Résultats de recherche pour “monsieur iou” 391 à 420 (421)
Jean WISIMUS (Verviers 1868 – Verviers 1953)
Cumint qu’on d’vint plok’tî ! XX Dj’aveû gangnî l’ Colédje avou qwate du mès plankèts. Lu djoû dèl…
Simenon parle à diverses reprises de Marsilly dans ses œuvres autobiographiques, cette petite commune de Charente-Maritime, au nord de La…
Introduction [page 37 de la version papier] Dans son essai Fiction : l’impossible nécessité, Vincent Engel XX signale que « le discours sur la littérature de la Shoah est dominé par une insistance sur l’incapacité de ce discours et plus particulièrement sa déclination artistique » XX . De fait, le judéocide fut une expérience d’une monstruosité telle qu’elle paraît se situer au-delà de tout ce qui est humainement imaginable, dicible et transmissible. Cependant, ces trois concepts, Engel les qualifie comme des mots qui ne trahissent que notre incapacité à imaginer, dire et transmettre, « des mots qui ne disent rien sur ce qu’on entend qualifier à travers eux » XX . Méditant sur le caractère toujours inédit et unique de l’expression de l’indicible, Engel montre comment le parcours du narrateur imaginé par Jean Mattern dans Les Bains de Kiraly XX (2008) atteste que, s’il est possible de surmonter la détresse en construisant un discours sur un événement apparemment inimaginable, indicible et intransmissible, le dépassement de cet inénarrable passe nécessairement par l’élaboration d’un récit personnel. Dans cette étude, nous nous proposons de nous faire l’écho des témoignages de deux voix majeures des lettres belges actuelles, deux romanciers [page 38 de la version papier] appartenant à des générations différentes mais dont les familles, juives, éprouvèrent dans leur chair et leur âme les atrocités nazies : Vincent Engel (°1963) et Françoise Lalande-Keil (°1941). Vincent Engel: Respecter le silence des survivants – Vous pourriez le laisser en prison, l’envoyer en Allemagne, dans un camp... – Vous ne connaissez pas les camps, monsieur de Vinelles ; sans quoi, je crois que vous me supplieriez de le fusiller sur-le-champ plutôt que de l’y envoyer XX ... Cette réplique de Jurg Engelmeyer, un officier allemand qui a ordonné l’exécution d’un jeune garçon en représailles aux actes commis par son père résistant, ne montre-t-elle pas que la monstruosité du nazisme hante le parcours romanesque de notre auteur pratiquement depuis son début ? Dans son article intitulé « Oubliez le Dieu d’Adam » XX , Engel relate qu’au cours de ses études de philologie romane à l’Université catholique de Louvain, son père lui offrit Paroles d’étranger d’Élie Wiesel, une lecture qui le bouleversa : Par le silence de mon père, par son indifférence à la chose religieuse, je redécouvre le judaïsme. Dans les livres, d’abord, au CCLJ (Centre Communautaire Laïc Juif) ensuite. Et Dieu se voile d’un drap sombre : celui de la souffrance à la puissance infinie d’Auschwitz. Toutes les souffrances se mêlent : celle de ma mère [décédée d’un cancer quelques années plus tôt], celle de la famille de mon père disparue dans les camps. (Idem, p. 72) Pourquoi parler d’Auschwitz ? Cette question, Engel s’astreindra à y répondre dès que cette réalité s’imposera à lui comme une « expérience marquante » bien que non vécue personnellement. La lecture et l’étude approfondie de l’œuvre de Wiesel imprimeront sur sa vision de la Shoah « un vocabulaire et des évidences : un monde était mort à Auschwitz, une société y avait fait faillite, et plus rien ne pouvait être comme avant » XX . D’où la nécessité, poursuit Engel, de « repenser le monde, refonder la morale, instaurer des conditions nouvelles pour la création artistique – pour autant qu’elle fût encore possible XX –, forger des mots neufs pour prononcer l’imprononçable [page 39 de la version papier] [...] » (idem, p. 18-19). D’autres évidences surgiront progressivement dans l’esprit de celui pour qui Auschwitz deviendra vite « une obsession » : celles de constater que la masse des documents publiés « n’ont guère servi à éduquer les gens » (idem, p. 20-21) et que les descendants des survivants, qui ont pour tâche de reprendre le flambeau du témoignage, doivent « trouver d’autres moyens d’expression, car ils n’ont pas vécu l’épreuve » (idem, p. 19). Si ses travaux scientifiques XX lui permirent d’« épuiser » la question « épuisante » de la responsabilité de Dieu devant le génocide juif ou, en tout cas, de tourner une page (ODA, p. 72), par après, c’est principalement à travers la fiction qu’Engel poursuivra cette interrogation sur la Shoah. Une interrogation qui trouve donc sa source directe dans la tragique histoire familiale et dans une identité juive ashkénaze fort ancienne. Comme il le détaille dans quelques interviews et articles XX , ses ancêtres paternels, polonais, étaient des juifs religieux appartenant à la bourgeoisie aisée. Bien que la situation dût se dégrader après la Première Guerre mondiale au cours de laquelle la famille se réfugia à Budapest où son père naquit en 1916, ils sont une famille juive inscrite dans le processus d’assimilation propre à cette période et à leur classe sociale ; les enfants fréquentent des écoles où ils côtoient la bourgeoisie polonaise catholique. Une intégration donc plutôt réussie mais qui n’empêchera pas leur déportation au début des années quarante. De toute la famille paternelle survivront un seul oncle, communiste avant la guerre et rescapé des camps, qui s’en ira faire sa vie à Los Angeles et y deviendra religieux orthodoxe, ainsi que le père de Vincent Engel, parti poursuivre ses études en Belgique vers 1938 et qui, après avoir passé la guerre dans les forces belges de la R.A.F, décidera de s’y installer définitivement : « Plus tard, il me dirait : “N’oublie pas que, pendant la guerre, des Juifs se sont battus”. » (Idem, p. 70.) Quand, à quarante ans, il rencontre son épouse, celle-ci, bien qu’appartenant à une bourgeoisie catholique bruxelloise imbue de solides préjugés, propose de se convertir au judaïsme. Une proposition qui sera rejetée par l’intéressé pour des raisons sur lesquelles l’écrivain ne peut que conjecturer : [page 40 de la version papier] Son athéisme s’était certainement renforcé à l’épreuve de la guerre et des camps. Ou bien, comme d’autres, refusait-il d’inscrire dans une telle tradition de martyre des enfants à venir. Ou bien, plus pragmatiquement, avait-il jugé que les meilleures écoles, à son avis, étaient catholiques. Hypothèse que conforte non seulement le refus de la conversion de sa femme, mais aussi le fait que ses enfants seraient baptisés, inscrits dans des écoles catholiques et feraient leur profession de foi. (Idem, p. 70-71) Une profession de foi qui, chez l’adolescent Engel, ne va pas de soi ! La découverte de l’œuvre de Wiesel et la relecture de Camus lui permettront de régler progressivement le conflit qu’il entretient avec ce christianisme qui prône la soumission, ferme les yeux sur les injustices les plus flagrantes – « Questionner Dieu sur la souffrance, celle d’Auschwitz ou celle de ma mère, accroît l’obscénité de la souffrance, puisque Dieu n’intervient pas et ne répond pas » (idem, p. 74) – et transmet à tous un goût certain pour la culpabilité. Ce qu’Engel (re)découvre dans Camus, la fausseté de la question de Dieu tout comme le devoir pour tout un chacun de suivre un cheminement éthique exigeant, n’est-ce pas en définitive ce que son père lui a transmis ? Évoquant ailleurs la figure paternelle, Engel insiste d’une part sur la certitude de celui-ci « qu’il n’y a pas de droits de l’homme sans le respect de devoirs, et de liberté sans responsabilité » ; d’autre part, sur « [son] impossibilité de dire à ses proches qu’il les aimait ». Et, ajoute-t-il, « pour ce qui est du judaïsme, un silence réduit à l’essentiel. [...] Mais un silence capable de faire passer le judaïsme, le sien, auquel son cadet au moins adhérera pleinement après ses vingt ans » XX . Car ce qui séduit Engel dans le judaïsme, c’est le fait qu’il représente « un rapport à l’existence particulier, une éthique qui met l’homme au centre de tout »…
À la découverte de… – Genèse Édition #1
Genèse Édition, maison apparue il y a un peu plus de sept ans, s’est rapidement imposée dans notre paysage culturel belge francophone. Notamment…
Georges Simenon et Pierre Assouline
Le vrai critique serait un personnage qui se promènerait silencieusement dans l’histoire racontée et en saisirait tout ce que l’auteur…
Jack Black n’a laissé qu’une montre après sa mort, retrouvée chez un prêteur sur gages. Et ce livre, où il raconte sa vie de vagabond et de voleur, ses nuits dehors et la faim qui…
Le Carnet et les Instants - 4e trimestre 2018 - Le Carnet et les instants 200
Sommaire • Ne penser qu’à ça (1993) par Amélie Nothomb • Splendeurs…
Des pages aux projecteurs – Emma transfigurée
Depuis sa naissance littéraire en 1857, la Bovary de Flaubert n’en finit pas de prendre corps. Au cinéma, au théâtre, en musique, Emma…
La flamme autour de laquelle on lit, c’est la vie. Celle de Georges, le narrateur qui nous livre quelques moments clés de son existence, des moments…
D’une flamme au bout d’une plume…
Le 21 octobre dernier, le Voyant de Jérôme Garcin a reçu le Prix d’une vie 2015. C’est que la vie de l’optimiste Lusseyran vaut bien une récompense. Le…
Rousseau et les Lumières contrariées
Les « moi » successifs (obsessionnels ?) Identifier la personnalité de Jean-Jacques Rousseau n'est pas simple. L'approche de l'œuvre…
(walon d’ Coûrcèle Lîtchamp - Courcelles) Ç’ASTEUT an 1968, dj’aveu adon ène pètite vintène d’anéyes. Dè ç’ tins la, dj’aveu dès longs tch’veûs, dj’î…
Deuxième volet d’une trilogie de biographies consacrée à d’illustres personnages parfois méconnus, Ravel de Jean Echenoz retrace en une centaine de pages les dix dernières années de la vie du…
Daniel Fano : chroniqueur de réel / poète exponentiel (in Varia)
Daniel Fano est un poète – « chroniqueur » , dit-il –…
Depuis une semaine, les copines du quartier ne parlent que de ça. Leurs grands frères leur ont raconté: Qu'un grand monsieur moustachu avec sa petite moto jaune vient devant…
Georges Simenon et Stanislas-André Steeman
1. LES CHEMINS PARALELLES En comparant le cheminement de ces deux « géants », non seulement du roman criminel, mais…
Le Carnet et les Instants - 194 - 2e trim. 2017 - Le carnet et les instants 194
Sommaire • Mimy Kinet : « Je ne connais pas la révolte. Je suis simplement…
Du livre au film (dossier Littérature & Cinéma)
L'adaptation d'œuvres littéraires à l'écran est aussi ancienne que le cinéma lui-même. En témoigne…
Au début des années 1960, Andreï Voronov quitte sa Pologne natale avec son père et atterrit dans un petit quartier de province appelé le Vhan, refuge pour les « miséreux…
Le sais-tu ? Que tu ne dois pas tout savoir…
Quand on a trois ou quatre ans, on se met parfois beaucoup de pression sur le dos. Pourtant, tout savoir n’est pas…
Dossier pédagogique accompagnant le roman Charlot aime Monsieur de Stéphane Lambert Télécharger en PDF Le dossier pédagogique analyse les personnages et particulièrement la relation de Charlot…
Cécile Miguel, une vie oubliée
À Ittre, le Musée Marthe Donas consacre une exposition, du 23 novembre 2019 au 19 janvier 2020 , à une figure de la peinture et de la poésie francophones…
Durant toute sa vie, Monsieur Legris en a vu de toutes les couleurs. À présent il a décidé que c'était fini. Chez lui, tout est devenu gris : ses vêtements,…
Les aventures de Tintin : Objectif lune (tome 16)
À l’occasion du cinquantième anniversaire des premiers pas de l’homme sur la Lune, Casterman réédite en un double album…
L’anarchie, théories et pratiques libertaires
Une belle surprise du côté de la collection « La petite bédéthèque des savoirs » (aux éditions…
1000 raisons d’aimer l’Atelier Mille
Une grande pièce confortable et éclairée, quelques tables remplies de crayons et de feutres, beaucoup de papier, tout autant de dessins, une machine à café…
- Page précédente
- 1
- …
- 12
- 13
- 14
- 15
- Page suivante