Né à Saint-Gilles le 25 septembre 1900 et décédé 66 ans plus tard, Marcel Lecomte fut un écrivain discret, adepte des zones d’ombre et du mot rare. Son œuvre littéraire propre, poèmes en prose et récits brefs, tient en deux volumes de format modeste : les Œuvres rééditées par Jacques Antoine en 1980 (170 pages) et les Poésies complètes, aux éditions de la Différence, en 2009 (253 pages). S’y ajoutent toutefois plusieurs volumes compilant les textes publiés par Lecomte dans la presse et en revues, chroniques, critiques et écrits politiques, ainsi que la correspondance. Du coup, le peu se fait nombre, et c’est toute une vie consacrée à l’écriture qui se dévoile.
Entre absence et présence, peu lu et souvent cité, Marcel Lecomte mérite assurément d’être mieux connu. Parallèlement à la belle exposition « Marcel Lecomte : les alcôves du surréalisme » (13 octobre 2017-10 février 2018) que lui consacrent les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, la présente livraison de Textyles explore à la fois son œuvre poétique, ses liens avec le mouvement surréaliste et avec Jean Paulhan, son rôle de traducteur et de médiateur culturel.
Première édition
Éditeur : Samsa
Date :
Format : revue
Éditeur : Ker
Date : 2024
Format : revue
Éditeur :
Date : 1990
Format : revue
Éditeur :
Date : 1989
Format : revue
Éditeur :
Date : 1988
Format : revue
Éditeur : Ker
Date :
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Éditeur : Samsa
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Éditeur : Samsa
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Ce récit n'a ni commencement ni fin, c'est un voyage en boucle, une errance imaginaire…
Du plus grave au plus folâtre, voire au burlesque, la tessiture littéraire de Frank Andriat s’épanouit à tous les niveaux avec une liberté de cancre surdoué, ce qui est bien entendu la marque de tout bon professeur. De la fable politique aux frasques de Bob Tartouze en passant par la pédagogie et l’enseignement (son beau souci), la pédophilie, l’inceste, les biographies, la psychologie, les paraboles, les approches philosophiques etc., il s’ébroue à travers une profusion d’ouvrages qui frise la surabondance. Cette fois c’est dans la veine comico-philosophico-réaliste qu’avec l’antihéros français Joe Dubois (dit Averell ) né en 1965, il fait un bout de chemin chaotique mais en principe prometteur de baraka puisqu’il débute par une glissade de l’adolescent sur un copieux étron, glissade provoquée par celui qui deviendra son pire ennemi : l’arrogant Bill Babeleer. Cela se passe évidemment un mardi, le jour de la semaine où toutes les guignes lui tombent dessus. Fils unique de parents modestes, mais « comme il faut », donc ennuyeux, et figés dans les traditions, donc celle du gigot dominical, son père laveur de vitres s’est résigné à la dictature feutrée de Jocelyne, épouse et mère abusive, par ailleurs reine du saint-honoré au rayon pâtisserie d’Auchan… Et puis, en plus de ces gens-là, il y a Emma, la voisine dont les nibards sont beaux comme des soleils ou en tout cas comme deux énormes pastèques qu’Averell, dans tous ses états, mate depuis sa fenêtre. Vision qui représente pour l’heure l’idéal féminin aux yeux de celui qu’un bilan scolaire courtaud a projeté chez Auchan comme premier vendeur au rayon chaussures et ce grâce au sacrifice suprême consenti par Jocelyne (et par pur amour maternel) à un petit chef de la grande boîte.On n’en dira pas plus sur l’auto-éducation sentimentale mouvementée d’Averell et sur un parcours drolatique héroïsé avec constance par un hymne à la marque Peugeot (les mythiques 204 et 206) dont Averell finit par être le vendeur vedette au grand chagrin de son ami Karim qui, lui, ne jure que par la Lada Niva. Parcours rythmé aussi par les événements marquants de l’actualité mondiale qui témoignent sous la plume d’Andriat que la vie d’Averell relève de l’authenticité et s’inscrit bien dans le contexte historique… D’ailleurs, c’est lors des attentats contre les tours jumelles de New-York que s’achève ce récit par ailleurs plus clément envers celui qui a trouvé enfin le bonheur conjugal. Le voilà aussi – juste mais sévère retour des choses – délivré de l’insupportable Babeleer péri en rue sous les roues d’un Boxer Peugeot après une glissade excrémentielle.Mais comme souvent chez l’auteur, la veine comique ou la caricature sont aussi les vecteurs d’une vision positive de la vie qui s’exprime par petites touches. Comme cette citation de Nietzsche soudain rejaillie chez Averell d’une phrase lue autrefois, extraite de Ainsi parlait Zarathoustra, qu’il adresse à sa fille : « Il faut encore porter du chaos en soi pour pouvoir donner naissance à une étoile dansante » ou encore, ultime propos du récit face aux images calamiteuses du drame new-yorkais : « Éteins la télévision, s’il te plait. Quand la Terre pleure, il faut se détourner des ombres et se nourrir de lumière ». Comme quoi un convoi…