suis éditeur ou éditrice et mes activités se situent sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles. De quel soutien puis-je bénéficier ?

Les maisons d’édition de la Fédération Wallonie-Bruxelles peuvent bénéficier d’un soutien financier via l’octroi de prêts sans intérêts ou de subventions accordé par le Fonds d’Aide à l’Édition (FAE), qui est doté par la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB). Pour pouvoir introduire une demande d’aide, la maison d’édition doit respecter les critères mentionnés dans la Charte relative à l’édition professionnelle (charte établie par le Service général des Lettres et du Livre de la Fédération Wallonie-Bruxelles).

Les demandes de soutien peuvent concerner des publications imprimées, des publications numériques ou d’autres projets numériques porteurs de contenu éditorial >> En savoir +

Les éditeurs littéraires peuvent également bénéficier de soutiens spécifiques. Ceux-ci peuvent prendre différentes formes : simple reconnaissance sans octroi de subside, aide ponctuelle, convention, aide à l’édition de poésie et de théâtre, aide aux acteurs de la chaine du livre, ST’ART

Toutes les informations sont disponibles sur le site de la Promotion des lettres

Les éditeurs en littérature de jeunesse peuvent également déposer des projets spécifiques visant à la promotion de leurs activités : catalogues, présentation d’auteur, exposition itinérante.

Toutes les informations sont disponibles sur le site du service Littérature de jeunesse

J’édite des livres dans une ou plusieurs langues régionales de la Fédération Wallonie-Bruxelles. De quel soutien puis-je bénéficier ?

La Fédération Wallonie-Bruxelles, via le Service des Langues Régionales Endogènes, soutient la création et l’édition sur/en langues régionales (textes littéraires, revues, chansons, enquêtes, témoignages, dossiers pédagogiques, ateliers, études philologiques, grammaires, lexiques, actes de colloque, édition électronique, etc.). Une bourse de création en langue régionale endogène à destination de la jeunesse est également attribuée par le Service des Langues Régionales Endogènes, en collaboration avec le Service « Littérature de Jeunesse »

Je suis auteur ou autrice et souhaiterais proposer à des écoles des animations dans les classes via le projet « Auteurs en classe ». Comment procéder ?

Si vous souhaitez faire partie des auteurs et autrices disponibles pour des animations « Auteurs en classe », merci de prendre contact avec le Service général des Lettres et du Livre via l’adresse auteursenclasse@cfwb.be.

Je suis auteur ou autrice de littérature (bande dessinée, album jeunesse, roman, essai, nouvelle, théâtre, poésie) et je souhaite prendre part à des rencontres dans les écoles. Quelles sont les conditions pour participer au dispositif « Auteurs en classe » ?

Dans le cadre du programme « Auteurs en classe », le Service général des Lettres et du Livre offre à l’auteur invité ou l’autrice invitée un défraiement et le remboursement de ses frais de déplacement aux tarifs en vigueur au sein du service, sous réserve de l’acceptation du projet et dans les limites du budget disponible. Les conditions sont les suivantes :

– pour l’école : être implantée sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles et relever d’un réseau d’enseignement reconnu par la Communauté française. Le programme « Auteurs en classe » est ouvert à tous les réseaux, niveaux et types d’enseignement.

– pour l’auteur : l’auteur ou l’autrice doit être belge ou résider en Belgique depuis cinq ans, écrire en français et avoir publié au moins un ouvrage littéraire (peu importe le genre : bande dessinée, jeunesse, roman, essai, nouvelle, théâtre,…) en tant qu’auteur principal ou autrice principale (du texte et ou des illustrations) auprès d’une maison d’édition professionnelle (les termes « maison d’édition professionnelle » recouvrent ici les maisons d’édition répondant aux critères de reconnaissance par la Fédération Wallonie-Bruxelles énoncés dans la Charte relative à l’édition professionnelle, établie par le Service général des Lettres et du Livre de la Fédération Wallonie-Bruxelles).

Je viens de publier un livre. Pourriez-vous l’ajouter sur Objectif plumes ?

Oui, si votre livre répond bien aux conditions suivantes :

1) avoir été écrit par un auteur ou une autrice de nationalité belge ou résidant en Belgique depuis cinq ans.

2) être écrit en français (ou en langue régionale). Les traductions ne sont pas acceptées.

3) être une œuvre littéraire. Concrètement, il s’agit d’ouvrages appartenant aux genres suivants : essai, roman, poésie, bande dessinée, théâtre, album jeunesse. Les documentaires et livres de développement personnel ne sont pas acceptés.

4) être publié par une maison d’édition professionnelle (les termes « maison d’édition professionnelle » recouvrent ici les maisons d’édition répondant aux critères de reconnaissance par la Fédération Wallonie-Bruxelles énoncés dans la Charte relative à l’édition professionnelle, établie par le Service général des Lettres et du Livre de la Fédération Wallonie-Bruxelles).

Je cherche à faire éditer mon manuscrit. Que me conseillez-vous ?

Vous avez fait relire votre manuscrit par trois relecteurs différents (au minimum), vous l’avez soigneusement corrigé et vous êtes maintenant prêt à l’envoyer à un éditeur ? Tout d’abord, afin de bien comprendre le processus d’édition d’un ouvrage, nous vous conseillons de vous renseigner sur le monde du livre, ses différents métiers et sur les maisons d’édition.

Ensuite, nous vous invitons à cibler vos envois. Il peut être tentant d’envoyer votre manuscrit aux grandes maisons d’édition françaises, qui occupent une place prépondérante sur le marché. Mais ces éditeurs reçoivent énormément de manuscrits et sont bien souvent submergés par les sollicitations. Pourquoi ne pas vous adresser à des éditeurs de moindre taille, par exemple des maisons d’édition situées en Belgique et actives dans l’édition francophone ? Vous trouverez dans la partie annuaire de notre portail une liste des éditeurs de littérature pour la Belgique francophone. Avant d’envoyer votre manuscrit, prenez le temps de vous renseigner pour choisir une ou plusieurs maisons d’édition qui seraient susceptibles d’être intéressées par votre texte.

Nous vous conseillons de vous adresser à une structure professionnelle et d’éviter l’édition à compte d’auteur. Pour transformer un manuscrit (même le plus soigné possible) en une œuvre littéraire, le travail d’un éditeur est indispensable. En plus du travail de relecture et de corrections, les éditeurs professionnels assurent la promotion des livres qu’ils publient. Des communiqués de presse sont envoyés aux journalistes spécialisés et l’éditeur cherche à développer la communication autour de la sortie du livre. Les maisons d’édition assurent également la diffusion-distribution des livres qu’elles éditent, ou s’adjoignent les services d’un diffuseur-distributeur afin de présenter le livre à des librairies, ou directement au public via des salons et des foires. Enfin, si votre livre est édité par une maison d’édition, vous recevrez un contrat d’édition professionnel, avec la possibilité de toucher des droits d’auteur. Vous aurez également la possibilité de devenir membre d’une société de droits d’auteur.

Toutes ces possibilités ne sont pas offertes dans le cas d’une publication à compte d’auteur. Dans le cas des ouvrages publiés à compte d’auteur, les auteurs et les autrices doivent participer financièrement, en tout ou en partie, à l’édition de leur livre, soit par un apport financier initial direct, soit via l’achat obligatoire d’un certain nombre d’exemplaires. Par ailleurs, les livres publiés à compte d’auteur ne sont pas aussi bien distribués que ceux publiés à compte d’éditeur. Ces titres sont peu présents en librairie, se vendant le plus souvent directement des auteurs vers les lecteurs.

 

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Dossiers pédagogiques

Par administrateur,

Comment faire lire les élèves ? La grande question qui occupe les enseignants, et qui est au cœur du Plan Lecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Sur cette page, vous trouverez des propositions pédagogiques diverses et variées, adressées à tous les âges, pour remettre le plaisir de la lecture au centre des apprentissages.

Les objectifs des supports proposés ici sont pluriels :

  • Faire découvrir nos auteurs et autrices belges, qu’ils soient patrimoniaux ou contemporains, à vos élèves
  • Encourager la pratique lecture en classe, en mettant à disposition des supports gratuits (notamment via La Fureur de lire) et des accompagnements pédagogiques clé en main (voir la liste des dossiers proposés ci-dessous).
  • Favoriser une approche variée des littératures : les dossiers proposés ci-dessous concernent aussi bien des romans, des poèmes que les littératures graphiques (bande dessinée et albums illustrés)
  • Accorder une place de choix à la littérature de jeunesse dans la lecture en classe, en ce que celle-ci rencontre les préoccupations des jeunes et est susceptible de les toucher davantage.

Outre les dossiers pédagogiques présentés ci-dessous, des textes et des récits au format court édités dans le cadre de La Fureur de lire sont disponibles en téléchargement gratuit. Vous pouvez également recevoir des exemplaires papier sur demande.

Les dossiers pédagogiques Espace Nord permettent d’aborder en classe des œuvres d’auteurs belges. Il s’agit de titres plus contemporains ou d’œuvres qui appartiennent à notre patrimoine littéraire.

Rebonds, c’est une sélection de titres d’auteurs belges accessibles à tous les adolescents. Chaque titre est accompagné d’une fiche destinée à l’enseignant.

Enfin, le programme Auteurs en classe permet aux élèves de découvrir le travail de création littéraire autrement. Des rencontres riches, qui conduisent à de belles découvertes et invitent les élèves à approcher la littérature d’une manière ludique et concrète.

Vous pouvez accéder à de nombreuses ressources pour découvrir et faire découvrir la littérature belge à partir de l’onglet Nos outils.

 

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Les métiers du livre

Par administrateur,

Arrêtons-nous un instant sur le livre. Nous le tenons entre nos mains, il a une jolie couverture, et cela nous a fait fort plaisir de l’acheter en librairie. Pour rendre cette rencontre entre le livre et le lecteur possible, toute une série d’intermédiaires ont été nécessaires.

L’AUTEUR OU L’AUTRICE

Les auteurs et les autrices sont, par définition, les créateurs. Auteur ou autrice littéraire, dessinateur ou dessinatrice, auteur ou autrice en littérature jeunesse, ils sont un premier maillon essentiel de la chaine du livre. Une fois son manuscrit terminé, l’auteur ou l’autrice peut l’envoyer à une maison d’édition.

Conseils

Nous ne saurions trop vous conseiller de vous renseigner sur le monde du livre, ses acteurs et sur les maisons d’édition avant d’envoyer votre texte. En effet, même si les géants Gallimard ou Hachette prennent une grande place du marché, il existe de nombreuses maisons d’édition, aussi en Belgique, dont les envies et les directives seront peut-être plus proches de votre œuvre.

Il n’est pas non plus idiot de faire lire son texte par d’autres personnes, que ce soit en contactant des auteurs ou autrices, via des plateformes d’aide sur internet ou en participant à des lectures publiques. Avoir un retour est toujours très important.

Enfin, méfiez-vous de l’autoédition. Il existe plusieurs manières d’être publié sans être à compte d’éditeur. La première, l’autoédition, consiste pour un auteur à s’éditer lui-même. Il compose son livre, l’imprime en son nom et le diffuse.

La seconde se nomme l’édition à compte d’auteur. Si, dans ce cas, l’auteur ou l’autrice doit passer par une maison d’édition qui posera dès lors son nom sur le manuscrit, il devra tout de même prendre en charge l’ensemble des frais. L’éditeur ne prend, en réalité, aucun risque.

Si nous vous conseillons de vous en méfier, c’est pour plusieurs raisons. La première relève du manque inhérent de professionnels pour vous encadrer. Vous ne pourrez bénéficier de correcteur, d’attaché de presse, … Et, comme vous pouvez vous en rendre compte, chaque métier est important dans le parcours du livre. Sans acteur pour vous aider, il sera d’autant plus compliqué de vendre votre livre, de l’exposer en librairie et même d’en faire la publicité. De même, sachez que vous ne serez, pour beaucoup, pas reconnu comme « auteur édité ». De fait, il vous sera impossible, par exemple, de faire parler de votre livre au sein de la revue littéraire belge francophone  Le Carnet et des Instants . De même, vous ne pourrez postuler à la grande majorité des aides financières offertes aux auteurs et autrices par la Fédération Wallonie-Bruxelles.

Droits d’auteur

Le droit d’auteur couvre deux aspects : le droit moral, qui nait dès l’ébauche de la création, et le droit pécuniaire, qui n’entre en scène que lorsque l’œuvre est mise en vente. Ce droit d’auteur a pour but de protéger l’auteur d’une œuvre de l’esprit. C’est en réalité un droit de propriété intellectuelle qui garantit la paternité, l’intégrité, le respect de l’œuvre et l’empêche d’être reproduit ou représenté sans un accord préalable.

Lorsqu’un livre est accepté par une maison d’édition, il convient de signer un contrat qui donnera à l’auteur ou à l’autrice le pouvoir de gérer ces droits d’auteur. Il est devenu compliqué, voire impossible, à l’heure actuelle pour un auteur de gérer ses droits de lui-même. En effet, les techniques d’exploitations sont devenues de plus en plus importantes avec l’arrivée d’internet, les facilités à reprographier une œuvre, etc. Dès lors, nous vous conseillons grandement d’adhérer à une société de gestion collective des droits d’auteur. Ces sociétés s’occupent de tout, que ce soit au plan national ou international.

 

LA MAISON D’ÉDITION

 

L’éditeur ou l’éditrice est le personnage principal d’une maison d’édition. Lorsque celui-ci ou celle-ci reçoit un livre qui lui plait, il ou elle accepte d’en prendre la responsabilité, avec les risques que cela incombe. Véritable chef d’orchestre, l’éditeur permet au livre de se faire publier. Il chapeaute l’ensemble des acteurs d’une maison d’édition, pour assurer au livre sa bonne publication.

Il existe de nombreuses maisons d’édition belges, chacune possédant sa spécificité. Vous trouverez dans notre annuaire une liste des maisons d’éditions belges professionnelles actives dans le secteur de la littérature en Fédération Wallonie-Bruxelles.

Équipe

Une maison d’édition est composée de plusieurs acteurs. On peut ainsi y trouver un illustrateur ou une illustratrice qui crée les images destinées à illustrer la publication ou qui, au même titre que le ou la graphiste ou encore un ou une photographe s’occupe de la couverture.

De même, on peut retrouver un ou une maquettiste qui gère la mise en page, crée la maquette du livre qui regroupe le texte, les éventuelles images mais également les signes extratextuels, comme la pagination. le maquettiste dispose en fait les éléments graphiques qui caractériseront l’architecture et l’esthétique du livre.

Le correcteur ou la correctrice est également un personnage emblématique de la maison d’édition : celui-ci ou celle-ci veillera à la cohérence grammaticale, syntaxique et orthographique du texte.

Il existe d’autres métiers, dépendant bien sûr de la taille de la maison d’édition et de son budget. On pourra retrouver un attaché ou une attachée de presse, un assistant ou une assistante d’édition ou encore un chargé ou une chargée de fabrication.

Chaque acteur devra faire valider ses changements par l’éditeur. Enfin, le document final est envoyé à l’impression avec des indications sur la qualité du papier et le nombre d’exemplaires. Après façonnage, le livre est enfin terminé, prêt à être vendu.

Et le numérique ?

Il est évident que la chaine et les acteurs du livre ont légèrement évolué depuis la création du livre numérique. Il existe ainsi des maisons d’éditions traditionnelles qui produisent à la fois du livre papier et du livre numérique mais également des maisons d’édition 100% numériques.

Certains métiers ont, au sein de ces dernières, été supprimées. Ainsi, tous les acteurs liés à la fabrication papier du livre ont disparu. Mais d’autres sont nés. Parmi eux, on peut citer le concepteur numérique qui, comme un maquettiste, construit le fichier, avec sa mise en page, ses choix typographiques. Mais il doit également veiller à ce que le fichier soit compatible avec différents lecteurs ebook. On retrouve aussi un community manager qui s’occupe de la visibilité et de la réputation d’une maison d’édition ou d’un auteur.

Le numérique ne constitue qu’une infime part du marché en Belgique et ne pallie pas au livre papier mais offre de nouvelles possibilités. En effet, et c’est notamment le cas pour des livres jeunesse, de tout nouveaux supports font leur apparition : liant textes et sons ou encore animations visuelles. La lecture a pris un tout autre tournant.

Il convient également de rappeler que, souvent, le livre numérique est tout de même lié au papier puisque disponible en Print on demand.

Il faut savoir que le numérique a permis l’explosion de l’auto-publication. En effet, il ne suffit plus aujourd’hui que de mettre un livre numérique sur un site internet pour qu’il soit disponible pour tous. L’éditeur utilisant cette plateforme prendra évidemment moins de risque financier. Mais, est-il nécessaire de rappeler que l’auto-publication est souvent cause de déboire et désillusion financière et morale pour l’auteur ? De même, n’oublions pas que les structures qui fonctionnent à compte d’auteur sont empêchés d’accéder à certaines aides financières de la Fédération Wallonie-Bruxelles, pourtant disponibles pour les maisons imprimants à compte d’éditeur.

Quelques chiffres

Une maison d’édition traditionnelle, qui fonctionne bien, reçoit parfois des centaines de manuscrits par an et seule une petite poignée est publiée. On parle d’environ 2% des manuscrits, mais cela dépend bien sûr de la maison d’édition questionnée.

Les réalités du monde du livre sont parfois différentes en fonction de l’endroit de publication. En effet, en Belgique, un titre vendu à 500 exemplaires est un best-seller. En France, on parlera plutôt de millier d’exemplaires.

Voir les statistiques 2018 de l’édition en Belgique francophone

Voir les statistiques 2019 de l’édition en Belgique francophone

Voir les statistiques 2020 de l’édition en Belgique francophone

 

LA SOCIÉTÉ DE DIFFUSION – DISTRIBUTION

Les diffuseurs et distributeurs fonctionnent souvent de pair. Ils servent de jonction entre la maison d’édition et le libraire. Ils transmettent les informations de l’un à l’autre et s’occupent de la diffusion du livre, de sa publicité, de sa distribution, de sa livraison, de son stockage…

Pour aller plus loin

Le diffuseur assure la mise en place des livres dans les points de vente que sont les librairies et les grandes surfaces. Il gère en réalité une partie des opérations commerciales liées aux livres : il promeut les titres, prend les commandes et s’assure également de transmettre les informations de vente à l’éditeur, comme la réaction des lecteurs et des libraires face à cette nouvelle publication.

Le distributeur assure la livraison dans ces différents points de vente. Il gère également le stockage. Lui aussi s’occupe des opérations commerciales mais plutôt d’un point de vue de distribution.

Et le numérique ?

L’arrivée du numérique a quelque peu transformé ces métiers. On parle désormais d’e-diffuseur et d’e-distributeur. Si les buts sont toujours les mêmes, les manières de fonctionner ne le sont plus vraiment. L’e-diffuseur ne s’adresse plus à des librairies mais à des revendeurs, comme la Fnac ou Amazon. L’e-distributeur, lui, s’occupe toujours du stockage mais de celui des fichiers digitaux cette fois. Il gère également toujours les finances et la livraison mais livre directement au lecteur, ne passant plus par le libraire, ce qui, de fait, prend beaucoup moins de temps puisqu’il ne suffit que d’un téléchargement.

Enfin, l’étape diffuseur-distributeur est parfois tout simplement supprimée puisque certaines maison d’édition vendent leurs livres directement depuis leur site internet et n’ont, du coup, plus besoin ni de diffuseur, ni de distributeur.

 

LE OU LA LIBRAIRE

Le ou la libraire commercialise le livre et le rend disponible au client final, lecteur, dernier maillon de la chaîne du livre.

 

Conseils

Il est aujourd’hui de plus en plus difficile d’évoluer dans le monde de la librairie. Quelque peu effacée dans la nouvelle chaîne du livre numérique ou devant faire face aux grandes surfaces et aux géants de la vente en ligne, la librairie indépendante doit se réinventer.

Son point fort reste avant tout le conseil. S’adapter aux goûts et couleurs des lecteurs, les connaitre personnellement rend la chose plus aisée.

De nombreuses opportunités se présentent au librairies indépendante qui souhaite attirer les lecteurs : organiser des rencontres avec les auteurs, des ateliers d’initiation à l’écriture ou à l’illustration, des clubs de lectures, proposer des impressions à la demande d’ouvrage épuisé, créer des plateformes partagées, …

Depuis 2021, la plate-forme Librel rassemble les librairies indépendantes et propose à l’internaute la possibilité de localiser et réserver le titre qui l’intéresse ou de le commander.

Pour aller plus loin

Certaines librairies reçoivent le label « le libraire », attribué par la Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour être labellisée, une librairies doit répondre à 11 critères professionnels bien définis. Dans ces librairies « labellisées », les lecteurs et les lectrices sont assurés de trouver des conseils professionnels et l’aide pour obtenir le titre qu’ils recherchent. En effet, ces librairies s’engagent à commander le livre demandé si jamais il n’est pas en stock (sous réserve que le livre ne soit pas épuisé, bien sûr). En poussant la porte d’une librairie labellisée, chacun est également certain d’y trouver des livres d’auteurs ou d’autrices belges, puisque ces libraires s’engagent avoir dans leur stock un certain nombre de titres des littératures belges.

En savoir plus sur la procédure pour obtenir ce label 

Voir la carte des librairies labellisées

 

LE OU LA BIBLIOTHECAIRE

Maillon indispensable, le ou la bibliothécaire joue, au même titre que le ou la libraire, un rôle indispensable de conseil auprès des lecteurs. Les bibliothèques organisent fréquemment des animations et rencontres avec des auteurs belges. Leur rôle de médiation est incontestable.

Voir la carte des bibliothèques publiques

Et le numérique ?

Le prêt numérique est organisé en Fédération Wallonie-Bruxelles via la plate-forme Lirtuel. Une fois inscrits dans une bibliothèque, vous pourrez emprunter gratuitement jusqu’à 8 titres numériques en même temps.

Tout les infos sur le métier de bibliothécaire via bibliothèques.be

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