Résultats de recherche pour “Gérald Purnelle” 1 à 27 (27)

L’écriture et la foudre. Jacques Izoard et François Jacqmin. Deux poètes entre les choses et les mots

La collection d’essais tirés des conférences prononcées lors de ces rencontres privilégiées que sont les Midis de la poésie comptait déjà, parmi les grands noms qui l’émaillent, Pasolini, Brecht, Bauchau, Duras, Aragon… Grâce à l’étude que livre Gérald Purnelle, professeur à l’Université de Liège, deux Liégeois viennent rejoindre cette cohorte d’éminences : Jacques Izoard et François Jacqmin. Comparer deux poètes, ou plutôt deux voix poétiques, est un exercice plus complexe qu’il n’y paraît. Il ne s’agit pas de superposer des citations ni de computer des corrélations lexicales ; encore faut-il sonder au cœur et aux reins leur œuvre respective, via les récurrences thématiques, les fantasmes, le ton, la vision dont elle est porteuse. Une naissance et une mort en région liégeoise augmentées d’une contemporanéité d’écriture ne suffisent en effet pas à fonder une connivence entre poètes, même si elles permettent d’entrevoir quelques traits de parenté.Gérald Purnelle a très bien mis en exergue les différences de tempérament des deux hommes, et ce sans entrer dans le détail de leur intimité vécue, mais en se plaçant d’emblée sur le terrain de leur ethos social comme littéraire.Quelles silhouettes, et quelles carrures que celles de ces frères séparés. D’un côté, Jacques Delmotte au pseudonyme de col alpin, « militant » de la cause poétique, qui s’y dépense sans compter, s’y brûlera ;  homme de réseaux (il n’a jamais cessé de publier concomitamment aux plus grandes enseignes et dans des revues éphémères, confidentielles) et de rencontres (pas un seul « écrivant » à Liège pour ignorer le passeur magnifique qu’il fut) ; professeur, qui savait susciter l’éveil à la fécondité de la langue française parmi ses classes de techniques / professionnelles, par exemple en leur livrant en pâture un « poème du jour » à discuter, dépecer, noter sur dix ; diseur enfin à la sensualité directe, poète tactile, rebelle jusqu’au bout au(x) cloisonnement(s). De l’autre, François Jacqmin, homme d’un seul nom de famille, avouant volontiers que la découverte de la poésie marqua une « fracture » dans son existence, manifestée par un « manque d’adhésion généralisé », ce qui n’est pas sans évoquer un certain Henri Michaux ; compagnon de route – y avait-il une autre manière d’en être ? – du surréalisme d’après-guerre, s’auto-désignant comme « le membre le plus tranquille de la Belgique sauvage » ; homme du retrait, du confinement de sa parole, de la divulgation au compte-goutte, qui publie son premier recueil d’importance, Les Saisons , à l’orée de la cinquantaine en se tenant loin des coteries, des logiques de conquête du champ. Jacqmin, silentiaire d’un empire intérieur à dimension de jardin.Gérald Purnelle a parfaitement saisi à quel point « l’écriture poétique d’Izoard et de Jacqmin se fonde également sur une permanente perception du monde comme origine et, comme enjeu, sur l’inscription du sujet dans ce monde et dans le langage ». Ce postulat explique la réticence – le refus ? – manifestée par Izoard à intellectualiser le réel, et à l’inverse les ressorts émotionnels, frisant l’extase, qui sont présents dans l’expression de Jacqmin ? Et là où Izoard entre en contact avec des matières, des étoffes, usant sans vergogne de l’œil, du doigt, de la langue, du sexe, Jacqmin approche par cercles concentriques, franchissant par paliers les couches invisibles qui ceignent l’essence des choses. Une essence qui, évidemment, se révèle évanescence.Le verbe est alors ressenti tout différemment de part et d’autre. Pour Jacqmin, il y a une inaptitude à exprimer les profondeurs du sensible : ainsi explique-t-il dans un entretien accordé à Revue et corrigée au mitan des années 80 : Je considère que c’est une injure vis-à-vis du monde que de le désigner, que de lui coller un verbe sur le dos et de dire à cet objet « voilà ce que tu es ». Et je ne fais pas plus confiance à ma pensée qu’au langage, ce qui veut dire que la situation est tout à fait bloquée. On retrouve la contradiction dans le fait que je continue d’écrire. Pour Izoard, par contre, qui exerce son écriture comme un décloisonnement, le langage est vecteur de projection vers l’autre. Ne pas se retrancher derrière les vocables, mais faire en sorte qu’ils soient le salutaire fil conducteur allant de l’un à l’autre. Briser ainsi le halo de vide autour des êtres, les aimer. ( extrait de Ce manteau de pauvreté , 1962 )Le mérite d’une telle étude, au-delà de l’outil d’analyse qu’elle fournit, est de constituer un irrésistible incitant à se ressourcer, d’un mouvement parallèle, chez Jacqmin et Izoard, recto et verso d’une même lecture réenchanteresse du monde, avers et revers d’une même…

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Poudrière et autres poèmes

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Il y a un peu plus de trois décennies, le 13 février 1992, s’éteignait François Jacqmin…

Écrits sur l’art et les artistes (1954-1991)

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Œuvres complètes

Marcel HAVRENNE , Œuvres complètes , Édition et introduction par Gérald Purnelle, Taillis Pré, coll. « Ha ! », 2023, 306 p., 25 € , ISBN : 978-2-87450-217-0Les surréalistes…

Manuel des agonisants

« Une figure nette et désertique du temps », l’expression, signée Gérald Purnelle, pourrait caractériser tout l’œuvre poétique élaboré par le Liégeois…

Soixante-neuf selfies flous dans un miroir fêlé

Ce recueil, c’est de la poésie contemporaine, moins dans la forme que dans le choix des sujets et la façon…

Une poésie de vingt ans

Cette anthologie poétique rassemble les textes de 128 poètes belges contemporains, connus ou à découvrir, représentatifs de formes poétiques variées et de courants divers.

Le Plumier de vent

Il en va de certains écrivains comme des espèces d’oiseaux migrateurs : ils s’en vont en fin d’automne, on s’attend à les revoir dans nos jardins aux premiers…

Immortel et périssable

William CLIFF , Immortel et périssable , choix anthologique et postface de Gérard Purnelle, Impressions Nouvelles, coll. « Espace Nord », 2019, 240 p., 10 €, ISBN :…

Avec l’écarté et autres poèmes

Jacques VANDENSCHRICK , Avec l’écarté et autres poèmes , Impressions nouvelles, coll. « Espace Nord », 2021, 218 p.,…

J’apprenais à écrire, à être

Jacques Izoard (1936-2008) a longtemps et durablement occupé dans le champ de la poésie francophone de Belgique la position d’un de ses…

Le Temps suivi de Notre-Dame

Il est une des modalités de la lecture qu’Umberco Eco regrettait mais estimait inévitable : le titre d’un livre s’avère presque toujours déjà une…

Traité de la poussière (juin 1990 – février 1991)

Après Le Manuel des agonisants (Tétras-Lyre) puis l’essai L’Écriture et la foudre…

Jean-Luc Outers: «La collection Espace Nord est devenue une marque»

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J’apprenais à écrire, à être : anthologie

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L’importance et la singularité de la voix poétique du Liégeois François Jacqmin (1929-1992) ont été à maintes reprises soulignées sur le blog du Carnet et les instants . Les voici définitivement…

Le Carnet et les Instants - 4e trimestre 2019 - Le Carnet et les Instants 204

Sommaire • 1870-1970: un siècle de poésie féminine  par  Gérald Purnelle…

Belgique, terre de poètes

Belgique, terre de poètes : le cliché est toujours d’actualité ! Mais au-delà des formules, qu’est-ce qu’être poète, aujourd’hui, en Belgique francophone ? Que demeure-t-il d’un…

Marcel Lecomte : une journée d’étude

lecomte Sous la direction de Paul Aron et Philippe Dewolf, la revue Textyles organise ce 19 novembre une  journée d’étude consacrée à Marcel Lecomte (décédé…

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