Résultats de recherche pour “Auteur” 12331 à 12360 (12902)

Cette semaine, la galerie Karoo exposait les illustrateurs de la revue pour enfants Biscoto . L'occasion de discuter avec l'une des fondatrices du journal : Suzanne Arhex, et de se rendre…

Karoo, sous la plume d'Elias Preszow, vous propose une lecture en marge de Qui je fus d'Henri Michaux. Karoo, sous la plume d'Elias Preszow, vous propose une lecture en marge de Qui je fus d'Henri Michaux.…

Créer en postcolonie. 2010-2015, Voix et dissidences belgo-congolaises
Depuis plusieurs années, les recherches scientifiques et les projets muséographiques…

Le tourisme de mémoire au lendemain de la Première Guerre mondiale
[Traduit du néerlandais par Jean-Marie Jacquet.] Une sensation…

Assigné à existence - de Roland Devresse - La rage au verbe
Karoo s’intéresse aujourd’hui au jeune poète Roland Devresse. Travaillé par la colère, face à une époque…

Interview de l’été – Vanessa Herzet
Romaniste de formation, Vanessa Herzet est la coordinatrice du festival littéraire Les Parlantes . Amoureuse des mots…

Avec ce nouveau livre, Frédéric Thomas, docteur en sciences politiques, poursuit son exploration de la trajectoire politique rimbaldienne. L’homme est loin d’en être à son coup d’essai puisqu’on…

Autrices – le projet littéraire – qui met les femmes créatrices – à l’honneur
On a lu récemment dans la presse française qu’aucun…

Avec Ce qui n’est pas nommé , un recueil de nouvelles de Roland C. Wagner, nous voilà plongés dans quatre univers à la fois proches et éloignés de notre réel. Une littérature qui divertit,…

Une jeune femme en fuite, un vieillard qui tente de rattraper son passé et un garçon de ferme un peu foutraque : de leurs errances individuelles et de la violence qu’elles…

De la plume à la langue, de la langue à la plume
Ou de la langue à la plume ? Revenir à la langue n'est en fait qu'un retour aux sources. Car le langage…

Pourquoi retraduire Bruno Schulz?
Au début des années 1970, Vladimir Dimitrijevic, le regretté directeur-fondateur des éditions de L'Âge d'Homme, me demanda de traduire les deux volumes de récits qui constituent…

Anvers ou les Anges pervers – la quête de soi – dans l’écriture poétique
Roman tissé de poésie et teinté d’humour, Anvers ou les Anges…

Dire et (contre)faire. Jean de Boschère, imagier rebelle des
Figure quelque peu oubliée de nos lettres, Jean de Boschère…

Trio pour un monde égaré - « explorer de nouveaux possibles »
L’écriture minimale de Marie Redonnet lui permet de traiter de sujets délicats et actuels avec une…

Hector Loursat ou l'humanité de Simenon
Maître Hector Loursat de Saint-Marc est sans doute un des personnages les plus connus de Simenon : héros du roman Les Inconnus…

Festin rabelaisien de mots et de vélins
Il n’est pas fréquent d’avoir sous les yeux un roman qui soit une vraie surprise. Par le thème et l’écriture,…

“Guerre et Térébenthine”, un livre magistral de Stefan Hertmans
L'écrivain flamand Stefan Hertmans (né en 1951) avait…

Qu’est-ce que la liberté ? Qu’est-ce qu’être libre ? Voilà une question aussi vieille que l’humanité à laquelle s’attaque Merci , le dernier livre de l’auteur argentin Pablo Katchadjian, publié…

Prix Rossel 2015 – Eugène Savitzkaya
Le prix Rossel 2015 a été attribué à Eugène Savitzkaya pour son roman Fraudeur , paru aux éditions de Minuit. L'occasion pour Karoo de puiser dans ses archives,…

Les fleurs littéraires sauvages d’Esperluète
Une petite fille en col roulé sur la couverture, un titre qui s’amuse avec la mythologie, une maison d’édition qui risque les textes libres……

Nicolas Marchal entame pour Karoo une série d’articles intitulée « l’usage du faux », réflexions sur la fiction et ses frontières, ses infinis, ses jeux de miroirs. Premier épisode, où l’on…

Interview de l’été – Isabelle Wery
Quel livre emporterez-vous cet été en vacances ? Le livre de Steven Laureys, Un si brillant cerveau . Steven Laureys est neurologue et chercheur au CHU de Liège.…

Wellérismes, sapinsetés (4, fin)
Nosse lingadje Wellérismes – sapinsetés (4, fin) (Li Banbwès / Bambois-Fosses) Poqwè couru djusqu’à Brussèl ?, s’apinse li Dèrik, dji…

Le roman – d’une rencontre insolite – en temps de guerre
Un soldat SS croise une fillette juive sur les chemins glacés des Ardennes en hiver 44, et ne la tue pas. Dans…

L’architecture mobile – de Building Stories
Chris Ware réinvente la notion de concept album avec une maestria impressionnante. Building Stories (« Histoires en construction » ou « Histoires…

Les histoires de Claire Keegan
Depuis quelques années, je traduis en français l'œuvre de Claire Keegan, nouvelliste irlandaise, publiée par les éditions Sabine Wespieser. À…

Introduction [page 37 de la version papier] Dans son essai Fiction : l’impossible nécessité, Vincent Engel XX signale que « le discours sur la littérature de la Shoah est dominé par une insistance sur l’incapacité de ce discours et plus particulièrement sa déclination artistique » XX . De fait, le judéocide fut une expérience d’une monstruosité telle qu’elle paraît se situer au-delà de tout ce qui est humainement imaginable, dicible et transmissible. Cependant, ces trois concepts, Engel les qualifie comme des mots qui ne trahissent que notre incapacité à imaginer, dire et transmettre, « des mots qui ne disent rien sur ce qu’on entend qualifier à travers eux » XX . Méditant sur le caractère toujours inédit et unique de l’expression de l’indicible, Engel montre comment le parcours du narrateur imaginé par Jean Mattern dans Les Bains de Kiraly XX (2008) atteste que, s’il est possible de surmonter la détresse en construisant un discours sur un événement apparemment inimaginable, indicible et intransmissible, le dépassement de cet inénarrable passe nécessairement par l’élaboration d’un récit personnel. Dans cette étude, nous nous proposons de nous faire l’écho des témoignages de deux voix majeures des lettres belges actuelles, deux romanciers [page 38 de la version papier] appartenant à des générations différentes mais dont les familles, juives, éprouvèrent dans leur chair et leur âme les atrocités nazies : Vincent Engel (°1963) et Françoise Lalande-Keil (°1941). Vincent Engel: Respecter le silence des survivants – Vous pourriez le laisser en prison, l’envoyer en Allemagne, dans un camp... – Vous ne connaissez pas les camps, monsieur de Vinelles ; sans quoi, je crois que vous me supplieriez de le fusiller sur-le-champ plutôt que de l’y envoyer XX ... Cette réplique de Jurg Engelmeyer, un officier allemand qui a ordonné l’exécution d’un jeune garçon en représailles aux actes commis par son père résistant, ne montre-t-elle pas que la monstruosité du nazisme hante le parcours romanesque de notre auteur pratiquement depuis son début ? Dans son article intitulé « Oubliez le Dieu d’Adam » XX , Engel relate qu’au cours de ses études de philologie romane à l’Université catholique de Louvain, son père lui offrit Paroles d’étranger d’Élie Wiesel, une lecture qui le bouleversa : Par le silence de mon père, par son indifférence à la chose religieuse, je redécouvre le judaïsme. Dans les livres, d’abord, au CCLJ (Centre Communautaire Laïc Juif) ensuite. Et Dieu se voile d’un drap sombre : celui de la souffrance à la puissance infinie d’Auschwitz. Toutes les souffrances se mêlent : celle de ma mère [décédée d’un cancer quelques années plus tôt], celle de la famille de mon père disparue dans les camps. (Idem, p. 72) Pourquoi parler d’Auschwitz ? Cette question, Engel s’astreindra à y répondre dès que cette réalité s’imposera à lui comme une « expérience marquante » bien que non vécue personnellement. La lecture et l’étude approfondie de l’œuvre de Wiesel imprimeront sur sa vision de la Shoah « un vocabulaire et des évidences : un monde était mort à Auschwitz, une société y avait fait faillite, et plus rien ne pouvait être comme avant » XX . D’où la nécessité, poursuit Engel, de « repenser le monde, refonder la morale, instaurer des conditions nouvelles pour la création artistique – pour autant qu’elle fût encore possible XX –, forger des mots neufs pour prononcer l’imprononçable [page 39 de la version papier] [...] » (idem, p. 18-19). D’autres évidences surgiront progressivement dans l’esprit de celui pour qui Auschwitz deviendra vite « une obsession » : celles de constater que la masse des documents publiés « n’ont guère servi à éduquer les gens » (idem, p. 20-21) et que les descendants des survivants, qui ont pour tâche de reprendre le flambeau du témoignage, doivent « trouver d’autres moyens d’expression, car ils n’ont pas vécu l’épreuve » (idem, p. 19). Si ses travaux scientifiques XX lui permirent d’« épuiser » la question « épuisante » de la responsabilité de Dieu devant le génocide juif ou, en tout cas, de tourner une page (ODA, p. 72), par après, c’est principalement à travers la fiction qu’Engel poursuivra cette interrogation sur la Shoah. Une interrogation qui trouve donc sa source directe dans la tragique histoire familiale et dans une identité juive ashkénaze fort ancienne. Comme il le détaille dans quelques interviews et articles XX , ses ancêtres paternels, polonais, étaient des juifs religieux appartenant à la bourgeoisie aisée. Bien que la situation dût se dégrader après la Première Guerre mondiale au cours de laquelle la famille se réfugia à Budapest où son père naquit en 1916, ils sont une famille juive inscrite dans le processus d’assimilation propre à cette période et à leur classe sociale ; les enfants fréquentent des écoles où ils côtoient la bourgeoisie polonaise catholique. Une intégration donc plutôt réussie mais qui n’empêchera pas leur déportation au début des années quarante. De toute la famille paternelle survivront un seul oncle, communiste avant la guerre et rescapé des camps, qui s’en ira faire sa vie à Los Angeles et y deviendra religieux orthodoxe, ainsi que le père de Vincent Engel, parti poursuivre ses études en Belgique vers 1938 et qui, après avoir passé la guerre dans les forces belges de la R.A.F, décidera de s’y installer définitivement : « Plus tard, il me dirait : “N’oublie pas que, pendant la guerre, des Juifs se sont battus”. » (Idem, p. 70.) Quand, à quarante ans, il rencontre son épouse, celle-ci, bien qu’appartenant à une bourgeoisie catholique bruxelloise imbue de solides préjugés, propose de se convertir au judaïsme. Une proposition qui sera rejetée par l’intéressé pour des raisons sur lesquelles l’écrivain ne peut que conjecturer : [page 40 de la version papier] Son athéisme s’était certainement renforcé à l’épreuve de la guerre et des camps. Ou bien, comme d’autres, refusait-il d’inscrire dans une telle tradition de martyre des enfants à venir. Ou bien, plus pragmatiquement, avait-il jugé que les meilleures écoles, à son avis, étaient catholiques. Hypothèse que conforte non seulement le refus de la conversion de sa femme, mais aussi le fait que ses enfants seraient baptisés, inscrits dans des écoles catholiques et feraient leur profession de foi. (Idem, p. 70-71) Une profession de foi qui, chez l’adolescent Engel, ne va pas de soi ! La découverte de l’œuvre de Wiesel et la relecture de Camus lui permettront de régler progressivement le conflit qu’il entretient avec ce christianisme qui prône la soumission, ferme les yeux sur les injustices les plus flagrantes – « Questionner Dieu sur la souffrance, celle d’Auschwitz ou celle de ma mère, accroît l’obscénité de la souffrance, puisque Dieu n’intervient pas et ne répond pas » (idem, p. 74) – et transmet à tous un goût certain pour la culpabilité. Ce qu’Engel (re)découvre dans Camus, la fausseté de la question de Dieu tout comme le devoir pour tout un chacun de suivre un cheminement éthique exigeant, n’est-ce pas en définitive ce que son père lui a transmis ? Évoquant ailleurs la figure paternelle, Engel insiste d’une part sur la certitude de celui-ci « qu’il n’y a pas de droits de l’homme sans le respect de devoirs, et de liberté sans responsabilité » ; d’autre part, sur « [son] impossibilité de dire à ses proches qu’il les aimait ». Et, ajoute-t-il, « pour ce qui est du judaïsme, un silence réduit à l’essentiel. [...] Mais un silence capable de faire passer le judaïsme, le sien, auquel son cadet au moins adhérera pleinement après ses vingt ans » XX . Car ce qui séduit Engel dans le judaïsme, c’est le fait qu’il représente « un rapport à l’existence particulier, une éthique qui met l’homme au centre de tout »…
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