Montagne de Bueren, un matin de septembre /
tu te souviens d’avoir été ce lent grimpeur /
combien de fois déjà dans l’ombre ou la
lumière / seul ou accompagné du fantôme / d’un
poète qui boite / et te parle de Liège en rêve et
en ivresse : / « Mis bout à bout tous les escaliers
de Liège / conduiraient à la lune ou au centre
de la terre / L’entrée des escaliers souterrains
se trouve / au pied des remparts d’Hocheporte /
Porte secrète dissimulée sous les fleurs » /
Il est encore là et te parle à l’oreille / de sa voix
précise, sinueuse et insinuante / interrogeant ta
vie et ses envies muettes / cette vie aujourd’hui
à l’image de quoi ? / de quel piètre gâchis ? /
Tu t’es trompé Tu as trompé / Tu t’es trahi Tu as
trahi / Tu as plongé et nagé en eaux troubles /
Tu as élevé le mensonge en principe vital /
et tu es encore là / Tu as abandonné On t’a
abandonné / Tout le monde te manque /
Où dorment tes amis ?
Auteur de 374 marches
Quel poète n’est pas un flâneur ? Quel poète n’est pas un errant ? À mille pattes ou à douze pieds, il avance, il chemine, il arpente. Sa vie, c’est de long en large, c’est cahin-caha. Jamais fleuve tranquille.Karel Logist écrit en marchant. Et inversement. Toujours les deux en même temps. Le long de la Meuse, dans quelque ruelle au pavé inégal, sur les coteaux de la Citadelle, vous le croiserez – d’ailleurs, on ne fait que croiser les poètes, on ne les connaît pas vraiment. Quand ils consentent à vous guider dans « des labyrinthes intimes », ils feignent. C’est pour vous y égarer. Pour encore mieux vous tromper à leur sujet. On ne les connaît pas, non, mais on les reconnaît bien à ce jeu-là…On les croise donc. Mais qui oserait…
Constitué de sept sections, chiffre symbolique s’il en est, présent dans de nombreuses…
Rien dans cette longue confidence qui ne soit placé sous le signe de l'amour. Il y a d'abord celui…