Résultats de recherche pour “Christian Simon” 1 à 27 (27)

Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations

Cet essai parut initialement en 1967. Par l'auteur des Controverses du christianisme.…

Fernand Severin. Le poète et son art

À propos du livre (Texte du 1er chapitre intitulé «Enfance et adolescence» de l'Introduction) Parmi les souvenirs auxquels se plaisait…

Les controverses du christianisme

Les mots clefs du dogme, leurs interprétations, les schismes qu'elles ont entraînés. Une histoire des Eglises chrétiennes au fil d'un dictionnaire…

Les plumes du coq

On n’achète pas un livre – et  a fortiori  on ne le rachète pas – au simple motif qu’il a changé de couverture. L’argument pourrait cependant suffire concernant la republication…

La voix des bêtes, la faim des hommes

Brunehilde est meneuse de loups. Elle vit à la fin du Moyen Âge, cette période incertaine où le christianisme combat intensément…

Les Cheminants

Tarek ESSAKER , Les Cheminants, Récit poétique , Trad. en arabe de Ziad Ben Youssef, Préface de Vincent Lefèvre, Postface en français et préface en arabe de Rafika Bhouri, Arbre à paroles,…

D’or et de grenat

Nathalie STALMANS , D’or et de grenat , Samsa, 2022, 226 p., 20 € , ISBN : 978-2-87593-422-2De la suite dans les idées ! Le Carnet avait naguère attribué un coup…

Une colonne pour le paradis

Dans la Syrie byzantine du 5e siècle, des témoins (le moine Alef, l’esclave Aurélia) recréent les itinéraires, les destins de deux figures contrastées,…

Treize livres maudits

Les zones souterraines et occultes du savoir ont toujours passionné le philosophe et essayiste Arnaud de la Croix. À énumérer ses sujets de prédilection (la…

Hors la loi : Théorie de l’anarchie juridique

Il y a, au minimum, deux façons d’aborder le dernier essai de Laurent de Sutter . La première consisterait…

Va où ton cœur te mène

Convaincu depuis toujours de l’urgence d’un renouveau prophétique pour le christianisme comme pour toute la société, Gabriel Ringlet a été conforté dans…

Œuvres

Édition établie et présentée par Roland Mortier À propos du livre Le prince de Ligne (1735-1814) s'impose aujourd'hui comme une figure de proue de la culture…

Le pacte avec le diable. De saint Augustin à David Bowie

Philosophe, historien dont les essais interrogent les marges, les traits passés…

Augures

Le propos ne manque pas d’intérêt a priori : un thriller historico-religieux nous plongeant aux origines du christianisme, relatant les conflits de pouvoir entre empereurs romains, mêlant ces…

Himmler et le Graal. La vérité sur l’affaire Otto Rahn

Le nouvel essai d’Arnaud de la Croix s’inscrit dans le fil de ses travaux…

INTRODUCTION: La vie et ses limites

Le 13 novembre 2020 , on enregistrait 1 338 100 morts du COVID. Si nous n’avions lancé notre appel dès 2019, l’actualité nous aurait…

Quand Dieu s’efface…

Beaucoup attendent de la foi consolation et certitude. Moi, j’en espère la liberté.   Croire pour moi, c’est prendre son envol, malgré ou grâce aux blessures…

La grande supercherie chrétienne. De l’oubli que le christianisme des origines était un antinatalisme

Acteur important de l’antinatalisme, Théophile de Giraud consacre un essai court et percutant à un trait du christianisme officiel passé sous silence, à savoir son antinatalisme. Partant du tour de passe-passe par lequel l’Église en est venue à promouvoir la fécondité, il analyse le message anti-procréation de Jésus et le phénomène de retournement radical auquel ce message a été soumis. Comment la papauté, le catholicisme en sont-ils venus à encourager les naissances, à interdire l’avortement, la contraception alors que le christianisme des origines prône l’ascétisme, la virginité, le célibat ? Appuyant sa démonstration sur des passages tirés des Évangiles, du Nouveau Testament et des textes des Pères de l’Église, Théophile de Giraud dénonce «  la falsification du discours évangélique, clairement réfractaire à la procréation  » opérée par l’Église. Rapprochant cette trahison de celle de Judas, il épingle l’éloge de la non-procréation qui court de l’enseignement du Christ, des Évangiles, à Saint-Paul, Tertullien, Origène, Saint Augustin. «  Il semble bien qu’il y ait un gigantesque hiatus entre les discours des Églises officielles (catholique, orthodoxe ou protestante), toutes favorables à la natalité, et le message originel du christianisme  ». L’auteur a un prédécesseur illustre dans la personne de Kierkegaard dont il convoque les écrits, le Journal notamment.Si l’Ancien Testament ordonne au genre humain de se reproduire et de dominer la Terre («  Soyez féconds, multipliez, emplissez la Terre et soumettez-la  », Genèse), il contient des propos antinatalistes dont Théophile de Giraud mentionne les occurrences. C’est dans les Évangiles (canoniques mais aussi apocryphes), le Nouveau Testament et le corpus des Pères de l’Église qu’il repère une lame de fond anti-familialiste, hostile à la perpétuation d’une espèce marquée par le péché. Quand Jésus exhorte ses disciples à répudier les liens du sang, à quitter père et mère, il fait prévaloir la communauté des fidèles sur la famille biologique, l’attachement à l’Esprit sur les liens de chair. Vierges, Marie et le Christ, lequel meurt sans descendant, privilégiant une fécondité spirituelle ; apôtres de l’abstinence, de la chasteté : Saint Paul, Origène qui se castrera, Saint Augustin…  Loin de ce que j’appellerai un antinatalisme « solaire », affirmatif, dionysiaque, l’antinatalisme chrétien originel est marqué par la haine de la chair, du corps, la détestation de la vie assimilée à une vallée de larmes. Inclus dans un horizon sotériologique, adossé à une vision de l’Apocalypse, l’antinatalisme chrétien est amené à s’exacerber en un «  anticosmisme  », comme l’écrit Théophile de Giraud.Davantage que travestir l’enseignement novateur, anti-social, politique, révolutionnaire du Christ, l’Église l’a retourné en son contraire, noyant sa parole dans une eau bénite qui la nie. Pour des raisons stratégiques, donnant la primauté au séculier sur le régulier, au temporel sur le spirituel, elle a inversé le message ascétique du Messie, sa condamnation de la maternité, en un appel à procréer. Théoricien du « child free », militant pour une décroissance qui soit à la fois économique et démographique afin d’avoir une chance de sauver la planète, Théophile de Giraud exhume la veine antinataliste du discours chrétien originel. Une veine soigneusement occultée, aussi taboue que l’est le néomalthusianisme soutenu par des anarchistes, des féministes qui, par le choix libre, sans contrainte, d’une limitation des naissances, entendent construire un présent et un avenir inventant une harmonie entre humains…

"Ici-Bas"

La Lettre du jeune travailleur est l’un des derniers textes en prose de Rilke. Le poète donne la parole à un jeune employé dans une usine qui travaille dans un bureau et s’occupe de l’entretien…

Un curé de campagne tout à fait ordinaire

Jean Meslier est né en 1664 à Mazerny , un petit village des Ardennes françaises, canton de Nouvion-sur-Meuse…

Témoigner la monstruosité de la Shoah. Le devoir de mémoire et de transmission de Vincent Engel et Françoise Lalande

Introduction [page 37 de la version papier]  Dans son essai Fiction : l’impossible nécessité, Vincent Engel XX signale que « le discours sur la littérature de la Shoah est dominé par une insistance sur l’incapacité de ce discours et plus particulièrement sa déclination artistique » XX . De fait, le judéocide fut une expérience d’une monstruosité telle qu’elle paraît se situer au-delà de tout ce qui est humainement imaginable, dicible et transmissible. Cependant, ces trois concepts, Engel les qualifie comme des mots qui ne trahissent que notre incapacité à imaginer, dire et transmettre, « des mots qui ne disent rien sur ce qu’on entend qualifier à travers eux » XX .  Méditant sur le caractère toujours inédit et unique de l’expression de l’indicible, Engel montre comment le parcours du narrateur imaginé par Jean Mattern dans Les Bains de Kiraly XX (2008) atteste que, s’il est possible de surmonter la détresse en construisant un discours sur un événement apparemment inimaginable, indicible et intransmissible, le dépassement de cet inénarrable passe nécessairement par l’élaboration d’un récit personnel. Dans cette étude, nous nous proposons de nous faire l’écho des témoignages de deux voix majeures des lettres belges actuelles, deux romanciers [page 38 de la version papier] appartenant à des générations différentes mais dont les familles, juives, éprouvèrent dans leur chair et leur âme les atrocités nazies : Vincent Engel (°1963) et Françoise Lalande-Keil (°1941). Vincent Engel: Respecter le silence des survivants – Vous pourriez le laisser en prison, l’envoyer en Allemagne, dans un camp... – Vous ne connaissez pas les camps, monsieur de Vinelles ; sans quoi, je crois que vous me supplieriez de le fusiller sur-le-champ   plutôt que de l’y envoyer XX ... Cette réplique de Jurg Engelmeyer, un officier allemand qui a ordonné l’exécution d’un jeune garçon en représailles aux actes commis par son père résistant, ne montre-t-elle pas que la monstruosité du nazisme hante le parcours romanesque de notre auteur pratiquement depuis son début ? Dans son article intitulé « Oubliez le Dieu d’Adam » XX , Engel relate qu’au cours de ses études de philologie romane à l’Université catholique de Louvain, son père lui offrit Paroles d’étranger d’Élie Wiesel, une lecture qui le bouleversa : Par le silence de mon père, par son indifférence à la chose religieuse, je redécouvre le judaïsme. Dans les livres, d’abord, au CCLJ (Centre Communautaire Laïc Juif) ensuite. Et Dieu se voile d’un drap sombre : celui de la souffrance à la puissance infinie d’Auschwitz. Toutes les souffrances se mêlent : celle de ma mère [décédée d’un cancer quelques années plus tôt], celle de la famille de mon père disparue dans les camps. (Idem, p. 72) Pourquoi parler d’Auschwitz ? Cette question, Engel s’astreindra à y répondre dès que cette réalité s’imposera à lui comme une « expérience marquante » bien que non vécue personnellement. La lecture et l’étude approfondie de l’œuvre de Wiesel imprimeront sur sa vision de la Shoah « un vocabulaire et des évidences : un monde était mort à Auschwitz, une société y avait fait faillite, et plus rien ne pouvait être comme avant » XX . D’où la nécessité, poursuit Engel, de « repenser le monde, refonder la morale, instaurer des conditions nouvelles pour la création artistique – pour autant qu’elle fût encore possible XX –, forger des mots neufs pour prononcer l’imprononçable [page 39 de la version papier] [...] » (idem, p. 18-19). D’autres évidences surgiront progressivement dans l’esprit de celui pour qui Auschwitz deviendra vite « une obsession » : celles de constater que la masse des documents publiés « n’ont guère servi à éduquer les gens » (idem, p. 20-21) et que les descendants des survivants, qui ont pour tâche de reprendre le flambeau du témoignage, doivent « trouver d’autres moyens d’expression, car ils n’ont pas vécu l’épreuve » (idem, p. 19). Si ses travaux scientifiques XX lui permirent d’« épuiser » la question « épuisante » de la responsabilité de Dieu devant le génocide juif ou, en tout cas, de tourner une page (ODA, p. 72), par après, c’est principalement à travers la fiction qu’Engel poursuivra cette interrogation sur la Shoah. Une interrogation qui trouve donc sa source directe dans la tragique histoire familiale et dans une identité juive ashkénaze fort ancienne. Comme il le détaille dans quelques interviews et articles XX , ses ancêtres paternels, polonais, étaient des juifs religieux appartenant à la bourgeoisie aisée. Bien que la situation dût se dégrader après la Première Guerre mondiale au cours de laquelle la famille se réfugia à Budapest où son père naquit en 1916, ils sont une famille juive inscrite dans le processus d’assimilation propre à cette période et à leur classe sociale ; les enfants fréquentent des écoles où ils côtoient la bourgeoisie polonaise catholique. Une intégration donc plutôt réussie mais qui n’empêchera pas leur déportation au début des années quarante. De toute la famille paternelle survivront un seul oncle, communiste avant la guerre et rescapé des camps, qui s’en ira faire sa vie à Los Angeles et y deviendra religieux orthodoxe, ainsi que le père de Vincent Engel, parti poursuivre ses études en Belgique vers 1938 et qui, après avoir passé la guerre dans les forces belges de la R.A.F, décidera de s’y installer définitivement : « Plus tard, il me dirait : “N’oublie pas que, pendant la guerre, des Juifs se sont battus”. » (Idem, p. 70.) Quand, à quarante ans, il rencontre son épouse, celle-ci, bien qu’appartenant à une bourgeoisie catholique bruxelloise imbue de solides préjugés, propose de se convertir au judaïsme. Une proposition qui sera rejetée par l’intéressé pour des raisons sur lesquelles l’écrivain ne peut que conjecturer : [page 40 de la version papier] Son athéisme s’était certainement renforcé à l’épreuve de la guerre et des camps. Ou bien, comme d’autres, refusait-il d’inscrire dans une telle tradition de martyre des enfants à venir. Ou bien, plus pragmatiquement, avait-il jugé que les meilleures écoles, à son avis, étaient catholiques. Hypothèse que conforte non seulement le refus de la conversion de sa femme, mais aussi le fait que ses enfants seraient baptisés, inscrits dans des écoles catholiques et feraient leur profession de foi. (Idem, p. 70-71) Une profession de foi qui, chez l’adolescent Engel, ne va pas de soi ! La découverte de l’œuvre de Wiesel et la relecture de Camus lui permettront de régler progressivement le conflit qu’il entretient avec ce christianisme qui prône la soumission, ferme les yeux sur les injustices les plus flagrantes – « Questionner Dieu sur la souffrance, celle d’Auschwitz ou celle de ma mère, accroît l’obscénité de la souffrance, puisque Dieu n’intervient pas et ne répond pas » (idem, p. 74) – et transmet à tous un goût certain pour la culpabilité. Ce qu’Engel (re)découvre dans Camus, la fausseté de la question de Dieu tout comme le devoir pour tout un chacun de suivre un cheminement éthique exigeant, n’est-ce pas en définitive ce que son père lui a transmis ? Évoquant ailleurs la figure paternelle, Engel insiste d’une part sur la certitude de celui-ci « qu’il n’y a pas de droits de l’homme sans le respect de devoirs, et de liberté sans responsabilité » ; d’autre part, sur « [son] impossibilité de dire à ses proches qu’il les aimait ». Et, ajoute-t-il, « pour ce qui est du judaïsme, un silence réduit à l’essentiel. [...] Mais un silence capable de faire passer le judaïsme, le sien, auquel son cadet au moins adhérera pleinement après ses vingt ans » XX . Car ce qui séduit Engel dans le judaïsme, c’est le fait qu’il représente « un rapport à l’existence particulier, une éthique qui met l’homme au centre de tout »…