Les textes ici rassemblés relèvent tous de l’exercice de la critique de poésie, dans une acception assez large. Fruits de circonstances et de conditions diverses, les approches qu’ils illustrent sont variables, mais il s’en dégage pourtant quelques lignes de force récurrentes, qui peuvent justifier de les réunir, pour y défendre, précisément, une forme de critique.
Si cette critique du poème s’appuie sur une démarche assumée qui revendique une rigueur universitaire, elle n’en postule pas moins une dimension affective et donc personnelle. Expérience, valeurs, émotions, restent le partage possible des poètes et de leurs lecteurs, les enjeux d’une foi en un acte humain, c’est-à-dire commun, le poème.
« L’Eau souterraine » est le titre d’un poème de René Purnal. Métaphoriquement, il évoque cela même qui fait la poésie et circule dans l’échange poétique.
Qu’ils soient au départ des préfaces, des études, des chroniques (comme celle qu’il tient dans la Revue générale), des hommages ou encore des allocutions, les textes qui composent le dernier recueil de Gérald Purnelle forment un ensemble d’une profonde cohérence, davantage essai discursif que simple collationnement d’articles. La rigueur universitaire s’allie en effet à la sensibilité personnelle dans ces tentatives d’approche, qui cernent la voix, éprouvent le souffle, puis plongent vers le cœur de chaque poète singulier, là où se tient le Poème pluriel.En préambule, Purnelle définit la dynamique de la poésie comme un mouvement circulant entre les pôles, contradictoires et complémentaires, de l’écriture,…
Une revue catholique au tournant du siècle : Durendal 1894-1919
À propos du livre (texte de l'Introduction) Lorsqu'on parcourt une histoire de la littérature belge de langue française, le chapitre consacré à cette époque particulièrement florissante, qui va de 1880 à la première guerre mondiale, frappe par l'éclosion soudaine de revues littéraires qui suivirent l'exemple de la Jeune Belgique. Dans la liste de ces revues plus ou moins éphémères, l'attention est attirée par la longévité surprenante de l'une d'elles, Durendal, revue catholique d'art et de littérature . Ce mensuel catholique parut pendant vingt ans, de 1894 à 1914, alors que la Jeune Belgique ne sortit de presse que durant seize années et que la Wallonie disparut au bout de sept ans. Quelle recette a donc permis à Durendal de garder si long-temps ses lecteurs? Et une seconde question vient à l'esprit : à quoi pouvait bien s'intéresser une revue littéraire catholique à un moment où la littérature catholique semble inexistante? Qui a fondé Durendal ? Quels étaient ses objectifs? Autant de questions sur lesquelles bien peu de critiques ou d'historiens littéraires se sont penchés. En faut-il davantage pour désirer examiner avec un peu d'attention cette revue et la sortir de l'oubli, comme ce fut fait autrefois pour la Jeune Belgique et la Wallonie ? C'est ce que nous allons essayer de faire : rechercher les origines de la revue, découvrir son but, analyser la manière dont elle l'atteignit et les raisons qui la maintinrent en vie au-delà de la durée moyenne d'existence des revues littéraires belges. Ce travail ne se veut pas exhaustif: beaucoup d'aspects devront malheureusement rester ignorés, principalement certains problèmes plus particulièrement artistiques qui sortent de nos compétences par leur caractère trop technique. Nous ne proposerons pas non plus, dans chaque chapitre, un relevé détaillé de tous les articles parus dans Durendal et traitant du sujet mais seulement les extraits les plus significatifs. La présentation typographique de la revue, son illustration de plus en plus abondante et le sommaire de chaque numéro ne nous paraissent pas mériter de longs développements. Il suffit de savoir qu'en 1894 chaque numéro comptait vingt pages, tandis que ce nombre…
Textes de Georges Sion , Françoise Mallet-Joris , Pierre Falize, Lucienne Desnoues et Carlo Bronne À propos du livre (Texte de l'Introduction) Il était normal que l'Académie veuille…