« Il m’arrive de croire que tout a été mis en péril du jour où l’on coupa les grands beaux arbres qui formaient une promenade devant la villa de mon enfance. »C’est par ce « saccage » du paysage familier, destiné à faire place à une route élargie (« la folie de l’automobile » s’imposait dès la fin des années cinquante), qui est aussi un « saccage » de sa petite enfance, qu’Yves-William Delzenne ouvre son Journal de printemps.Fréquentant très tôt des théâtres où il jouait de petits rôles, des salles de concerts et l’opéra, sur les pas de son père musicien, il garda longtemps, dans ce monde littéraire et artistique qu’il habite intensément, un visage et une allure de « grand enfant tiré à quatre épingles ». Il évoque ses promenades…
« Dans des temps anciens, dans un pays oublié dont certains nieront même l’existence, j’allai à la découverte de Ghandol, où je n’étais arrivé que de quelques semaines« .Dans son dernier roman, C’est ainsi que disparaît un royaume, Yves-William Delzenne déploie une forme de traversée philosophique mais aussi esthétique et politique d’un paysage – l’aventure de l’esprit – où , à travers une multitude de personnages issus de territoires imaginaires (si peu…) on assiste à la configuration et aux obsessions que l’on peut retrouver dans la plupart des états de notre monde.Un certain Eric Olsen ouvre le bal des péripéties et nous allons suivre, au gré de ses rencontres souhaitées ou forcées, l’engloutissement dans le néant des apparences et des bienséances…