Lire un extrait I. Gavés de velours, le grain, le train, le sein.
Toujours la ville et ceux qui vivaient là,
ceux qui disaient « muscat », « coups
pleuvent », « courants d’air ». La marche
endort le laitier. Les hardes et les vignes
croissent, croissent aussi les pluies le long
du corps, les pluies dont les veines protègent
la moelle ou le sureau. Qui vive ?
Sac, je t’enterre. Sac, je te perce : jaillissent
les grains de sang carlates, les pilés
fémurs, les bris d’oeufs.
Dansait l’arbre à l’envers, corps déjà vêtu
d’eau claire, clémence illustre.
La ville est. Exténue.
II. Enfants fourrés et sourds, je vous tiens,
vous couvre de crachats-feux, de crachats-
jeux, de crachats-pieux, de —
Un troucher aussi fin que celui des aveu-
gles. Puis, le sang, l’émeute, le train-train.
Ce qui apparaîtra possible sera bleu.
Voix du papier déchire l’ouïe, quand le
glas casse le sang, quand le langage natal
avoue.
Vêtu légèrement, vêtu de papier, je rejette
la mer, je commence à/ Le loup maigre,
l’élève.
Bourre de tissu la jambe, tire la sève,
aime crusoé sarcastique.
III. Coquille que rien ne suce. Coquille dans
laquelle tu loges avec tes chevaux, tes
galops sans compas.
Va vers cette maison, va vers le grenier
du cygne, le citron du fourreau. Les bons
villageois dressent potence, patience. Derrière
le mot « métier », tu meurs coupé.
Table des matières Avant-lire, par René de Ceccatty
Ce manteau de pauvreté
Les sources de feu brûlent le feu contraire
Aveuglément, Orphée
Des lierres des neiges des chats
Un chemin de sel pur
Le papier, l’aveugle
Voix, vêtements saccages
Inédit
La patrie empaillée
La chambre d’Iris
Vêtu, dévêtu, libre
Inédit
Le corps et l’image
Sommeil d’encre
Corps, maisons, tumultes
Sulphur
Le corps dans le corps
Le bleu et la poussière
Hocheporte
Pièges d’air
Dormir sept ans
Tout mot tu, tout est dit
Thorax
Lieux épars