Colette Nys-Mazure, quelque chose se déploie : dialogue avec Frédérique Dolphijn


RÉSUMÉ

Colette Nys-Mazure incarne plusieurs facettes de l’écriture poétique, que ce soit dans sa propre pratique, dans l’écriture à deux mains avec Françoise Lison ou dans le regard qu’elle porte sur celle des autres.

Une attention soutenue aux autres, un perpétuel questionnement du sens, un soin particulier accordé au détail, tels sont les ingrédients de son écriture qu’elle partage sans réserve dans ce dialogue. Grande lectrice, elle tisse des liens entre ses coups de cœur et découvertes et sa pratique quotidienne. Enseignante dans l’âme, elle cherche toujours à partager ses connaissances.

C’est ce qui se dévoile dans cet entretien, premier opus d’une longue série qui explorera les pratiques d’écriture et de lecture d’écrivains actuels.

Colette Nys-Mazure en est le premier maillon, d’une part par sa place incontournable au sein des Lettres belges et de la poésie francophone dans son ensemble, mais aussi parce que son parcours mérite d’être mis en lumière une fois encore.


À PROPOS DE L'AUTEUR
Frédérique Dolphijn
Auteur de Colette Nys-Mazure, quelque chose se déploie : dialogue avec Frédérique Dolphijn
Animatrice et formatrice en atelier d’écriture, les passerelles entre, corps /langage / image / lecture – écriture font parties intégrantes de son travail. Sa pratique et sa recherche artistique sont fondamentalement reliées au vivant, à la transmission et à la pensée. Comédienne de théâtre et au cinéma, Frédérique Dolphijn a enseigné le jeu d’acteur, la dramaturgie et la présence scénique. Son travail de mise en scène l’amène à écrire et réaliser trois courts-métrages. – Enfance - Grand prix du festival de Vaux-en-Velin 2001 – Une belle journée - Vague d’or au Festival international du film Féminin de Bordeaux 2002. Ours d’or au Festival Der Nationen, Ebensee, Autriche 2002. Prix Meuter-Titra de consécration pour la direction photo, Festival Média 10-10 de Namur 2001 et  - L’air du temps - Elle est co directrice de la collection Orbe chez Esperluète éditions
Colette Nys-Mazure
Auteur de Colette Nys-Mazure, quelque chose se déploie : dialogue avec Frédérique Dolphijn
J’ai conscience d’avoir été une enfant désirée, aimée et cela m’a sans doute aidée à traverser le désastre de la mort de mes parents quand j’avais sept ans. Les mots ont surgi très vite: ceux que je lisais, ceux que j’écrivais aussi je ne distingue pas ces trois verbes ‘vivrelireécrire’. Mes textes étant publiés dans la revue de l’école, la publication officielle n’a pas été un événement. La poésie m’a ouvert un premier cercle qui s’est élargi vers la prose de l’essai, de la nouvelle, puis du théâtre. Les genres littéraires ont des frontières incertaines. J’écris et je module la forme en fonction de la nécessité interne, de la commande parfois. J’ai eu la chance de recevoir un bon accueil et des prix qui m’ont ouvert des portes depuis le Froissart «La vie à foison», le Plisnier «Pénétrance», Le grand prix de Poésie pour la jeunesse «Haute enfance», le Max-Pol Fouchet «Le for intérieur», etc. J’aime le partage par l’écriture, par l’enseignement, l’animation, tous les modes de passage d’une flamme, d’un enthousiasme. J’ai choisi d’enseigner et j’ai aimé ce métier que je poursuis à travers les rencontres d’élèves et d’étudiants de tous âges ; le plaisir de lire et d’écrire se veut contagieux à travers des ateliers ponctuels qui tendent à rendre à d’autres cette jouissance oubliée ou jamais expérimentée. Je distingue nettement le plaisir de l’atelier de l’ascèse du travail de l’écrivain. J'écris chaque matin et je remets sans cesse l'ouvrage sur le métier. Je suis heureuse d’assurer des lectures et des exposés pas seulement autour de mon travail mais de celui de tant d’autres écrivains que j’admire, notamment de Belgique. Je viens d'écrire un essai qui replace la poésie au cœur du quotidien, s'efforçant de démontrer que "Parler désarme", que l'"Hommage au quotidien" nous rend «la chair du poème». L’écriture en correspondances demeure un pôle de mon travail. Ecrire en échos de peintres, musiciens, graveurs, sculpteurs, chorégraphes ; écrire à plusieurs mains des livres qui se relancent la balle, tant au théâtre qu’en poésie ou en nouvelles. Parallèlement au creusement solitaire de ma voix nue. Outre la persistance de l’enfance en chacun, une question m’intéresse sans m’angoisser : celle de l’écriture lorsqu’on est une femme : si l’écrivain a un sexe, l’écriture n’en a pas, mais les conditions de vie des femmes leur rendent difficiles la concentration et le suivi indispensables à l’élaboration d’une œuvre; ce n’est pas pour rien que j’ai écrit «Singulières et plurielles» et «Dix minutes pour écrire». Il me semble que l'écriture comme toute démarche artistique est un ferment d'espérance et de beauté dans un univers de violence; c'est un acte de foi en l'homme, modeste mais irremplaçable.

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