Karel Logist

PRÉSENTATION
Pour ne pas céder tout de suite à la confusion devant le personnage Karel Logist, essayons de trouver des repères qui permettront de l'inscrire dans une certaine histoire.Notons comme début prometteur qu'il est né à Spa le 7 juillet 1962. Il est clair que le poète, en tant qu'il doit se libérer de l'influence de ses prédécesseurs ou de celle de ses contemporains, est presque nécessairement un autodidacte : il se retrouvera toujours seul au moment de développer l'originalité de ses propos. Mais il ne passe pas non plus nécessairement ses journées à guetter l'inspiration dans une grotte ou dans des ruelles obscures.Contre les clichés touchant à la marginalité du poète, Karel Logist n'a cessé de poursuivre des formations sur le plan professionnel : passant d'un régendat français-histoire à un graduat de bibliothécaire-documentaliste puis à une licence complémentaire en Sciences du livre et Sciences documentaires, il est devenu, en 2003, licencié en Information et Communication à l'Université de Liège. Depuis 1995 il occupe une place de bibliothécaire-documentaliste à la bibliothèque «Information et Commu-nication» de cette même université.Pour ce qui touche à l'édition, il est rédacteur et fondateur des éditions Le Fram, très actives tant sur le plan de l'édition de livres - J. Izoard, F. Saenen et C. Lamarche, d'autres éminents représentants de la littérature belge contemporaine, y ont été publiés - que sur celle de la revue semestrielle. Il est aussi co-directeur de la collection patrimoniale «Ha» au Taillis Pré et co-fondateur de «Mot@Mot», une maison d'édition virtuelle sur le Net.Cette accumulation de références permet une inscription, grosso modo, de l'individu dans le réel, et si ce parcours éclatant ne permet pas encore de se fixer une idée des échos rencontrés par l'oeuvre de Logist, on peut en avoir un aperçu en détaillant les prix qu'il a reçus.Le séismographe (1989) a reçu à lui tout seul les prix Georges Lockem, Robert Goffin, Maurice Carême et le Prix jeune Talent de la Province de Liège. Alexandre Kosta Palamas (1996) a quant à lui été lauréat du prix Emile Pollak de l'Académie en 1996. Cette année-là Force d'inertie a aussi été récompensé par le Prix du Parlement de la Communauté française. Cette série impressionnante s'est poursuivie en 2005 par l'attribution du prestigieux prix Marcel Thiry à J'arrive à la mer (2003).

BIBLIOGRAPHIE


PRIX
  •   Prix Emile Polak de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, 1996
  •   Prix Emma Martin de l’AEB 1996
  •   Prix du Parlement de la Communauté française, 1996 (Force d’inertie)
  •   Prix Maurice Carême de poésie, 1991 (pour l'ensemble de son œuvre)
  •   Prix Marcel Thiry, 2005 (J’arrive à la mer)
  •   Prix François Coppée 2009 de l’Académie française (Tout emporter : poèmes 1988 – 1998)


NOS EXPERTS EN PARLENT
Le Carnet et les Instants

Plaisir toujours renouvelé de retrouver la prose poétique de Karel Logist après quelques années d’absence. C’est que l’œil narquois du poète n’a pas pris une ride. Un nouveau recueil donc composé d’une soixantaine de courts textes comme autant d’instantanés pris sur le vif et qui dissèquent avec acuité les cœurs chamboulés des « aimables solitudes » que nous croisons en chemin. Nos contemporains pris en flagrant délit de vie par l’objectif aguerri du poème polaroïde et que viennent illustrer les photographies du complice de toujours, Serge Delaive.Cadre, flashe, filme à tire-larigot. C’est des entrailles de tes pellicules que viendra peut-être ton salut, ta vengeance mate sur une existence par trop sédentaire. Mais ce serait trop simple que de réduire…


Le Carnet et les Instants

« Discrète et délicate, la poésie de Karel Logist ne vocifère jamais (…). Entre le chant et la confidence personnelle, (…) elle mêle humour et gravité, nostalgie et observation. Les thèmes sont tour à tour l’amour, l’amitié, l’enfance, le voyage, l’observation des autres, le portrait ; mais l’œil de Logist décèle aussi l’insolite, ou même le fantastique, dans la réalité ; son imaginaire est propre à construire de petites fables amusées et non moralisatrices ; sa voix jette un voile sur son angoisse ou son scepticisme. C’est une poésie d’humour noir qui ne se montre pas comme telle ; une poésie de connivence avec soi-même et avec l’autre ; le moyen de communication d’un homme secret  (…) qui ne cherche pas à en imposer, mais qui s’impose…


Le Carnet et les Instants

Il y a des livres qui ont cette curieuse propriété : on les lit d’une traite, on les referme, et, on ne sait pas trop pourquoi, on se sent tout guilleret. On siffloterait même toute la journée un air de Brit Pop en faisant la queue à la poste ou au supermarché. Oui. Malgré le temps maussade et les nouvelles franchement pas joyeuses que déverse la radio. La Traversée des habitudes, dernier recueil en date de Karel Logist, pourrait fort bien, pour certains et certaines, être un ouvrage de cette trempe.C’est qu’en cinq fois douze textes, Karel Logist y traverse le monde, rencontre des gens, nous fait des confidences, tire le portrait de ses amours de toujours ou de ceux de passage, philosophe sur l’écriture, papillonne, léger et serein, du désir aux larmes,…


Le Carnet et les Instants

Quel poète n’est pas un flâneur ? Quel poète n’est pas un errant ? À mille pattes ou à douze pieds, il avance, il chemine, il arpente. Sa vie, c’est de long en large, c’est cahin-caha. Jamais fleuve tranquille.Karel Logist écrit en marchant. Et inversement. Toujours les deux en même temps. Le long de la Meuse, dans quelque ruelle au pavé inégal, sur les coteaux de la Citadelle, vous le croiserez – d’ailleurs, on ne fait que croiser les poètes, on ne les connaît pas vraiment. Quand ils consentent à vous guider dans « des labyrinthes intimes », ils feignent. C’est pour vous y égarer. Pour encore mieux vous tromper à leur sujet. On ne les connaît pas, non, mais on les reconnaît bien à ce jeu-là…On les croise donc. Mais qui oserait leur demander : « Je…


Le Carnet et les Instants

Tout est loin : voilà bien une logistisation, une karellogisterie – un flou entretenu qui a du charme. Car rien n’est plus vrai et rien n’est moins faux quand le sentiment de proximité nous saisit à chaque poème, renversant le titre du recueil, malicieusement. Avec une simplicité d’apparence, Karel Logist sait comment dessiner les contours du trouble en nous rapprochant par le poème des paysages humains.Se saisissant des mots de tous les jours, le poète esquisse ici les malentendus de l’existence. « Je ne trouverai point / de meilleurs compagnons / pour chanter mes saisons / ou dire mes chagrins », écrit-il. De fait :Printemps automne hiver ététu souriais sans cessegarçonne de joie dont j’aurai appris l’urgence de vivrevite comme si la mortpouvait nous frapper…


Le Carnet et les Instants

Les prolifiques éditions du Cactus inébranlable s’enrichissent d’un troisième titre de Jean-Loup Nollomont et d’un premier du poète Karel Logist, pris d’aphorismes.Le vaccin contre la connerie rencontrerait une forte opposition.L’auteur s’explique dans un échange d’emails : « il m’arrive souvent, au détour d’une lecture, de repérer ces petites phrases qui sont comme une respiration, une pause fulgurante, dans un texte dense.  On a coutume d’appeler cela des aphorismes mais se sont aussi des punchlines qui dynamisent (ou dynamitent) le propos de l’auteur et qui font sortir son lecteur de sa zone de confort… Ces courtes phrases que j’espionne — inscriptions, syllogismes, décoctions, maximes — peu m’importe le terme, sont écrites au départ d’observations…


Karoo

Les fantômes du passé, la solitude, la lenteur contemplative… Paru en avril 2022 aux éditions L’herbe qui tremble, Tout est loin est une œuvre profonde qui brasse des thèmes existentiels. Son écriture libère et invite à habiter pleinement l’instant.    
Entre Karel Logist et son écriture, c’est un peu une histoire d’amour. Le poète voit dans ses « mots de tous les jours » la meilleure compagnie pour exprimer aussi bien les moments positifs qui s’égrènent au fil de sa vie, que ses « chagrins ».
Comme ils ont l’air vieillis

mes mots de tous les jours

[…]

Se sont-ils fatigués

à décrire un amour

[…] ?

Bien sûr que je les aime

car je sais qu’ici-bas

je ne trouverai point

de…