Les aérostats

RÉSUMÉ

Dans ce nouveau livre, la romancière se raconte à travers le personnage d’une étudiante bruxelloise. Les aérostats sont des aéronefs dont la sustentation est due à un gaz plus léger que l’air. Elle nous emmène pour la première fois dans son pays natal. Ange, 19 ans « mène une vie assez banale » et étudie la philologie. Après avoir répondu à une petite annonce, elle donne des cours de littérature à Pi, un lycéen de 16 ans dyslexique. La romancière souhaitait avec cette rencontre explorer comment deux « très jeunes gens, qui sont chacun à leur manière, très emprisonnés » peuvent s’aider à avancer. « Ange c’est moi à 19 ans » avoue Amélie Nothomb, qui confie avoir également été, au même âge, « terriblement sérieuse » comme son héroïne. « Elle a beaucoup de points communs avec moi » insiste-t-elle, en pointant notamment les études et les difficultés de la jeune femme à rencontrer des amis. Son dernier roman, Soif 9782226443885 , « le roman de sa vie » comme elle le qualifie elle-même, publié l’an dernier, avait été finaliste du Goncourt. Ce fut aussi l’une des meilleures ventes de sa carrière avec 280000 exemplaires écoulés, soit l’un des livres les plus vendus de la dernière rentrée littéraire. Amélie Nothomb est notamment lauréate du Grand prix du roman de l’Académie française en 1999 pour Stupeur et Tremblements et du Prix de Flore en 2007 pour Ni d’Eve, ni d’Adam

À PROPOS DE L'AUTRICE
Amélie Nothomb

Autrice de Les aérostats

Comme on dit communément : faut-il encore présenter Amélie Nothomb ? Romancière plébiscitée par un vaste public qui va du plus jeune âge à ces âges dont Hellens estimaient qu’ils n’étaient grands que de réputation, elle est l’une des plumes de langue française les plus traduites dans le monde. Voilà un quart de siècle qu’elle alimente avec une régularité de métronome une oeuvre dont l’originalité autant que la cohérence sont indéniables. Le plus étrange est qu’elle l’édifie imperturbablement, indifférente aux recettes habituelles, en parfaite  symbiose avec une audience dont la fidélité est à toute épreuve. Il y a plusieurs veines dans la « manière Nothomb » : un fil autobiographique où il est difficile de démêler fiction et réalité ; un fil satirique à la férocité subtilement tempérée ; un fil fantasmatique aussi, qui la situe dans le sillage d’un surréalisme « à la belge » dont elle est l’une des représentantes les plus populaires. On pourrait, évidemment, à son propos,  aligner des chiffres, ceux de ses tirages en langue originale et en traductions, qui sont exorbitants, insister sur sa présence intercontinentale (être née à Kobé la prédestinait bien sûr à un rayonnement sans frontière), admettre qu’elle a parfaitement résolu les défis médiatiques d’aujourd’hui en se créant un personnage aussi aisément reconnaissable qu’un schtroumpf ou un marsupilami. Mais ce serait négliger le noyau dur d’un engagement artistique authentique qui la rend digne de celui auquel elle pourrait succéder, qu’elle a au demeurant connu, qu’elle a d’ailleurs situé dans l’un de ses livres, et avec qui elle partage, sans son expertise bien sûr, une réelle familiarité avec la Chine.
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Le Carnet et les Instants

L’image est formidable : livres et littérature sont des zeppelins.— Ils prennent feu facilement, non ?— Oui. C’est un autre problème de l’aérostat, qui en a décidément beaucoup : fragile, cher, encombrant. Mais c’est si beau, ces baleines volantes, silencieuses et gracieuses. Pour une fois que l’homme invente quelque chose de poétique !Les aérostats, roman très dialogué entre personnages bien identifiés, est un éloge absolu et amoureux de la lecture. Absolu quant à son énorme pouvoir sur l’esprit, la santé et la vie du lecteur. Amoureux quant à la lettre, son intelligence et son énorme héritage. Portés aux nues par les mots excessifs à dessein quoique toujours délicats qui fondent la plume…


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