Béatrix Beck   1914 - 2008

PRÉSENTATION
Née en Suisse, 1914, belge par son père qu'elle a peu connu, vivant en France depuis sa jeunesse, elle est dotée d'une double sinon d'une triple nationalité culturelle.  Encouragée par Gide, dont elle était la secrétaire, elle débute par un roman largement autobiographique, où elle évoque une enfance en contact étroit avec lanature: Barny.  Mais elle ne connaîtra le grand succès qu'en 1952 avec le roman qui lui vaudra le Goncourt, et sera transposé à l'écrant par Jean Pierre Melville: Léon Morin, prêtre.  Un cadre moral strict, des pulsions personnelles qui ne peuvent s'y épanouir: l'oeuvre de Beck ne cesera d'être hantée par l'interdit durement surmnté.  La générosité de ses thèmes n'est jamais affichée: un style bref, allusif, pointu, et pointilliste préserve Béatrix BECK de tout sentimentalisme. Décédée le 30 novembre 2008.


PORTRAITS ET ENTRETIENS
Le Carnet et les Instants

Fille du poète Christian Beck, l’autrice Béatrix Beck (30 juillet 1914 – 30 novembre 2008) a remporté le prix Goncourt en 1952 pour Léon Morin, prêtre
En publiant des inédits et des textes parfois peu connus de l’écrivaine (notamment le roman Stella Corfou ou des fragments divers rassemblés sous le titre Bribes), les éditions du Chemin de fer ont permis de (re)découvrir la force et l’intérêt de cette oeuvre singulière.
Karel Logist a rencontré Béatrix Beck en 2003, pour une interview publiée dans Le Carnet et les Instants n° 123,  où il est notamment question de l’identité belge et de littérature féminine. Une rencontre à lire à présent en intégralité sur notre blog.
Béatrix…


BIBLIOGRAPHIE


PRIX


NOS EXPERTS EN PARLENT
Le Carnet et les Instants

Stella Corfou, elle se campe devant vous, dans la force de son évidence, paupières closes et fardées d’un bleu qui fait raccord avec celui de ses gants, guiboles révélées par une jupe courte, à la carnation irréprochable mais aux genoux rentrants, comme pour se donner des allures de fillette maladroite, ça fait diversion sans doute. De la main droite, on ne sait si elle repousse avec dédain l’homme miniature qui l’accompagne ou si elle lui caresse le dos avec désinvolture. Et l’on sent d’office qu’il vaut mieux se tenir à carreau devant ce spéci(wo)men ; que s’aventurer à l’apostropher sans égard, c’est encourir une saillie assassine, décochée plus vite qu’une œillade.L’histoire ? Elle tiendrait sur un télégramme. Elle (Germaine Sanpart, de son vrai…


Le Carnet et les Instants

Voici une publication qui, par sa minceur et l’apparente évanescence du matériau qui la constitue, tranche avec la vie tumultueuse de son auteure. La biographie de Béatrix Beck est en effet hors-norme à maints égards. Par sa longévité tout d’abord, qui l’amène à traverser le XXe siècle – où elle voit le jour à deux semaines de l’éclatement de la Première Guerre mondiale – jusqu’à atteindre l’âge vénérable de 94 ans. Par la pluralité de ses origines et de son identité ensuite. Jugez-en plutôt : fille de l’écrivain Christian Beck, elle naît belge mais en terre suisse, et ses ancêtres sont, du côté paternel, lettons et italiens, et du côté maternel, irlandais. Issue d’un tel creuset, cette femme semblait prédestinée à être une citoyenne du monde.…