Les albums pour la jeunesse ont longtemps été délaissés par la critique académique en vertu d’une hiérarchie arbitraire et d’une histoire de la littérature pensée comme catalogue de « grands auteurs » et de « grandes œuvres » sélectionnés sur la base de leur prétendue noblesse d’esprit. Le présent dossier se donne pour objectif d’« ouvrir l’album », c’est-à-dire d’inviter à une réflexion sur les modes de fonctionnement de cet objet singulier dans le domaine belge, et, par métonymie, sur les différents rouages de l’univers qui l’accueille, le diffuse et assure sa promotion. Sont ici rassemblées des contributions adoptant un regard sociologique (sur les trajectoires de certains acteurs du monde de la littérature pour la jeunesse en Belgique et sur leurs façons de se mouvoir dans ce milieu), herméneutique ou poéticien (proposant des lectures et interprétations des discours et des formes qui se déploient dans l’album pour la jeunesse), voire plus directement pédagogique (envisageant alors des pistes pour lire l’album en classe). Cette livraison part à la rencontre de plusieurs figures majeures de la littérature pour la jeunesse en Belgique, d’Élisabeth Ivanovsky à Gabrielle Vincent, en passant par Anne Brouillard et Benoît Jacques. On y mesure les procédés exploités par Philippe Geluck pour destiner à un jeune public les aventures du fils de son héros le plus célèbre ; on y analyse les mécanismes permettant à un discours poétique d’innerver les œuvres d’Anne Herbauts et on se glisse dans l’atelier de Mélanie Rutten pour interroger la genèse de ses projets. Sans prétendre rendre compte de la totalité des forces vives qui dynamisent le milieu belge de la production jeunesse, ce numéro prend le pari qu’ouvrir l’album, c’est aussi se donner les moyens d’ouvrir à l’album, de lui frayer un chemin là où on l’attend moins et de poser à son sujet des questions novatrices.
Première édition
Éditeur : Samsa
Date :
Format : revue
Éditeur : Ker
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Éditeur : Ker
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Éditeur : Ker
Date : 2024
Format : revue
Éditeur :
Date : 1990
Format : revue
Éditeur :
Date : 1989
Format : revue
Éditeur :
Date : 1988
Format : revue
Éditeur : Ker
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Éditeur : Ker
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Éditeur : Ker
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Éditeur : Samsa
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Éditeur : Samsa
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Éditeur : Samsa
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Éditeur : Samsa
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C’est la nuit et tout est bleu. Le sol est comme pailleté d’étoiles. À gauche un sapin tout blanc suggère que c’est l’hiver. Ce que confirme le monticule de neige que l’on découvre à droite sur la page suivante. On dirait qu’il est vivant ce monticule. Il s’en échappe une sorte de longue trompe, rose et très fine. Cette trompe appartient à une petite personne, toute menue, aux cheveux et aux yeux noirs. On nous dit qu’elle se nomme Ora et qu’elle est une enfant de la forêt. À peine sortie de son cocon, Ora s’empresse de rassembler des brindilles. On sait depuis la couverture qu’un feu ne va pas tarder à apporter chaleur et lumière. Mais ce qu’on ne sait pas encore c’est que bientôt Ora ne sera plus seule… Il arrive de plus en plus souvent que des albums inspirent les réalisateurs de films d’animation. Dans ce cas-ci c’est l’inverse : c’est un film qui a favorisé l’édition de cet album. Léa Bertels a étudié le cinéma d’animation à L’école nationale des arts visuels de La Cambre. En 2020 elle a présenté Ora et le feu au prestigieux Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand. Et son film y a reçu le « coup de cœur de l’illustration ». Ce qui lui a valu d’être publié : un tout carton délicieusement poétique qui a réussi à conserver l’esprit de l’image animée. Il n’y a pas que l’illustration qui y est remarquable. Le texte aussi est parfait, construit avec peu de mots, chacun d’eux soigneusement choisi : « Ses pas craquent sur la neige comme de la meringue croquée, et elle ne s’intéresse qu’au bois qui sent bon la résine ». Un album qui invite au chuchotement avant de se laisser emporter par le sommeil. (Maggy…
Suzie a perdu le sourire, inquiète de ce qui se trame dans le monde des adultes. Inquiète d’inquiéter…