Qui a-t-il de commun entre un Parisien d’âge moyen travaillant dans une agence d’images et des apprentis djihadistes au Yémen ? Une photo. Celle d’un groupe. Elle ressemble à une photo de classe. Et puis arrive une blague, parce que Nicolas, le Parisien, se dit que ça serait drôle de flouter un des visages barbus. Que ça aurait des conséquences pour le « flouté » en question. En effet, les répercussions dues à cette petite modification anodine, faite sur un coup de tête, dépasseront celles que Nicolas aurait pu imaginer.Parallèlement à cette histoire avec laquelle il emmène ses lecteurs au Yémen, Xavier Deutsch narre celle de la jeune Anaïs, la fille du retoucheur de photographies explosives. Violemment agressée un soir, elle s’effondre, inconsciente, sur un trottoir…
La lecture des premières lignes du nouveau roman de Sylvie Godefroid nous plonge dans l’univers profondément cruel où Hope a grandi. Elle est née avec une neurofibromatose de type 1, entendez une tumeur inopérable qui lui « bouffe » le visage et effraie les regards qui se posent sur elle. Hope a été abandonnée par ses parents et n’a pas reçu d’affection. Elle n’en ressent pas pour elle ou pour le genre humain. Pétrie par la haine et le mépris qu’elle éprouve pour elle-même et pour les autres, elle a décidé de se suicider le jour de ses quarante-et-un ans, en tuant dans la foulée dix personnes de son choix.Présentée comme ça, l’héroïne peut susciter le rejet du lecteur, mais c’est sans compter sur la finesse de l’auteure qui nous invite à comprendre…
Xavier Deutsch fait appel ici à toute l’humanité qu’il est possible de mettre dans un livre. Il nous présente d’une part la terrible réalité que vivent les milliers de réfugiés sur la route de l’exil. Et, d’autre part, la montée de l’intolérance, de l’ignorance et leurs conséquences en Europe.Ils sont des milliers de réfugiés et Brahim, l’un d’entre eux, portera voix pour ces femmes, ces hommes. Lorsqu’ils fuient la guerre, ils espèrent que tout aille mieux. Que leurs familles au pays puissent vivre mieux. Qu’eux-mêmes puissent ici manger, dormir et envoyer de l’argent aux leurs. Ils espèrent oublier, le temps d’une respiration, la douleur du chemin parcouru. Ils viennent de Syrie, d’Érythrée, d’Irak ou d’ailleurs… Brahim, lui, vient du Soudan.Province…
Dans ce récit d’anticipation, Xavier Deutsch nous projette en décembre 2087 dans les Asturies. Émile Poil, un vieil homme de 86 ans, dont le métier consiste à conduire des personnes, communiquer des messages et allumer des feux, est chargé cette fois-ci d’emmener un jeune garçon de 12 ans, Antonin, auprès de Cisco, à 40 kilomètres dans les montagnes. Des raisons de ce voyage, nous ne savons rien et un brin de mystère planera tout au long du récit.Nous découvrons le monde après qu’il a connu une crise climatique, alimentaire et sanitaire. Tel qu’il nous est présenté, il est tout le contraire de celui d’une dystopie : les êtres humains vivent désormais dans la paix, la simplicité et la lenteur. Internet et la publicité n’existent plus, l’électricité est fournie…
La formule de la collection « Romans de gare / Kill and read », lancée par les Éditions Luc Pire, est connue : elle associe une ville et une intrigue policière écrite par un auteur belge. Ce volume consacré à la cité de Wavre y ajoute un événement remarquable, la libération de l’été 1944.Alors que les troupes allemandes se préparent au repli et que la confusion la plus totale règne sur la tournure des faits, un agent de la paix, Firmin Bidoul, est appelé par une logeuse qui a trouvé le corps sans vie d’un de ses locataires. Notre agent de police se rend sur les lieux pour mener l’enquête. Sur la victime, il trouve un indice écrit, une lettre de menaces, mais face à lui, il n’a ni hiérarchie, ni magistrat, ni médecin légiste. Qu’importe, il se lance,…
Le nouvel opus de Xavier Deutsch se déroule à une époque où les francs (belges ou français, nous l’ignorons) étaient toujours d’actualité. Willy est un jeune garçon de 10 ans qui aime écrire des mots sur les murs avec ses amis Gilbert et Michel. Un jour, quand il est dans sa classe avec ses camarades, son instituteur l’envoie au tableau et lui demande qui est Charlemagne. Willy ne connaît pas la réponse à cette question et, en plus de se moquer de lui, son enseignant demande à Augusta, son ex-amoureuse, de lui infliger des coups de règle sur les doigts devant tout le monde (« Alors, Crâne de moule, vous ne savez point ? Que vous êtes bête ! Permettez-moi de vous le dire, vous êtes un petit con. »).Notre héros ne se laisse pas pour autant démonter par les brimades…