Romans | Objectif plumes

Romans

Qu’il soit policier, historique, qu’il appartienne au genre réaliste, fantastique ou encore à l’auto-fiction, à la dystopie ou au réalisme magique, le roman en Belgique francophone peut prendre des formes diverses et variées. Publiés en Belgique ou en France, les romans d’auteurs belges sont souvent caractérisés leur « côté surréaliste » … Encore faut-il savoir ce qu’on entend exactement par là ! Amis lecteurs, sur cette page, nous vous invitons à partir à la découverte du roman belge et à l’explorer dans toute sa diversité.

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Ceci est mon corps

Un silence métaphysique mais aussi sensoriel baigne les pages de Ceci est mon corps . Il est rarissime…

American Macadam

American Macadam est le treizième titre de la collection « Je », dans laquelle nous avons déjà…

Au nord d’ailleurs. Paysage avec petits personnages

On n’entre pas à la légère dans ce roman de Jacques-Gérard Linze initialement édité en 1982 par Jacques Antoine. Le narrateur final – dont on ne saura rien de plus – apprend de son ami Garcia-Lévi les confidences naguère faites par leur ancien condisciple Vincent Bertier, récemment tué d’un coup de feu au large de la côte danoise. Nous sommes donc dans le registre forcément trouble d’un discours doublement rapporté, en style tantôt direct, tantôt indirect, glissant souvent de l’un à l’autre, au point que certains « je » et « nous » sont mal identifiables, sans compter quelques invraisemblances. Garcia-Lévi livre à son auditeur d’innombrables détails comportementaux, verbaux, anecdotiques et même météorologiques ; certes, il a bénéficié de lettres et de longues conversations avec Bertier, mais ne lui arrive-t-il pas de fabuler ? « Je ne sais plus ce qui est à moi et ce qui est à Vincent » avouera-t-il. Quant à la tournure très littéraire du récit, entrave gênante au sentiment de véracité, est-elle due au maniéré Garcia-Lévi ou à son auditeur ? Quoi qu’il en soit, tous deux multiplient les incises quant à la difficulté de reconstituer le passé, au caractère aléatoire des souvenirs, aux confusions inévitables, aux trous de mémoire. Les nombreux lapsus du premier ont à cet égard un rôle visiblement indiciel : ainé / aimé, alibis / amis, sordides / solides, la parole elle-même vient à trébucher dans la traque du vrai. Quatre grands codes génériques traversent Au nord d’ailleurs. Le premier est celui du roman policier : une noyade suspecte, trois morts par balle, des mobiles mal discernables, les policiers qui pataugent… Si le récit dans son ensemble n’est pas structuré comme une enquête, tous ces éléments lui assurent de chapitre en chapitre une relance efficace. En second lieu, il y a l’ombre du fameux Lolita de Nabokov. Cinquantenaire amateur de beautés juvéniles, Verneuil incite son ex-condisciple Bertier à séduire la gracile Birgitta, à peine sortie de l’adolescence et se lavant nue au vu du voisinage – mais surtout motivée par l’espoir d’une bonne rétribution. Troisième paramètre, le Nouveau Roman. Après La conquête de Prague ou L’étang-cœur, Linze a certes pris ses distances avec ce courant, mais il en conserve au moins un trait caractéristique : le privilège dévolu aux descriptions de décors et de paysages, et donc à la fonction du regard. Plages, estuaire, mouettes, bateaux, appontement, brume, ces motifs insistants donnent à l’entre-deux mouvant du littoral une présence quasi obsédante. Enfin, Au nord d’ailleurs relève également du roman psychologique. Veuf, vieillissant, atteint d’une maladie incurable, Bertier effectue une sorte d’ultime pèlerinage que Garcia-Lévi qualifie comme « une fuite, une manière de creuser le fossé entre passé et présent […] pour moins regretter ce qui est à jamais perdu, pour marquer solennellement une renonciation à la jeunesse » – pour retrouver le nord pourrait-on paraphraser. Des ingrédients moins prévisibles et davantage irrationnels viennent encore complexifier le roman, ainsi la figure géométrique de l’étoile. Quand Bertier – descendu à l’auberge Stella maris – entrevoit le corps du jeune noyé, celui-ci est entouré de six pêcheurs formant un « double triangle », soit une étoile de David. Plus tard, sans doute en rêve, il trace sur le sable le même motif, qui a pour effet de convoquer le fantôme de sa femme puis le cadavre d’un homme. Plus tard encore, Verneuil ayant été tué, six membres de la famille Knudsen l’entourent, mais trop en désordre pour dessiner l’étoile fatidique. Or, celle-ci apparait sur la toile que brode la jeune Sara, laquelle explique à Bernier – elle est seule au village à parler français – : « un triangle pour représenter le temps, un pour figurer la naissance, l’amour et la mort » ; à la fois Parque et Pythie, la brodeuse cite alors des vers de Shakespeare (sonnets 22 et 142) où le héros dénie son image vieillissante, excipant de la jeunesse de son amante et commettant par là une double faute. Sans doute Linze est-il ici influencé par Marcel Thiry et ses Attouchements des sonnets de Shakespeare (1970), où figurent les deux poèmes et un commentaire éloquent. Mais là où Thiry parle d’« étrangeté » et Shakespeare de « péché », Linze ajoute la figure tragique de Némésis, d’où résulte un triangle supplémentaire : le triple épilogue vindicatif.…

Hallucinose : quand je est un autre

Égaré dans une ville qu'il n'apprécie guère, Pierre tente de dépasser…

Petit frère

L’on sait François Emmanuel fin observateur des relations humaines ; qu’il s’agisse…

Clark Nova

Dans la préface de Clark Nova , Vincent Tholomé indique que la reprise de personnages mythiques (ici,…

Léa, l’été

L'écrivain Melvil Tournel se penche sur sa vie. Il décide à plus de cinquante ans de raconter…

La femme seule

Elena revoit Pierre au nouvel An. C'est le début d'une histoire d'amour qu'elle n'a pas vu venir.…

Dossier pédagogique : L’Oiseau des morts

Dossier pédagogique accompagnant le récit   L’Oiseau des morts d' André-Marcel Adamek Le dossier pédagogique offre un résumé détaillé du récit…

Le passager d’Amercoeur

Le passager d’Amercœur, le lecteur fait bien vite sa connaissance, dans le souvenir de l’instance…

La beauté de l’imperfection

Un surprenant récit à interprétations multiples. Au fil d’une…

Bruges-la-Morte

Le 28 juin 1892, Stéphane Mallarmé s’empare de sa plume la plus leste pour ciseler un compliment à Georges Rodenbach  : Votre histoire humaine si savante par instants s’évapore ; et la cité en tant que le fantôme élargi continue, ou reprend conscience aux personnages, cela avec une certitude subtile qui instaure un très pur effet. Si délicieusement absconses que demeurent ces lignes, l’on y aura sans peine identifié les allusions à Bruges-la-Morte . C’est que le poète aura su ramasser les traits les plus saillants de cet incontournable de nos Lettres : l’évanescence de l’atmosphère qui règne à chaque chapitre, la contagieuse spectralité de son décor médiéval immuable, enfin les résonances qu’il ne manque pas d’éveiller dans la sensibilité des lecteurs qui le redécouvrent ou, ô extase, de ceux qui l’ouvrent pour la première fois. Proposer comme le fait aujourd’hui la collection patrimoniale Espace Nord une édition définitive de ce livre culte, « méconnu parce que trop connu » selon l’expression de Paul Gorceix, est une entreprise d’utilité publique. Car, si son auteur était presque devenu parisien d’adoption à force de fréquenter les Mirbeau, Goncourt et autres Villiers de l’Isle-Adam, Bruges-la-Morte n’est pas seulement le plus français de romans belges fin de siècle ; c’est surtout un chef-d’œuvre de la littérature mondiale, où style et fantasme se fécondent mutuellement. En fait, investir l’univers brumeux et appesanti de ce roman constitue moins une expérience littéraire que matérielle. La langue déployée par Rodenbach n’est ni baroquisante ni sauvagement charnelle, mais par la richesse poétique et l’art consommé des correspondances qui y sont en jeu, elle s’éprouve davantage comme une étoffe rare, un parfum capiteux, un cru millésimé, une musique empreinte de mystère – que comme un texte se maintenant à ras de page.Un critique qui « spoilerait » Bruges-la-Morte est juste bon à faire rafraîchir dans le premier canal flamand venu. Il importe de laisser intacts aux profanes l’abord de la destinée tourmentée d’Hugues Viane, ténébreux, veuf, inconsolé ; ses errances dans les rues d’une Venise du Nord où le temps s’est comme figé ; le délire qui le possède et les superpositions troubles qu’opère son esprit entre le visage de la Morte et celui de la Vivante ; le crescendo de sa tragédie qui ne débouche sur aucun dénouement, que du contraire…Mais les connaisseurs, qui en possèdent sans doute quelque exemplaire écorné datant de leurs Romanes, ne manqueront pas d’acquérir aussi cette édition augmentée d’une anthologie de textes évoquant Bruges et, surtout, d’une postface tirée au cordeau. Le spécialiste à solliciter était tout trouvé en la personne de Christian Berg. En trente-cinq pages, voici Bruges-la-Morte et son auteur situés dans leur contexte, les thèmes binaires (la vivante/la morte, l’homme/la ville, la copie/le modèle, etc.) éclairés en leurs réciprocités comme en leurs divergences, et le style enfin, ce style d’orfèvre, soupesé avec délicatesse et posé sous la loupe d’un critique qui préfère regarder les gemmes en joaillier, pas en minéralogiste.L’étude de Berg constitue un maître-étalon en matière d’approche d’un texte aussi singulier, qui reste néanmoins symptomatique de son époque. Plutôt que de s’attarder sur l’épineuse question du genre auquel appartient l’œuvre (et qu’il résout avec justesse en la situant « entre le roman psychologique, la nouvelle fantastique et le poème en prose »), l’exégète préfère se concentrer sur le pivot rhétorique qui en assure la cohésion, à savoir l’analogie. La brillante analyse qu’il livre de l’omniprésente dialectique entre ressemblance et nouveauté s’articule à celle de la chronologie itérative à laquelle obéit l’histoire ainsi qu’à la topographie littéraire où s’ancre le récit. Tout en affiliant Rodenbach aux crépusculaires que furent Barrès, D’Annunzio, Rilke, Zweig ou Mauclair, Berg rappelle en effet à quel point « les villes mortes ou mourantes menacées par l’eau noire, les palais abandonnés environnés de plans d’eau stagnante, les petites cités de province prostrées dans le silence ou l’oubli, les villes tombeau et les “Thulés des Brumes” constituent la géographie privilégiée de l’imaginaire fin de siècle ».Au final, Bruges-la-Morte se révèle un prisme visuel, sonore, olfactif, tactile, sensible – bref la réalisation romanesque des principes synesthésiques chers à Baudelaire – nous permettant de mener une expérience littéraire unique que l’on se plaît à recommencer sans fin… parce qu’on sait qu’elle est irreproductible.Parmi les canaux blêmes de l’ancien port figé dans des eaux sépulcrales, le roman se joue entre des reflets : celui d’une femme que Hugues Viane a passionnément aimée, celui d’une morte dont il croit retrouver l’image chez une vivante. Récit fétichiste, où toute la sémiologie de la ville participe aux cérémonies du deuil. Livre culte pour les spleens d’aujourd’hui.Hugues Viane a choisi d'habiter Bruges, qui s'accordait à la mélancolie de son deuil. Dès lors cette ville au charme délétère s'impose comme la véritable héroïne de ce roman, l'un des chefs-d'oeuvre du symbolisme.Parmi les canaux blêmes de l’ancien port figé dans des eaux sépulcrales, le roman se joue entre des reflets : celui d’une femme que Hugues Viane a passionnément aimée, celui d’une morte dont il croit retrouver l’image chez une vivante. Récit fétichiste, où toute la sémiologie de la ville participe aux cérémonies du deuil. Livre culte pour…

Histoire exécrable d’un héros brabançon

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Le pain noir

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