Initiés sous d’autres formes dès 1924 pour certains d’entre eux, les prix littéraires de la Fédération Wallonie-Bruxelles récompensent aujourd’hui aussi bien les auteurs débutants qui ont publié un premier titre que les écrivains confirmés dont ils couronnent la carrière. Une façon pour la Fédération Wallonie-Bruxelles de participer à la promotion des œuvres et à travers elles de celles et ceux qui leur donnent vie.
Ces huit prix attribués en 2021 possèdent chacun leur spécificité et les jurys qui les ont proposés étaient composés d’experts et de spécialistes dans les domaines considérés. Toutes les littératures y sont à l’honneur, qu’il s’agisse de la littérature générale en langue française ou en langue régionale, de la bande dessinée et de la littérature dramatique ou de jeunesse.
Les prix attribués cette année sont :
Le Prix triennal de littérature dramatique en langue française
Le Prix triennal de littérature dramatique en langue régionale
Le Prix de la première œuvre en langue française, sur proposition de la session Lettres de la Commission des écritures et du livre
Le Prix de la première œuvre en langue régionale
Le Prix triennal de littérature de jeunesse
Le prix de première œuvre en littérature de jeunesse
Le prix de première œuvre en bande dessinée, sur proposition de la session Bande dessinée de la Commission des écritures et du livre
Le prix Atomium-Fédération Wallonie-Bruxelles en bande dessinée, sur proposition de la session Bande dessinée de la Commission des écritures et du livre
Le Prix triennal de littérature de jeunesse est attribué à Anne Herbauts
Ce prix, décerné depuis 2006, récompense un auteur/un illustrateur issu de la Fédération Wallonie-Bruxelles, dont l’ensemble des publications constitue déjà une œuvre. Il est une marque de reconnaissance et d’encouragement. Le travail d’Anne Herbauts se distingue par une exigence graphique et une richesse dans le contenu narratif. On y perçoit aussi une exigence poétique susceptible de toucher tant les petits que les lecteurs adultes, enrichissant ainsi le potentiel d’une lecture partagée.
Anne Herbauts succède au palmarès de ce prix à Thomas Lavachery, récompensé en 2018.
Le Prix de la première œuvre en langue française récompense le recueil Le Fil des traversées, d’Anna Ayanoglou
Ce prix annuel est attribué depuis 1999 et célèbre le premier ouvrage en littérature générale (roman, poésie, essai) d’un jeune auteur ou d’une jeune autrice. En récompensant Anna Ayanoglou et son recueil Le Fil des traversées, le jury salue la naissance d’une voix poétique originale et nouvelle présentant une belle ouverture d’esprit, un lyrisme renouvelé en plus d’une grande maturité du discours poétique.
Anna Ayanoglou succède au palmarès de ce prix à Claire May (Oostduinkerke) et Maud Joiret (Cobalt).
Le Prix de la première œuvre en langue régionale récompense Michelle Fourez et Armand Herbeto
Le prix est attribué ex-aequo à Michelle Fourez (pour Louise Bel Air) et Armand Herbeto (pour Mi sonle-t-i qui)
Louise Bel Air de Michelle Fourez se distingue par sa construction narrative très cohérente. Les faits tels qu’ils sont décrits, sans commentaire émotionnel ni jugement de valeur, dégagent beaucoup d’humanité. Le poids du qu’en dira-t-on et l’atmosphère générale du texte, qui évoque Maupassant, sont traités avec finesse.
Mi sonle-t-i qui d’Armand Herbeto évoque un sujet original et rarement traité en wallon : la maladie d’Alzheimer. Le jury souligne que la solitude du personnage fait l’objet d’une évocation sensible.
Michelle Fourez et Armand Herbeto succèdent au palmarès de ce prix à Anne Blanpain couronnée en 2020 pour son texte Dji routeu sins mouv’ter.
Le Prix de la première œuvre en littérature de jeunesse récompense Elisa Sartori pour Je connais peu de mots
Ce prix est attribué depuis 2020. Il récompense un premier ouvrage en littérature jeunesse. Le livre d’Elisa Sartori, intitulé Je connais peu de mots est un fin Leporello, glissé dans une pochette. Il a suscité de l’enthousiasme pour la qualité de l’objet, particulièrement soigné, pour l’illustration, témoignant d’un minimalisme soigné et pour la thématique, la maîtrise d’une langue autre que la sienne ; le propos est susceptible de toucher un public enfant et adulte.
Elisa Sartori succède au palmarès de ce prix à Sandra Edinger récompensée en 2020 pour Le grand débordement.
Le Prix de la première œuvre en bande dessinée met en avant le Manuel de civilité biohardcore d’Antoine Boute, Stephan De Groef et Adrien Herda
Depuis 2019, le prix de la première œuvre en bande dessinée met en avant chaque année la première publication d’un auteur, d’une autrice ou d’un collectif.
La récompense est attribuée à Antoine Boute, Stéphane De Groef et Adrien Herda pour leur Manuel de civilité biohardcore.
Le jury salue une première œuvre forte, marquante, conceptuelle. Il s’agit des débuts en bande dessinée d’Antoine Boute (déjà actif comme poète), de Stéphane De Groef et Adrien Herda.
Les auteurs succèdent au palmarès de ce prix à Eléonore Scardoni et Romane Armand pour Forgeries : Construction de l’exploratoire (tome 1)
Le Prix triennal de littérature dramatique en langue française va à Paul Pourveur, pour Aurore boréale
Décerné pour la première fois en 1926, ce prix récompense tous les trois ans un auteur pour une pièce de théâtre. Cette année, c’est la pièce Aurore boréale de Paul Pourvreur qui est primée. Le jury souligne la force de cette pièce, où fond et forme se rejoignent, ainsi que sur l’importance de Paul Pourveur comme dramaturge, alors que son œuvre a été peu récompensée par des prix. Enfin, les membres du jury souhaitent également indiquer que le travail réalisé par la maison d’édition L’arbre de Diane mérite d’être encouragé.
Paul Pourveur succède au palmarès de ce prix à Veronika Mabardi couronnée en 2018 pour Loin de Linden.
Deux ex-aequo pour Le Prix triennal de littérature dramatique en langue régionale
Le prix est attribué à la fois à Rose-Marie François, pour Filipè & Je.han et aux auteurs Michel Robert & Michel Meurée, pour Vauban Toudis Li
Pour le texte de Rose-Marie François, Filipè & Je.han : les membres du Jury saluent l’écriture soignée de l’autrice, laquelle maîtrise parfaitement tant son parler picard (Douvrain) que les techniques de composition théâtrale, et reconnaissent la haute valeur linguistique et littéraire de l’œuvre proposée.
Pour la pièce Vauban Toudis Li de Michel Robert & Michel Meurée :
Rose-Marie François, Michel Robert & Michel Meurée succèdent au palmarès de ce prix à Roland Thibeau couronné en 2018 pour Ël vilâje insclumî (Le village endormi).
Le Prix Atomium-Fédération Wallonie-Bruxelles en bande dessinée pour José Parrondo
Depuis 2017, ce prix récompense chaque année un auteur de bande dessinée. Déjà proclamé lors de la remise des Prix Atomium (et aussi dénommé Prix Atomium de la Fédération Wallonie-Bruxelles), ce prix n’est pas une surprise puisqu’il avait déjà été annoncé publiquement au mois de septembre.
En récompensant l’auteur José Parrondo pour l’ensemble de son œuvre, le jury a tenu à mettre en avant un auteur qu’il considère comme un peu trop discret jusqu’à présent dans l’univers de la bande dessinée, et ce alors qu’il contribue de façon significative à son enrichissement culturel. Ce prix contribue à la visibilité de cette œuvre singulière et est une manière d’encourager le lauréat à poursuivre celle-ci.
José Parrondo succède au palmarès de ce prix à l’autrice Dominique Goblet, récompensée en 2020.
Photos des auteurs : © FW-B – Jean POUCET