Madeleine est un recueil de poèmes en prose rempli d’émotions et de douceur. Le je poétique s’y adresse à sa petite-fille avec amour, tendresse, fierté et nostalgie. Les mots sont utilisés avec une extrême justesse et touchent le lecteur en plein cœur.
Madeleine a dix ans, d’abord bientôt, ensuite depuis peu. Ses pieds s’agitent nus ou bottés de rouge, dans la nature qui l’éclabousse et les flaques qui la réjouissent. Ses yeux se plissent de contentement quand ils ne se perdent pas dans l’observation. Ses paumes, elles, s’ouvrent grand, tellement grand vers le ciel, mais se referment aussi pour ne pas qu’un ballon s’échappe. Son corps, agile, se niche sur la branche d’un pommier, s’accroche à un trapèze, se fige devant un cours d’eau. Et ses cheveux, noirs, s’affolent aux quatre vents, au gré de ses cabrioles, puis se reposent sur ses épaules, lors de moments suspendus. Madeleine paraît joyeuse et curieuse, entièrement dans l’instant. Autour d’elle, des feuilles colorées, des jouets abandonnés, des oiseaux…
Il est six heures ennemie du matin. Il est douze heures. Il est toutes les heures dans ce petit livre aux sonneries…