Colette Nys-Mazure volontiers se dit « traineuse » : le néologisme suggère que les déplacements en train ne lui sont pas seulement une pratique ou un usage ; il s’agit d’une activité de prédilection, puissamment identitaire. Ce recueil de poèmes décline les multiples aspects de l’expérience ferroviaire. Être voyageur « immobile dans le mouvement » permet observations et perceptions multiples. Colette Nys-Mazure, lors de ces trajets en TER entre la Belgique et les Hauts-de-France, chante sa passion des gares et des usagers. Défilé de paysages et de visages, spectacle permanent. Des êtres et des mondes divers se côtoient, depuis les adolescents frondeurs jusqu’aux demandeurs d’asile : rien moins que l’humanité en mouvement.
Autrice de Sans crier gare
Une pluie de publications récentes fait la part belle aux écrits de Colette Nys-Mazure. Parmi celles-ci, Sans crier gare évoque son attachement pour l’univers ferroviaire. La Tournaisienne y dépeint un microcosme en miroir de la société.Loin de présenter ses déplacements comme idylliques, Colette Nys-Mazure n’hésite pas à souligner combien ces lieux clos peuvent apparaître tour à tour « malodorants surpeuplés négligés ». La clef de son obstination à se déplacer éternellement en train ? La volonté de se mêler aux passants et d’écouter « résonner d’autres vies ». Avec humour, la poétesse octogénaire confie avoir raté sa vocation : travailler pour le rail !C’est à l’enfance,…
Le Voyage au bout de la nuit de Céline : roman de la subversion et subversion du roman
À propos du livre À travers les différents niveaux de sens que le texte romanesque du Voyage au bout de la nuit superpose, cet ouvrage serre de près le processus d'instauration du langage célinien, de la surface des mots à la totalité de la création. Transposant la rhétorique de l'argot en un formidable discours subversif, ce langage fonde l'identité symbolique de Bardamu, le héros-narrateur, mais aussi celle de Céline dans cette Nuit de l'écriture où, entre vécu et imaginaire, durée et Histoire, désir et néant, l'écrivain triomphe des discours sociaux de son temps par l'affirmation souveraine d'un style. Mythe romanesque du voyageur de la Nuit, hallucinant de vérité désespérée et de révolte ; mythe littéraire de l'écrivainargotier dont le propos embrasse dans sa revanche verbale toute la honte, toute la souffrance du Mal contemporain : deux niveaux de cette «écriture de la parole» qui entretiennent un subtil trompe-l'oeil entre le sens et la représentation. C'est dans ce travail que résident la modernité de Céline, son art réel d'écrivain comme sa compromission authentique de sujet face à la société et à l'Histoire. Cette étude est le fruit d'une technique magistrale et…
Hubert Juin ou le roman du vertige
Dissertation sur le cycle romanesque "Les Hameaux" de Hubert Juin. Étude de la…